Il était un stade, une fois (2/3) : Bruxelles

Un Roi, trois régions, trois communautés institutionnelles, six gouvernements, dix provinces, 54 ministres et secrétaires d’Etat, 60 sénateurs, 300 fromages, 382 députés, 398 conseillers provinciaux, 541 jours sans gouvernement, 1 600 bières, 1 800 clubs de football, plus de 13 000 conseillers communaux, plus de 425 000 footballeurs officiellement référencés, 160 ans de football…

Et à raison de quelque 700 millions d’euros pour faire tourner chaque année cette démocratie boiteuse d’à peine 11 millions d’habitants, et de droits-tv annuels huit fois moindres qu’en France : évidemment bien peu dans les caisses des clubs ou de l’Etat pour subvenir aux structures stadiales du ci-devant Royaume de Belgique, conséquemment datées et d’autant singulièrement conservées dans leur jus (ou ce qu’il en reste), pour le plus grand bonheur des amateurs de football-vintage.

Tantôt bancal, anachronique, absurde, surréaliste… et quelques fois même tout simplement beau, aux antipodes des arènes post-modernes de la consommation : c’est ce paradis du groundhopping, car de la vétusté, de la résilience et du bricolage, que nous vous proposons cette fois de découvrir, du Nord au Sud et d’Ouest en Est. De Flandre en Wallonie et depuis la Mer du Nord jusqu’aux Ardennes belges.

Au menu aujourd’hui : Bruxelles.

1. Le gentrifié

Pour tout voyageur qui débutât son escapade bruxelloise par le très washingtoninen quartier européen, et son façadisme bureaucratique décliné en nuances de brun sur six étages, le contact premier avec ce stade longtemps illustre a assurément de quoi troubler : est-ce là un stade de football, ou sont-ce plutôt des bureaux ou salles de congrès de plus ? S’il n’y avait ces initiales, c’est vrai qu’il y aurait matière à se tromper. Et cependant ledit Stade Constant Vanden Stock, avant qu’il ne fût renommé Lotto Arena, n’aurait pu offrir visage plus significatif de ces forces même qui, à la Libération en 1944, le destinèrent à dominer aux forceps les pelouses mais plus encore le moindre rouage du football belge.

L’intérieur du stade aujourd’hui, c’est-à-dire après que de multiples investissements y furent entrepris pour en rafraîchir, rajeunir et dynamiser vaille que vaille l’atmosphère.

Oh, il n’a pas toujours eu cette gueule ni cette (toute relative) ambiance de pompes funèbres, loin s’en faut : jusqu’à ce que le Président Vanden Stock cédât, au début des années 1980, à l’affairiste vision de son manager Michel Verschueren, ce stade était assurément l’un des plus turbulents du Royaume! Mais c’était donc jusqu’à ce qu’il y eût ce déplacement funeste à Villa Park où, non content de priver Anderlecht de finale européenne, cette arène anglaise dévoilerait surtout à ce très droitard dirigeant de football les attraits de ses avant-gardistes loges d’affaires sur deux niveaux, fraîchement inaugurées en octobre 1977.

De retour au pays, et au terme d’une cour longue de plusieurs mois, Verschueren obtenait enfin, de son fort dubitatif Président, que soient entrepris les travaux qui donneraient à ce stade son cossu mais peu sémillant visage actuel, sous la supervision de la…rédactrice en chef de l’Empire médiatique belge Roularta, comme en un aveu décomplexé de la culture de la connivence et du conflit d’intérêt qui, depuis trois quarts de siècle, régit les moeurs faussement policées et chevaleresques des successifs directoires du Royal Sporting Club d’Anderlecht.

Tribune de type « Elascon », ajoutée à l’un des pourtours en 1965, de sorte de porter la capacité officielle du stade à 40.000 places.

Et c’est là que ce voyageur débarqué à Bruxelles, pour peu qu’il eût l’âme d’un Jean de La Fontaine, trouverait sans difficulté de fables et morales à écrire, rien qu’à méditer sur ce que fut, et sur ce que ne deviendra jamais plus, cet antique Parc Astrid.

Bordélique encore, et pour tout dire structurellement dangereuse, durant ces longues décennies où elle s’appela Stade Emile Versé, l’enceinte parviendrait encore à s’agrandir en recourant notamment à l’économique mais périlleuse technique néerlandaise des tribunes de type « Elascon », en 1965.

A compter de quoi cependant, c’est-à-dire depuis l’achèvement en 1991 d’une reconstruction qui lui fit certes gagner des centaines de loges, mais conséquemment perdre près de 20 000 places : le club se trouverait désormais prisonnier en son propre stade, à l’étroit entre ces murs dressés au cœur de la très dense banlieue Sud-ouest de Bruxelles, et dramatiquement démuni de la moindre perspective ou échappatoire.

Le stade, vu du ciel. Coincé par les avenues, par le parc adjacent et protégé, et par une école même…et plus encore par les prescriptions urbanistiques, qui lui interdisent même de chercher son salut dans la verticalité. Au loin, très loin : l’œil exercé distinguera le dôme de la basilique de Koekelberg. Plus loin encore, mais indiscernable : c’est le plateau du Heysel… Trop loin, peut-être ? En tout cas pas encore à ce stade.

En somme, et d’avoir prétentieusement cru tout gagner, à ce modèle qu’il se fit d’ailleurs aussitôt fort d’exporter, le Sporting y a tout perdu : et d’une billetterie florissante qui jadis autorisa bien des excès, et de la moindre marge de manœuvre sur quoi jouer pour se relancer, se réinventer économiquement. Ne subsiste qu’une coque coquette mais qui sonne creux, et ce jeu de dupes pour l’heure sans lendemains, qui verrait le Sporting quitter Anderlecht pour poser ses pénates dans le fantasmatique successeur du Stade Roi Baudouin – en attendant, qui sait, de pouvoir accrocher l’un des wagons de cette SuperLeague pour laquelle jadis fut tant milité.

Perspectives de survie : 3/5.

2. Le brusseleir

Ce second stade bruxellois ne sera, loin s’en faut, pas le plus beau de la série ci-abordée. Et cependant tout de son Histoire, et à certains égards de sa franchise patrimoniale et sociologique, en justifie amplement la place ici. C’est que, si à l’instar du Standard pour Sclessin, il est à Bruxelles un stade qui fût consanguin de son environnement, c’est alors dans ce quartier des plus rudes et des plus déshérités de ladite « capitale de l’Europe » qu’il faut aller le chercher : entre les murs du ci-devant Stade Edmond Machtens, c’est-à-dire au coeur d’un paysage qui, à compter des années 1960, serait intégralement redessiné par le Président historique de son club-hôte, le dénommé Jean-Baptiste L’Ecluse.

Vue du Stade Edmond Machtens depuis l’Ouest, en une étonnante mise en abyme.

Dudit L’Ecluse, affable entrepreneur qu’habitait un irrépressible besoin de défigurations, les plus anciens se rappelleront sans doute deux phrases, parmi lesquelles d’abord ce vertigineux regret : « A Bruxelles, on ne peut plus dépasser les dix à douze étages, et cela me frustre. » Il est vrai que L’Ecluse, patron alors d’une entreprise de construction de quelque 1 000 employés, souhaitait plus que sa part des gargantuesques projets de rénovation de la ville, à l’instar des pourris notoires De Pauw et Vanden Boeynants, et comme eux avec le soutien du baron local – en l’espèce le bourgmestre de Molenbeek, Edmond Machtens.

Mais s’il adorait faire creuser des trous de 15 mètres, et savait parfaitement comment construire des buildings abritant jusqu’à 330 appartements, L’Ecluse avait a contrario bien peu d’intérêt pour la surveillance de ses comptes, ce qui bientôt précipiterait la faillite de l’homme qui avait à peu près tout construit à Bruxelles, depuis la toile souterraine du métro jusqu’aux affreuses tours Madou et du Midi. Et, ce-faisant : il emporterait dans sa chute ce club coalisé du RWDM qu’à la demande de son acolyte Machtens il avait créé, en 1973, en reprenant et mêlant les comptabilités prophétiquement chancelantes des prestigieux clubs décatis du White Star et du Daring.

La superbe tribune principale du Stade du Daring, aujourd’hui Stade Machtens, du temps où le jeune Raymond Goethals en défendit vaille que vaille les bois.

Contraint donc à tout vendre en 1982, au terme prématuré d’une décennie marquée par d’indéniables succès sportifs : L’Ecluse en était par ailleurs quitte de cette abrupte menace que, par dépit, il avait témérairement lancée à l’encontre du surpuissant Président d’Anderlecht, le brasseur Constant Vanden Stock : « Un jour, je construirai un parking sur ton stade ! » Le motif de ce vain coup de sang ? Vanden Stock avait snobé les offres répétées de L’Ecluse, désireux d’obtenir le marché des agrandissements de sa brasserie sise sur le territoire de Molenbeek…

Implacablement ruiné, L’Ecluse mourrait plus de 20 ans plus tard, c’est-à-dire six mois à peine après l’enfant de la maison Raymond Goethals, qui tout au long des années 1930 puis 1940 avait porté le maillot du Daring, ce rival homérique de l’Union Saint-Gilloise. Décrit alors comme une « passoire », du temps où cet attaquant contrarié en défendit les perches, ce génial enfant des quartiers Ouest de Bruxelles fera-t-il un meilleur gardien du temple, lui dont le visage et le nom ornent désormais la tribune 2 ?

Perspectives de survie : 3/5.

3. Icônique

La tribune principale, depuis ladite Rue du Stade.

Depuis son instauration il y a désormais plus de trente ans, jamais le certes discutable, et pour tout dire clairement dispensable classement FIFA des nations, ne fut-il autant chahuté que durant ces cinq années au cours desquelles la Belgique en aura occupé le premier rang – dont quatre consécutivement. Probablement coupable d’avoir de la sorte usurpé le rang symbolique inconsciemment dû à quelque prétendue « grande nation », quand bien même celles-ci ne proposaient alors rien et auront d’âge en âge redoublé de corruptions, ce cas d’école des petites nations encombrantes, de ces insupportables cailloux glissés dans les bottes de sept lieues de l’historiographie officielle, fut d’autant plus regrettable qu’au gré de ces salissures, l’on dissimula d’autant ce qui fut peut-être le plus beau mirage, mais aussi le plus beau miracle, survenu dans le football européen depuis sa désastreuse libéralisation des années 1990.

Et en fait de miracle, l’observateur attentif l’aura compris à l’examen de cette iconique façade, reconnaissable entre toutes : il sera question ici de l’Union Saint-Gilloise.

Jour de match au Parc Duden, années 2020.

Et cependant ce n’est bien sûr pas sa remontée dans l’élite en 2021, après 56 ans de purgatoire et de quasi-disparition, ni même le retour concomitant de son stade séculaire sous les feux de la rampe, ni moins encore que, contre toute attente, ce club prestigieux mais revenu du diable vauvert en occupât aussitôt et longuement la tête, qui pourraient justifier à eux seuls tels panégyriques, non : le fait extraordinaire, à l’hiver 2021 et à l’ère des Arenas et des budgets asymétriques, fut ce-faisant que le leader de la scène footballistique belge, première nation mondiale alors selon les barèmes de la FIFA, et neuvième alors par ses clubs au sein de l’UEFA, se trouvât occuper un stade de moins de 10 000 places, et complètement anachronique tant il était resté intact depuis son inauguration en 1926.

Détail de la façade Art Déco.

Car, oui : cela fait désormais un siècle que prirent fin les travaux qui donneraient son actuel visage à ce stade, peut-être le plus beau d’Europe, via l’inauguration de la tribune dessinée par l’architecte Albert Callewaert, qu’avec bonheur agrémentent les vitraux et les panneaux Art Déco sculptés créés par Oscar De Clerck.

Saint des saints du patrimoine footballistique belge, ce stade vaut le détour pour une foule d’excellentes raisons, dont la plus curieuse est sans doute qu’il soit situé non pas sur la commune de Saint-Gilles mais sur celle de Forest, dans un parc et à portée de ballon de la maison où naquit un certain Raymond Goethals.

L’établissement de l’Union en ce parc Duden, pourtant, avait été précédé d’une odyssée à travers tout le sud de Bruxelles. Ainsi, là où se trouve aujourd’hui le monumental hôtel de ville de Saint-Gilles, se trouvait jadis un terrain de football – et c’est là que cette équipe, qui ne s’appelait encore tout-à-fait Royale Union Saint-Gilloise, ferait ses premiers pas : sur la place Maurice Van Meenen, en 1897.

Puis, au cours de ses vingt-deux premières années d’existence, ladite USG de déménager pas moins de cinq fois, d’entre quartiers élégantissimes d’Uccle et du Bois de la Cambre, tandis que l’équipe devenait un club de football à succès, qui fournirait au Calcio sa première star, et supplanterait progressivement le très select Racing de Bruxelles.

C’est dans cette phase de son développement que l’Union posa enfin les yeux sur un terrain sis dans le vaste parc Duden, bordé de demeures chics. Mis en service pour la première fois le 14 septembre 1919, en présence de l’AC Milan qu’avait ébloui son fils prodigue Van Hege, et du futur roi des Belges Léopold III, ce stade était alors communément connu comme celui « de la Butte » – en d’autres mots : le « stade sur la colline ».

Se frayant un chemin à travers la foule, au tout début des années 1920 : l’escalier de bois menant les joueurs des vestiaires à la pelouse.

Un an plus tard, du haut de ses 25 000 places, le Parc Duden accueillait trois rencontres du tournoi de football des Jeux Olympiques. De ces rencontres qui opposèrent notamment l’Espagne de Zamora au Danemark de Nils Middelboe, ou encore la Tchécoslovaquie à la Norvège, subsistent encore l’une ou l’autre photos de joueurs descendant des vestiaires tels des demi-dieux via un escalier en bois, et se frayant un chemin parmi les supporters fanatiques, massés jusqu’aux abords du terrain, comme eussent fait des gladiateurs destinés à l’arène. L’avenir de « la Butte » s’annonçait prometteur : les Diables Rouges y joueraient d’ailleurs régulièrement, justifiant divers projets d’expansion.

Au début des années 1920, toutefois, la commune de Forest stupéfia soudain le monde du football : à l’endroit même où se trouvait alors le terrain déjà sacré de l’un des clubs de football les plus illustres d’Europe, l’administration royale souhaitait installer son nouvel hôtel de ville. Et le choc était d’autant plus grand, que l’Union Saint-Gilloise avait annoncé quelques jours plus tôt ses projets d’expansion.

Alors même que l’idée d’expropriation venait d’être mise sur la table, de vives protestations émanant du monde du football tueraient fort heureusement ces mortifères projets dans l’œuf. Si bien que ce fut en définitive non pas un hôtel de ville de plus, mais une façade Art Déco de 110 mètres de long, aux vitraux frappés du logo du club, qu’inaugurerait le 29 août 1926 le Prince Charles. Et qui lui donnerait, miraculeusement, son visage actuel.

Le Stade Mariën, au terme de ses premiers travaux de rénovation, entrepris en 1926 et achevés en moins de trois mois. Depuis lors : il n’a fondamentalement plus changé.

Le moteur de la rénovation de « la Butte » avait été Joseph Marien, le riche président de l’USG. Sous son règne, l’Union surmonterait une période sportive plus difficile, et échapperait même de peu à la relégation. Facétie du destin : c’est quand il fut parvenu à ramener son club au sommet, que Mariën mourrait un jour de derby, en 1933 face au Racing de Bruxelles. Dans la foulée, le club entreprendrait une série de 60 rencontres dénuées de la moindre défaite, qui ne prendrait fin qu’en 1935 face au grand rival molenbeekois du Daring Bruxelles, sous les yeux ébahis d’un adolescent nommé Goethals. Le stade, entre-temps porté à une capacité de 44.000 places, avait pour l’occasion été rebaptisé au nom de son regretté Président.

Le vestibule auquel l’on accède, depuis l’entrée principale de la tribune Art Déco.

Après-guerre, ce club familial aura bien du mal à s’adapter aux exigences du football professionnel, non moins qu’aux intrigues politiciennes instiguées par le Sporting Anderlecht, son encombrant voisin. Réintégrant furtivement les sommets au cours des années 1950, le club se qualifierait même, face à l’AS Roma, pour la demi-finale de la Coupe des Villes de Foires en 1959.

Mais en dépit de l’une ou l’autre figures cultes, tel surtout l’élégant international Paul van den Berg, les Apaches finiraient par disparaître quelque 40 ans durant des pelouses de première division, oscillant bon an mal an entre le deuxième et le quatrième échelon de leur football national. Equitablement meurtri, le stade serait progressivement amputé de ses tribunes effondrées derrière les buts, de sa piste d’athlétisme, et de près de 90% de sa capacité d’accueil quand, pour de légitimes raisons de sécurité, il serait finalement réduit à quelque 5 500 places.

Parmi les étages de la tribune principale : l’un des salons du stade Mariën.

Une dynamique positive s’enclencha toutefois en 2010 lorsque la tribune principale, de style Art Déco, fut enfin inscrite au patrimoine protégé de la région bruxelloise. Ce furent ensuite le gazon, les vestiaires et le reste des infrastructures qui seraient progressivement remis à niveau. Après deux saisons de purgatoire dans le glacial Roi Baudouin, l’installation d’un nouvel éclairage et d’ultimes coups de peinture, les Unionistes pouvaient enfin réintégrer leur stade, mythique et inclassable, au mois d’août 2018. Enfin.

Depuis lors, le Stade Joseph Mariën ne cesse d’émerveiller les fans de football et amateurs de belles pierres. Et n’avaient été les contagieux attraits qu’inspire à nouveau le football qu’on y pratique, l’équilibre parfait des lignes de sa tribune, et des reliefs et frondaisons lui faisant face, tous protégés, aura sans conteste joué dans la résilience d’un club qui passa longtemps pour une belle endormie, voire pour un géant à jamais zombifié.

Toujours bel et bien là depuis ce siècle passé où, y parvenant grâce à un escalier de bois, il avait hébergé les vestiaires des joueurs, ce bâtiment carré au sommet des gradins avait été la maison de la famille Mosselman du Chenois, premiers propriétaires du parc avant la famille Duden. Issue de cette lignée, ladite Laure Mosselman et son époux, le Prince Ruffo di Calabria, furent les grands-parents de la Reine de Belgique Paola.

Dès lors, y a-t-il matière à s’inquiéter pour ce club si intimement lié à cet écrin, au regard des projets de nouveau stade officialisés par sa nouvelle direction ? Quart de finaliste d’Europa League en 2023, et toujours en lice pour les huitièmes de finale en 2024, mais interdit de la moindre rencontre européenne au Parc sous prétexte de sa vétusté, il est un fait que l’actuel leader du championnat de Belgique se trouve à l’étroit entre ses murs de briques et de bois. Aussi, et auquel cas : qu’adviendrait-il de ce beau stade ?

Que les âmes sensibles se rassurent : le Stade Mariën n’a absolument rien à craindre. Car si le terrain fut classé dès 1973, il en fut de même des bâtiments 36 ans plus tard. Et perspectives de survie, donc : 5/5.

4. Le malaimé

« Mieux vaut entendre parler du Roi que de le voir », nous enseigne la sagesse populaire finlandaise… Et voilà un axiome qui va comme un gant au bien peu bruxellois (et cependant fort belge) Stade Roi Baudouin ! Car, foin de bienséance ou de commisération pour nos lecteurs belges : l’Europe ménage-t-elle pire stade que celui-là ? Ce n’est en tout cas l’avis de, pour ainsi dire, aucune enquête européenne sur le sujet, les plus charitables se bornant à l’extrême-rigueur à lui trouver pires les stades Maksimir de Zagreb et Carlo Castellani d’Empoli.

Stade Roi Baudouin : les espaces VIP.

Hôte de quatre des trente premières finales de Coupe des Champions disputées, et même de quatre finales de Coupe des Coupes, autant dire de plus de 10% des finales continentales disputées sur terrain neutre durant l’ère classique, mais historiquement sali par le drame du Heysel : il y a de fait bien peu à sauver à cet anneau brisé que ceint une piste d’athlétisme, posé sur un plateau minéral et ouvert aux vents dominants gorgés d’humidité du sud-ouest, qui offre le spectacle déplaisant de tribunes latérales asymétriques et de virages dramatiquement distants. A la rigueur lui reconnaîtra-t-on cet implacable égalitarisme : les VIPs y souffrent aussi!, contraints qu’ils sont à devoir être accueillis sous des tonnelles améliorées.

Objet répété mais toujours avorté des projets de reconstruction mécaniquement portés par l’architecte de l’Euro 2000 Alain Courtois, l’on ne sait trop si la fantasmatique « arena » appelée à lui succéder, mais recalée jadis sous prétexte notamment de la destruction d’un sentier, sortira un jour des rances cartons politico-communautaires à la belge et pourra alors abriter, enfin, les ébats d’un Sporting Anderlecht à l’étroit en son stade.

Quoi qu’il en advienne, ce n’est bien sûr que pur hasard si ce fut déjà à la complicité active de son futur Directeur Général…Alain Courtois (!), à l’époque secrétaire-général de la fédération belge, si ledit Sporting Anderlecht était parvenu à passer entre les gouttes du vertigineux scandale de corruption(s) dudit Nottinghamgate.

D’ici à ce qu’aboutisse ce déloyal mécanisme dont bénéficièrent jadis le Bayern Munich et dans une moindre mesure l’Ajax Amsterdam, le visage le plus avenant à ce jour montré par le stade national de Belgique restera probablement non pas l’actuel, dit du « Roi Baudouin », ni moins encore celui combien funeste dudit « Heysel », mais bien plutôt la mouture ci-contre du « Stade du Centenaire », épitome plaisant des Panem et Circenses… tels du moins que, à sa construction, Bruxelles entendit les revisiter il y a un siècle.

Perspectives de survie du Roi Baudouin : 3/5 (plus assurément condamné pour les choses du football, qu’il n’est possiblement sanctuarisé pour celles de l’athlétisme).

5. Sévèrement burné

Peu connu des Bruxellois, bien qu’il soit en tous points emblématique de leur ville, le stade dit « du FC Metrasport » (du nom du club, à très forte composante congolaise, qu’il abrite depuis une dizaine d’années), mais en fait stade annexe du prestigieux Heysel susmentionné, concentre bon nombre des marqueurs typiques du paysage stadial bruxellois : aménagé dans une modeste cuvette, doté d’installations chiches et sans âge, et ceint sur tout son pourtour d’un mur végétal de quelque 20 mètres de haut.

Mais qui dit plateau du Heysel dit… Atomium !

Et c’est précisément cet édifice qui différencie des autres ce stade, sur lequel plane de match en match l’ombre peu rassurante de cette structure conçue et réalisée à l’occasion de l’Exposition universelle de Bruxelles (1958), dont il était le bâtiment phare et l’emblème.

A l’instar de la Tour Eiffel, l’Atomium n’était pas supposé survivre à l’Exposition universelle qui l’avait vu naître. Fort heureusement pour lui, sa construction serait concomitante de la dégradation politique de l’unité nationale, si bien qu’il serait bien vite pérennisé au motif de la singularité et de la force symbolique d’un édifice représentatif de la maille conventionnelle du cristal de fer, et partant de la force induite par l’unité.

Depuis sa réouverture et la mise en place d’un nouveau projet touristique et culturel, en 2006, cet Atomium que beaucoup n’hésitent plus à qualifier hâtivement de « plus belge des monuments » a retrouvé son lustre, mais est également devenu l’attraction la plus populaire de la non moins pompeusement dite « capitale de l’Europe ».

Perspectives de survie : 2/5 (son destin épousera celui du voisin et grand-frère du Roi Baudouin… les perspectives de recyclage et de préservation comme stade d’athlétisme en moins).

6. Dans les pas de Masopust et de Bob Dylan

S’il est un stade de football bruxellois qui manqua de peu de disparaître, c’est alors sans doute dans la partie haute du magnifique Parc Josaphat de Schaerbeek qu’il faut aller le chercher : au contact des lignes très pures, et pour le reste du paysage classique, de ce stade municipal où évolua quinze ans durant le Royal Crossing Club de Schaerbeek.

Car le Stade du Crossing a bien failli disparaître, oui. Quand laissé peu à peu à l’abandon, à compter de la descente de son club-hôte du Crossing en division 2, ce stade jadis novateur de 17 000 places, premier du pays dont l’une des tribunes fût dépourvue de pilier de soutien, se dégrada au point de se muer en quelque fantasmatique Angkor Vat du Nord-est de Bruxelles, troué de part en part et rongé par la végétation, qui en 1984 accueillerait même le concert d’un Bob Dylan probablement conquis par l’ambiance alors fascinante du lieu.

Il deviendrait alors l’un des lieux les plus emblématiques du groundhopping européen, charriant des visiteurs aussi intrépides que fascinés, avant de renaître enfin en 2013, au terme d’une reconstruction de qualité qui, toutefois, l’amputerait de deux de ses quatre tribunes initiales. Ce choix radical était-il le bon? La parole est à l’un de ses anciens serviteurs, Francisco Ferrera, qui y connut la grande époque des Rik Coppens, Roger Claessen, Georges Leekens et Josef Masopust : « Je reconnais à peu près toute la structure, comme par exemple la grande tribune assise avec la salle en-dessous, mais je vois aussi autre chose à la place. Ca a changé et c’est différent du stade précédent. D’un point de vue du confort, on a gagné au change. C’est plus moderne, plus propre, et plus grand. À l’époque, on jouait en division 1. On jouait des derbys contre Anderlecht, ainsi que contre l’Union Saint-Gilloise. Le stade était d’ailleurs pratiquement toujours plein. Il y avait des gens sur les pylônes et sur les arbres. On pouvait y voir de grands joueurs tels que Roger Claessen, Gérard Sulon, les frères Bakkali, Paul Van den Berg…’’

La façade de la tribune principale – seul vestige qui fût conservé de l’antique Stade du Crossing.

Il ajoute :  »Cependant, ce stade tombait en ruine. On trouvait ça dommage, et on espérait bien que quelqu’un allait finir par mettre la main à la pâte et restaurer cela. A présent, c’est bien mieux. Ça a été rasé et reconstruit. L’outil qui vient d’être donné à la jeunesse est formidable. »

Le nouveau stade communal de Schaerbeek accueille désormais deux clubs entre ses murs, dont est à espérer qu’ils en finiront de leurs bisbilles, et par convenir enfin d’un partage harmonieux de ce bien bel outil.

Auquel cas, perspectives de survie du stade communal de Schaerbeek : 5/5.

7. Minéral

C’est aujourd’hui encore le deuxième plus grand stade de Belgique, et c’est à peine pourtant si les Belges ont gardé la trace de son existence. Construit il y a plus de trois quarts de siècle, ce stade monumental des beaux quartiers de Bruxelles avait été conçu pour répondre aux besoins gargantuesques, croyait-on, de l’illustre mais par trop élitiste, et surtout bien trop présomptueux, Royal Racing Club de Bruxelles. Et cependant, désormais, ce sont au mieux des amoureux ou d’autres chats errants, que l’on peut espérer croiser sur ses gradins de béton et granit.

C’est le 11 novembre 1948 que serait vainement inauguré cet ensemble à tout le moins unique, au contact d’un Grande Torino convié à y disputer un match de gala contre une sélection bruxelloise. Devant quelque 40 000 spectateurs, le Torino s’imposerait sur le score de 0-3, en ce qui serait le premier match, mais aussi le seul, où ce stade dit « des Trois Tilleuls » fît jamais le plein.

Bientôt en effet, car incapable de le remplir ou déjà d’honorer ses dettes, le Racing n’aurait dès 1954 d’autre choix que de déménager à nouveau, dans ce nomadisme existentiel qui le verrait occuper désormais le plateau du Heysel, tandis que le fort distingué Royal Racing Club de Boitsfort deviendrait le nouveau club-hôte de ce stade certes mal né, mais intégralement protégé depuis 2010 – et pour cause.

Ce qui fait le charme unique de ce géant oublié, gravé tel une chaussée des géants en ce beau Sud-est bruxellois, tient pour l’essentiel à son exceptionnelle discrétion : abrité derrière de grands arbres, des arbustes voire un mur de terre, au cœur du superbe quartier du Floréal, et absolument libre d’accès, il se dévoile soudain tel un incongru et puissant stade antique, suggérant au visiteur l’enivrante pulsion de quelque extraordinaire découverte archéologique.

Et perspectives de survie des Trois Tilleuls, donc : 5/5 (monument protégé depuis le 11 février 2010).

Eussent pu voire dû être cités :

Stade Adrien Bertelson, Forest.
Stade communal, Jette.
Stade Fallon, Woluwe : encore une tribune « Elascon », conservée dans un parfait état.
« Pelouse » du très élitiste Collège Saint-Michel, à Woluwe.

25 réflexions sur « Il était un stade, une fois (2/3) : Bruxelles »

    1. Je ne sais pas ce qu’ils ont avec le pipi à Bruxelles, mais le fait est qu’on y trouve aussi Jeanneke Pis (une fille donc), et puis il y a une statue de chien qui urine aussi..

      Y en a peut-être d’autres également?? J’y ai habité mais n’y vais plus jamais ou alors pas bien longuement, ça date..

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    2. Au bas mot quatre à..vingt, cent, mille fois moins??? chronophage que certains articles réclamant des heures/jours/semaines/années de vol de recherche..mais qui plaisent moins?? Bon! Mais c’est pas grave, hein 😉

      Je ne cherche pas à plaire mais c’est quand même appréciable, ça doit être un minimum syndical plaisant, bref j’essaierai de proposer çà et là des choses plus légères et moins ambitieuses.

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  1. Dans les 80es, quand Anderlecht était une terreur, le Vanden Stock était un modèle pour beaucoup : stade fermé, formes homogènes, taille raisonnable et doté de loges. Mais comment ne pas lui préférer ces stades asymétriques, où chaque tribune est identifiable comme les sédiments d’ères différentes, construits selon les moyens du moment et faisant avec les contraintes environnantes, ici une butte de terre, là un pâté de maisons.

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    1. Tu as totalement raison de rappeler le caractère de modèle que revêtait alors ce stade!

      Aveu, d’ailleurs? Je fais le puriste, là.. Attention : je suis sincère, là n’est pas le problème……mais quand il sortit pour de bon de terre, j’étais comme les autres cons de Belges, hein (et comme à peu près tout le monde en Europe, à dire vrai) : on bavait tous devant ce nouveau totem de la modernité!, ça changeait, la jeunesse aussi…………

      Puis, avec le recul………………… Il n’est pas vilain, ce fut une réussite certaine même, je ne trouve même pas qu’il vieillisse si mal.. De surcroît : son prédécesseur n’était pas bien beau (quel caractère par contre, Cf. la gueule d’équilibriste de cette tribune Elascon..), Khiadia a raison……..

      Mais pas d’aspérités, lisse, bourgeois à en crever d’ennui (dont acte : ce stade a perdu toute vie, en dépit d’efforts parfois pathétiques, que par charité j’épargnerai ici), quelque salon géant désormais..

      Cependant, je pense qu’il mériterait d’être sanctuarisé, car ce fut un marqueur majeur de son temps, quand pour de bon le football pencha vers sa financiarisation..

      (je repasserai en soirée, énormément de boulot)

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    1. J’y travaillai, au Parlement.. ==> J’ai détesté cet endroit de A à Z, pour toutes les raisons possibles et imaginables – et pourtant je bossais pour quelqu’un d’exceptionnel, mais hormis lui………

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    1. Le board d’Anderlecht fut à la manoeuvre de ce type de format durant toutes les 80’s, Vanden Stock plaça même son fils à la commission UEFA d’organisation des CE, les Verschueren Sr puis Jr hyperactifs dans l’assoc’ des clubs………. Un rôle aussi délétère qu’historique. Et à dire rai, même avant cela c’était dans leur ADN (Steppé fut l’un des pères des EC, mais d’une acception qui se voulût élitiste et fermée), c’est une perspective qui les fait bander et bonne part de leur supportériat avec, je veux dire : la frange (extrêmement majoritaire chez eux) qui ne jure que par les trophées, à celui qui aura le plus gros zizi par procuration, tu vois le genre..

      Bref : eux n’ont jamais perdu ça de l’oeil. Et ils auraient bien tort de ne pas y croire……………. Ladite « capitale de l’Europe », un football métropolitain……. La Belgique enverrait qui sinon? Bruges et ses 120.000 habitants?? Le jeu de dupes concomitant autour d’un nouveau stade « national » ne tombe pas de nulle part non plus, dans l’immédiat Anderlecht n’a pas besoin d’un stade de 50.000 places, même pas 30.000……….mais dans le cadre d’une SuperLeague, ça..

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    1. A n’y rien comprendre, je confirme, lol (moi-même, ben..)

      Mais grand club belge, incontestablement! Nous lui devons Goethals et Swartenbroeks, deux figures fondatrices de notre football, il n’y a pas grand-monde qui puisse chez nous lutter avec ces deux-là, et même à l’international ce furent des références en leur temps.

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  2. Incroyable photo des escaliers de l’Union Saint-Gilloise. Est-ce que l’on peut comparer l’Union à l’autre Union de Berlin? Au niveau de l’afflux, récent ?, de fans? Qui souhaitent certainement se démarquer d’Anderlecht ou du Herta…

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    1. Je ne connais l’Union Berlin que de manière caricaturale, bref??

      Mais, oui : pas mal de, allez, de « hipsters » désormais dans les tribunes du Duden.. Ceci dit : ils ne font de mal à personne après tout, une forme d’encrapulement branchouille…….mais feu ma grand-mère de Laeken ne reconnaîtrait pas à 100% son club, qui heureusement semble pour l’heure plutôt pas trop mal digérer ce regain populaire.

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  3. Le Stade Baudouin est quand même le lieu du Mémorial Van Damme, une grande étape de l’athlétisme! Faut que je me fasse une grande réunion un jour… J’ai vu Meyer battre le record du monde de Décathlon au Decastar ou Lavilennie dans une démonstration de saut à la perche mais jamais de meeting…

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    1. A propos du Memorial Van Damme, effectivement un monument du calendrier, il fut question certain temps de le déplacer au stade……des Trois Tilleuls, éhéh 😉

      Idée que je crois – et espère – pour de bon obsolétisée!!! ; qu’on foute une paix royale à ce charmant quartier et à son stade, aucun des deux ne se prête à ce barnum.

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      1. Ceci dit, visuellement : ç’aurait pu avoir de la gueule!, comme un retour aux fondamentaux architecturaux.. Mais le quartier s’y prête vraiment mal, pas du tout même, ce serait un massacre. Et puis il est très bien comme ça, hors du temps…… Moi je ne le connaissais pas quand, me réveillant un matin dans le coin (hum.. 🙂 ), je tombai dessus par hasard en cherchant par où trouver un métro ou un train, vision extraordinaire, inoubliable……… ==> Passer sous la ligne des arbres et soudain, à tes pieds, cette espèce de stade antique, monumental et sans crier gare? L’expérience est formidable. Et c’est après elle que je me suis intéressé aux stade du S-E bruxellois, insoupçonnables mais extraordinaires..

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    1. Jamais accroché!, même gamin bof.. La tour Eiffel est gracieuse, mais ce truc?? Je trouve désagréable d’être à sa proximité, je n’envie pas ces joueurs du Metrasport!! Et je ne vois même pas ce que ça a de « belge », au mieux un fantasme « Belgique post-moderne », qui tournât le dos à son Histoire charnelle et bourguignonne?? Et puis, ce symbolisme de l’union est tellement gros……… Ce pays et cette ville valent mieux que ça.

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    1. Oh, il n’est pas fini : le plus extraordinaire pour Bruxelles reste à venir..mais ce sera à titre de bonus, car concernant des espaces où l’on ne pratique désormais plus du tout le football – précision d’ailleurs : pas eu le temps de vérifier, mais je suis quasiment sûr que l’on ne joue plus du tout football au stade Bertelson.

      Je vous promets néanmoins des tranches d’Histoire footballistique avec un très, très grand H. Et de la beauté aussi, Bruxelles fut et reste un paradis stadial.

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  4. Top ! merci pour l’article.
    hélas, j’ai jamais prêter attention au patrimoine des stades bruxellois (pourtant deux-trois du lot m’avait-on conseillé d’aller voir, Marien en tête), et pourtant maintes fois que j’y suis allé et passé du temps à Bxl (que j’adore pour le coup). Promis, la prochaine fois j’ira jeté un coup d’oeil avec ton article comme carte.

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    1. Attends le bonus d’abord! : il plongera dans l’élégant Sud-est bruxellois, d’anciens stades de foot qui, au même titre que le Parc Duden, sont un must ; Bruxelles regorge de secrets.

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  5. Et alors j’évoque la culture de la magouille de l’Anderlecht post-war, 3/4 de siècles de matchs voire tout bonnement compétitions arrangés à gogo ; on parle toujours des Italiens (et c’est pas la matière qui manque), mais Anderlecht…….

    Ben ce qui a cours cette saison, pouillouillouille……….. Le retour aux heures les plus sombres, lol : il me semble que, sinon pour les sympathisants mauves, il est désormais évident pour tout le monde au pays que, pour xy raisons, il a été décidé qu’Anderlecht devrait à tout prix être champion, l’affaire dite du penaltygate en particulier (c’est pas la seule..) repousse les limites du consternant ; c’est de la magouille au carré, ça (et c’est l’Union qui risque d’en faire les frais).

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