En juillet 1996, Josep Lluís Núñez se doute-t-il des conséquences de son acte quand il valide les conditions du transfert de Ronaldo du PSV Eindhoven au FC Barcelone[1] ? Longtemps sceptique quant au bien-fondé de cette acquisition, le président du Barça l’accepte enfin. Il sait pourtant que l’histoire ne se répète pas – même si ses rendez-vous se ressemblent, selon la sentence d’un académicien[2] – et doute de la probabilité de dénicher un nouveau Romário au cœur de l’industrieuse Eindhoven. Il se souvient en outre de la pénible sortie du Baixinho, en janvier 1995. Repu par le sacre mondial brésilien, la diva ventripotente avait dû être cédée dare-dare à Flamengo. Alors ce Ronaldo Nazário qui ressemble à un ballon gonflé à l’hélium et dont les genoux interrogent déjà, Núñez ne le désire pas. Et que dire de l’avidité de ses agents ? Il pressent les difficultés qu’une telle opération occasionnera immanquablement dans le futur. De guerre lasse, soulé par l’insistance de son entourage et la promesse de son entraineur Bobby Robson d’en faire une opération rentable, il outrepasse ses réticences et se laisse exceptionnellement convaincre : va pour Ronaldo !
Naissance d’un phénomène
Ce mouvement n’aurait jamais eu lieu sans la persévérance de Ronaldo lui-même. Promis à l’Inter du prodigue Massimo Moratti, le prodige brésilien proclame dès le printemps 1996 sa préférence pour la Catalogne. Il juge même nécessaire d’affirmer que si ça ne tenait qu’à lui, il jouerait gratuitement pour le Barça. Ben voyons… Grand seigneur, le président nerazzurro renonce à son droit de préemption acquis auprès de ceux qui gèrent les intérêts du joueur – et les leurs – depuis ses 15 ans. Ces derniers négocient pied à pied avec l’émissaire de Núñez, le vice-président Joan Gaspart, et finissent par obtenir un précieux contrat tout en se rémunérant sur la bête via une part des droits à l’image. Toutes les parties sont satisfaites : grâce à un montage alambiqué, le joueur bénéficie de conditions généreuses n’obérant en rien l’avenir, les intermédiaires s’octroient un solide ROI (en français, retour sur investissement) et le Barça s’offre l’espoir mondial du moment à un prix inférieur à celui payé par Newcastle aux Blackburn Rovers pour l’acquisition d’Alan Shearer.


Cet été-là, pour bien matérialiser la fin de l’ère Cruyff, Núñez transforme l’effectif blaugrana en profondeur. Probablement influencé par la Dream Team US d’Atlanta, le Barça empile les stars en profitant de la bénédiction que constitue l’arrêt Bosman. Exit Gheorghe Hagi, Jordi Cruyff, Robert Prosinečki… Arrivent Giovanni, Hristo Stoichkov (après une année à Parme), Laurent Blanc, le pichichi Juan Antonio Pizzi, le héros de l’Olympe Emmanuel Amunike, le sulfureux transfuge du Real Madrid Luis Enrique, Vítor Baía, Fernando Couto. Et Ronaldo. Un cheval prophétique tel que celui-ci ne se conçoit pas à l’écurie, alors le Barça ne lui accorde qu’un repos minimal après les Jeux d’Atlanta et le présente au public barcelonais pour le traditionnel et aoûtien Trophée Joan Gamper. Ronaldo n’a pas encore 20 ans, il déborde d’énergie, inutile de le couver. Et puis les laborantins néerlandais ont bien travaillé : le gringalet du Cruzeiro a laissé la place à un athlète musculeux, puissant, dévastateur, à côté duquel le souffreteux Bebeto et le marcheur Romário ressemblent à des footballeurs du dimanche. Peu importe comment les vétérinaires du PSV ont procédé, leurs prescriptions ont nécessairement des vertus prophylactiques, non ?
La première rencontre officielle de Ronaldo a lieu le 25 août, à Montjuïc, pour le match aller de Supercoupe d’Espagne contre l’Atlético. 5e minute : prise de balle à l’arrêt à 40 mètres du but colchonero, conduite du pied droit, accélération, crochet entre deux adversaires, frappe à ras de terre depuis l’entrée de la surface, 1-0. Il clôt le score à la 85e en position de hors-jeu (5-2). Le ton est donné. Ronaldo inscrit 47 buts en 49 matchs officiels avec le Barça au cours de la saison 1996-97. Parmi eux, quelques chefs d’œuvre individuels, notamment celui marqué au bien nommé San Lázaro de Compostelle où une force supérieure semble diriger sa course entamée depuis sa moitié de terrain. Ou l’un des trois ayant crucifié Valence au Camp Nou, une action durant laquelle il marche sur l’eau, forçant le passage au cœur de la matrice che sans que rien ni personne ne puisse le déséquilibrer en dépit de sa vitesse.

Romário n’était que caresses. Ronaldo n’est que coïts. Il impose des chevauchées rectilignes contre nature, écarte des jambes plus ou moins dociles, jaillit à l’intérieur de béances qu’il ouvre lui-même. Comment voulez-vous que des journalistes ne parlent pas de football orgasmique ? Après Maradona, le football mondial a trouvé son deus ex machina pour la décennie à venir. Sans cocaïne, espère-t-on. Avec stéroïdes, soupçonne-t-on. Mais pour la bonne cause : l’élévation au pinacle du joueur ultime.
Le 24 mai 1997, le rouleau compresseur brésilien offre encore la victoire au Barça. Projeté au sol, il se redresse comme un culbuto et marque dans les derniers instants du match contre La Corogne. Vainqueur de la Coupe des vainqueurs de coupe (1-0, pénalty de Ronaldo contre le PSG), qualifié pour la finale de Copa del Rey, Ronaldo et le Barça peuvent encore réaliser la saison parfaite à trois journées du terme de la Liga. Mais la Confédération brésilienne de football n’a que faire du calendrier espagnol : en acceptant de participer au Tournoi de France préparatoire à la Coupe du monde 1998, elle prive Ronaldo d’un épilogue in fine favorable au Real Madrid de Fabio Capello.
Le dilemme de Núñez
Très vite, Josep Lluís Núñez tombe sous le charme de Ronaldo, un phénomène sportif dont les relations avec Robson sont bonnes, au contraire de celles entretenues avec Dick Advocaat au PSV, et dont le genou gauche tient le choc, certes à coup d’infiltrations mais n’est-ce pas le lot de tout pur-sang ? Il constate également que ses craintes initiales étaient fondées : dès la fin de l’hiver, la question contractuelle se pose déjà. En situation favorable grâce à une clause de rachat d’environ 25 millions d’euros finalement modeste au regard de l’afflux d’argent dans l’univers du football, les émissaires de Ronaldo savent que Moratti, revanchard, n’hésitera pas à l’exercer s’ils le lui demandent. Fin mai, avant de rejoindre la Seleção, Ronaldo réexprime son envie de rester au Barça une année supplémentaire et met Núñez face à ses responsabilités. Un dilemme pour le dirigeant, tiraillé entre le désir de conserver son prodige et la raison du financier rigoureux. Comment expliquer à la nation catalane, amoureuse de Ronaldo, que le surpuissant FC Barcelone n’est pas en mesure de retenir le joueur le plus excitant du moment, auteur de prodiges jamais vus jusqu’alors ? « Combien de saints auteurs de bien moins de miracles ont été canonisés par Jean Paul II »[3] s’amuse Manuel Vázquez Montalbán, écrivain supporter du Barça. Le peuple blaugrana attend donc de Núñez une réponse chrétienne, exempte d’avarice.
A la tête du FC Barcelone depuis 1978, Núñez a déjà fait face à de nombreux caprices et n’a jamais sacrifié une once de son autorité aux desiderata des joueurs et leurs bien intentionnés représentants. En 1984, malgré l’atroce finale de Copa del Rey et la longue suspension infligée à Maradona, Jorge Cyterszpiler réclame une réévaluation salariale pour son poulain et ami. La réponse de Núñez dans Mundo Deportivo ne tarde pas : « ceux qui pensent que nous sommes le roi Midas se trompent ». Soucieux de préserver les équilibres économiques d’un club moribond financièrement lors de son élection, il refuse la surenchère du boiteux gérant les intérêts d’El Pibe. Mi-juillet 1984, Maradona est cédé au Napoli aux conditions posées par le club catalan. L’année suivante, le Barça est champion, validant le bien-fondé d’une politique qu’on appellera plus tard le « nuñismo ».

Le chef d’œuvre de Núñez intervient en 1988. Sous sa direction, le Barça n’a conquis qu’une Liga et cherche un second souffle. Dans de telles circonstances, l’opposition mène opportunément la fronde, combinaison d’ambitions personnelles et de jeux politiques régionalistes. El Charnego[4] Núñez vacille sur ses bases quand ses propres joueurs l’attaquent frontalement. Ces derniers, vainqueurs contre toute attente de la Copa del Rey, se sentent légitimes pour revendiquer des régularisations salariales. En cause, leur rémunération, scindée entre des salaires soumis à charges et des droits à l’image largement exonérés de cotisations. Núñez, borderline par nature, systématise et abuse de cette pratique que finit par contester le fisc espagnol en réclamant aux joueurs le paiement d’un complément d’impôt avec effet rétroactif. Ceux-ci se tournent vers le club afin qu’il compense le différentiel. En vain. Survient alors ce que la presse appelle « la mutinerie de l’Hesperia ». Lors d’une conférence de presse organisée dans les salons de l’hôtel Hesperia, par la voix du capitaine Alexanko, les joueurs se prétendent humiliés et réclament expressément la démission de Núñez. La mutinerie est un flop : le dirigeant ne cède pas et lors du match suivant face au Real Madrid, les supporters huent les Blaugranas, des millionnaires déconnectés des réalités sociales. Le seul préservé du public est Bernd Schuster alors qu’il vient de signer au Real : il n’a pas participé à la rébellion, cela suffit à l’affranchir de la colère populaire. Une semaine plus tard, Núñez reprend définitivement la main en annonçant la nomination du demi-dieu Johan Cruyff au poste d’entraineur. Puis il se sépare ou marginalise la plupart des séditieux[5] et recrute une douzaine de joueurs. Avec le technicien néerlandais, le FC Barcelone connaît un âge d’or, couronné par la Coupe des clubs champions européens 1992. Le cycle s’achève durant l’été 1996, quand Núñez répudie Cruyff avec lequel il ne s’est jamais entendu.

Avec la venue de Ronaldo et l’ouverture massive de l’effectif aux joueurs étrangers, le Barça se transforme en autre chose. Un monstre que plus personne ne reconnait, pas même Núñez, dépassé par l’emballement du marché, une énormité molle qu’il maîtrisait et avec laquelle il jonglait jusqu’à l’arrivée de Ronaldo. Il n’hésitait pas à remplacer une main d’œuvre capricieuse par une autre main d’œuvre pas encore pervertie par le désir d’élévation. Cet idéal de libéralisme, tel qu’il l’avait conçu à ses propres fins, vient de lui exploser à la gueule. Il est désormais confronté à des armées de conseils, avocats, juristes, fiscalistes et autres spécialistes de l’interprétation des textes déployant leur ingénierie au service de sociétés sportives attentives à la juste rétribution du capital-joueur mobilisé et à la promesse de travail du footballeur pour lequel elles déploient leurs compétences.
Dès l’ouverture des discussions, le dirigeant blaugrana bluffe en martelant sa confiance dans l’issue des tractations mais il n’ignore rien de l’ascendant pris par les stars du football dans le rapport de force les opposant aux présidents de clubs. Dans le cas présent, le contrat est asymétrique avec cette clause de départ trop favorable au Brésilien qui en profite pour mener le jeu. Maradona, Schuster, Romário sont partis sans que cela ne soit perçu comme une reculade, avec l’accord tacite des supporters. En ce qui concerne Ronaldo, un transfert à peine un an après son intronisation serait un fiasco incompréhensible de la multitude. Contraint par le désir populaire et otage des représentants du Brésilien qui le tiennent par les cojones, Núñez sent le prurit qui le démange se développer autour de ses parties génitales au fur et à mesure que s’accroit la pression.
Ronaldo vainqueur par KO
Le 27 mai 1997, après une demi-journée de négociations, Núñez informe la presse que Ronaldo reste à Barcelone. Le salaire du joueur est doublé, la clause libératoire également, et le contrat est prolongé de deux ans, jusqu’en 2006. En soirée, alors en stage avec la Seleção en Norvège, Ronaldo confirme que « se queda ».
24 heures plus tard, tout change. Núñez reprend la parole pour s’avouer vaincu : Ronaldo va s’engager avec l’Inter et il ne peut l’en empêcher. Le motif du revirement : le montage imaginé par le FC Barcelone pour préserver ses équilibres financiers – une partie des émoluments du joueur étant à la charge de sponsors – et les risques fiscaux que supporterait le joueur. Un des représentants de Ronaldo justifie a posteriori qu’il ne voulait pas « emprunter une voie qui mettrait en danger l’avenir du joueur le plus important du monde ». Pour Núñez, il s’agit d’un échec. Pour la première fois, il subit la décision d’un joueur majeur, là où il avait manœuvré pour se débarrasser de Maradona et laissé filer Schuster, certes, mais après l’avoir rudoyé (une année de punition sans jouer).

La Liga 1996-97 n’a pas encore rendu son verdict et Ronaldo quitte déjà le navire. Excellent communicant ou affabulateur, c’est selon, Núñez exploite encore une fois sa force de frappe discursive. Il se présente en rempart contre les pratiques abusives, protégeant son club des diktats des intermédiaires, fussent-ils au service d’une idole païenne vénérée par le Camp Nou. Il parvient à faire d’une défaite une victoire et gagne les élections de juin 1997 avec un score digne des plus éminents despotes. Il en profite pour changer encore une fois le visage du Barça avec la signature de Louis van Gaal accompagné d’une flopée de Néerlandais prêts à déferler sur la Liga comme leurs compatriotes sur les côtes catalanes l’été venu. Il acquiert également Sonny Anderson au prix fort exigé par l’AS Monaco, 25 millions d’euros. Un montant équivalent à la clause libératoire de Ronaldo…

Magnat de l’immobilier ayant fait fortune sous le porciolisme[6], Núñez a connu la capitale catalane sombre et industrielle et le FC Barcelone cantonné dans un rôle de faire-valoir du Real. Il gouverne désormais un club clinquant dans une ville pasteurisée par les grands travaux qu’ont exigés les Jeux olympiques. Il navigue sans encombre entre les diverses sectes gravitant autour de lui, néolibéraux, nostalgiques du franquisme et entristes nationalistes qu’il flatte en catalanisant son prénom tout en prenant soin de limiter leur influence. Après une vingtaine d’années de présidence, il règne en maître. Joan Laporta, auteur d’une motion de censure sans effet, n’a pas vraiment tort quand il déclare : « c’est un modèle de club qui voue un culte à une personne qui entend diriger le Barça sans tenir compte de ses membres, parce qu’il ne croit plus en avoir besoin ». Tout serait parfait pour le président barcelonais s’il n’était la prise de pouvoir des footballeurs consacrés dieux vivants. Après le douloureux épisode Ronaldo, il sonne le tocsin et tente vainement de sensibiliser ses pairs sur les métastases que provoquent les surenchères en termes de rémunération et se démène pour la mise en œuvre d’un salary cap aux vertus préventives qu’auraient bien fait d’appliquer quelques-uns de ses successeurs à la tête du FC Barcelone, incapables de réfréner les appétits démesurés des stars des années 2010. Avec la patine du temps, le propos de Núñez acquiert une profondeur que l’on ne pouvait soupçonner au moment où il le prononce.
Découragé par la surchauffe d’un modèle qu’il a lui-même façonné et qu’il ne parvient pas à refroidir, sous la menace de plus en plus pressante du fisc, Josep Lluís Núñez démissionne en mai 2000 alors que Figo lui mène à son tour la vie dure et que Ronaldo, phénomène du génie médical, vient de subir une seconde rupture du tendon rotulien droit.
[1] Contrat de 8 ans, 2,5 milliards de pesetas (environ 15 millions d’euros), un salaire annuel estimé à 1,5 million d’euros et une clause libératoire de 4 milliards de pesetas (environ 25 millions d’euros).
[2] Gabriel de Broglie.
[3] Le Monde diplomatique, août 1997, « Le football, religion laïque en quête d’un nouveau Dieu ».
[4] Terme péjoratif désignant les personnes non catalanes vivant en Catalogne.
[5] Alexanko est gracié par Cruyff.
[6] José María de Porcioles, maire de Barcelone de 1957 à 1973, a notamment largement révisé l’urbanisation de la ville et développé de grands programmes immobiliers dont Núñez a profité. Le porciolisme est une sorte de synthèse entre franquisme et catalanisme.
Schuster avait pris une année de suspension, après avoir quitté le Sanchez Pizjuan avant même la fatidique séance de penalty face au Steauan. Ça l’a peut-être dissuadé de participer à la mutinerie ! Quel joueur…Une de mes premières idoles en Liga, avec Hugo Sanchez.
En fait, Schuster s’en foutait de la mutinerie : après une année au frigo, il était revenu sur les pelouses mais avait juré qu’il partirait libre, sans indemnité pour le Barça.
Bernd… Il a toujours fait comme il le voulait. Barça, Real, Atletico… La sélection ? On s’en branle… Un des plus grands joueurs de sa décennie, absent des grandes compétitions…
Ronaldo au Barça, son pic à mes yeux. A 21 ans, c’est ballot. Son départ à l’Inter avait provoqué l’achat tardif de Rivaldo. C’était très mal passé auprès des fans du Depor.
Oui, entre ses débuts au Gamper et son dernier match contre le Depor, ce sont 9 mois prodigieux. Un choc visuel pour beaucoup. La 1ere année a l’Inter est aussi formidable puis vient le malaise avant la finale de CM 1998 et les blessures de plus en plus sérieuses, jusqu’à ce que ses tendons rompent, trop fragiles pour la masse musculaire acquise en quelques mois au PSV diront certains.
Ronaldo a souvent dit que Nilis avait été son meilleur partenaire en attaque. Évidemment, on ne voyait pas grand-chose de ce duo en France à l’époque. J’attends les impressions d’Alex.
Par contre le duo avec Romario en selection, rarement vu une association aussi létale…
Il a aussi beaucoup appris de Romario (je pense par exemple à l’utilisation du pointu..). Pour compléter ce qui a déjà été dit précédemment, la « doublette RoRo » était fantastique. Souvenons nous de la Copa América 97 ! Dommage qu’ils n’aient pas été associé en 98 (Je n’ai jamais compris pourquoi Zagallo se prive de Romario ??)
Zagallo ne se prive pas de Romario : il se blesse juste avant le début de la CM.
Exact merci pour la correction
Romario fit un passage court mais tumultueux à Valence à la même époque. Après 94, il était clairement passé à autre chose.
Oui. Mais jusqu’à 1994, quel régal ! Dans mon panthéon des avants centres.
Oui, un des plus grands. Aucun doute.
Le mercato 96 du Barça est clinquant mais non dénué d’échec. Pizzi et Baia seront des fours. Loin de celui du Real qui ramènera le club au sommet. Illgner, Panucci, Roberto Carlos, Seedorf, Suker, Mijatovic…
Personnage détestable à bien des égards (peut être était il charmant dans le privé ??), il faut attribuer à Núñez la transformation du Barça, club de losers à l’assise presqu’exclusivement locale, en club dominant ayant une aura internationale (il a pu surfer sur la mise en valeur de la ville, avec la CM 1982 et surtout les JO 1992). C’est sous sa présidence que le club commence à rivaliser sportivement durablement avec le Real. L’ère Montal avait permis la venue de Cruyff joueur mais cela s’était soldé par une unique Liga et aucun titre européen. Rappel : de 1960 à 1985, le Barça ne gagne qu’une Liga, en 1974.
Par ailleurs, malgré une politique de transferts ambitieuse, presque frénétique, il redresse financièrement un club en grandes difficultés à la fin des 70es. Il multiplie le nombre de socios, favorise la création de peñas partout dans le monde afin d’augmenter l’attractivité et la valeur marchande du produit Barça. Quand il démissionne, les finances du club sont au vert. Il aurait été intéressant de voir son comportement face aux sangsues des années 2010, aurait il systématiquement accepté les revalorisations salariales exigées par Messi et consorts comme l’ont fait ses successeurs ou serait il allé au clash ?
Nuñez a fait de même avec les sections hand et basket. La section hand, en commençant à recruter des yougos de haut niveau dans les années 80, est devenue la plus titrée en Europe. La section basket, qui était très loin du Real et même derrière Badalone, est devenue une force continentale dans cette décennie 80. Les Epi, Sibilio, Solozabal, Norris… Pour ne plus jamais quitté le gotha.
« de 1960 à 1985, le Barça ne gagne qu’une Liga, ».
Merci pour ce rappel. Je n’avais pas conscience que le Barca ne gagnait rien (ou si peu) à cette époque.
A la même époque, il y avait un certain Jonah Lomu qui terrorisait toutes les équipes de Rugby. Si je devais résumer le souvenir que m’a laissé Ronaldo lors de son passage à Barcelone, je dirais qu’il était le « Lomu du foot ».
Dans la même veine, Philippe Mexes disait de Ronaldo « J’ai l’impression qu’il joue avec des enfants ».
J’ai eu la chance de voir Lomu en 95. Et oui, dès qu’il touchait le ballon, de l’électricité parcourait le stade. Un super match. En plus les Bleus avaient gagné sur un essai de fin de match de Saint André.
https://youtu.be/AYnvfALTi78?feature=shared
Oui, il avait ce côté brutal mais il était capable de tellement d’autres choses, dont les plus belles caresses. Il a réinterprété le poste et a ouvert la voie à une génération de 9 plus mobiles, plus altruistes, plus connectés. Il s’est lui même réinventé par la suite, lors de son retour en Espagne.
Son opus barcelonais est ce que j’ai vu de plus impressionnant sur une saison. Ses passements de jambes….FO, FO, FO………Je mets aussi dans cette catégorie la deuxième saison de Ronnie au Barça. Des aliens
La saison barcelonnaise est bien analysée ici.
https://sofoot.coparena.com/emissions/hors-categorie-ronaldo
Plus généralement les contenus de ce podcast valent le coup. Payants, mais de grandes qualité.
Verano, à chaque fois qu’il parle d’un buteur, il faut qu’il fasse allusion à la bite et aux couilles… Ce Ronaldo, il est plus orgasmique que priapique : « Romário n’était que caresses. Ronaldo n’est que coïts. Il impose des chevauchées rectilignes contre nature, écarte des jambes plus ou moins dociles, jaillit à l’intérieur de béances qu’il ouvre lui-même. » C’est un violeur, ou juste un forceur ?
Diantre ! J’ai presque la gaule…
J’ai en effet écrit que Cristiano Ronaldo était priapique. Pour le « vrai » Ronaldo, ce n’est pas maladif, c’est plutôt de l’ordre du vice ! Ici, le malade, c’est Nuñez et son prurit (suis très satisfait d’avoir casé le mot eh eh).
Très bel article et je rejoins tout le monde sur le Ronaldo de 95 à 98, une brute, l’attaquant ultime, qui peut tout faire. Mais faut aussi admettre qu’il est plus proche d’Ivan Drago que de tout être humain naturel…
je vais faire le rabat joie^^ il était énorme effectivement mais mon 9 à jamais et pour toujours c’est Van Basten lui aussi un grand blessé malheureusement totalement fan de ses gestes de son élégance… allez allons y quasi orgasmique ha ha
Je croyais que c’était Gonzalo Bergessio ton idole eh eh 😉