Top 10 – Real Zaragoza (Première partie)

Numero 10 – Les frères Milito

Il suffisait simplement de traverser l’Atlantique. C’est ce qu’ont dû penser les Baresi en se penchant sur le destin des Milito. Deux frères couvés, polis chez des rivaux ancestraux et haineux, réunis au sein del Ejército de l’Ebro.

Diego, l’ainé, le plus affable et extravagant, suivit la tradition familiale en rejoignant le Racing de Avellaneda tandis que Gaby, d’un caractère rebelle et affirmé, choisira le club d’un des ses grands-pères, Independiente, malgré sa réussite aux essais et les avances répétées de Racing.
Gaby, défenseur central gaucher, aussi talentueux que fragile physiquement, surnommé el Mariscal comme un certain Roberto Perfumo, gloire du Racing, est le premier à crever l’écran. Il est sélectionné avec l’Albiceleste dès ses 20 ans et remporte en patron le dernier titre en date du Rojo en 2002. Il est d’ailleurs élu meilleur joueur du championnat. La concurrence entre les deux frères est féroce, si intense que leur mère quittera le stade de dépit, après avoir vu Diego exiger l’expulsion de Gaby lors d’un derby !

Gaby débarque en Europe en 2003, sous les chaudes recommandations de Valdano, pour rejoindre les Galácticos du Real. Un rêve qui tourne court puisque que la visite médicale révèle un genoux en piteux état. Zaragoza saute sur l’occasion et récupère un joueur désabusé qui ironisera sur « sa guérison soudaine en trois jours. » Sa revanche, Gaby l’aura quelques mois plus tard. Aux côtés de Sávio et d’une jeune promesse nommée David Villa, il offre, en prolongations, la Copa aux Maños face à ce même Real. Dernière ligne au palmarès du club, comme pour Independiente. Une manie décidément…

Diego, de son côté, marque but sur but pour le Genoa qu’il croit avoir ramené dans l’élite. C’est sans compter sur un scandale de matchs truqués qui plongera Il Grifone dans les abysses. Cherchant un remplaçant à Villa parti pour Valence, Diego rejoint son frère en Aragon en 2005 pour enfin découvrir l’élite européenne. Saragosse accueille un prédateur au jeu complet, aux prises d’initiatives instinctives, qui va enflammer la Romareda pendant trois saisons et rendre poussiéreux le souvenir d’Esnáider.
Les deux frangins sous la même tunique, un rêve exaucé sans l’avoir vraiment cherché tant ils refusent les photos communes. Diego partage l’attaque avec le vif brésilien Ewerton et marque lors des ses trois premières sorties. Mené par Víctor Muñoz, Saragosse réalise à nouveau une grande campagne en Copa, éliminant successivement les Colchoneros et le Barça. Un match fait littéralement changé Diego de dimension. Demi-finale aller face au Real, Diego plante un quadruplé lors d’une sensationnelle victoire 6-2. Pied droit, gauche, tête, la route de la finale est ouverte avec éclat mais Saragosse ne verra pas le jour face à l’Espanyol de Raúl Tamudo.

Le retour au bercail en 2007 du technicien Víctor Fernández, celui du titre en C2 1995, est bénéfique aux deux frangins. Gaby rayonne au cœur de la défense et Diego talonne toute la saison Van Nistelrooy pour la course au Pichichi. Saragosse échoue à quelques encablures de la Champions. Personne ne le sait mais c’est la dernière belle saison du club.

Gaby signe au Barça en 2007. Sans leur Maréchal, los blanquillos d’Aimar, d’Alessandro et de la doublette aux 33 buts Diego-Ricardo Oliveira s’effondre de manière incompréhensible. Los Maños sont relégués face à Mallorca et plongent dans un hiver sans fin. Gênes récupère un Diego lumineux et, d’une façon plus anecdotique pour Gaby, les Milito iront gravir l’Olympe continental avec l’Inter et le Barça. Un Maréchal et un dernier Roi couronné en Aragon, pour un club dont la Reconquista sportive se fait désespérément attendre…

Numéro 9 – Canário

Darcy Silveira dos Santos, plus connu en tant que Cánario, doit son arrivée en Espagne à Manuel Fleitas Solich, entraineur paraguayen installé à la tête du Real Madrid au cours de l’été 1959 après avoir longuement dirigé Flamengo. Raymond Kopa de retour en France, Héctor Rial au bout du rouleau, les Merengues doivent recruter et explorent la filière brésilienne. Séduit par le champion du monde 1958, Santiago Bernabéu s’entiche de Didi, alors que Fleitas Solich recommande le moins médiatique Cánario pour seconder le tendre Chus Herrera[1], jeune ailier au funeste destin, et remplacer Joseíto, parti effectuer une dernière pige à Levante.

Ailier droit d’America, trouble-fête du championnat carioca 1954 et rival coriace de Flamengo alors dirigé par Fleitas Solich, Cánario se fait remarquer par Flávio Costa, de retour à la tête de la Seleção après le Maracanaço de 1950. Appelé à plusieurs reprises au cours de l’année 1956 et malgré des performances honorables (sept sélections, deux buts face à l’Uruguay[2] et contre l’Italie), Cánario doit s’effacer, devancé dans la hiérarchie des ailiers droits par Joel et bien sûr Garrincha.

Pour ses débuts à Madrid, alors que Didi jouit d’un statut de titulaire sans totalement convaincre observateurs et équipiers, Canário se contente d’un rôle de remplaçant. Mais quand a lieu la finale de la Coupe des clubs champions en mai 1960, le chef d’œuvre du Real à Hampden Park contre l’Eintracht Frankfurt (7-3), Didi n’est plus là alors que Cánario est aligné aux côtés de Puskás, Di Stéfano, Gento et Del Sol. A Madrid jusqu’en 1962[3], il évolue une saison au Sevilla FC puis débutent ses plus belles années espagnoles avec le Real Zaragoza.

Dernier membre à rejoindre la ligne d’attaque entrée dans l’histoire sous le nom des Cinco Magníficos (dont nous reparlerons au cours de ce Top 10), Cánario est choisi pour apporter son expérience de la Coupe d’Europe, les Leones étant qualifiés pour la Coupe des villes de foire. Ce recrutement est un coup de maître puisque Zaragoza glane immédiatement son premier titre européen et conclut la saison 1963-64 en apothéose avec une Copa del Generalísimo (quatre finales consécutives de 1963 à 1966 dont deux titres).

Ailier droit classique, collé à la ligne de touche à l’inverse de Lapetra à gauche, beaucoup plus libre, Canário est de toutes les épopées du Real Zaragoza en Coupe des villes de foire ou en Coupe des vainqueurs de coupe durant les années 1960. Le club s’impose alors comme un acteur majeur sur la scène européenne, bourreau de clubs britanniques, comme ce jour de mai 1966 où les Leones éliminent Leeds et ses cracks Jacky Charlton, Billy Bremner ou encore Peter Lorimer[4]. A la fin de la rencontre, comme au théâtre, les Aragonais doivent revenir à trois reprises sur la pelouse d’Ellan Road pour saluer le public tant leur performance impressionne les Anglais.

En quête de renouveau, les dirigeants ne prolongent pas le contrat de Cánario au-delà de 1968. Il joue une ultime saison à Mallorca et se reconvertit dans l’hôtellerie à Zaragoza. A bientôt 89 ans, il répond volontiers aux journalistes et n’exprime qu’un souhait : « j’espère que je ne passerai pas de l’autre côté avant d’avoir vu mon Real Zaragoza en Primera División. »


[1] Mort à 24 ans d’un cancer

[2] Réduit à six à la suite des expulsions d’Oscar Míguez, Carlos Carranza, Mirto Davoine, Héctor Ramos, Guillermo Escalada, l’Uruguay ne compte plus que cinq joueurs après la blessure de Roberto Leopardi en fin de match. Le match est interrompu sur le score de 2-0 en faveur du Brésil.

[3] Les trophées gagnés au cours de de ses trois saisons au Real : une Coupe d’Europe des clubs champions, une Coupe intercontinentale, deux Ligas. Il ne joue aucun match de la Copa del Generalísimo 1962 que certains mentionnent à son palmarès.

[4] Victoire 3-1 en match d’appui de la demi-finale de Coupe des villes de foire 1966. A l’aller, victoire de Zaragoza 1-0, au retour victoire de Leeds 2-1, les buts inscrits à l’extérieur ne sont alors pas pris en compte. En finale, le Barça s’impose après prolongations lors du match retour à La Romareda.

Numéro 8 – Juan Manuel Villa

Juan Manuel Villa a ouvert une voie, que s’empresseront d’emprunter Miguel Pardeza et Juan Señor quelques années plus tard. Celle qui fit de canteranos madridistas à l’horizon désespérément bouché de véritables emblèmes du Real Zaragoza.

Né à Seville en 1938, où sa mère se réfugia pendant la guerre civile, Villa tente sa chance dans la capitale à l’âge de 15 ans, faisant ses gammes au Plus Ultra, l’ancienne filiale du Real Madrid et intégrant progressivement l’équipe de Puskas en 1960. Néanmoins il lui est difficile de s’imposer, le talentueux intérieur gauche est prêté une saison à la Real Sociedad en compagnie d’un autre sacrifié de la Casa Blanca, Agne Simonsson.

Villa réalise une superbe saison individuelle, malgré la relégation des Basques, et attise la curiosité des Aragonais. Il signe à Saragosse en 1962. Cette dernière vient de perdre son Pichichi péruvien Seminario, parti au Barça. Mais gagne en contrepartie son acteur le plus photogénique de la décennie, l’étincelle dans le quintet des Magníficos.

Villa, surnommé le stadidvarius par Matías Prats, voix tutélaire de la télévision nationale, est un rusé, un aristocrate élégant du dribble. Celui qui, chaque dimanche, alimente les murmures admiratifs dans les travées de la Romareda par ses changements de vitesse et son inventivité. Villa, devenu intime de Lapetra, s’épanouit au sein de ce groupe d’amis, affranchis de l’autorité d’un coach omnipotent et de la rigueur de ses concentrations. La vie est agréable, sans restriction aucune, car comme le suggère Villa, « les joueurs avaient plus de personnalité que les entraîneurs. La direction laissait faire. Daucik était le seul compétent. Olsen a été un désastre. Louis Hon, idem. »

Dès sa première saison, il joue et perd, sous les yeux de Franco, la finale de la Copa del Generalísimo face au Barca, inscrivant l’unique but maño. Car s’il y a une qualité qui caractérise Villa, c’est d’être présent lors des grands rendez-vous. 1964 sera sa plus belle année. Il débute avec la Roja, rate de peu l’Euro victorieux à domicile, se rattrapant en club en soulevant la Copa face à l’Atletico de Collar et la Coupe des Villes de foire face au Valence de Waldo ! Est-il besoin d’ajouter que Villa marque lors de chaque finale ?

Los Magníficos, qui naquirent un soir de froid à Liège, deviennent une référence européenne, adorés des Britanniques après d’immenses prestations face à Leeds ou les Rangers. Ils échouent en 1965 aux portes de Wembley face à West Ham et Moore et cèdent en finale de Copa face à des colchoneros revanchards.

L’année suivante ressemble à 1964, à un détail près. Saragosse joue sa quatrième finale de Copa consécutive face à l’Athletic d’Iribar et la remporte sur un but de l’inévitable Villa. Mais périt les armes à la main en finale de Coupe des Villes de foire face au Barça de Lucien Muller. Une bataille épique qui sonne incontestablement la fin d’une époque. L’étoile de Villa pâlit, sombre physiquement, Saragosse échappant de peu à la relégation en 1968. L’heure n’est de toute façon plus au brio sur la péninsule mais bien au fútbol de lucha où tous les coups sont désormais permis. Le prestidigitateur Villa n’a plus de cartes cachées dans sa manche et arrête sa carrière en 1971. Il se lance dans la vie politique de sa ville d’adoption. Dans la mémoire collective des Cinco Magníficos, Villa conserve un statut privilégié, une cote d’amour toujours intacte. Comme à son équipe, il lui a parfois manqué la constance des plus grands mais peu importe. Si Santos était le laborieux, Canário la flèche, Lapetra l’excellence et Marcelino le buteur, Villa était l’inattendu, celui dont las Avispas ne se lasseront jamais de conter, magnifier ou exagérer les prouesses…

Numero 7 – Gustavo Poyet

Parmi les nombreux Sud-américains ayant fait l’histoire du Real Zaragoza, Gustavo Poyet n’est pas peut-être pas le plus talentueux mais il a la particularité d’avoir le record de rencontres d’un joueur étranger sous le maillot de los Leones et d’être associé à la dernière ère glorieuse du club, les années 1990.

Ses premiers pas en Europe sont pourtant compliqués… Carlos Curbelo, Franco-Uruguayen venant d’achever sa carrière à l’OGC Nice, recommande ce jeune attaquant du CA River Plate de Montevideo au staff de Nenad Bjeković durant l’été 1988. Le club azuréen ne donne pas suite mais le FC Grenoble croit en lui. Ce pourrait être un formidable tremplin, à l’image de ce que vit par la suite son équipier Youri Djorkaeff, c’est un désastre absolu. Totalement déraciné, il ne parvient pas à s’adapter, ni socialement, ni footballistiquement et se libère de son contrat début 1990.

Avelino Chaves, le grand recruteur des Leones, flaire l’opportunité et le fait signer pendant la semaine sainte 1990, convaincu d’avoir déniché un avant-centre prometteur aux exigences salariales dérisoires. Sans la barrière de la langue, avec José Luis Chilavert et ses compatriotes Edison Suárez et Ildo Maneiro (l’entraîneur) pour le parrainer, Poyet trouve un environnement favorable à son ascension. Ses débuts sont pourtant sans grand relief, cantonné dans un rôle d’attaquant de fixation jouant dos au but pour libérer les espaces dont profitent Pardeza et Higuera.

Quand Maneiro est démis et que Víctor Fernández est promu à 30 ans seulement, le système de jeu des Leones évolue d’un strict 4-3-3 vers un 4-4-2 plus souple. En toute logique, Poyet doit être la victime de ce changement tactique et pourtant… Fernández transforme en quelques semaines l’avant-centre statique en milieu relayeur hyperactif.

Cette première saison est pénible, Zaragoza doit disputer un barrage face à Murcia pour espérer se maintenir. C’est à cette occasion, dans La Romareda en fusion, qu’il conquiert les supporters en étant le héros du match retour (il vient d’inscrire un de ses deux buts sur la photo ci-dessus).

Gustavo Poyet est désormais au cœur du projet de Fernández, une courroie de transmission infatigable au service d’un jeu rapide et moderne. Totalement dévoué à la réussite du jeune coach, Chaves se démène pour renforcer l’équipe et année après année, il constitue un groupe remarquable au sein duquel émergent plus particulièrement Santi Aragón, Juan Esnáider, El Negro Cáceres, Nayim ou encore Darío Franco, international argentin devenu idole de La Romareda après avoir fini une rencontre blessé, les testicules sanguinolents. L’assemblage de ces profils venus d’horizons divers avec les enfants du cru tels qu’Alberto Belsué ou Jesús García Sanjuán finit par faire de Zaragoza une machine de guerre.

De 1993 à 1995, Zaragoza semble revivre les années 1960, quand les Cinco Magníficos semaient la terreur en Copa et en Coupe d’Europe. Les Leones accèdent au podium en Liga en 1993, enchainent deux finales de Copa del Rey, dont une victorieuse en 1994, et s’offrent une Coupe des vainqueurs de coupe 1995 dont tout le monde se souvient, le but de Nayim ayant fait le tour du monde sur les écrans télés. Pour Gus Poyet, 1995 est une année inoubliable puisqu’il connait la joie d’être sacré au Centenario de Montevideo en Copa América.

Víctor Fernández est démis fin 1996 et plus rien ne retient Poyet à Zaragoza. Charmé par le projet de Chelsea, il part à Londres s’enrichir de nouveaux trophées (notamment, un second titre en C2) et de livres sterling qui lui assurent une fin de carrière confortable.

Devenu entraîneur globe-trotter, il revient régulièrement à Zaragoza pour y retrouver d’anciens équipiers, ceux de 1995, avec lesquels les liens sont indéfectibles. Ce sont pour lui des pèlerinages au cours desquels il va prier à la Basílica de Nuestra Señora del Pilar, comme il le faisait avant chaque match important des Leones dont il est un des joueurs les plus aimés de l’histoire.

Numéro 6 – José Luis Violeta

Il a appris à nager dans les eaux boueuses du Canal Imperial d’Aragon qui relie Fontellas, en Navarre, aux rives de l’Ebre. Qui d’autre que Violeta, un zaragozano pur jus, pouvait incarner cette passerelle entre la symphonie immaculée des Magníficos et le rock sauvage des Zaraguayos ?

José Luis Violeta est né en 1941, dans le quartier de Torrero. Son père travaille dans un atelier d’horlogerie et Violeta, qui s’imagine un temps cycliste, s’apprête à devenir tourneur lorsque le club phare de la région l’appelle. Un rêve de gosse.
Couvé à son arrivée par Lapetra qui l’encourage à surmonter ses craintes, Antoni Ramallets, l’immense gardien du Barça, est le premier à lui offrir sa chance en 1963, à Salonique, face à l’Iraklis. Idée judicieuse, les successeurs du technicien catalan n’auront plus qu’à cocher son nom dans le onze pendant les 14 années suivantes.

Violeta, milieu droit de formation, avant de finir libero en fin de carrière, d’un caractère introverti et solitaire en dehors du terrain, est un homme de mission et de sacrifice. Puissant, résistant et rapide, l’homme aux 33 pulsations par minute, traque sans relâche le talent, qu’il s’agisse de Di Stefano à ses débuts ou d’Eusebio qu’il annihilera un soir de Carranza. Pendant plus de 400 matchs, el León de Torrero hantera les espaces libres, brisera les contre-attaques adverses, colmatant sans jamais se plaindre les trous béants laissés par les folles cavalcades de Canário ou du Lobo Diarte.

Violeta est néanmoins plus qu’un gregario besogneux. Doté d’une bonne frappe et d’un courage sans faille, il incorpore la Roja en 1966 face à l’Uruguay mais rate l’escapade anglaise. Un royaume qu’il connaît comme sa poche pour l’avoir découvert lors de fréquents déplacements européens. Malheureusement pas grand-chose de glorieux à se mettre sous la dent en sélection, si ce n’est l’amitié indéfectible de Gárate, d’Iribar ou Paco Gallego. De ses 14 sélections jusqu’en 1973, Violeta gardera en lui un sauvetage miraculeux sur sa ligne à Istanbul et la fierté d’avoir réussi à faire son trou sans appartenir à un grand de la péninsule.

En 1969, les vieilles gloires font définitivement leur âge et Violeta hérite du brassard du défenseur Reija. Il le conservera jusqu’à sa retraite huit ans plus tard, refusant un contrat au Real en 1971, l’année de la relégation, malgré les appels du pied de ses compagnons de sélection, Pirri, Velázquez ou Amancio. En pleine vague punk, Violeta assistera, amusé, au pogo apocalyptique d’une bande de guaranis chevelus administrant, dans une Romareda en fusion, une raclée mémorable à la bande de Netzer et Breitner. Avant de passer le flambeau au jeune Victor Muñoz, autre rejeton de la « ville aux quatre cultures ».

Violeta, la mémoire et le cœur du Real Zaragoza, décédé il y a quelques mois chez lui, à Saragosse, qui se définissait sobrement comme « un joueur honnête qui donnait tout à chaque match. » Un peu plus qu’honnête, José Luis, un peu plus…

La deuxième partie de ce top est à lire ici.

En collaboration avec l’ami Verano !

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55 réflexions sur « Top 10 – Real Zaragoza (Première partie) »

      1. Hello Khidia

        Pour Canario tu dis qu’il était devancé dans la hiérarchie des ailiers droits Brésiliens par Joel et Garrincha .Ne pas oublier Canhoteiro du Sao Paulo FC un vrai phénomène sur et en dehors des terrains (ce qui lui coutera la place en Suède) , il mériterait un article tant il est coté au Brésil et presque ignorer en Europe…

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      2. Hello Hincha, Canhoteiro jouait côté gauche, en concurrence avec Zagallo, et alors que Joel, Canario ou Garrincha évoluaient à droite.

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      3. Bonjour Verano

        Autant pour moi oui Canhoteiro était a gauche en concurrence avec Zagallo et aussi Pépé de Santos.
        Pour moi la plus grande concentration de talents de toute l’histoire du football , plus forts qu’en 1970 parce qu’il n’ y avait aucun point faible même en gardien avec l’immense Gilmar…

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      4. Hincha
        Par rapport à Canhoteiro, Dip s’est tapé récemment un match du Bresil où il jouait. J’attends qu’il nous donne son impression!

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      1. Héhé Verano, suspeeense
        (déçu je ne saurais l’être, je connais mal l’histoire du Real Zaragoza, et c’est juste celui qui me vient à l’esprit ^^)

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  1. Magnifique! Merci Khia, quelle splendide idée de doublette avec Verano ! Serait-ce ici une sorte de reconstitution sur papier du beau duo Ricardo Oliveira-Milito?
    Les frères Milito, Villa, Aimar… D’Alessandro, Ewerthon… Une finale face à L’Espagnol de Tamudo… On ne sait effectivement plus de qui ni de quoi se souvenir lorsqu’on pense à cette époque là du club.
    Hâte de lire la suite !
    PS: j’ai eu récemment des voisins qui venaient de Saragosse (ils y sont retournés d’ailleurs), des gens adorables qui m’ont donné envie de visiter la région.

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    1. Ricardo Oliveira, c’est évidemment un grand souvenir perso, avec sa superbe saison 2005, la coupe face à Osasuna et la qualif face à Monaco pour l’unique Champions du Betis. Leur duo avec Milito à Saragosse est tres efficace et pourtant, c’est le début de la fin avec la première descente.
      Aimar n’était pas totalement cramé, puisqu’il a laissé un bon souvenir à Benfica par la suite. D’Alessandro, pas adapté ou au bon endroit en Europe. Pas grave, à Porto Alegre, c’est une légende.

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  2. Très joli Top 10 sur une équipe relativement peu connue mais qui m’a donné l’idée d’aller fouiller dans les statistiques de rsssf. Au classement cumulatif de La Liga toutes saisons confondues (jusqu’en 2021), le Real Zaragoza est 9ème sur 63 avec 2109 points en 58 saisons. À la moyenne de points par saison (j’ai éliminé arbitrairement les équipes avec moins de 10 saisons en Primera Division), c’est un peu moins bon : 17ème sur 35 avec 36,36 points par saison.

    L’idée que j’avais était de comparer le niveau des ligues à travers leurs milieux de tableau : le dixième de Liga battrait-il souvent le dixième de Serie A ou le neuvième de Bundesliga, etc. Je vais approfondir ça, on en fera peut-être un article !

    Khidia, tu connais mon faible pour les gardiens (merci à ce propos d’avoir glissé le nom d’Iribar dont je me souviens tout juste « en vrai » pour la finale de C3 1976-77 contre la Juve). Quelques grands noms dans la cage de Saragosse ?

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    1. Triple G
      On peut citer Yarza qui était le gardien de la grande période des années 60. Toujours cette grande ecole basque.
      Andoni Cedrun n’était pas un immense gardien mais il a joué à Saragosse 12 ans. Époque du titre européen face à Arsenal au Parc. Et puisque tu parles d’Iribar, autant enchaîner avec son pere, Carmelo Cedrun qui était un vrai bon gardien. Iribar lui pique sa place à l’Athletic et en sélection!
      Carmelo avait l’habitude de planter les ballons à coups de canifs lorsque son équipe était sous pression ou pour gagner du temps.

      Et sinon Chilavert a plutôt bien joué à Saragosse. Il est meme élu meilleur gardien de Liga, avant de repartir pour Velez.
      Une petite video marrante. Chilavert vient de marquer un peno avec Saragosse. Sauf qu’il a oublié de revenir dans les cages.
      https://youtu.be/LszEmJniSUM

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    2. Il intéressant ton sujet de comparaison entre les différentes ligues.
      Je mettrais Sargosse dans ce gros groupe qui bataille pour 7ème 12eme place historique de la Liga. Les Depor, Real Sociedad, Saragosse, Espanyol et Betis.
      Chacun a des caractéristiques à son avantage. Saragosse a une histoire européenne que le Betis est tres loin d’avoir par exemple. Mais n’a pas les titres de champion de la Real Sociedad, Depor ou Betis.
      C’est vraiment pas évident de les classer. Surtout que Saragosse a disparu des radars depuis longtemps.
      Villarreal fait du tres beau boulot depuis 20 ans mais c’est court sur l’ensemble. Le Celta est il encore devant Villarreal par exemple? Sur l’ancienneté, oui. Sur les performances, moins certain.

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      1. Pour moi : 1)Réal 2)Barça 3)Atlético 4)Valencia et après Sévilla , Athletic , Bétis , Sociedad et Saragosse mais le Dépor non , c’est comme Parme en Italie , ils ont émergés dans les années 90 mais il n y a rien avant et rien après , Dépor c’est club moyennas (Vigo , Santander , Salamanuque , Valladolid , Oviedo , Gijon….) et Parme c’était série B ….
        Quand a Villaréal ça sort dans les années 2000 , respect pour le boulot mais ce n’est pas un club historique.

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      2. T’as oublié de classer l’Espanyol 😉
        4 Copas, 2 finales européennes, club historique, c’est sans doute Top 8.

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      3. Et par rapport à la remarque très juste de Verano j’ai effectivement oublié l’Espanol ….

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      4. Hincha
        Le Depor est différent de Parme. Le club arrive à avoir quelques résultats dans les années 50 avec un place de dauphin en 50. C’est l’époque de Dagoberto Moll l’uruguayen. Un peu plus tard de Pahiño ou Luis Suarez. Les années 60 sont celles du yo-yo pour effectivement disparaître pendant 20 ans et le début des années 90.
        Donc pas tout à fait la même chose que Parme!

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      5. Villarreal est en fait premier au nombre moyen de points par saison : 54,23 (22 saisons), devant le Real (51,65 pts, 91 saisons) et le Barça (50,58 pts, 91 saisons). Il y a sans doute là un effet « trois points » dont la correction descendrait sans doute le sous-marin jaune à la troisième place, toujours devant les suivants, Malaga, Getafe, et Atletico, dans cet ordre (eh oui), qui tournent entre 44 et 47 points de moyenne.

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      6. Les stats sont les mêmes que celles de RSSSF, donc elles laissent à 2 points les victoires acquises avant la règle des 3 points. Ceci pénalise les « historiques » comme le Barça, le Real ou l’Athletic par rapport aux « récents » comme Villarreal. Par exemple, jusqu’en 2021, le Real avait remporté 1741 victoires en 91 saisons, 4700 points au total. Si on convertit les 64 saisons d’avant 1995 à 3 points, ça fait 1224 points en plus d’un coup en 2072 matchs, 0,6 point par match en moyenne. Villarreal a fait une plus grande proportion de ses 22 saisons à l’époque des 3 points et n’a donc pas le même boost.

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  3. Puisqu’il est question de Canario et d’une Copa qui est ajoutée à tort à son palmarès signalons que certains sites s’ingénient toujours à attribuer à Didi la Coupe d’Europe de 1960. Rappelons qu’il n’a disputé aucun match de C1 durant la saison 59-60, mais seulement 19 matchs de Liga plus quelques matchs amicaux dont nous n’avons pas le détail.

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      1. La légende dit que Di Stefano n’a pas vu son arrivée d’un très bon oeil ….et qu’il lui a savonné la planche.
        Rivalité Argentine/Brésil ou problème d’égo.

        Verano ou Khidia doivent avoir des infos.

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      2. Nous avons parmi nous Fred/Alfredo, référence mondiale du grand Real, donc je mets mes écrits sous son contrôle. La légende parle de racisme, d’hostilité de Di Stéfano. Mouais, peut-être. Il semble que ce soit surtout une inadéquation des caractéristiques de Didi avec le jeu du Real et plus globalement de la Liga d’alors. Lent, peu enclin aux efforts défensifs, il ne s’adapte pas à l’équipe ni à la ville.

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    1. Bonjour Alfredo

      J’ai cliqué sur le lien et j’ai fait du Google traduction (malgré mes origines maternelles mon Espagnol est pas terrible).
      On peut penser qu’il y a plusieurs causes à cet échec , en tout cas c’est fort dommage parce qu’avec tous ces grands joueurs autour de lui ça aurait pu être fantastique .

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      1. J’avais déjà fait la traduction google. Je comptais sur un hispanophone/phile averti pour m’éclairer. J’avais compris l’essentiel sauf le rôle obscur de sa compagne.

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  4. Merci pour l’article : excellente idée que de se pencher sur ce type de clubs généralement snobés quoique dotés d’un passé parfois insoupçonnablement riche.

    Je ne goûte guère l’exercice, mais il est à chaque fois réussi, bravo! Et ça me donne envie d’en faire autant pour l’un ou l’autre clubs belges ou NL à dire vrai, mon cher Lierse et le Sparta Rotterdam en tête de liste.

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      1. D’abord finir ce que j’ai sur le feu, puis avec Khiadia.

        Sais pas comment vous faites pour écrire autant, je n’en trouve jamais le temps! 🙂

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      2. Il suffit de ne pas avoir de vie, ou d’écrire n’importe quoi en pipeautant, sans recherches. Ou de faire écrire femme et enfants. Bref, y a plein de solutions, t’es mal organisé Alex 😉

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      3. Je sais qu’aucune de ces explications n’est la bonne! :), bref je ne sais toujours pas comment vous faites, fortiches.

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      4. Méchant ! On peut aussi s’appeler calcio et ouvrir les vannes d’un inépuisable réservoir d’inspiration lyrique, satellites lettons masqués par la grande Urss et tout le toutim !

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      5. Non mais, Calcio : c’est le pompon! Pour un nordique de mon acabit, son débit relève du surhumain, vraiment un autre monde.

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    1. J’ai personnellement bien envie de me lancer dans une série sur les grands duels, ces affrontements à répétition qui ont fait l’histoire du football et parfois sa légende. Alexandre me semble tout désigné pour parler de Belgique-Pays-Bas auquel je n’oserais de toute façon pas toucher par manque de connaissances. Je mettrais bien un preums sur Allemagne-Pays-Bas, et j’ai tracé l’ébauche d’un célèbre duel entre clubs sur plusieurs saisons dans les années 70. (Peter Townsend me donne une idée de titre très à propos : un duel d’aigles, œuvre monumentale sur la bataille d’Angleterre soit dit en passant). Un volontaire pour les Chelsea-Barça des années 2010 ?

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      1. Good idea ! Si vous trouvez ca digne d’intérêt, je peux faire les duels entre l’Inter et le Real des années 1980 (j’en ai déjà écrit un, celui de 86).

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  5. Diego Milito, l’attaquant le plus sous-estimé de la fin des années 2000 ?

    De mémoire, il n’est pas dans la liste du Ballon d’or 2010, malgré le triplé de l’inter et son doublé en finale de C1.

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    1. Sa saison 2009-10 avec l’Inter est un chef d’œuvre absolu. C’est une idole du Genoa pour les raisons qu’évoque Khia lors de la vraie fausse accession de 2005 mais aussi pour la saison 2008-2009 au cours de laquelle il inscrit un triplé (des buts affreux mais des buts !) dans le derby.

      Et pourtant, je n’ai jamais réussi à m’enthousiasmer le concernant, même s’il a été énorme d’efficacité durant ses deux saisons avec le Grifone. On l’appelait le Prince alors qu’il avait une tête de croque-mort et que ce surnom n’était lié qu’à une vague resemblance avec Francescoli, certainement pas à leur style de jeu. Bref, très bon buteur mais il lui manquait quelque chose pour être plus que cela selon moi.

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      1. Un tueur qui m’aura laissé froid, moi aussi. C’est possiblement injuste, il ne ressemblait à rien.

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      2. Cet Inter 2009-10 tout entier reflétait le génie de son maître. Je n’aime pas du tout Mourinho, mais on ne peut décemment pas lui refuser l’appellation après cette saison-là et surtout les deux matchs contre le Barça. C’est un peu comme Lendl : on aime ou on déteste, mais il force le respect.

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  6. Pour moi, le Real Zaragoza, c’est une finale de Coupe d’Europe avec un but magnifique et très chanceux contre Arsenal. Match vu à la tv mais j’ai le programme de la finale donné quelques jours plus tard à Londres lors d’un court séjour pour un festival à Mile End (avec Blur au final) dans un pub par des supporters de West Ham United qui étaient allés à Paris « soutenir » Arsenal. Une magnifique soirée au pub qui était fermé (horaires britanniques oblige!) quand j’y suis retourné. Un très bon souvenir.

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