Voir Potsdam et mourir

Le Mur est tombé six mois plus tôt, les premières élections libres en RDA ont acté la fin du pouvoir communiste, et les négociateurs des deux Allemagnes mettent la dernière main à un traité d’assistance qui rendra la réunification inévitable. Les symboles d’un pays-zombie n’intéressent plus personne, pas plus au quotidien que sur les terrains de football. On savait que cet RDA-Tchécoslovaquie amical n’attirerait pas grand-monde en fin de saison, peu avant une Coupe du monde dont les successeurs de Croy et Sparwasser sont une nouvelle fois absents. Mais tout de même, 800 spectateurs seulement dans les travées du stade Karl-Liebknecht de Potsdam, si près d’un Berlin maintenant libre d’accès…

Les équipes sont entrées sur le terrain et s’alignent pour les hymnes, le mélodieux Auferstanden aus Ruinen des hôtes succède au Kde domov můj tchèque et au Nad Tatrou sa blýska slovaque. Dans leur maillot bleu marine estampillé DDR, familier au monde entier depuis un certain soir de juin 1974 à Hambourg, les joueuses saluent leur public et se mettent en place pour un coup d’envoi historique : celui du premier match international féminin de l’histoire de la RDA. Nous sommes le 9 mai 1990.

Des débuts étroitement encadrés

Le premier compte rendu dans la presse d’un match de football féminin en RDA : XI de Dresde contre XI de Leipzig, en 1960.

C’est dès 1959 que le football féminin fait son apparition en Allemagne de l’Est, quelques années seulement après chez « ceux d’en face ». Il s’agit alors de matchs ponctuels organisés çà et là dans un but purement récréatif, hors de toute compétition ou même de tout encadrement par la Fédération est-allemande, la DFV. À la fin des années 1960, Vladimir Tzvetkov, un étudiant bulgare de l’université technique de Dresde désireux de promouvoir le football féminin, convainc la direction locale du Parti d’autoriser formellement l’activité. Le premier match officiel a lieu le 4 août 1969, une ligue de huit équipes est créée à Dresde en 1970, et le football féminin décolle rapidement à travers le pays, avec déjà 150 clubs fin 1971. Les matchs sont ouverts aux joueuses âgées de 16 ans ou plus et durent deux fois 30 minutes sur un terrain de taille réglementaire.

La DFV va pourtant freiner pendant près de 10 ans l’organisation de compétitions nationales. Les vieux préjugés ont sans doute un rôle. « Je crois qu’à l’époque de la RDA, on pensait encore que la place des femmes était aux fourneaux, que [le football] était un domaine masculin et que nous, en tant que femmes, n’y avions pas notre place car nous ne savions pas y faire avec le ballon », lâchera en 2019 Sibylle Brüdgam, capitaine ce jour-là à Potsdam (1). Mais la raison profonde est bassement politique. Le football féminin ne rapporte pas de médailles olympiques et ne contribue donc pas à prouver la supériorité du socialisme. En outre, sa popularité croissante pourrait détourner les athlètes ou nageuses de demain du destin tracé pour elles par l’État. Celui-ci limite donc le Damenfußball, comme on l’appelle encore, au service minimum via les associations sportives omnisports d’entreprise (BSG, Betriebssportgemeinschaften) ou universitaires (USV, Universitätssportvereine) qui encadrent tous les sports de masse en RDA. Pas question de réseaux de détection et de formation comme dans les disciplines féminines olympiques désignées « sports d’élite » (athlétisme, natation, gymnastique).

Au début, il n’y avait guère que ça : tournoi amical à l’université d’Iéna, en mai 1971.

C’est finalement en 1979 que la DFV autorise la création d’un tournoi de « désignation des meilleures » (Bestenermittlung), dans lequel les vainqueures (2) de district s’affrontent jusqu’à désigner la « meilleure équipe féminine de RDA » – le mot Meister, champion (3), restera tabou jusqu’à la saison 1984-1985. La BSG Motor Mitte Karl-Marx-Stadt, fière représentante de l’industrie automobile du Chemnitz d’autrefois et d’aujourd’hui, est ainsi la première à inscrire son nom au palmarès.

Le Damenfußball est devenu Frauenfußball, en accord avec l’air du temps, et s’installe discrètement dans le paysage. On joue désormais 90 minutes, mais les conditions sont dures car les joueuses ne bénéficient pas des aménagements offerts par l’État aux sports d’élite. Elles doivent donc concilier un emploi à plein temps avec la vie de famille, l’entraînement, et des déplacements organisés de bric et de broc. Heike Baars (4), milieu défensive du Rotation Schlema, se souvient (5) : « Chez nous, à Schlema, on jouait sur stabilisé. Quand on tombait, on était belles après… On finissait par en avoir marre et se dire « Mais nom de D… ! », et ça continuait comme ça toute la semaine. On avait des bobos qui suintaient ici et là, mais bon, c’était comme ça. On n’avait pas beaucoup de terrains en extérieur à l’époque. » Baars et son petit club, tapi dans les monts Métallifères à la frontière tchécoslovaque, vont pourtant s’établir en haut de la pyramide, sur les talons des « ogresses » du Turbine Potsdam.

Sabine Seidel (à g.), la star du Frauenfußball en RDA, quadruple championne avec le Turbine Potsdam dans les années 1980. Seule une grave blessure qui met fin à sa carrière en 1989 l’empêchera d’être du grand jour de mai 1990.

L’équipe nationale, enfin

Dix ans ont passé. En cet été 1989, le pays court à l’abîme. L’économie a entamé une spirale de la mort, le mécontentement croissant entraîne des manifestations de plus en plus importantes dans les grandes villes, le pouvoir peut encore maintenir l’ordre mais a perdu le contrôle de la société. Dans de vains efforts pour retarder l’inévitable, le Parti use de toutes les ficelles pour maintenir son influence. Les footballeuses de la RFA viennent d’être sacrées championnes d’Europe, à domicile, devant une affluence record. En retour, la RDA va enfin créer l’équipe nationale que les joueuses, dont le nombre croît sans cesse, demandent depuis longtemps. On la confie conjointement à Bernd Schröder et Dietmar Männel, les entraîneurs du Turbine Potsdam et du Rotation Schlema. Ceux-ci ne manquent pas de se poser des questions : « Il y avait une dynamique propre que nous ne pouvions pas comprendre », confiera Schröder en 2019 (6). « Pourquoi nous avions été autorisés à créer une équipe nationale à ce moment précis, est-ce qu’il y avait même encore l’argent pour ça à la Fédération, je n’en savais rien. »

Le 21 octobre 1989, 26 joueuses sont ainsi convoquées à la Sportschule des DFV de Leipzig, le Clairefontaine est-allemand où l’équipe masculine se retrouve avant ses matchs, pour le tout premier stage de préparation. Le groupe comprend les cadres des poids lourds du moment (Uni Iéna, Wismut Karl-Marx-Stadt, Turbine Potsdam, Post Rostock, Rotation Schlema) et quelques individualités d’autres équipes. Heike Baars, à peine remise de la naissance de sa fille, ne manquerait le rendez-vous pour rien au monde, pas plus que Doreen Meier, l’attaquante de l’Uni Iéna, qui en a gardé un souvenir impérissable (7) : « Quand je suis arrivée, j’ai joué sur un terrain en gazon synthétique et j’ai eu un ballon Adidas au pied pour la première fois de ma vie. C’était déjà incroyable. J’ai dormi dans la chambre où Andreas Thom et Thomas Doll étaient quelques jours auparavant. C’était une expérience dingue. On nous a donné des survêtements Adidas, la presse était là. C’était un monde que nous ne connaissions pas auparavant. » Pendant ce temps-là, l’Histoire n’attend pas. « Onze jours après le stage, le jour de mon anniversaire, le Mur est tombé. Dans les mois qui ont suivi, nous craignions toutes qu’il n’y ait pas de match international de la RDA », se rappelle Meier.

Doreen Meier (à g.) avec son équipe de l’Uni Iéna face au Wismut Aue, en 1990.

Mais la RDA reste sur pied pendant que partisans et opposants de la réunification joutent entre Washington, Bonn, Londres, Paris, et Moscou. Le premier match est fixé au 9 mai 1990 et quelques autres stages de préparation ont lieu entretemps. Comme chez les hommes, les grands clubs ouest-allemands flairent les bonnes affaires à l’Est et s’intéressent entre autres à Doreen Meier. « En janvier 1990, nous avons joué un match avec Iéna à Jöllenbeck, près de Bielefeld [RFA, NDLR] », raconte celle-ci (8). « Apparemment, j’ai été plutôt bonne. Quoi qu’il en soit, peu de temps après, les responsables du Grün-Weiß Brauweiler se sont présentés à ma porte. Le club était à l’époque un leader du football féminin [ouest-]allemand, une pointure. Ils voulaient vraiment me récupérer. J’y ai fait un entraînement secret en février. Ils m’ont proposé tout ce qui était imaginable si je signais chez eux. Ils me payaient mon permis de conduire, me fournissaient une voiture et un appartement, et bien plus encore. Mais j’ai refusé pour plusieurs raisons. Il y avait tout simplement la peur de rater le plus grand match de ma carrière, et en plus, ça ne cadrait pas avec mes projets. Il était très important pour moi de finir mes études. » Nombre des stagiaires de Leipzig sont du même avis et seules trois d’entre elles cèderont aux sirènes de l’Ouest, se fermant ainsi les portes de cet historique match inaugural.

« Ressuscitées des ruines et tournées vers l’avenir »…

Pour la première fois, c’est pour elles :
« Auferstanden aus Ruinen und der Zukunft zugewandt,

Laß uns dir zum Guten dienen, Deutschland, einig Vaterland… »

Il règne une drôle d’ambiance au coup d’envoi. Certes, les joueuses veulent faire honneur au maillot national (en fait celui des U15 masculins, faute d’équipement spécifique) et se mettre en évidence pour leur dernière occasion d’attirer l’attention en Bundesliga. Mais au moment d’affronter des Tchécoslovaques qui ont presque fait jeu égal en amical (0-1) avec la RFA championne d’Europe, elles n’en mènent pas large : Bernd Schröder évoquera « des genoux flageolants » pendant les hymnes (9). Surtout, il faut compter avec cette atmosphère de fin du monde que le co-entraîneur résume parfaitement (10) :

« Je crois qu’en fait, l’état de la société était déjà dans l’esprit des joueuses. Elles avaient la volonté, sans aucun doute. Mais elles avaient le sentiment que nous étions déjà sur la pente fatale, c’est inconscient. Quand on va dire aujourd’hui qu’elles ne se sont pas bien battues, ce n’est pas vrai. Elles ne pouvaient pas en faire davantage et il y a aussi une question : quelle est ma motivation ? Elles arrivent droit de leurs familles, il y a déjà les premiers chômeurs, elles savent que les industries vont fermer. Comment voulez-vous être motivé ? Vous ne pouvez pas ignorer ça. Personne ne savait ce qui allait se passer. Dans beaucoup de familles d’où elles venaient, c’était : Tu veux jouer un match international ici, en ce moment, quand nous allons bientôt être au fond du trou ? J’ai l’impression qu’elles ont amené tout ça avec elles. »

Non, elles ne pouvaient pas en faire davantage, ces premières internationales. « C’était comme une D4 contre une Bundesliga », se rappelle Sybille Brüdgam (11). « Nous n’avions jamais connu un tel pressing de la part de l’adversaire. » Le choc initial passé, elles vont pourtant relever le défi et même dominer la première mi-temps. La meneuse de jeu Katrin Prühs vendange une belle occasion et enroule un coup franc juste au-dessus de la barre, l’avant-centre Dana Krumbiegel dévale sur 40 mètres mais perd son duel face à Marie Blažková bien sortie, Doreen Meier à l’aile gauche vient elle aussi buter sur la numéro 1 du Sparta Prague. Les Tchécoslovaques, elles, s’approchent peu du but est-allemand mais ne laissent rien traîner. Après un dégagement au poing un peu court d’Annett Viertel, Ivana Zusanniková récupère, vient contourner la gardienne du Turbine Potsdam qui la fauche proprement, et Ivana Bulířová transforme le penalty sans trembler (0-1, 22e). À la pause, on s’attendait bien à voir les visiteuses mener à la marque, mais on ne pensait pas que ce serait quelque peu immérité.

En seconde période, les Allemandes de l’Est n’arrivent plus à tenir le rythme et la logique va reprendre ses droits. Annett Viertel n’avait été que peu sollicitée jusque-là, et c’était peut-être tant mieux. Vingt minutes après la reprise, elle encaisse un tir de 20 mètres de Jana Paletková qui semblait facilement arrêtable (0-2, 65e). Le sort de la rencontre est scellé : les locales n’ont plus de jus, parviennent rarement à sortir de leur camp, et concèdent rapidement un troisième but signé Olga Hütterová, de la tête, sur lequel Viertel prête encore à question (0-3, 71e). Les Tchécoslovaques lèvent un peu le pied, les Allemandes de l’Est restent bien organisées en défense à défaut d’être dangereuses, et la rencontre s’achève sur un 0-3 prévisible mais somme toute honorable pour la nouvelle équipe nationale. « Malgré la nette défaite, la déception n’est pas de mise », titre ainsi l’hebdomadaire Neue Fussballwoche, le France Football est-allemand, dans son édition du 15 mai 1990 (12).

Katrin Prühs, la meneuse de jeu du Post Rostock, prend ses responsabilités.
Sybille Brüdgam, la milieu du Turbine Potsdam, prépare un centre à la Kaltz… euh, pardon, à la Kische.

On ne joue qu’une fois, on ne meurt qu’une fois

Tous espèrent une suite à cette « première » réussie, mais là aussi, l’Histoire ira trop vite. Le 16 mai, une semaine seulement après le match, RFA et RDA signent un traité d’union économique, monétaire, et sociale, destiné à empêcher l’effondrement total qui menace à l’Est et effectif au 1er juillet. C’est le point de non-retour ; l’union politique n’est plus qu’une question de semaines. L’équipe nationale est-allemande dispute encore quelques matchs officieux lors d’un tournoi en France en juillet avant que la réunification, le 3 octobre, ne mette fin à son existence. Elle aura ainsi pris une place peu connue mais réelle dans cette série d’événements uniques dont est faite l’histoire du football en RDA : une seule qualification à une Coupe du monde, une seule rencontre des A masculins avec la RFA, un seul trophée d’une sélection aux JO de 1976, un seul trophée de club avec Magdebourg en C2 en 1974, un seul match des A féminines…

Les mois qui suivent jouent Good Bye Lenin! en beaucoup moins drôle. Sur 16 millions d’habitants, on compte rapidement deux millions et demi de chômeurs, soit 18% des actifs. Les femmes sont les plus durement touchées (13) et Heike Baars, ignorée par la Bundesliga, est du lot. Elle doit enchaîner les petits boulots pour survivre et le reste part aux oubliettes. « On ne faisait pas que rester à la maison – je veux dire, on devait travailler aussi. C’est pourquoi il y a un moment où il faut penser à son avenir. On ne peut pas toujours dire : attends, il y a foot. Il y a un moment où tu dois te dire que le football est à l’arrière-plan et mettre le reste en premier. C’est ce qui s’est passé à cette époque », se souvient-elle 30 ans après (14).

Le destin d’Heike Baars n’est en fait qu’un symptôme du retard colossal qu’a pris le football féminin est-allemand sur celui de l’Ouest. Les deux promus en Bundesliga unifiée, l’Uni Iéna de Doreen Meier et le Wismut Aue, sont immédiatement relégués. Le Turbine Potsdam, invaincu sur sa pelouse depuis des années, finit par monter en 1994 et prend 0-11 pour son premier match à domicile… Il va tout de même se maintenir et sera presque toujours le seul représentant de l’ex-RDA en Bundesliga jusqu’à sa relégation en 2023. Il deviendra même l’un des cadors européens du début du XXIe siècle, avec six titres nationaux entre 2004 et 2012 et deux Ligues des Champions en 2005 et 2010, avant que le duo VfL Wolfsburg-Bayern Munich ne monopolise le championnat.

Au niveau individuel aussi, rares seront les survivantes. L’attaquante du Wismut Aue Birte Weiß, dans les 26 à Leipzig mais absente le 9 mai suite à une rupture des croisés, sera la seule joueuse de l’Est à connaître l’équipe nationale unifiée. Quelques autres, dont la capitaine Sybille Brüdgam, feront carrière en Bundesliga. Celles qui n’ont pas dû arrêter comme Heike Baars continueront dans les divisions inférieures. Doreen Meier sera de celles-là, mais par choix : une fois ses diplômes de professeur d’EPS et d’histoire obtenus à Iéna, elle préférera le tableau noir à Kassel au football de haut niveau. Elle va cependant faire la plus belle carrière de coach des anciennes de la RDA. Après avoir fait monter son TSG Wilhelmshöhe de D6 en D2 en tant qu’entraîneure-joueuse (15, 16), elle obtiendra son diplôme Pro UEFA en 2006 à la prestigieuse Deutsche Sportschule de Cologne – dans la promotion de Marc Wilmots et Thomas Tuchel, rien que ça (17). Elle prendra ensuite en main l’équipe féminine du Bayer Leverkusen, qu’elle fera monter en Bundesliga en 2012 avant de quitter le banc de son plein gré pour retourner à l’enseignement : un bel exemple de l’idéal des Lumières d’« une tête bien faite dans un corps bien fait » que le socialisme, malgré ses défauts rédhibitoires, était parfois capable d’atteindre.

La naissance de cette équipe nationale d’un jour aura été plus qu’une anecdote dans l’histoire du football. Elle aura été une aventure humaine qui a créé des amitiés pour la vie, comme celle entre Sybille Brüdgam et Katrin Prühs (18). Elle aura peut-être aussi été le succès le plus authentique du sport féminin en RDA, à des années-lumière des exploits frelatés des athlètes ou autres nageuses gavées d’anabolisants. Pas étonnant dans ces conditions que les joueuses soient unanimes dans leurs bons souvenirs et aient en général conservé maillots ou diplômes de participation comme autant de trésors. Heike Baars, retombée sur ses pieds depuis un bon moment dans sa Saxe natale qui semble enfin relever la tête, résume le pourquoi du comment devant les photos au mur de sa chambre (19) : « Eh bien, comment dire, parce que c’était le seul match international, et parce que tu y étais. Ça fait juste partie de l’histoire, tout ce qui touche à la RDA. »

Des souvenirs qui durent : Doreen Meier et Bernd Schröder, en 2020.

Les temps forts : https://www.facebook.com/watch/?v=1087195941649428

La fiche du match

Match amical : RDA-Tchécoslovaquie, 0-3

Mercredi 9 mai 1990, 17 h 30, Karl-Liebknecht-Stadion, Potsdam (RDA)

RDA (4-3-3) : Viertel (Rotation Schlema) – Weschenfelder (Uni Iéna) (Vater (Uni Iéna), 70e), Hoffmann (Turbine Potsdam), Hecker (Rotation Schlema), Lange (Post Rostock) – C. Weiß (Wismut Karl-Marx-Stadt) (Ulmer (Rotation Schlema), 46e), Prühs (Post Rostock), Brüdgam (Turbine Potsdam, cap.) – Baaske (Post Rostock) (Berger (Wismut Karl-Marx-Stadt), 60e), Krumbiegel (Wismut Karl-Marx-Stadt), Meier (Uni Iéna). Entraîneurs : Männel, Schröder.

Tchécoslovaquie (4-3-3) : Blažková (Sparta Prague) (Streglová (Sparta Hradec Králové), 77e) – Jedličková (Sparta Prague), Haniková (Sparta Prague, cap.), Barnadová (Sparta Prague), Procházková (Sparta Prague) – Bulířová (Sparta Prague), Palettiová (Sparta Prague), Chalupková (Sparta Prague) – Zusanniková (Mladi Prague), Hütterová (Slavia Prague) (Tlachová (Slavia Prague), 76e), Minksová (Slavia Prague) (Bělíková (Slavia Prague), 29e). Entraîneur : Vukalović.

800 spectateurs. Arbitre : M. Scheurell (RDA).

Buts : 0-1 Bulířová (22e s.p.), 0-2 Palettiová (65e), 0-3 Hütterová (71e).

Avertissement : Jedličková. Expulsion : aucune.

Notes et références

  1. https://www.deutschlandfunkkultur.de/frauenfussball-in-der-ddr-das-erste-ddr-laenderspiel-war-100.html
  2. Le XXIe siècle étant ce qu’il est, ce néologisme à faire avaler son monocle à un Immortel a supplanté l’étymologiquement correct « vainqueresses ».
  3. C’est l’association (der Verein, n.m.), le club (der Club), ou encore la communauté sportive (die Sportgemeinschaft, n.f.), et non les joueuses, qui détient le titre. Selon la même règle de primauté qu’en français, l’allemand utilise donc le masculin pour désigner un champion féminin.
  4. Connue dans la presse de l’époque et dans les archives sous le nom de Heike Ulmer.
  5. das-erste-ddr-laenderspiel-war-100.html
  6. das-erste-ddr-laenderspiel-war-100.html
  7. https://www.dfb.de/google-pixel-frauen-bundesliga/news-detail/doreen-meier-das-groesste-spiel-meiner-karriere-223026/
  8. das-groesste-spiel-meiner-karriere-223026/
  9. https://www.sportfrauen.net/50-jahre-frauenfussball/das-einzige-laenderspiel-der-ddr-frauen-hatten-richtig-schiss-der-hose
  10. das-erste-ddr-laenderspiel-war-100.html
  11. https://www.dfb.de/frauen-nationalmannschaft/news-detail/ddr-frauenfussball-das-einzige-laenderspiel-121919/full/1/
  12. https://tfv-erfurt.de/nc/news/detail/news/der-tfv-im-30-jahr-12-erstes-und-einziges-frauen-laenderspiel-der-ddr/?tx_news_pi1%5Bcontroller%5D=News&tx_news_pi1%5Baction%5D=detail&cHash=353e6c1768722c2272ae5bfbb9ef6ca4
  13. https://www.mdr.de/geschichte/eure-geschichte/nachwendegeschichte/Frauen-am-Arbeitsmarkt-in-neuen-Bundeslaendern-DDR-BRD-Wende-schulprojekt-eure-geschichte-jung-100.html
  14. das-erste-ddr-laenderspiel-war-100.html
  15. Le néologisme est cette fois justifié, « entraîneuse » figurant déjà au dictionnaire dans un domaine très éloigné du sport.
  16. das-groesste-spiel-meiner-karriere-223026/
  17. https://idw-online.de/en/news189626
  18. das-erste-ddr-laenderspiel-war-100.html
  19. das-erste-ddr-laenderspiel-war-100.html

27 réflexions sur « Voir Potsdam et mourir »

  1. Eh beh… bon, pas grand chose à dire, sujet que je ne connais pas et auquel je suis hermétique. Je me contenterai de saluer la qualité du texte, comme d’hab.
    PS : dans l’équipe qui pose en photo au moment des hymnes, il me semble reconnaître Bruno Pezzey, le fils de Keith Richards et le duo Véronique & Davina. Les autres, je ne connais pas.

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    1. Le sujet est inattendu, c’est vrai..mais pas autant que ton post scriptum, quelle affaire :)………… Et le chanteur d’Europe et celui des Scorpions, tant que t’y es!

      En tout cas ce n’est pas rien qu’il fallût si longtemps à ce football féminin-là pour exister ; pour ma part j’aurais précisément cru que ç’eût été plutôt précoce??

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  2. Merci Triple G! Quand je vois récemment le Real creer une section féminine, je trouve triste que des équipes comme Potsdam, qui ont dominé leur sport, se fassent ecarter par les mastodontes venus du foot masculin.

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    1. oui c’est vrai, les grands clubs ont créé des section féminines, plus par opportunisme et en terme d’image, et au détriment de clubs qui ont historiquement contribués au football féminin. Eux, rament à l’heure actuelle pour assurer leur survie sportive et financière.

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      1. Au basket, l’ASVEL de Parker a fait pareil en reprenant le club de Lyon en 2017. Autrefois sans titre championne, la section féminine a désormais deux titres. Pour les clubs historiques comme Bourges, Valenciennes ou Tarbes, ça va être difficile de tenir si Monaco ou Paris se décident à avoir une section basket féminine de qualité.

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      2. Ca n’a probablement été brillant nulle part, de la « Fabrik-Kultur » tous azimuts. Au mieux certains clubs/dirigeants sentirent-ils plus tôt que d’autres le potentiel, en Belgique et sans surprise ce fut le visionnaire Roger Petit : mettre la main sur un club féminin voisin dès les 70’s, le rebaptiser « Standard », le développer.. C’était aussi l’un des grands axes de l’un de ses successeurs, un ovni qui mériterait un article, Duchâtelet……..mais lui n’en eut pas le temps et les supporters rouches sont désormais quasi-unanimes à s’en mordre les doigts.

        Les autres grands belges eurent tous du retard à l’allumage, mais Anderlecht s’emploie désormais à rattraper son retard, jouant d’un budget intenable pour la concurrence.

        En somme, n’avait été la vision du grand dirigeant historique du Standard : ce cas belge me paraît plutôt classique, banal…………. Les NL, par contre, ouille ouille ouille……………..

        Aux Pays-Bas ça a été particulièrement raide!, aucune transition : du jour au lendemain, les clubs pros masculins ont généré leur section féminine…lesquelles ont aussitôt intégré la toute nouvellement créée ligue machin-truc.

        De mémoire : aucun des clubs qui, jusqu’alors, avaient vaille que vaille fait vivre le foot féminin ne fut invité à prendre part à cette farce d’autorité. Le tout comme en un claquement de doigts, la violence du truc..

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      3. En Allemagne, ce fait est la faute de la Fédération (ouest-)allemande qui avait carrément interdit aux grands clubs, dans les années 1950, de développer des sections féminines. C’est comme ça que le Grün-Weiß Brauweiler dont parle Doreen Meier ou le SSG Bergisch-Gladbach, entre autres, sont devenus des pointures chez les féminines. La situation actuelle de reprise en main par les gros n’est qu’un retour à la logique, si regrettable soit-elle sur le plan sentimental.

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    1. Au début, c’était le Rotation Schlema, puis les trois autres cités dans l’article sont venus tenir le haut du pavé à la fin des années 1980. Il n’est pas certain du tout que le Turbine serait resté au sommet si la DDR avait continué d’exister.

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      1. Y a la CZ Kratochvilova (??), plus de 40 ans que son record tient sur 800 mètres féminin.

        Mais est-allemande?? Je ne vois pas.

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      2. Bison Ravi,
        oui Koch voilà le 400m, et puis y’avait l’inénarable Patrick Montel qui disait quand il en parlait, un truc du genre « C’est surement Marijo Pérec la vraie détentrice du record » parce que Perec avait approché le record de l’est allemande qui était considéré comme très suspect.

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      3. J’ai un immense respect pour le carrière de Perec mais sa fuite de Sidney quelques jours avant les J.O… Peut-être sa meilleure décision. Elle a eu l’air ridicule sur le moment mais ça lui a certainement évité de se faire choper. Surtout qu’elle sortait d’entraînement avec un coach américain plus que louche.

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      4. Y en a qui ont des bonnes intuitions dans la vie. Idem pour Indurain. Il a bien fait d’arrêter sa carrière avant que les scandales de dopage ne fassent la une.

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      5. Je garde tout de même du respect pour Indurain : pas souvenir qu’il se comportât comme un mafieux ou un kapo, le talent était là à défaut du panache (ses prédispositions étaient connues, parfaitement souvenir qu’on le présentait comme un futur phénomène).. Le reste : évidemment aucune illusion à son endroit. Et je lui en veux d’avoir participé de la mise à mort de la course.

        Le dernier vainqueur « à l’ancienne » (probablement pas propre..mais pas transhumanisé pour autant) dut être Lemond, je présume?? Je ne me prononcerais pas trop, ces histoires c’est comme un iceberg. C’est déjà formidable que toute cette vague-là pût être remontée jusqu’aux Pays-Bas, dans les grandes lignes ont sait quand/comment et par qui ce dopage-là se propagea au peloton, c’est rare.

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      6. Montel eût-il eu les coucougnettes de dire, s’il avait été chargé de couvrir la WC74 : « C’est sûrement la Pologne la vraie championne du monde »..?

        Taper sur des sportifs du côté obscur de la force n’a jamais posé problème! 🙂 Mais d’entre, par exemple, footballeurs est-allemands et ouest-allemands, je crois volontiers que ce furent de tous temps les seconds, qui auront été les plus dopés des deux.

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      7. Il aurait eu tort, les vrais champions du monde portaient l’Adler et ont mérité leur victoire. Ce n’est que par réaction à une guerre encore récente qu’on les a rabaissés.

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      8. Marita Koch assume aujourd’hui encore sa prise d’anabolisants et sa fidélité à l’idéal socialiste. Le mot allemand est presque le même qu’en français : une « Irredentistin ».

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      9. Tort? Je sais pas.. La Pologne me paraît globalement mieux dans le tournoi.

        99 fois sur 100, ce sacre ouest-allemand est rabaissé non tant pour la guerre (54 est déjà passé par là) que parce qu’il y avait la narrative cruyffiste en face (faut voir les réseaux sociaux là-dessus, le fruit de 50 ans de niaiseries sur le sujet : c’est à tomber par terre), on n’en aurait pas fait un tel Gouda si ce sacre avait été conquis face à autrui. Pourtant, sur la finale je trouve qu’il y a bien peu à redire justement.

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    1. Il y en a un bon paquet : Heike Drechsler, donc (Daute à ses débuts en RDA), Marita Koch, mais aussi Marlies Göhr sur 100, Silke Gladisch et Bärbel Wöckel sur 200, et surtout Rosemarie Ackermann au saut en hauteur, première femme à 2 mètres et dernier champion olympique, hommes ou femmes, à sauter en rouleau ventral.

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    2. Puisqu’on fait un petit détour par l’athlétisme en RDA, signalons aussi Uwe Hohn chez les hommes et son prodigieux lancer de javelot à 104,80 m en 1984. C’est à cause de lui qu’on a redessiné l’engin pour le faire plonger plus vite : des jets si longs commençaient à menacer les tribunes opposées… Avec le nouveau javelot, on s’est approché des 100 m (98,78 pour Jan Železný en 1996, record qui tient toujours), mais Hohn reste le seul athlète de l’histoire à les avoir dépassés.

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      1. J’étais mauvais en lancers… Je me débrouillais en vitesse et dans les différents sauts mais la famille des lancers, c’était catastrophique!

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