La cinquième roue du carrosse européen

La semaine passée, nous avons fait un tour d’horizon des puissances en jeu en coupe d’Europe. En France, ce sujet amène inéluctablement sur la table la faiblesse de nos résultats européens. Combien de débats ont été fait sur ce sujet, sur les plateaux TV, aux antennes des radios, aux seins des rédactions ou tout simplement entre potes autour d’une bière, tout le monde se demande pourquoi nous sommes si peu performants en coupe d’Europe. A la veille d’une nouvelle finale, le but de cet article sera de voir quelles hypothèses peuvent être poser sur les causes de ces difficultés. Nous les confronterons lorsque cela est possible aux statistiques.

Lors d’un précédent article, BD avait énuméré la plupart des reproches faits au foot français dans les compétitions européennes. On pourrait les regrouper en deux grands types, premièrement ceux qui sont liés directement à des déficits des acteurs sur le terrain. Les fameux « manque de mental » et « manque de talent ». Ensuite ceux qui sont liés à la concurrence faussée des autres pays, la France n’aurait pas de clubs dominants, conditions pour gagner en Europe. La France ferait également de l’angélisme, la plupart des grands clubs européens ayant gagné en ayant des pratiques douteuses.

Ce premier tableau est celui que l’on croise le plus souvent dans des articles français sur ce sujet, car c’est celui qui montre le mieux les difficultés françaises, dixième pays au nombre de titres à égalité avec la Suède ou la Russie, derrière l’Ukraine, l’Ecosse, la Belgique et très loin du quatuor de tête. La France fait néanmoins partie des « cinq grands championnats » sur un point, le nombre de finales perdues où elle se retrouve cinquième. Un autre point où la France est sans aucun doute au sommet du classement c’est la part de défaites en finale. Presque neuf fois sur dix, finale rime avec défaites. Seuls les Hongrois et Autrichiens ont des ratios aussi catastrophiques, mais avec beaucoup moins de finales. Comme l’avait bien montré BD, la plupart des pays se trouvent autour des 50% de victoires. Avec les Pays-Bas et l’Espagne comme plus gros performeurs à ce stade (plus de 60% de victoires).

Cette statistique viendrait corroborer la fragilité mentale des Français en finale. Finalement nous avons participé à presque autant de finales que les Portugais ou Hollandais mais la différence de titres est énorme. Une autre statistique accablante pour nos clubs est le résultat de ces finales. En effet lors du « péché originel », la première finale de l’histoire le grand Reims mène 3-2, Hidalgo redonnant l’avantage aux Champenois après des buts de Templin et Leblond. Mais Marquitos puis Rial vont donner le premier titre d’une longue série aux ogres madrilènes. Ensuite c’est le désert : 14 finales, 16 matchs, 26 buts encaissés et seulement trois buts marqués ! 37 ans après le but du sélectionneur des bleus de 84, Boli va marquer, s’ensuivra deux buts en 1996, celui de Ngotty, le 8 mai, qui apportera la deuxième victoire et celui de Dutuel, le 15 mai, face à un Bayern ayant déjà quatre buts d’avance. Depuis la France a joué sept finales, aucun but marqué, 13 buts encaissés.  Des chiffres affligeants pour nos clubs sur cette période.

Dans ce deuxième tableau, nous allons nous concentrer sur les participations aux demi-finales lors de la compétition reine, la Coupe ou Ligue des Champions. Deux chiffres nous sautent aux yeux, le premier est la place de la France au nombre de demi-finales. En effet elle domine nettement les Hollandais et Portugais avec ses 18 participations. Le deuxième, le plus intéressant, est le nombre de clubs différents à avoir atteint ce niveau. Huit clubs différents, Marseille, Paris, Monaco, Reims, Saint-Etienne, Bordeaux, Nantes et Lyon, ont atteint au moins une fois le dernier carré de la C1. Seuls les Anglais et Allemands font mieux, avec 10 et neuf clubs. C’est plus que l’Espagne et beaucoup plus que l’Italie (qui est à égalité avec de surprenant Ecossais) ou les Pays-Bas. C’est quatre fois plus que les Portugais qui n’auront eu que deux clubs, Benfica et Porto à ce stade.

Ce tableau met donc en lumière une des caractéristiques du foot français, la dispersion des forces, la difficulté à avoir des mastodontes qui dominent sur la durée. Monaco et Paris font office de clubs avec le plus de demi-finales, seulement quatre, grandement en retrait des leaders des autres pays[1]. Notre histoire se définit par des périodes de domination très nette,  Reims, Saint-Etienne, Bordeaux, Marseille, Lyon, Paris mais finalement un seul club aura été dominant sur sa période et c’est l’OM (deux finales, une demi-finale en quatre saisons). Et si l’avènement du PSG qatari marque une des plus longues périodes de domination (plus de 10 ans déjà), celle-ci ne se traduit que par une finale (et encore une année où la C1 n’était pas dans sa forme habituelle) et deux demi-finales. Nos locomotives ont des durées de vie trop courtes et, dès que celle-ci s’est allongée (Paris voire Lyon), les résultats n’ont pas été à la hauteur.

L’avant-dernier tableau présente l’intégralité des résultats des clubs français. Nous pouvons voir que la France a 78 quarts de finales au total pour 16 clubs. Nous retrouvons cette forte diversité vue précédemment et son corollaire l’étalement des performances. Seulement sept clubs ont atteint une finale, l’OM étant le leader incontesté dans cet exercice avec ses cinq finales. Alors qu’elle est évidente dans des pays tels que les Pays-Bas ou le Portugal, la hiérarchie française est moins nette. Marseille est le roi des finales, Monaco atteint les demi-finales très souvent et Lyon est le spécialiste des quarts de finale. Le PSG est le premier au nombre de quarts et de demi-finales (ex-aequo avec Monaco). Derrière on retrouve Bordeaux et un surprenant Auxerre qui a performé dans les années 90.

Cela n’étonnera personne de savoir que la glorieuse décennie française vu les années 90. Epoque où la France va truster les places d’honneur, être deuxième pays au classement UEFA et où le PSG sera meilleur club d’Europe en 1998 selon le fameux classement des coefficients UEFA. Nous reverrons en détail cette période dorée plus tard dans l’article mais elle nous apporte son lot de réponse quant à nos hypothèses de départ. Nous pourrions d’abord penser qu’un tel rythme sur plusieurs décennies auraient garanti plus de titres mais au final peu de pays ont été au sommet sur des périodes très longues. Nous pourrions également nous dire que deux titres pour une telle période de domination c’est insuffisant.

Cela nous amène au point suivant, celui de la concurrence. En effet les clubs français ont toujours paru dominé physiquement par les hollandais, allemands, anglais dans les années 1970 et 1980, mais à l’aube des années 1990 ils paraissent enfin au niveau. Et une des principales explications du manque de titre lors des années 90 est que lors de cette décennie l’Italie écrase la concurrence. Sur les 33 finales de cette période, 20 se sont déroulées avec au moins un club italien qui auront remportées 13 titres (sur 31 au total). Si des historiques comme le Milan, l’Inter ou la Juventus jouaient les premiers rôles, des nouveaux venus à ce niveau (qu’on ne reverra presque plus) comme Parme, la Sampdoria, la Lazio vont également étoffer le palmarès italien. Et comme on pouvait douter des performances de Lance Armstrong ou Miguel Indurain quand ils dominaient le cyclisme, ces résultats pouvaient soulever des interrogations, notamment à la vue de leurs fins de matchs. Problème mental des Français ou préparation physique survitaminée, à l’heure actuelle difficile de donner une réponse, chacun se fera son avis.

Cette hypothèse n’est que pure conjecture et est très difficilement vérifiable mais le sentiment que les clubs français n’ont pas joué avec les mêmes règles que les autres est tenace. Le fait que l’heure de gloire des clubs français ait été impulsé par des présidents tels que Tapie ou Bez renforce ce sentiment. De nombreuses déclarations sous-entendant que pour gagner en Europe il fallait contourner les règles ont été attribué à l’ex-président marseillais, dont on n’a pas besoin de rappeler le pedigree. Et comme son OM aura été le seul club français à réellement jouer les premiers rôles en Europe, nous ne pouvons que nous dire qu’il y a une corrélation intrigante.  Mais voilà, les fins de parcours des Tapie, Bez voire Rocher ont démontré qu’en France, le foot n’est pas au-dessus de la loi et la justice puni rapidement ses présidents qui essayent de s’en affranchir. Constat qui est loin d’être le cas chez tous nos voisins, où de nombreux présidents sulfureux ont eu de très longues carrières, certains atteignant même les plus hautes fonctions de l’état.

Une autre différence, plus mesurable celle-ci, a surement joué sur les résultats. C’est le manque de grand club, dominant à travers le temps le football français. Plusieurs fois nous avons évoqué la diversité française en opposition avec les Italiens, Espagnols, Portugais ou Hollandais. Côté allemand, elle existe certes, mais le Bayern évolue une galaxie au-dessus de tous les autres. Les Anglais sont les seuls à avoir un ensemble de club aux palmarès plus resserrés, même si encore une fois Manchester United et Liverpool se détachent. Au-delà de ces têtes d’affiche, on voit également que ces grands championnats connaissent des périodes de domination où émergent des clubs secondaires capables d’aller jusqu’au titre. En effet, ce postulat nous amène à analyser les différentes phases de l’histoire du football français pour comprendre comment les facteurs influençant les résultats ont changé au fil du temps.

Entre parenthèse, le stade où les équipes ont été éliminé

La dernière partie de notre questionnement va donc être sur la périodisation. Nous pouvons segmenter l’histoire des parcours des clubs français en quatre parties. Celle très courte où le Stade de Reims était un grand d’Europe, mais très rapidement les clubs du sud de l’Europe vont éclipser les Champenois. Ensuite pendant 20 ans le foot français va sérieusement rentrer dans le rang, seul Saint-Étienne faisant office d’arbre qui cache la forêt. Pour cette deuxième longue période, il est clair que les clubs français ont un très gros déficit d’impact physique et, même si on pourrait évoquer le dopage en cours dans certains footballs, celui-ci ne permet pas d’expliquer le niveau très faible de nos clubs. En effet au plus bas, en 1973 la France est 23e au classement UEFA ! De 1964 à 1977 la France ne dépasse jamais la quatorzième place de ce même classement. On peut clairement parler de manque de talent à tous les niveaux pour les clubs français lors de cette période qui reste la plus faible pour le foot de club en France.

L’incroyable épopée bastiaise va signer un regain d’espoir chez les clubs français qui vont progressivement remonter au cours des années 80 avec cinq demi-finales. La France retrouve le top 10 et semble redevenir compétitive, c’est aussi à cette période que les clubs français subissent leur manque d’expérience et d’influence. Dès que le niveau se ressert les décisions arbitrales tournent rarement en faveur des clubs français qui en plus font souvent preuve de manque d’efficacité dans les moments clés. Mais dans cette décennie des présidents plus ambitieux, prêt à jouer avec les règles en cours dans l’Europe du foot vont faire leur apparition.

Et c’est ainsi que la France va rentrer dans son « âge d’or », entre l’édition 1989-1990 et celle de 1999-2000, la France c’est huit quarts, dix demi-finales, cinq finales perdues et deux titres ! Soit presque un tiers des quarts (23 sur 78), quasiment la moitié des demi-finales (16 sur 40), la moitié des finales (7 sur 15) et l’intégralité des titres. Et encore de nombreuses éliminations laisseront des regrets et de l’amertume suite à des décisions arbitrales contestables (Vata, retourné de Laslandes, Nantes-Juve) et cette finale entre Monaco et le Werder, dans un Estadio da Luz vide, le lendemain de la catastrophe de Furiani sera le symbole d’un foot français pour qui l’échec semble inéluctable. Pourtant dès la saison suivante Boli et l’OM casseront la malédiction mais au final cette parenthèse dorée n’aura apporté que peu de titres, la faute à un mental trop friable dans les derniers matchs, à des italiens trop puissants ou à des influences insuffisantes. Une chose est sûre durant cette décennie, pour la première et la dernière fois le foot français est performant sur le terrain et peut regarder n’importe quelle autre nation dans les yeux.

Au moins Monaco n’était pas dépaysé !

Mais les années 1990 vont également marquer un tournant dans le football européen, dans un premier temps l’arrêt Bosman va changer les flux de joueurs et les constructions d’effectifs puis le foot va soudainement changer d’ampleur économique. Un tournant que va rater la France. Le niveau moyen de la D1 chute brusquement, alors que son équipe nationale brille de mille feux, les talents quittent tous les pays. En août 2000, les trois seuls champions d’Europe à jouer en France sont Dugarry et les gardiens Ramé et Lama. Lyon va dominer la L1 mais sans ne jamais dépasser les quarts dans les années 2010, le PSG va les remplacer avec beaucoup plus de moyens mais guère plus de réussite. Les anciens puissants des années 90 comme Marseille ou Monaco vont épisodiquement faire des coups, mais le foot français est rentré dans le rang. Certes en restant bien meilleur que lors des années 60-70 mais sans aucune possibilité de redevenir ce qu’il était dans les années 90.

Aujourd’hui la dynamique parait évidente, le PSG a des moyens illimités mais une gestion peu efficiente qui l’empêche de remporter un titre, cela finira peut-être par arriver mais le chemin aura été poussif. Les autres clubs sont condamnés à brader leur joueur, la France étant devenu davantage un pays de passage que de consécration. Et au-delà du manque de talent des joueurs, le manque de vision des dirigeants est également à remettre en question. Si la C1 parait inaccessible à un club hors PSG, la C3 gagnée récemment par des clubs comme Villarreal, Francfort ou l’Atalanta démontre qu’avec un projet durable et cohérent un club aux ressources limitées peut briller en Europe. Le foot français qui parait inexorablement coincé dans cette dynamique de médiocrité doit rapidement se réinventer pour espérer davantage de soirées européennes enfiévrées.


[1] Le Real en a 33, le Bayern 21, le Milan 13, Liverpool et United a 12, l’Ajax 9, Benfica 8

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22 réflexions sur « La cinquième roue du carrosse européen »

  1. Tout est dit ou presque. On pourrait ajouter la place du sport dans la société française, l’intérêt relatif du grand public en comparaison d’autres nations, la faible pression exercée sur les clubs durant des décennies, le culte du beau vs le culte de la victoire (ça, c’est terminé depuis longtemps sans que cela ne change les résultats hormis pour l’EdF)…

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  2. Le plus triste, c’est que peu de clubs méritaient d’être sacrés. Je vois l’OM 90 et 91. Sainte en 76, peut-être Monaco en 92. Même si Triple G ne sera pas d’accord ! Hehe
    Et pour Bordeaux, on peut penser qu’ils ont raté le coche en 87 et qu’ils n’avaient rien à envier à l’Ajax…
    Peut-être Monaco en 97. Qui peut s’estimer désavantagé face à l’Inter et qui avait fait un beau champion de France.

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    1. Monaco en 92 cette finale c’est pour moi la pire, le Werder avaient moins de talent, largement prenable mais ce contexte, le lendemain de Furiani, je me souviens de Ettori à la fin du match qui s’en tapait presque d’avoir perdu….Ce stade vide (16000 personnes dans une Luz qui en contenait plus de 100000 à l’époque).
      90 et 91 l’OM est plus beau qu’en 93 mais la main de Vata puis un manque de mental en finale 91 à l’image de Sainté en 76. Reims en 56 peut avoir des regrets, ils menaient à l’heure de jeu et peut-être que cette défaite conditionnera la suite.
      Le PSG pour moi méritait mieux lors de leurs demi de C1 contre Milan et C3 contre la Juve, mais deux fois ils ne marquent pas et finissent par se faire planter en fin de match par des italiens super endurants…
      Auxerre qui se fait taper contre le futur vainqueur Dortmund en 97 peut aussi nourrir des regrets (2 fois ils sortent contre les allemands de manière rageante)
      Bordeaux pourra avoir des regrets aussi en effet.
      Monaco ils enchainent les demi-finales où ils se font taper par des italiens.

      Dans les années 90 je pense que n’importe lequel de nos clubs peut gagner un titre, mais à chaque fois c’est « presque », hors de cette décennie c’est plus compliqué quand même…

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  3. Super boulot !

    Est-ce que tu as compté le palmarès des clubs de la RDA pour les statistiques de l’Allemagne ?

    Avec les modifications du système (poules, groupes, etc.), la C1 est devenue la chasse gardée de certains clubs. Alors que dans le temps, avec un système ouvert (aller / retour, 32e, 16e, 8e, etc.), une équipe moyenne pouvait arriver tranquillement en 1/4 avec un tirage favorable. La C2 offrait aussi son lot de surprises et d’imprévisibilité (d’ailleurs la Belgique ou l’Ecosse y puisent principalement leurs succès).

    On a pensé que les succès de l’EDF (Euro 1984, CM 98 et re-Euro en 2000) allaient, par effet de contagion, affecter les résultats des clubs, mais il ne s’est rien passé de tel : moral friable, absence de culture tactique, entraîneurs frileux, culture de la gagne inexistante, continuent de constituer l’ordinaire des clubs français…

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    1. Non pas dans le premier tableau, je l’ai fait dans le précédent article pour les quarts et dans le document sur les demi-finale car ça avait un plus grand impact. Finalement la RDA n’aura que 3 finales toutes en C2 malgré une présence assez régulière en quarts.

      C’est pour cela que je finis sur le côté sequentielle car pour moi il y a vraiment 3 périodes, une avant 90 où le foot français n’avait pas assez de ressources mental et technique pour gagner. Les années 90 ont ils péchaient mentalement mais aussi face à une concurrence avantagée, et le 21ème siècle où la France est devenu une « farmer league » se spécialisant dans l’élevage de joueurs fait pour d’autres championnats.

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  4. Au delà de nos résultats « mitigés » , quelle chouette rétrospective claire et précise !

    J’adore.

    Un truc qui me faisait marrer, et je ne sais pas de qui je le tiens , c’était le concept de « la peur de gagner » ^^

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  5. Belle analyse cartésienne mais le parcours des clubs français relèvent plutôt du mystique ou de l’ésotérisme. Pas de Descartes mais plutôt du Bruno Giordano ou Isaac Luria, et surtout du Jacques de Molay et Béla Guttmann.
    – En 1956, Reims ne doit pas imiter la Hongrie de 1954 en marquant deux buts lors des 10 premières minutes mais en perdant le match.
    – En 1964, c’est Lyon qui va en finale de C2 et non le Sporting Lisbonne si la règle des buts marqués à l’extérieur est appliquée.
    – En 1976, il y a les deux poteaux carrés pour Saint-Etienne.
    – En 1978, le match aller Bastia – PSV doit être reporté car le terrain est injouable et ne permet pas que le Sporting développe son jeu.
    – En 1992, Monaco joue la finale de C2 le lendemain du drame de Furiani (comme indiqué) avec un gardien corse (Ettori) qui n’a pas la tête à jouer ce match.
    – et puis deux erreurs d’entraîneurs : Goethals aurait dû faire jouer Tigana en finale de C1 1991. On ne peut pas se passer d’un tel joueur avec une telle expérience. Et Arthur Jorge avait choisi Rai aux dépends de Weah pour la demi-finale retour de C2 1994 contre Arsenal, alors que le Brésilien ne mettait pas un pied devant à Paris cette saison-là.

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      1. Effectivement. La vraie chevauchée des Walkyries n’est pas de R. Wagner (Richard pas le strasbourgeois Roland). C’est celle de l’ancien postier des caillols contre le Portugal en demi-finale de l’Euro 84. Et tout cela parce qu’il ne voulait pas revivre un Séville deux ans plus tard.

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    1. Et pourtant Goethals avait de l’estime pour Tigana (..ou plutôt « Tzigana », je crois bien qu’il lui arriva de l’appeler comme ça), ce n’est même pas que sa tête ne lui revînt pas..ni que Tigana fût resté longtemps hors de l’équipe (Goethals ne travaillait guère qu’avec, allez, 14-15 joueurs de champ max – culte des automatismes, de la fluidité, de la symbiose..) vu que, effectivement : il est pour ainsi dire titulaire pendant tout le printemps, bref et sauf blessure (??) : un choix tactique..qui pour moi aussi a de quoi laisser des regrets.

      Par contre j’ai souvent lu (mais peut-être pas ici?? je ne sais plus) ce genre de regrets concernant l’entrée de Stojkovic, trop tardive selon d’aucuns.. Pour moi il était cuit le Dragan, je m’étais ainsi farci bonne dizaine de OM-Monaco en cherchant le genre de petite bête soupçonnée par Wenger, le coomportement d’un Marcel Dib par exemple……… J’avoue être resté un peu sur ma faim, rien vu de très croustillant/manifeste!

      Par contre, ce qui m’avait marqué : c’est mon cher Stojkovic donc, en finale de Coupe de France 91 face aux Monégasques, juste après la finale de Bari : il rentre à la pause (comme l’avait d’ailleurs publiquement annoncé Goethals avant-match, selon Thierry Roland), indéniablement il apporte un petit quelque chose, le match gagne en rythme..mais ça dure 10 minutes………..puis c’est (quasiment) fini, il s’éteint et on ne le voit bientôt plus.

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    2. La défaite, ou plutôt le non-match, de Monaco en finale de C1 face à Porto aussi, crénom.. Comment est-ce possible de cochonner de la sorte sa copie? Même pas l’impression qu’ils aient sorti leur bic du cartable ce jour-là, amorphes et impuissants..

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      1. Pour Monaco 2004 : la blessure de Giuly leur fait très mal. Idem pour nous avec Payet lors de la finale 2018 (et en 2022 lors de la demie de C4 face au Feyenoord)

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    3. La victoire de 93 a fait rentrer Goethals dans la légende. Mais la défaite de Bari est en grande partie pour lui, du fait sa sa compo très frileuse : 8 joueurs à vocation défensive, ni Tigana, ni Vercruysse, ni Stojkovic dans le 11 (je ne compte pas Canto qui était tricard)
      Tapie a aussi admis sa responsabilité en mettant une pression de malade aux joueurs, qui ont joué avec la peur au ventre face à une Etoile Rouge qui nous craignaient pourtant. Leçon retenue deux ans plus tard avec une ambiance beaucoup plus détendue à l’approche de la finale de Munich.

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  6. Jolie papier. Pas mal de regrets durant ces coupes d’Europe pré-arrêt Bosman quand même.

    88, 90, 92, 94, 96: échecs de l’équipe de France mais clubs très performants sur la scène européenne.
    98, 2000: EdF au sommet, clubs français en perte de vitesse (finale de C3 en 99, certes, mais le résultat final parle pour lui).
    Assez incroyable cette dissymétrie quand même.

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    1. Avec la moitié de l’équipe suspendue suite à la bagarre de Bologne et l’accumulation de cartons jaunes (Dugarry, Ravanelli, Luccin, Gallas, Jambay) + Roy blessé + les mecs de Parme qui ne tournaient pas qu’à l’eau claire (vidéo avec Cannavaro à l’appui), on avait 0 chances de victoire.

      Le début de match de l’OM est pourtant bon, et bouscule les parmesans. Mais la tête en retrait foirée de Blanc a planté le clou dans le cercueil…

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  7. J’étais un peu perplexe, j’aime les chiffres mais..mais ils n’expliquent pas tout, ce n’a rien d’une science exacte..

    Et cependant, au final, ce travail (dont de synthèse!) est remarquable..bref je m’incline, bravo : de la très belle et convaincante ouvrage.

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  8. J’aimerais quand même bien qu’on m’explique à quoi servit le Kaiser pendant la saison 90-91……… Super pot de fleur mode casque à pointe : ça oui, ok..mais à part ça???

    Le pire, c’est combien les résultats furent corrélés à sa prise en mains du groupe, lol : remarquable sous Gilli.. redressement formidable aussi sous Goethals, l’effet est immédiat…et entre les deux, donc : un Beckenbauer dont l’automne ohémien fut bien peu flatteur, euphémisme………..

    Pourquoi l’ont-ils gardé ensuite sur le banc, à deux pas de Goethals? Pour ménager son image??

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    1. Après la main de Vata, Tapie déplorait que l’OM dominateur en France n’était pas respecté sur la scène européenne. Le prestige est la principale raison pour laquelle Tapie recrute le Kaiser, quitte à sacrifier injustement Gili, double champion de France (dont un doublé) dont le seul défaut était d’avoir le charisme d’un joueur de pétanque provencal.

      Au final, un Beckenbauer symbole de la rigueur et de la Deutsche Qualität dans un OM fort mais au fonctionnement très artisanal (il n’y avait pas du tout d’infrastructures, pas d’intendance, les joueurs lavaient leur linge et partageaient le terrain d’entrainement avec des clubs d’athlétisme locaux) et avec un Tapie omniprésent, ça ne pouvait pas faire un mariage heureux.

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  9. Beau travail. J’avais pas focalisé sur les trois petits buts en finale, mais c’est vraiment accablant. Quelle impuissance !
    Sur le dopage il y aurait à creuser, mais par définition c’est un sujet un peu opaque.

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