Juanito et Stielike

15 juin 1985, le long bail d’Ulrich Stielike avec la Maison Blanche s’achève. Pour son ultime match, le Real reçoit l’Atlético en finale retour de la troisième et avant-dernière édition de la Copa de la Liga[1]. Huit ans après ses débuts avec le Real, Uli réussit sa sortie en offrant le trophée aux Merengues d’un missile aux 20 mètres. Míchel et Santillana sont les premiers à le féliciter puis arrive Juan Gómez, alias Juanito. Dans une scène étonnante au regard des relations qu’entretiennent les deux hommes, le fougueux ailier droit enlace chaleureusement l’Allemand. On ne sait alors s’il s’agit d’effusions en lien avec le but d’Uli ou l’expression générale d’un soulagement à l’idée de leur prochaine séparation.

L’idylle

L’histoire commune de Stielike et Juanito débute en juillet 1977 quand le Real Madrid organise la présentation de ses recrues à la presse[2]. Révélation de Liga avec Burgos[3] après que l’Atlético l’ait cru perdu pour le haut niveau, Juanito est dépeint comme le nouvel Amancio bien que Santiago Bernabéu ne l’aime guère, ses mauvaises manières et ses nombreuses expulsions lui paraissant indignes de son club.

Isidro, Sabido, Juanito, Wolff, Stielike, Escribano.

A l’inverse, Uli est l’ultime coup de foudre du vieux président dont le règne s’achève doucement. Il le découvre probablement lors du quart de finale de Coupe d’Europe des clubs champions 1976, quand les Madrilènes éliminent le Borussia Mönchengladbach avec l’assistance décomplexée de l’arbitre néerlandais Leonardus van der Kroft. A l’époque, Bernabéu préfère recruter l’attaquant danois du Borussia, Henning Jensen. Mais l’année suivante, à l’occasion de la demi-finale retour de Coupe d’Europe des clubs champions 1977 opposant le Borussia au Dinamo Kiev, le vieux président s’entiche définitivement de l’Allemand moustachu que l’on présente alors comme le successeur de Beckenbauer.

Si Juanito confirme immédiatement son aisance à dribbler et accélérer le jeu sur le flanc droit, les débuts de Stielike sont plus laborieux. La barrière de la langue et une blessure sérieuse ralentissent son intégration au sein d’un collectif que le fidèle Luis Molowny réussit à constituer après la démission précoce de Miljan Miljanić. Ce retard à l’allumage n’est qu’anecdotique car avec Stielike à la manœuvre, le Real ouvre une ère fastueuse (trois Ligas consécutives) dont l’issue aurait dû être une septième Coupe d’Europe des clubs champions si Liverpool n’avait joué les trouble-fêtes. Dur et généreux, Stielike s’épanouit au sein de cette Liga physique au point d’être considéré comme le meilleur joueur du championnat espagnol[4] alors que Juanito électrise le public par sa fantaisie, ses centres à destination de la tête de Santillana et ses coups de sang.

Les folies de Juanito

Alors qu’il s’était promis de l’éduquer, Santiago Bernabéu meurt en juin 1978, laissant Juanito seul avec ses démons, lorsque la moindre contrariété transforme son sourire goguenard en rictus satanique. L’irascibilité de Juanito se manifeste une première fois aux yeux du grand public le 1er novembre 1978 à Zürich, face au Grasshopper. Déjà très excité par les décisions du juge de ligne, il secoue l’arbitre dans le tunnel menant au vestiaire. L’UEFA le suspend de toute compétition européenne pour deux ans (14 mois en appel), une sanction que Juanito considère injuste : « je ne l’ai pas frappé, je l’ai simplement traité de fils de pute. C’est la coutume en Espagne. »

Au sein de l’effectif madrilène, les extravagances d’El Genio de Fuengirola s’accordent mal avec la rigueur allemande et les déceptions sportives du début des années 1980 exacerbent les antagonismes entre les Madrilènes. Stielike critique le style de jeu à haut risque de Juanito, ses pertes de balle et ses replis approximatifs. A l’inverse, l’ailier se plaint du traitement de faveur dont bénéficie l’Allemand dans les médias en dépit des fissures apparues sur la cuirasse du Panzer durant la séance de tirs au but lors de France-RFA à Séville. Déjà altérées, les relations se distendent totalement après la défaite en finale de la Coupe des vainqueurs de coupe contre Aberdeen à Göteborg en 1983. Le Real s’incline en prolongation sur une contre-attaque née d’un excès d’individualisme de Juanito. Stielike le lui reproche publiquement et met en cause son professionnalisme. L’autre lui répond qu’il n’est qu’ « un Allemand de merde, venu prendre du fric. » Les deux hommes cessent de se parler durant deux ans, jusqu’au départ de Stielike pour Neuchâtel Xamax après le titre en Copa de la Liga 1985.

Brûlantes retrouvailles

Si certaines mauvaises langues prétendent qu’Uli conditionne sa prolongation au Real à un départ de Juanito, il n’en est rien. Dans les faits, Stielike désire un bail de deux ans a minima, le Real n’en propose qu’un, conformément à sa politique vis-à-vis des trentenaires. Gilbert Facchinetti, le président de Xamax, courtise pendant des mois l’Allemand. Il se fait inviter à son domicile madrilène, un contrat de quatre ans et des chocolats suisses pour les enfants pleins les poches. Pour Stielike, c’est également la perspective d’être sacré dans un troisième championnat européen, performance alors rarissime. Et puisque Facchinetti accède à toutes ses exigences, dont une clause spécifiant qu’il ne tirera pas les pénaltys, Uli prend la direction de la Suisse.

Les retrouvailles de Stielike avec Juanito ne tardent pas : dès mars 1986, le Real accueille Xamax en quart de finale aller de la Coupe de l’UEFA. L’affection mêlée de nostalgie du public du Santiago-Bernabéu pour son ancien joueur ne dure pas longtemps. Dès les premières secondes, Uli effectue une intervention assassine, une de celles qui faisaient gronder de plaisir le stade madrilène et qui maintenant le fait hurler de rage. Stielike et Juanito se croisent régulièrement et ne se font pas de cadeau. L’arbitre intervient une première fois pour les séparer après un tacle par derrière de l’Allemand. Au fil du temps, les observateurs se rendent compte que Juanito abandonne son aile au profit de l’axe, là où se trouve Stielike. Désormais, il se moque des consignes, ses démons exigent qu’il règle son compte à celui qu’il exècre depuis trop longtemps. Après un énième contact, il craque et crache au visage de Stielike. Cela échappe à l’arbitre et le combat se poursuit. Dès le duel suivant, Stielike se venge pied en avant dans le but d’atteindre le visage de Juanito. Ses crampons heurtent finalement l’épaule de l’Espagnol qui peine à se relever. Luis Molowny, dont c’est le quatrième mandat sur le banc du Real, décide que cela suffit et remplace Juanito par Santillana. Si Stielike vient de gagner par KO son combat personnel, Xamax s’incline 3-0.

Au retour, conscients d’être sous surveillance, les belligérants se comportent raisonnablement. Et si le Real souffre en étant rapidement mené sur une frappe de Stielike, le second but suisse intervient trop tardivement pour empêcher les Madrilènes de se diriger vers une qualification et une seconde coupe de l’UEFA consécutive[5].

La réconciliation entre les deux hommes a lieu au cours de l’été suivant, durant leurs vacances à Ibiza. En s’acoquinant avec Uli, El Genio de Fuengirola perd son meilleur ennemi. Mais sans doute ne renonce-t-il pas à l’idée de rosser un Allemand si l’occasion se présente. En avril 1987, les planètes s’alignent et il peut satisfaire une énième pulsion : il marche sur le dos de Lothar Matthäus puis pousse l’arbitre pour mieux piétiner la gueule du Bavarois, signant par cet acte dément la fin d’une décennie de gloire avec le Real Madrid.

Juanito meurt à 37 ans dans un accident de voiture, une nuit pluvieuse du printemps 1992. De son côté, après une carrière d’entraîneur l’ayant mené jusqu’en Chine, Uli Stielike vit comme de nombreux retraités allemands à Benalmádena, sur la Costa del Sol, à une dizaine de kilomètres du cimetière où repose Juanito.


[1] Battu 3-2 à l’aller, le Real s’impose 2-0 au retour grâce à Stielike et Míchel.

[2] Le défenseur argentin venu de Las Palmas, Enrique Wolff, participe également à l’événement.

[3] Elu meilleur joueur espagnol de Liga en 1977 par la revue Don Balón, un prix prestigieux à l’époque.

[4] Elu meilleur étranger de Liga de 1979 à 1981 par la revue Don Balón.

[5] Vainqueur en 1985 contre Videoton et en 1986 contre le FC Cologne.

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39 réflexions sur « Juanito et Stielike »

  1. Stielike n’interprétait pas du tout son poste de la même manière que le Kaiser. Il était excellent dans le travail défensif et pouvait sortir la balle proprement, mais il n’avait pas l’art du meneur de jeu. Quand il jouait milieu à ses débuts à Gladbach, il jouait en 6, pas en 8 ou en 10. Même pendant le gros creux qualitatif de la Mannschaft au milieu après 1982, Jupp Derwall n’a jamais pensé lui confier les clés, il l’a laissé en 5 comme à l’époque de Schuster ou Hansi Müller.

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    1. C’était un milieu tout terrain, notamment à ses débuts au Real. Pirri dans un rôle de six, Del Bosque dans un style académique et lent partageait le poste de meneur avec Stielike, véloce et hyperactif malgré son numéro 4 dans le dos.

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      1. Il avait d’ailleurs inscrit 13 buts pour sa première saison en Liga sans jouer toutes les rencontres et sans aucun penalty.

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    2. C’est vrai, il a aussi joué 8 de temps en temps à Gladbach avant de partir au Real, mais ce devait être pour dépanner. (Je ne suis pas encore au bout de mon grand duel Liverpool-Gladbach et je n’ai donc pas regardé de trop près, mais ça va venir). En équipe nationale, Derwall faisait jouer Magath puis le très moyen Norbert Meier, du Werder, en 10. Magath a eu un gros creux après 1983, Meier n’avait les épaules assez larges pour le rôle, et ça s’est payé cash à l’Euro 84. Verano, qui avait les clés du jeu au Real à cette époque ?

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      1. Durant les 1res années de Stielike au Real, c’est Del Bosque. A la fin, c’est le tout jeune Martín Vázquez. Míchel arrive plus tard, c’est Amancio qui le lance.

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      2. C’est le même genre de dispo que Bonhof avec Solsona à Valece, donc : en 6 qui peut faire 8 si besoin est pour épauler le 10 nominal ?

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      3. Oui, on peut dire ça : Saura – Bonhof- Solsona dans le même schéma que Pirri – Stielike – Del Bosque.
        El Noi Solsona, peut être le plus bel enfant de Sarrià et l’expression n’est pas galvaudée car il est le premier joueur pro du RCDE issu de l’école de football des Pericos.
        HS : l’Espanyol a battu Getafe ce soir et conserve un petit espoir de maintien. J’y crois encore !

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  2. Merci Verano! Je crois que le plus impressionnant chez Stielike est sa longévité au Real. Tenir 8 ans, à l’époque des quotas d’étrangers, c’est très fort. Surtout dans une institution qui pouvait se montrer impatiente avec eux.

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      1. Ah ouais quand même.
        Ça a pas empiré tant que ça en fin dr compte le foot ahah

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      1. Ah ah, sauvage, hein ? Juanito avait un grain mais il faut se souvenir de ce qu’était la Liga à l’époque (même si c’était la fin de l’ère des bouchers)…

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      2. L ere des bouchers, ça me rappelle une superbe illustration dans un non moins superbe article sur les blessures…

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  3. C’est un truc qui ne veut plus rien dire, mais Juanito a-t-il fini par trouver sa place dans ledit « madridisme »?

    Que Bernabeu ne le portât pas dans son coeur : j’ignorais (mais logique).

    C’est alors que surviennent ces remontadas (on ne disait pas ça à l’époque, si?) en Coupes d’Europe.. ==> Ces remontadas devinrent-elles un aliment de « l’ADN » merengue, comme disent les jeunes aujourd’hui?

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  4. A part le flop Metzelder, les Allemands ont toujours réussi au Real, beaucoup mieux que les Anglais par exemple. En densité, ils se classent même parmi les meilleurs contingents de joueurs étrangers.
    Netzer, Breitner, Stielike, Schuster, Metzlder, Illgner, Ozil, Khedira, Kroos, Rüdiger.
    Les meilleurs Français de l’ère moderne: Kopa, Muller, Zidane, Makélélé, Karembeu, Benzema, Varane.
    Les meilleurs Argentins: Di Stéfano, Rial, Dominguez, Redondo, Di Maria
    Les meilleurs Brésiliens: Roberto Carlos, Ronaldo, Marcelo, Casemiro, Vinicius, Rodrygo, Militao.
    Ça en fait un paquet de Ligas et de C1 !
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  5. « Uli Stielike vit comme de nombreux retraités allemands à Benalmádena, sur la Costa del Sol, à une dizaine de kilomètres du cimetière où repose Juanito »… L’histoire ne dit pas s’il se passe « Dancing on your grave » de Motörhead à fond les ballons dans sa Mercedes à chaque fois qu’il passe devant.

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  6. « …Il le découvre probablement lors du quart de finale de Coupe d’Europe des clubs champions 1976, quand les Madrilènes éliminent le Borussia Mönchengladbach avec l’assistance décomplexée de l’arbitre néerlandais Leonardus van der Kroft. »

    Merci d’avoir rappelé ce vol qualifié scandaleux (à côté, la prestation du norvégien Øvrebø lors de Chelsea v. Barça est tout à fait correcte !).

    Ce soir-là l’arbitre batave corrompu refusa 3 buts valables aux allemands. A l’époque, on laissait une montre de luxe (ou une enveloppe) sur la table de nuit de la chambre d’hôtel, et parfois même, une fille de joie venait égayer la soirée de l’arbitre. Ni Internet, ni caméra, ni téléphone portable, ça passait crème…

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      1. « Gladbach, entre cet épisode et celui de l’Inter, a vécu des sacrées injustices. »

        A l’instar de plupart des clubs issus de villes périphériques (a fortiori connotées prolo), quand elles devaient affronter des clubs issus de métropoles bourgeoises, Khiadia.

        Il y avait d’autres césures, Est-Ouest par exemple……….mais la grille de lecture villes ouvrières/provinciales Vs métropoles financières tient totalement la route pour analyser et comprendre ces années-là.

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      2. Je parlais de tête et viens donc de vérifier.. Je confirme tout ce que j’écrivais plus haut, là n’est pas le problème, c’est juste que la violence dudit Derks à l’encontre de tout marqueur (footballistique ou autre) de l’Allemagne, lol…….. C’en est risible, un enragé! (« ces connards ».. « ces bâtards ».. voilà comment il qualifiait alors, en pleine carrière, tout club allemand qu’il venait d’arbitrer!)

        La mauvaise conscience NL dans toute sa splendeur, une créature en plein de leur « travail de mémoire » postwar, et de la fort institutionnelle et contagieuse bochophobie qui en procéda.

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      3. Je racontais dans mon dernier texte que Carlier avait perdu ado la grosse majorité de sa famille lors d’un bombardement mais j’ignore si c’était un bombardement allemand ou allié…

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      4. Des Néerlandais victimes d’un bombardement lors de la Deuxième Guerre mondiale ? Vraisemblablement plutôt un bombardement allié. En 1940, l’armée néerlandaise capitule au bout de 5 jours : pas trop eu le temps de faire beaucoup de morts… Par la suite, les Alliés ont la maîtrise du ciel. Mais, si les Allemands n’avaient pas envahi les Pays-Bas, il n’y aurait pas eu besoin d’y larguer des bombes !

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      5. Merci Bobby. Donc c’est comme pour van Hanegem qui perdit une partie de sa famille lors de bataille de l’Escaut.

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      6. C’est un bombardement allié qui décima la famille de Carlier. Idem pour Van Hanegem et quelques autres. Les cas français, italien ou belge (la ville de Malmedy fut rayée de la carte par « erreur »..et deux fois encore bien) l’illustrent à foison : les bombardements alliés ne furent pas toujours tendres, voire à propos ciblés/mesurés, à l’endroit des populations civiles occupées.

        Mais cela en soi est « anecdotique » (guillemets d’usage, hein), plus intéressant me paraît être le sort réservé postwar à ces histoires, comment chaque pays s’arrangea avec la période de l’occupation. C’est un euphémisme que de dire que l’examen de conscience ne fut certainement optimal nulle part..mais c’est plus encore peu dire que d’affirmer que ce fut très particulier aux Pays-Bas : la ligne conductrice, le mantra officiel, y fut que tout était de la faute du « boche »!

        Quand l’on en arrive (et c’est un classique!, tu trouves ces version sans effort sur la toile voire et des livres) à prêter aux Allemands la moindre victime NL de bombardement durant la WW2, genre Carlier ou Van Hanegem, ce ne sont pas des confusions qui viennent de nulle part : c’est parce qu’en amont voilà précisément ce que l’establishment et l’historiographie NL s’employèrent après-guerre à affirmer et à véhiculer, pour se dédouaner de rapports NL-DE qui n’avaient été ni n’étaient si antagoniques que cela (en 14-18 les NL se refusent à vendre des armes à la Belgique..mais en vendent à l’Allemagne). Et le peuple NL y mordit d’autant plus que, un peu à l’instar des USA post-11/09 : il avait de longue date perdu l’expérience de la guerre (sur leur sol du moins), ils étaient moins résilients et davantage enclins à cette forme d’hystérie collective et de perte de sens critique.

        La résurgence d’antibochisme vue en France après Schumacher-Battiston, par exemple : c’est un climat qui existait au quotidien aux Pays-Bas, car la population avait été singulièrement cultivée et travaillée en ce sens. Et qui affecta même leur histoire footballistique, remember ce que je rapportais de ce pauvre Willi Lippens.

        Je vais hasarder un parallèle avec la Belgique……. 14-18 a psychologiquement (car son unité – l’Allemagne y instrumentalisa fatalement les querelles linguistiques) et économiquement détruit la Belgique, une occupation bien plus dure et néfaste que ce que vécurent les NL (sinon leurs juifs) entre 40 et 44………. Il y eut certes de l’anti-bochisme dans la foulée, mais point si durable et dans la dynamique surtout de la propagande entreprise durant le conflit par les Anglo-Saxons (dont pour gagner l’opinion US à la guerre) ; il n’eut rien de (durablement) institutionnel.

        Ce n’est pourtant pas faute, quitte à évoquer un Carlier et pour en revenir au pan footballistique de ces histoires, qu’en 14-18 ce furent des..centaines de footballeurs d’élite belges qui perdirent la vie sur le front.

        J’en reviens à Carlier et Van Hanegem : il est devenu tout-à-fait commun d’attribuer leur mort à l’Allemagne, ce jusqu’à des distorsions factuelles (largement entendues – ta méprise est banale, Khiadia!) quant à la nationalité des bombes et avions, car les faits furent travaillés en ce sens..

        Mais, a contrario, vous ne trouverez jamais ce type de traitement et de distorsion prêté, par exemple, à la mort dudit Hector Goetinck (grande figure historique du FC Bruges, sélectionneur belge durant la WC1930), victime lui aussi d’un bombardement allié………..et victime de rien d’autre! ; il n’y eut en l’espèce aucune volonté d’en rajouter, d’aliéner ou de transférer (transfert de responsabilité, s’entend).

        Pour le reste il est évident, je m’en répète, que l’examen de conscience à la belge a souffert ses tares propres, d’ailleurs pas forcément où l’on croit………. mais ce transfert sur le boche est tellement profond aux Pays-Bas!

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      7. Je vais essayer de vous retrouver l’une ou l’autre interviews de Derks, absolument pas un cas isolé, pour que vous vous fassiez idée du côté caricatural de l’antibochisme NL……… C’est du syndrome de la Tourette, j’en riais à chaque fois tellement c’était gros.

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      8. « Des Néerlandais victimes d’un bombardement lors de la Deuxième Guerre mondiale ? Vraisemblablement plutôt un bombardement allié. » Il y a eu le bombardement de Rotterdam par la Luftwaffe en mai 1940 qui a fait plusieurs centaines de morts, a entraîné la reddition immédiate de la ville, et a précipité la décision du gouvernement néerlandais de capituler. La situation militaire n’était pas encore désespérée ; les Belges ont d’ailleurs tenu dix-huit jours sur un territoire plus petit.

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    1. Et comme souvent avec ce genre de lascar, on le retrouva bombardé ensuite aux sommets de l’arbitrage international, jugez plutôt : membre du conseil des commissions d’arbitrage de la fédé NL, de l’UEFA et de la FIFA.

      Il fut également fait chevalier fédéral de la fédé NL, membre d’honneur du club de l’ADO.. Un parfait contemporain de votre cher Charles Corver, auquel l’influent Voetbal International décerna d’ailleurs le titre d' »arbitre du siècle »..et qui, à l’instar de Van der Kroft, officierait encore après-carrière pendant 22 ans parmi les couloirs de la fédé NL, de l’UEFA et de la FIFA.

      Je cite Corver, tiens : « Il était notoire qu’Artemio Franchi, qui dirigeait alors la commission des arbitres de la FIFA, avait énormément confiance en les arbitres d’élite du football néerlandais ».. A sa place, je ne me vanterais pas d’avoir été dans les bons papiers de ce salopard de Franchi, lequel institutionnalisa la corruption arbitrale (je renvoie aux accusations de Brian Glanville, ou à la tentative de corruption de Franchi sur l’arbitre belge Rion durant la WC 78), mais soit..

      Je crois volontiers que Corver était meilleur (dont moins tordu) que Van der Kroft, et cependant.. Quelqu’un sait-il à quand remonte le sponsoring de Heineken dans le football?? Je sais que leur premier coup marketing dans le sport le fut lors des JO de 1928, et bien sûr ils sont incontournables depuis bon 25-30 ans pour tout qui a trait au football euro-continental..mais quid dans les 60’s, 70’s..??

      Si cela m’intéresse, c’est parce qu’au civil l’arbitre Corver était directeur des ventes chez Heineken. Je sais aussi (la source est Corver himself) que Heineken et Corver saisissaient l’occasion du moindre match arbitré par Corver pour faire la promotion de l’Empire Heineken en coulisses.. Heineken était-il alors, par exemple, associé à l’une ou l’autre équipe ou fédération européennes??? De tête ça ne me dit rien.

      Sinon, les montres et les putes (voire les Mercedes, et/ou l’argent, et..), oui.. Avant Corver et Van der Kroft, l’arbitre-star du foot NL avait été le dénommé Frans Derks, personnage haut en couleurs qui raconta un jour, mais des années plus tard (contrairement au plus téméraire belge Rion – lequel, lui, le fit au sommet de sa carrière..et la compromit aussitôt), comment les dirigeants de la Juventus avaient tenté de le soudoyer avec une Rolex, pour une rencontre sans véritable enjeu encore bien..

      Ceci dit, Derks même………. Il raconta un jour dans une interview avoir promis à son père que jamais une équipe allemande ne gagnerait un match disputé sous sa direction, et affirma avec fierté « être parvenu à honorer (sa) parole », germanophobe assumé et vindicatif au dernier degré (l’insulte était systématique, dans sa bouche, quand dans une interview était abordée « l’Allemagne »).

      200% pro-Ajax aussi, ami personnel de Cruyff………. Et le moins qu’on puisse affirmer est qu’il y a pas mal à dire de ses complaisances lors de certaines rencontres des 60’s et 70’s..

      A contrario : ennemi de Van der Kroft. Derks usa d’ailleurs régulièrement de ses entrées dans la presse cruyffiste pour lui régler son compte. Un nid de vipères……….et cependant c’était le must selon Artemio Franchi, lol..

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      1. Avant d’être vilipendé à cause de Séville en 1982, Charles Corver avait effectivement été encensé par la presse française pour son excellent arbitrage lors d’un autre match historique : le France-Bulgarie du 16 novembre 1977 (3-1) qui envoya les Bleus en Argentine.

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      2. Je relève les compteurs!

        Bon arbitre, c’est incontestable.

        Mais désintéressé : beaucoup plus discutable.

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