Fernando Gomes, « um Dragão[1] » à Gijón


Fernando Gomes, décédé il y a quelques jours, est éternellement associé au FC Porto. Il évolue pourtant durant deux saisons en Liga avec le Sporting Gijón.

Au moment des hommages, l’éternel président du FC Porto, Jorge Nuno Pinto da Costa, ne peut masquer son émotion. « Il avait un amour pour le FC Porto qui dépassait l’entendement. » Le décès de Gomes renvoie le vieux président à ses débuts à la tête des Dragoes il y a 40 ans, lorsqu’il réalise son premier coup d’éclat en faisant revenir l’immense buteur sur les rives du Douro après deux saisons au Sporting Gijón.

Pour comprendre, il faut revenir à l’été 1980, quand Gomes arrive en Espagne avec une immense pression sur les épaules : le Sporting vient de finir sur le podium avec dans ses rangs Quini, pichichi et idole absolue du Molinón, parti se constituer un palmarès avec le Barça.

Le coach des rojiblancos, Vicente Miera tient absolument à recruter Fernando Gomes, 23 ans et déjà sacré trois fois meilleur buteur du championnat portugais avec le FC Porto. La dévaluation de l’escudo rend accessible Gomes dont le montant du transfert est évalué à 35 millions de pesetas environ. Le Sporting Gijón profite de cette opportunité et des tensions au sein du club portugais. C’est le Verão Quente , l’été brûlant du FC Porto, au cours duquel les joueurs refusent de jouer pour soutenir l’ex-entraîneur Pedroto contre le président Américo Sá, avec Nuno Pinto da Costa dans un rôle d’agitateur en coulisses.

Avec le maillot du Sporting Gijón.

Début août, Gijón et Porto participent au Trofeo Teresa Herrera de La Coruña. A cette occasion, Gomes inscrit un but face au Real Madrid et convainc définitivement les dirigeants asturiens : il s’agit bien d’un crack. Si certains en doutent encore, Fernando Gomes se charge très rapidement de les faire changer d’avis : le 22 août 1980, pour ses débuts en finale du Trofeo Presidente-Ciudad de Oviedo, le Sporting balaie son rival régional du Real Oviedo 1-5 dans l’ancien Estadio Carlos-Tartiere et les cinq buts sont inscrits par Gomes.

Les premiers pas en Liga sont moins fracassants, Gomes souffre d’une tendinite, mais Miera lui donne régulièrement sa chance. Arrive la neuvième journée face à l’Athletic, début novembre. En début de seconde mi-temps, Gomes inscrit son premier but mais se blesse sérieusement au tendon d’Achille. Opéré, son indisponibilité doit durer quelques semaines. Dans les faits, le championnat est déjà terminé pour lui. Quatre matches, un but, le bilan est maigre.

L’exercice suivant est bien meilleur mais la confiance est rompue avec ses dirigeants qui le soupçonnent d’avoir signé en ayant caché sa lésion. Il totalise 11 réalisations au cours d’une saison maussade, passée à lutter pour le maintien auquel il contribue en inscrivant quelques buts cruciaux, notamment ceux marqués face à Las Palmas lors d’un match décisif en clôture du championnat.

Vicente Miera démis de ses fonctions, sentant le peu de confiance de Vujadin Boškov, il fait le forcing auprès du Sporting pour revenir à Porto, encouragé par le tout nouveau président des Dragoes, Jorge Nuno Pinto da Costa et le retour de José Mario Pedroto sur le banc. La suite est connue, il empile les buts avec le FC Porto, double Soulier d’or européen, champion d’Europe 1987 (blessé en finale). S’il lui manque quelques faits d’armes sur le plan international, notamment avec la Seleção où il déçoit profondément à l’Euro 1984 et lors de la Coupe du monde 1986 au cours de laquelle les Portugais se sabordent, Fernando Gomes est assurément un immense artilheiro. Mieux encore, c’est un gentleman qui vient de disparaître.

[1] Dragon

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39 réflexions sur « Fernando Gomes, « um Dragão[1] » à Gijón »

  1. Je m’en rappelle, un nom qui inspirait beaucoup de crainte dans l’Eurofoot des 80’s – à dire vrai le premier auquel l’on pensait en entendant « Porto ».

    De quoi est-il décédé?

    Succéder au pieux Quini n’était pas une mince affaire..

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  2. « … Gomes arrive en Espagne avec une immense pression sur les épaules : le Sporting vient de finir sur le podium avec dans ses rangs Quini, pichichi et idole absolue du Molinón, parti se constituer un palmarès avec le Barça ». Le rythme et le soleil dans cette phrase lancent ensemble la danse de ce récit !
    Gracias Amigo. Une belle histoire, un bel hommage.

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  3. Gomes dont le destin a toujours été intimement lié à celui de Pinto da Costa, l’emblématique (et sulfureux) président du FC Porto. Alors qu’il n’est pas encore le chef suprême de son club de Porto mais seulement un « Directeur de football » c’est Gomes qui lui offre son premier titre en marquant le seul but en finale contre Braga en 1977. Puis les deux saisons suivantes, Porto renoue avec le titre, gagnant en deux ans autant de titres que depuis le début de la guerre. Bien sur Gomes est deux fois meilleur buteur ce qui a toute son importance lorsque l’on sait qu’en 78 Porto finit devant Benfica au nombre de buts marqués. Benfica n’ayant perdu aucun match de la saison! Mais cela n’empêche pas Porto de sombrer à nouveau dans une période d’instabilité et en 1980 Gomes et Pinto da Costa quitte le navire.
    En 1981 PDC accède enfin à la présidence qu’il visait depuis 15 ans et dès qu’il en a la possibilité rapatrie Fernando Gomes de Gijon.
    La suite on la connait, Gomes gagne 3 titres de champion et une C1, termine 6 fois meilleur buteur du championnat, meilleur buteur de l’histoire de son club et 3ème meilleur buteur du championnat derrière les deux légendes absolues de la Primeira Liga Eusebio et Peyroteo. Un benfiquiste et un sportinguiste, l’équilibre est respecté!

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    1. Gomes est né à Porto, un vrai supporter du club depuis sa plus tendre enfance. Pinto da Costa très touché par la mort de celui qu’il connaissait alors qu’il jouait encore en équipe de jeunes, le disait en ITW après le match, « Gomes aimait le club plus que n’importe qui, cela a été mon objectif principal lorsque je suis revenu à la présidence, surement le meilleur « portiste » que j’ai connu de ma vie » et cet homme si dur parfois finit les larmes aux yeux de parler de son ami.
      Car Gomes c’est vraiment un membre de la famille du FCP, surement l’élément le plus représentatif du retour en force du club du nord du Portugal, d’abord comme joueur puis comme dirigeant.
      Celui que l’on surnommait « Bibota » pour ses deux souliers d’or (une récompense prestigieuse au Portugal) a reçu des hommages appuyés de toute la « communauté » portiste, Baia parlant de frère, Conceiçao ou Domingos d’un modèle. Fernando Santos d’une légende du foot portugais. Même les rivaux lisboètes rendent hommage à celui qui leur a marqué tant de buts. Le président Rebelo lui rend également un hommage appuyé.

      Fernando Gomes c’est un monument du FC Porto mais aussi du championnat portugais, tout en haut avec les autres légendes à y avoir évolué!

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      1. Pour finir comment ne pas évoquer Gomes en sélection, lui qui fait parti de cette génération « maudite », brillante mais avec comme seul fait d’arme un Euro 84. Compétition ou le buteur de Porto est loin d’être en forme. Puis 1986, la honte du foot portugais, où comment une gestion calamiteuse de la fédération va totalement détruire une génération qui avait largement les armes pour briller dans ce « mundial » mexicain. Pourtant dans les années 80 les clubs portugais sont au top et autour de la jeune star Futre il y a de nombreux grands joueurs dont Gomes.
        Mais malheureusement comme beaucoup d’autres grands joueurs portugais, il a une histoire en sélection très modeste et sans grand fait de gloire. D’ailleurs aucun des hommages, même celui du sélectionneur, ne mentionne son parcours en sélection.

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      2. Merci Rui. J’ai conservé un vague souvenir du match Portugal-France de 1983 disputé un après-midi de février, pendant les vacances scolaires. Dans les jours précédents le match, les journalistes français avaient évoqué ce buteur, Fernando Gomes, dont les statistiques étaient folles et dont je suivais de loin l’évolution à travers FF. La France s’était facilement imposée et dans ma mémoire, Gomes avait été transparent.

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  4. Fernando Gomes, me souviens de son passage au Sporting. Aux cotés de Silas ou Oceano. Je ne connais pas les raisons de son depart.
    Un de ses fameux coéquipiers était venu également en Espagne un peu avant, Antonio Oliveira. Un tres beau joueur. Malheureusement, un échec au Betis.
    J’aime beaucoup la demi retour de la c1 en 87 face au grand Dynamo Kiev. Ambiance électrique. Et j’ai tendance à préférer le Porto 87 à celui de 2004.

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    1. Coucou tout le monde !

      Deux grand crus en effet, 87 et 2004 mais la Madjer, à l’époque talonnade, est resté gravée dans les mémoires.

      Reste que gagner la C1 en 2004 pour club tel que Porto est un plus grand exploit encore que la gagner en 1987, ce l’était déjà bien sûr, cf. une certaine presse qui avait parlé à l’époque d’un duel entre une mobylette et une F1.

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      1. Salut Telmo! Ça fait plaisir de voir un supporteur de ce beau club ici.
        Oui, je comprends que ce que tu dis. Ma préférence pour 87 va plus sur la composition de l’équipe. Madjer, Gomes. Le superbe gardien polonais Józef Młynarczyk. Juary le feu follet. Le Sikora de Porto, Joao Pinto. Antonio Sousa…
        Et je préfère Arthur Jorge joueur au Mourinho joueur!

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  5. Quini c’est aussi l’histoire de cet incroyable enlèvement qui coûta un titre au Barça
    Quini était aussi quelqu’un d’extraordinaire aussi fort sur le terrain que majestueux et humain en dehors .
    Je l’ai croisé plusieurs fois et il était fidèle à sa réputation et vraiment pas bêcheur , on pouvait lui parler et échanger avec lui
    Je ne sais pas si cela serait encore possible avec les joueurs d’aujourd’hui

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      1. J allais souvent à une époque de ma vie à Gijón , il habitait tout près de la maison de la grand mère de ma copine de l’époque .
        Ça devait lui plaire qu’un petit français le connaisse et se souvienne de lui
        Je n ´ai jamais osé lui parler de son enlèvement , juste du Sporting , du Barça et de nos équipes nationales

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      2. Classe. Ça m’étonne pas. Toujours lu des choses positives sur lui. Un des grands d’Espagne aucun doute.
        Et on peut faire un parallèle avec Gomes. Grande réussite en club, plus modeste en sélection.

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      3. Di Stefano, Quini.. et il y eut aussi titulaire en finale de WC (en l’espèce : 1966), l’Allemand de l’Ouest Lothar Emmerich!

        L’année m’échappe, il jouait alors pour le Beerschot (pas comme un pré-retraité, non : cette grande star du football ouest-allemand était alors dans ses plus belles années, fut même meilleur buteur du championnat de Belgique)..et fut donc enlevé par des..supporters de l’Antwerp, de sorte de ne pouvoir disputer un derby contre l’Antwerp 🙂

        J’avais retrouvé des archives d’époque, des déclarations de Emmerich directement subséquentes à sa libération : c’était très drôle, genre « ils m’ont expliqué pourquoi ils m’enlevaient « .. « Ils ne me voulaient aucun mal, tout ce qu’ils voulaient c’était que je ne fasse pas de mal à la défense de l’Antwerp, ça ne leur avait pas plus la fois avant ».. « On a bu des bières ensemble ».. « ils n’arrêtaient pas de s’excuser »..

        Dès que le match fut fini : reconduit non loin de son domicile! Dans mes souvenirs les auteurs du rapt ne furent jamais identifiés, de toute façon pas souvenir non plus qu’Emmerich portât plainte ni ne s’en plaignît jamais, ça l’avait plutôt amusé.

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    1. Je n’ai jamais entendu ou lu quiconque dire du mal de Quini. Au contraire même, certains assurent qu’il était trop gentil et qu’il n’a pas toujours reçu en retour ce qu’il était en droit d’attendre. Si la vie lui a offert d’extraordinaires dons de goleador, elle ne l’a pas ménagé par ailleurs. Outre son enlèvement, il perd prématurément son frère Castro, ancien gardien du Sporting à ses côtés, mort en tentant de sauver des enfants de la noyade.

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      1. Il y a des grenouilles de bénitier épouvantables, puisqu’on parle de l’Espagne je pense spontanément à tout ce qui gravitait autour de l’épouse espagnole de feu le roi des Belges Baudouin : Opus Dei concomitant de l’extrême-droitisation conservatrice de l’establishment belge dans l’après-guerre, son frère Mora de Aragon qui fricotait publiquement avec les pires trafiquants d’armes du monde.. bref!

        Bref car il y a aussi ces êtres animés d’une vraie et profonde spiritualité..et qui était singulierement le cas de Quini. Dont je ne serais d’ailleurs du tout surpris qu’il envisagea de devenir prêtre.

        En Belgique je vois deux types de cet acabit : Christian Piot, l’une des personnes les plus bienveillantes rencontrées dans ma vie, profondément croyant (il s’établit tout un temps dans le Lourdes belge, dans l’arrière-pays liégeois).. mais aussi, aussi étonnant que cela puisse paraître, celui que l’on compare si souvent (et absurdement) à George Best, Roger « la honte » Claesen : lui, il fit même le petit séminaire!, étape première pour devenir prêtre..avant de privilégier la voie profane, son goût de la liberté (et des femmes) était trop grand..mais son mysticisme et sa générosité restèrent notoirement intacts, nonobstant ses maintes frasques.

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      2. Je me demande dans quelle mesure il ne se l’était pas lui-même donné, histoire de rire des scandales que malgré lui il suscitait dans l’hyper-conservatrice société belge..? Mais je crois que je m’abuse de son autre surnom : « l’Allemand » (ce surnom-là, sûr et certain que c’est Claessen qui se l’auto-décerna – et ce bien avant de participer décisivement du miracle de l’Alemannia Aachen : il était simplement féru de poésie allemande, c’était quelqu’un de très fin et cultivé.. mais qui, sous le maillot de l’équipe nationale, ne pouvait par exemple s’empêcher de montrer sa bite aux journalistes AVANT Mai 68, bon.. 🙂 ).

        Mon père eut tout un temps ses habitudes dans son café et m’en a çà et là parlé sans en faire tout un foin, au fond et selon mon vieux c’était un type tout-à-fait normal quoique singulièrement gentil et assurément « perché » (en ce sens qu’il était vraiment habité par une espèce de transcendance) : les histoires de femmes, de bolides déclassés, de séjours en prison, d’héroïsmes divers sur pelouse.. tout cela est vrai mais ça laissait mon vieux complètement froid, il n’en retenait que l’individu attentionné mais un peu bizarre – et je pense qu’il avait bien raison.

        Je connais assez bien quelqu’un qui dès l’enfance partait en vacances avec lui, ils restèrent toujours inséparables et il m’en montra des photos touchantes jamais publiées dans la presse, illustratives de tout ce bien secret que Claessen voulut dispenser tant que possible autour de lui..

        ==> C’est le Claessen intime!, à mes yeux le plus intéressant (au-delà de la folie sur pelouse, de la marchandisation subie, de l’alcoolisme joyeux ou de ses secouages de cocotier permanents mais qui n’avaient rien de soixante-huitard). Personnage complexe et inclassable, j’ai l’impression qu’il s’était tout bonnement trompé d’endroit et d’époque.

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  6. Bonjour sieur Verano et à tous, un grand merci pour cet hommage, je me doutais que ce serait à travers son passage à Gijon soit la narration du match dantesque sous la neige en finale de la Coupe Intercontinentale de 1987, et la victoire de Porto (avec un but à son actif pour atteindre les prolongations) contre les Uruguayens de Penarol à Tokyo.

    Je me permet d’y apporter ma petite contribution avec quelques anecdotes en vrac.

    Concernant son transfert, selon les différentes sources que j’ai pu consulter, le transfert serait plutôt de 60M de pesetas. Une broutille quoi.

    Pour rester dans le thème, Enzo Ferrero, légende de Gijon (de 75 à 85, 263 matchs 66 buts) a rendu un très bel hommage : « c’était un incroyable recrutement à l’époque, car il avait déjà une sacré réputation et était un joueur d’une grande qualité. Nous étions tous très impatient de son arrivée, et ses débuts ont été fracassant lors d’un tournoi de pré saison en inscrivant les 5 buts contre le rival Oviedo. Malheureusement les blessures l’ont fortement handicapé, avec des diagnostics différents. Ce qui sans doute le contraint à se faire opérer en Allemagne avant de retourner à Porto. Sur le plan humain, c’était une belle personne, apprécié de tous. » Rappelant également qu’à l’époque, dans les catégories de jeunes, un certain Luis Enrique y faisait ses gammes.

    Son histoire d’amour avec Porto commence dès son plus jeune âge, lorsque son père lui offre sa carte de socio à 6 ans, c’est à partir de ce moment qu’il rêve un jour de porter ce magnifique maillot bleu et blanc. Il intègre les équipes de jeunes à l’âge de 14 ans, après une journée de détection dans un patelin près de chez lui. Pas si près mais qu’importe, qu’on aime on ne compte pas, il fera les plusieurs km à pied pour cette journée inoubliable pour lui et sa famille.

    Il fait ses débuts à Porto à l’âge de 17 ans à peine, et inscrit pour son premier match un doublé. Début d’un très, très longue série. Comment en pouvait il en être autrement lui qui déclara « marquer un but c’est comme avoir un orgasme ». On comprend mieux alors son appétit insatiable pour les buts. Et sa célébration également devenu célèbre, avec toujours ses bras en l’air, fier du travail bien fait. Et surtout la fierté d’avoir écrit et marqué l’histoire du FC Porto « marquer des buts, tout le monde peut le faire, mais marquer autant dans son club de cœur, le bonheur n’en est que plus grand ». Il inscrit 12 buts contre le plus grand rival le Benfica, sa « victime » préférée reste Braga avec 27 buts inscrits.

    Comme trop souvent les histoires d’amour finissent mal. Son départ pour le rival de Lisbonne commence par une déclaration incendiaire à l’époque de l’entraineur Tomislav Ivic qui affirme « Gomes est finit ». Crime de lèse majesté le coach le sort lors du match retour de la super coupe d’Europe contre l’Ajax, le privant, ainsi comme capitaine, de lever le trophée, Porto étant victorieux de ce duel. Le public du stade Das Antas ne pardonne pas ce geste et sous la pression des socios, le coach est limogé dans la foulée. Arrive alors Quinito qui lors de son intronisation déclare « Porto c’est Gomes + 10 joueurs ». Malheureusement pour Quinito, les résultats sont désastreux, et il est remplacé par un moustachu bien connu à Paris, avec le retour d’Artur Jorge. C’est alors qu’arrive un banal incident, à la veille de match, Fernando Gomes, très pro s’insurge que les dirigeants soient servis avant les joueurs, car l’heure est déjà tardive. Et que pour lui la récupération est primordiale, surtout que Porto joue le lendemain. Echange de mots (surtout avec l’entraineur adjoint Otavio Machado), mis à pied, Fernando Gomes après avoir tant donné, sort par la petite porte pour rejoindre et pour le plus grand bonheur de ses supporters, le Sporting de Lisbonne.

    Il reviendra bien évidemment après sa retraite, pour différents rôles au sein du club comme recruteur ou encore à la formation. Il reçoit la plus haute récompense du club le « Dragon d’or » en 2021 en tant que dirigeant, des mains de Pinto Da Costa. Après avoir reçu celui de joueur en 1986.

    Pour finir, au vu des très nombreux hommages reçus, il était aussi populaire et aimé de tous car c’était un homme au grand cœur (bleu), toujours un mot sympa pour ses partenaires, pour les jeunes du club, fairplay, jamais un mot de travers pour ses adversaires (et pourtant il y avait de sacré poètes en ce temps là), respectueux, sur et en dehors du terrain. C’était la grande classe.

    Seul petit couac dans sa riche carrière, et véritable d’interrogation, ses faibles stats et ses prestations au niveau international.

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      1. J’adore celle où il échappe au gardien, sous l’ondée, les spectateurs invisibles, cachés sous une forêt de parapluie. Chaussettes en tire-bouchon, pas de protège-tibias, maillot vierge de publicité, le foot tel que je l’aime.

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      2. Pareil, Verano. Probablement biberonnés au même genre de footballs, toi et moi.. A certains égards, il est vrai : c’était encore relativement « intemporel » (quoique très pourri/imparfait aussi, moins qu’on puisse dire..).

        Et donc : ah ça, Monsieur Goozigooze, je suis trop bavard lol (tu m’as pas vu quand j’ai bu)

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