Un siècle de portiers : les années 1920 (deuxième partie)

Numéro 5 : Pierre Chayriguès

Dans les années 1920, le football français ne pesait pas grand-chose à l’échelle européenne. En témoignèrent éloquemment les déroutes subies face à l’Angleterre en 1920 (0-5), en 1927 (0-6) et en 1928 (1-5), à chaque fois sur notre sol. Contre les autres nations européennes, que ce soit à domicile (0-5 en 1921 contre les Pays-Bas) ou à l’extérieur (4-9 en 1920 et 0-7 en 1925 contre l’Italie, 1-8 en 1923 contre les Pays-Bas, 1-13 en 1927 contre la Hongrie, 1-8 en 1929 contre l’Espagne), les humiliations furent tout aussi nombreuses.

Tous ces matches eurent au moins une chose en commun : jamais Pierre Chayriguès ne gardait les bois de l’équipe de France. Et c’est évidemment tout sauf une coïncidence. Malheureusement, à l’époque de l’amateurisme marron, « Pierrot » n’entendait jouer qu’à condition d’être payé. Et c’était sans compter aussi avec les nombreuses blessures que son style de jeu lui occasionna. Au total, entre 1911 (date de sa première sélection) et 1925 (date de sa dernière sélection), Chayriguès ne joua même pas la moitié des rencontres que disputa l’équipe de France.

Petit, mais vif, rapide et toujours impeccablement placé, Chayriguès n’hésitait pas à rôder dans sa surface de réparation et à sortir à ses risques et périls dans les pieds des attaquants adverses. Pour l’époque, c’était très osé, et même déstabilisant pour ceux qui se trouvaient face à lui. Nombre d’anecdotes d’époque rapportent cet effet de sidération.

Vainqueur de trois Coupes de France en 1921, 1922 et 1923 avec son club du Red Star, finaliste des Jeux interalliés de 1919, participant aux Jeux olympiques de 1924, Chayriguès fut incontestablement la première grande vedette du football français. Son nom bénéficia à plein régime de la machine médiatique qui se mettait alors au service des exploits des sportifs. Au-delà des comptes rendus des parties de football, ce sont ses souvenirs publiés à partir de 1927 qui défrayèrent la chronique et firent beaucoup pour sa réputation.

Match, 30 août 1927 : le début d’une série qui tint en haleine le lectorat jusqu’en janvier 1928… « Pierrot » se raconta aussi dans L’Auto en 1929.

Comme Stuhlfauth en Allemagne, ou De Prà en Italie, Chayriguès incarnait l’effort solitaire et désespéré du dernier défenseur. Face aux assauts incessants des adversaires, comme les soldats face aux armées ennemis, le gardien de but luttait héroïquement. Et les journalistes, nouveaux aèdes des exploits homériques des sportifs, se devaient de mettre en scène de tels actes. Ils montraient ainsi la bravoure de l’homme seul, ils célébraient le courage et la ténacité du sportif. Bien sûr, on nage alors en plein topos : l’artifice littéraire, tant répété, semble usé jusqu’à la corde et ne plus fonctionner. Et pourtant, si le nom de Chayriguès résonne encore de nos jours, c’est parce que ses exploits furent magnifiquement mis en récit il y a près de 100 ans.

Numéro 4 : Ferenc Plattkó

Fallait-il l’appeler Ferenc, Franz ou Francisco ? Voire même François… A une époque où la coutume comptait plus que l’état-civil, le grand gardien hongrois revêtit plusieurs identités. Mais toutes renvoyaient au même homme, un colosse de près d’un mètre 90, nanti d’une bouille rabelaisienne, à la chevelure dorée.

Ce fut en 1923 que le destin de Plattkó prit un virage décisif. Alors gardien du grand MTK de Budapest, après des expériences en Autriche et en Yougoslavie, il participa à un amical contre le FC Barcelone. Le club catalan était à la recherche d’un gardien capable de remplacer Ricardo Zamora retourné à l’Español. Ce gardien, ce fut évidemment Plattkó qui éblouit les dirigeants espagnols.

Désertant un royaume gouverné par un amiral sans flotte, la vedette hongroise trouva donc refuge sur les rives de la Méditerranée. Il y glana six titres de champion de Catalogne, trois coupes d’Espagne (1925, 1926, 1928) et la toute première Liga de l’Histoire (1929). Bien entendu, la gloire de Plattkó s’écrivit en lettres de sang lors d’un match mémorable où il réussit – méprisant la souffrance et l’adversité – à repousser tous les assauts ennemis. Ce match légendaire, ce fut la première manche (il y en eut trois !) de la finale de Coupe d’Espagne 1928 opposant le FC Barcelone à la Real Sociedad.

Dans un Sardinero de Santander battu par les vents et la pluie, en ce 20 mai, le surhomme Plattkó se défendit tel un ours ! Le crâne meurtri par des crampons en première mi-temps, il reprit sa place après avoir reçu six points de suture. Bandé, ensanglanté, le Magyar magnifique résista à toutes les offensives de Basques dominateurs et n’encaissa qu’un seul but. Dans le public, face à telle performance, d’aucuns durent se dire : « Hongrois rêver ! » Mais le plus impressionné, sans doute, fut le grand Rafael Alberti qui, pris d’enthousiasme, composa dare-dare une Ode à Platko. Voilà sans doute qui disait assez du caractère légendaire de la prestation du géant venu du Danube.

Quittant le FC Barcelone l’année d’après, Plattkó embrassa alors la carrière de ces étonnants voyageurs hongrois qui, aux quatre coins et aux quatre vents, semèrent des graines et récoltèrent plus encore de fruits. On le vit donc en Suisse, en France (Mulhouse, Roubaix), au Portugal, en Pologne, en Roumanie… Ce tour d’Europe ne prit fin que lorsque le bruit des bottes devint assourdissant.

Plattkó prit la poudre d’escampette, fuyant le Vieux Continent pour le Nouveau Monde et… le Chili. A quarante ans passés, ce fut en tant qu’entraîneur exclusivement que notre homme officia. Avec le Colo-Colo ou l’équipe nationale, il obtint de méritoires succès : quatre championnats du Chili, une troisième place au Sudamericano 1945. Adopté, chouchouté, il n’y avait désormais plus de doutes : c’était bien Francisco qu’il fallait l’appeler. Et, en dépit de quelques allers-retours avec l’Europe, ce fut bien au Chili que Plattkó s’éteignit en 1983.

Numéro 3 : Américo Tesoriere

Dans les années 1920, nous l’avons déjà écrit, le football argentin était à son pinacle – l’Argentine et l’Uruguay se partageant en fait l’hégémonie mondiale. Ce fut aussi à cette époque, comme ailleurs dans le monde, que la figure du gardien de but commença d’être mise en avant dans le football rioplatense. Le premier à bénéficier de ce nouveau regard fut un Américo Tesoriere qu’on peut à bon droit considérer comme le premier grand gardien de l’histoire du football argentin.

Américo : un prénom qui sonne comme un programme pour ce fils d’immigré italien. Attaché au barrio de La Boca, qu’il mit en poèmes, c’est avec le grand club de Boca Juniors qu’il connut les plus grandes gloires. Vainqueur de cinq championnats avec le club jaune et bleu entre 1919 et 1926, Tesoriere dirigeait une défense de fer. S’il révolutionna le poste par sa science du placement et sa qualité d’anticipation, il n’oublia jamais l’essentiel : garder ses cages inviolées. Et il sut le faire, plus d’une fois ! Spécialiste de l’arrêt des penalties, n’hésitant pas à déserter sa ligne de but pour naviguer tel un troisième défenseur, il fut surnommé La Gloria.

C’est que Tesoriere fut une véritable vedette, de la trempe de celles qui faisaient la couverture des magazines et pour lesquelles les supporteurs créaient des chants. Adulé à Boca Juniors, il le fut tout autant en équipe d’Argentine. Ce fut lui qui garda les bois de l’Albiceleste lors des championnats sud-américains disputés entre 1920 et 1925. Il en gagna deux (1921 et 1925), réussissant même l’exploit de n’encaisser aucun but lors des compétitions de 1921 et de 1924. Même face aux Uruguayens tout frais champions du monde et dominateurs, Tesoriere tint bon et sut préserver ses filets.

Néanmoins, peut-être déjà sur le déclin ou en froid avec les dirigeants argentins comme il le fut avec ceux de son club, Tesoriere passa la main dès 1926 à Octavio Diaz et plus tard à Angel Bossio. C’est que l’Argentine, en ces années, ne manquait pas de gardiens de but. La Gloria ne s’éternisa dès lors pas sur les terrains, prenant sa retraite à 28 ans mais restant toujours dans les parages de son barrio et de son club adoré.

Numéro 2 : Ricardo Zamora

On ne prête qu’aux riches, dit-on. Et la tradition n’est pas avare, en France, pour prêter aux « grands hommes » du XIXe siècle, Hugo et Napoléon en tête, tant et tant de citations apocryphes. Elle l’est à peine moins lorsqu’il s’agit de placer dans la bouche du sanguinaire Staline des bouts de phrases mi-bouffons mi-effrayants, aptes à faire du Géorgien moustachu une sorte de croque-mitaine ridiculement terrifiant. Un guignol sanglant, à la manière d’un Idi Amin Dada qu’on imagine tout le temps souriant au moment d’annoncer une exécution, un personnage flippant qui sème l’inconfort, le doute et la terreur puisqu’on ne sait jamais sur quel pied danser : plaisante-t-il ou bien vient-il d’envoyer à la mort toute une charretée de pauvres bougres ?

Bref, tout cela pour dire qu’en 1931 l’Espagne s’était choisi pour président de la toute jeune République un homme nommé Alcalá-Zamora. La tradition, chafouine donc, affirme que le grand Staline en son palais ou en sa datcha se serait alors étonné : « Zamora… Le joueur de football ? » C’est dire, sans doute, assez l’incroyable notoriété du gardien de but. C’est à bon droit, en fait, qu’on peut prétendre que Ricardo Zamora fut la première grande vedette du football européen et même mondial.

Dans les deux hémisphères du football, des deux côtés de l’Atlantique, la presse sportive alors en plein essor se cherchait des héros. La dramaturgie du spectacle sportif n’en est que plus belle si elle s’individualise dans des figures homériques. L’aède l’avait compris, qui ne se contentait pas de décrire une bouillie de combats mais en extrayait des personnalités remarquables, le journaliste sportif le sait aussi : il lui faut des figures de proue, il lui faut des exploits individuels. Ricardo Zamora en fournit alors à foison.

Grand, bel homme, glorieux et immédiatement reconnaissable avec sa casquette et son pull blanc, le natif de Barcelone faisait partie de la sélection espagnole qui décrocha la médaille d’argent lors des Olympiades d’Anvers. Découvrant la furia española, la presse européenne découvrit surtout un gardien de but. Elle lui trouva un surnom, sobre mais suffisamment explicite : El Divino. Excusez du peu !

La nation espagnole s’était trouvé un phare, une figure de proue incarnant son unité alors que de plus en plus elle se divisait en factions rivales. Multipliant les parades et les plongeons stupéfiants, doté d’une grâce féline, Zamora était paré de toutes les qualités. Plus que le dernier rempart de la sélection nationale, il défendait la communauté nationale en train de se fissurer, il semblait la protéger d’elle-même, de ses propres fêlures. Ce ne fut évidemment pas suffisant, nous le savons. Cela ne pouvait pas être suffisant : le football n’est pas là pour réussir là où la politique échoue.

En attendant, Zamora monnaya chèrement son talent au FC Barcelone, au Real Madrid, mais surtout au Real Español dont il reste la tête d’affiche légendaire. Appartenant peut-être autant aux années 1920 qu’aux années 1930, c’est néanmoins pendant les Années Folles que le gardien fut à son zénith avant de sombrer dans les embrouillaminis et les horreurs de la Guerra Civil. On l’y crut mort, il n’en était heureusement rien. Mais, de toute façon, le bel hidalgo était déjà mort dans le cœur des midinettes car, dès 1927, le cinéma lui attribua une épouse. Une vedette, on vous dit !

Numéro 1 : Andrés Mazali

Qui d’autre ? Qui peut-on placer à la première place de ce top des gardiens des années 1920 que celui qui fut le portier de la nation dominante de la décennie ? Champion du monde à Paris en 1924, à Amsterdam en 1928 et à Montevideo en 1930, l’Uruguay avait su s’imposer comme la tête du duopole qu’il formait avec l’Argentine. C’était sur les rives du rio de la Plata que battait alors le cœur du football mondial, et singulièrement dans la capitale de la République orientale.

Or, Andrés Mazali fut le gardien de la sélection uruguayenne en 1924 et en 1928. Une virée nocturne, et non des performances moindres, le priva de la compétition de 1930. Champion mondial en football,  champion continental en athlétisme, champion national en basketball, Mazali incarnait à merveille le citoyen sportif rêvé par la petite nation uruguayenne. Peut-être encore plus qu’ailleurs en Amérique du Sud, le sport était en Uruguay intimement lié à la construction de l’identité nationale et à la citoyenneté.

Andrés Mazali et ses coéquipiers en 1924, lors des Olympiades de Paris.

Si l’Argentine avait fêté le centenaire de son indépendance en organisant le premier championnat sud-américain de football en 1916 – qu’elle avait perdu face à l’Uruguay ! –, si le Brésil en avait fait autant six ans plus tard – perdant face au Paraguay ! –, l’Uruguay voyait encore plus grand pour son propre centenaire en 1930 : la première Coupe du monde. Evénement politique peut-être plus que sportif, la compétition mondiale se finit donc heureusement bien pour l’Uruguay qui confirma ainsi son emprise sur le football des années 1920.

C’est dans un estadio Centenario flambant neuf que le capitaine Nasazzi souleva la victoire ailée sculptée par Abel Lafleur, lui donnant un luxe et un éclat à nul autre pareil. Au sommet du football mondial trônait donc un petit pays de même pas deux millions d’habitants, dont la ville principale dépassait péniblement le demi-million. Qui l’eût cru ? Et, protégeant les filets de cette incroyable nation sportive, s’avançant sur la ligne de but, il y avait Andrés Mazali…

Le classement complet

1 – Andrés Mazali
2 – Ricardo Zamora
3 – Américo Tesoriere
4 – Ferenc Plattkó
5 – Pierre Chayriguès
6 – Heinrich Stuhlfauth
7 – Giovanni De Prá
8 – Jean de Bie
9 – Angel Bossio
10 – Ted Hufton
11 – Bill Harper
12 – Antonio Roquete
13 – Sigge Lindberg
14 – Elisha Scott
15 – Károly Zsák
16 – Juan Botasso
17 – Gianpiero Combi
18 – Tuffy

45 réflexions sur « Un siècle de portiers : les années 1920 (deuxième partie) »

  1. On est là pour pinailler, non ? Malgré mon supporterisme espanyolista, je pense faire preuve d’objectivité en affirmant que Zamora méritait d’être numéro 1. Pour deux raisons :
    – au sein de la Roja, comme le mentionne Bobby, Zamora était la star sur et en dehors des terrains, et cela durant une quinzaine d’années. Mazali n’était qu’un joueur parmi d’autres au sein d’une équipe dominante dont le crack et héros était Scarone. Sa carrière est plus brève et discontinue puisqu’avant les JO de 1928 il perd momentanément son statut de titulaire.
    – en club, Mazali le dit lui même, il n’a pas toujours brillé en tant qu’arquero. Il redevient même joueur de champ avec Nacional vers 1926-27 je crois.
    Bref, El Divino numero uno !

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    1. Incontestablement, toutes époques et tous lieux confondus, Zamora est LA star des gardiens de but : aucun autre portier n’a connu une telle notoriété, une telle gloire.
      De manière générale, je l’ai déjà écrit, les années 20 sont la décennie bénie des gardiens de but : ce sont eux les vedettes.

      Au-delà de ça, les contemporains furent quand même frappés par le style et les qualités de Mazali. En Europe, en 1924, les journalistes en firent au moins l’égal de Zamora. Voire mieux…
      Alors, Mazali, Zamora… Zamora, Mazali… Bref !

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    2. En tout cas, Zamora est le joueur le plus charismatique de l’histoire du foot espagnol. J’en vois aucun pour le talonner. C’est également les deux premiers sacres du Real dans les années 30. Qui resteront les seuls jusqu’aux années 50 et Di Stefano. Ne pas oublier que le Real, avant Alfredo, avait moins de titres que Bilbao, le Barça, l’Atletico ou Valence… D’ailleurs Zamora est plus une figure du Real que du rival catalan.

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      1. Zamora est une très, très grande figure de l’histoire du football. Pas seulement espagnol ou européen, mais mondial.

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      2. « D’ailleurs Zamora est plus une figure du Real que du rival catalan. » et plus encore du RCD Espanyol, cf. Top 10 de juillet dernier eh eh

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      1. Mazali un peu écourté cependant. De toi, on était en droit d’attendre un peu plus eh eh

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      2. Je n’ai pas voulu voler la vedette à Zamora (c’est vrai).
        A Mazali la première place, à Zamora le plus beau portrait.
        Il y aura une autre « fantaisie » de ce genre dans le top années 30…
        Mais Mazali, c’est court et efficace. Avec lui, comme avec toute cette équipe d’Uruguay, on est au-delà du football : on parle de citoyenneté, de construction de la nation… C’est beaucoup, beaucoup plus que du foot.

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      3. Puis la photo de couverture est tellement évocatrice, elle rejoint la dernière phrase du portrait de Mazali : le rôle de gardien, de vigie…

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  2. Plattko au Chili est réputé avoir introduit le WM et professionnalisé les méthodes d’entrainement. Et il a côtoyé Sergio Livingstone – dont j’imagine que nous reparlerons dans le top des années 40 – alias Le Crapaud.

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    1. Une personnalité du foot paulista, gardien de la Seleção lors du Sudamericano 1925 et ayant probablement des origines au Proche orient (il a d’ailleurs joué dans le clubs des Libanais et Syriens de São Paulo). Très populaire pour ses fantaisies et ses airs sataniques (surnommé Satanas), il est une idole du Corinthians et est mort d’une pneumonie en 1935, la même année qu’Eurico Lara, le gardien star du Grêmio.

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      1. Sur certaines photos, il ressemble à un acteur du ciné muet : peau très pâle, cheveux très sombres et tout de noir vêtu. Il aurait également porté des favoris et parfois même une barbe, sans doute l’origine de son surnom.
        Sur la fin de sa carrière, au Corinthians, il est suffisamment célèbre pour avoir figuré à l’affiche d’un film consacré au football aux côtés de Friedenreich, Ministrinho (Sernagiotto lors de son passage à la Juve). Il aurait même possédé une salle de cinéma et un théâtre.

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    1. Non.
      Avant les années 20, la presse sportive relate surtout les résultats, annonce les rencontres. On est plutôt dans le factuel, même si de grandes figures se détachent déjà : qu’on pense à Tunmer en France, à Woodward en Angleterre, etc.

      Les années 20 voient le développement quantitatif de la presse sportive : 93 titres en France en 1921, 219 en 1930 ! L’Auto tire à 100 000 exemplaires quotidiens en 1920, plus de 300 000 en 1933 (600 000 pendant le Tour) !

      Mais le style change aussi, aussi bien dans la presse spécialisée que dans le presse généraliste : le récit se développe, le reportage, les portraits et même le photojournalisme sportif (qu’on pense à Match ou au Miroir) y trouvent leur place. C’est dans les années 20 qu’Albert Londres couvre le Tour…

      Je le montre dans ces portraits : la presse crée des héros dans les années 20, singulièrement des gardiens de but. Mais pas seulement, bien sûr.

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  3. Platko, figure de Vasas également, est à mes yeux le plus grand gardien de l’histoire du Barça avec Ramallets. Pour le podium, Stegen peut peut-être candidater. Zubi et Valdes n’étaient pas folichons…

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      1. Échange de bons procédés l’ami. Hehe
        C’est surtout que les noms de Petrone, Andrade, Cea, Castro, Nassazi, je les connais depuis toujours. A partir du moment où tu foutais ton nez dans les bouquins parlant de l’histoire de la Coupe du Monde, tu tombais forcément sur ces noms. Comme sur ceux de Zamora ou Planicka dans cette même décennie. Par contre, les gardiens uruguayens n’étaient pas forcément mis en valeur. Et rien sur Mazali, absent en 1930.
        Finalement, suis longtemps resté bloqué sur l’impression que ces gardiens ne méritaient pas plus que ça d’attention. C’était une erreur.

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  4. LE n1 c’était Zamora en Europe et Tesoriere en Amérique Latine.
    Mazali a profité des performances et des succès de la Celeste, ce n’était pas un maillon essentiel. Avec ou sans lui, la Celeste était championne du monde (28 ou 30). Tesoriere était beaucoup plus déterminant sur son équipe (Albiceleste ou Boca je renvoie au top 50 Boca avec un autre article sur Tesoriere) notamment au début de la décennie. La presse le souligna et le célébra. On célébra un gardien plus qu’un autre joueur, et c’était bien Mérico. Je renvoie à mon article sur Tesoriere pour vous replongez dedans !

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  5. Merci Bobby pour tes portraits si agréables à lire et surtout pour avoir chapeauté ce top gardien qui va nous régaler les prochaines semaines!

    Zamora c’est clairement LA star espagnole et européenne de la décennie. Le seul joueur qui est présenté comme une légende (alors qu’il est encore en activité) dans les revues portugaises. Puis un gars avec un charisme et une classe qui ne fait aucun doute tant cela ressort sur tout ce que j’ai lu sur lui.

    Je n’ai pas de preuve formelle mais les journaux de l’époque affirme qu’il était là pour les funérailles de Pepe de Belenenses. Un adversaire qu’il avait rencontré seulement deux fois.

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    1. Et d’ailleurs pour teasé un futur (lointain) double articles, Candido de Oliveira et Roquete étaient grands amis, le premier étant un mentor pour le deuxième. Sauf que le premier était un opposant déclaré au régime, un espion à la solde des alliés et le deuxième un gradé de la police politique en première ligne lors de l’arrestation de Candido.
      Ces deux portraits devront sortir à la suite, peut-être même lié en deux parties.

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  6. hello j’arrive tard désolé mais ce top des gardiens par décennie je suis assez fan et curieux, débats enflammés en perspective^^
    je vais pas faire le grand connaisseur de cette époque là même si j’ai eu 50 piges y’a 10 jours j’étais pas né contrairement à certains ici j’ai l’impression^^ par contre toujours pareil dans les livres les histoires entendues et chez les historiens du foot comme les Bobby Verano et autre Khiadia il me semblait que la star et le meilleur gardien des années 20 était le charismatique Zamora! on m’aurait menti^^ toujours pareil ce bouquin acheté après (ou avant) la coupe du monde 86 ma bible a 11 ans et perdu depuis qui racontait l’histoire des coupes du monde parlait du gardien Espagnol comme le plus grand gardien de l’époque (c’est fous presque 40 ans après j’ai encore en tête une photo de lui avec casquette gants ect.. et c’est pas celle sur l’article)
    pardon pour ces digressions mais probablement que ces articles font ressurgir des Madeleines de Proust chez les « vieux » et me parlent plus que le foot actuel que j’ai arrêté de regardé depuis 2018 (allé a GG ou en déplacement pour voir les verts est ce encore du foot? ha ha)

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    1. En terme de réputation, pas de doute : Zamora est le numéro 1. Mais le football rioplatense est alors tellement supérieur au football européen qu’on peut se poser la question de savoir si les grands gardiens sud-américains de l’époque, moins mis en valeur, moins médiatisés (notamment en Europe), n’étaient pas plus talentueux. C’est cependant difficile à déterminer et Verano et ajde ont critiqué, avec de bons arguments, la première place de Mazali.

      Rappelons quand même que si Fred n’avait pas attribué 0 point pour Zamora dans les années 20, avant de le placer à la première place des années 30, cela eut suffit à faire de l’Espagnol le champion de la décennie…

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  7. pardon j’ai pas finis je reviens^^ mais je sens qu’on va avoir de belles bagarres pour les décennies suivantes une pensée pour un gardien Brésilien du côté du Maracanazo ou d’un Mexicain à 5 coupes du monde mais c’est un peu tôt (et surtout peut être pas dans le top 10 je m’enflamme^^)

    question: qui tente dans la communauté de choper des places pour 2026 au Mexique 40 ans après el dios diez ? à sainté on est 4 à tenter l’affaire (si tu as pas une carte visa à 50 ans tu as raté ta vie^^)

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