Portugal, Chapeau Capello !

La conception de la crèche

Depuis l’éviction du champion d’Europe Fernando Santos des commandes de la sélection portugaise, on attendait un peu tout le monde, tant il y avait de candidatures et de possibilités, pour reprendre les rênes de l’écurie lusitanienne et de son étalon CR7. Ce n’est, tout d’abord, toujours pas l’heure de José Mourinho, heure qui viendra certainement, sonnera inévitablement, mais qui pour l’instant ne répond pas à la montre du « Mou », occupé à assembler sa propre couronne de laurier et à décrocher son César du côté de la cité, comme lui, éternelle… Longtemps ensuite, le ballottage entre les techniciens des deux grandes rivales portugaises, a fait couler l’encre des journaux et accompagné le quotidien de la presse locale : « Jorge Jesus versus Sérgio Conceição ». Le premier, fort de ses deux finales européennes avec Benfica et de sa victoire en Libertadores avec Flamengo, présentait un profil « tournoi » incontournable et, pour les superstitieux, une relation avec le « rouge » assez fortunée, qui ne demanderait qu’à être vérifiée sous la teinte écarlate du rubis national. Le second, plus jeune, apporterait une touche de vernis sur un banc devenu depuis trop de temps le repère, j’imagine en Algarve avec vue sur mer, des pré-retraités, avantages fiscaux en prime ! La transition est toute faite, pas de retour de « Papi Scolari » ni des beaux yeux bleu-gris de Carlos Queiroz. Pas de neuf avec du vieux ! C’est du moins ce qu’on aurait pu penser à ce stade là des entretiens d’embauches. Pendant ce temps, presque paradoxalement, la fraîche idée « Villas Boas » a été tuée dans l’œuf… Le casting continu et voit défiler les prétendants, divisés en deux groupes caricaturés : les outsiders d’un côté (Paulo Sousa, Fonseca ou encore le jeune prodige, fort de ses deux Libertadores d’affilées avec Palmeiras, Abel Ferreira) et les favoris de l’autre (Nuno Espirito Santo, prématurément libéré par les « Spurs » et, un autre amateur de tableau final, maîtrisant l’art de la surprise et la gestion d’effectifs hétérogènes, Leonardo Jardim). Finalement, l’ouverture d’esprit, s’étant initialement présentée comme une porte potentielle, aura été la clef providentielle ! En effet, si « Ranieri la bricole » aurait été selon moi le maçon idéal pour le chantier du Portugal, c’est un autre couturier italien qui sera choisi et viendra habiller, de sa tignasse bouclée encore résistante, les têtes, toujours rêveuses d’expéditions, des enfants de Magellan… Ainsi, après un sprint final, le dernier coude à coude avec les « gros noms » encore en lice, icebergs émergés dans cet océan de doutes, balises naturelles et boussole de substitution pour le navire portugais : Joachim Low a tribord, Guus Hiddink à bâbord ! Les deux légendes italiennes, Trapattoni et Lippi, à porter d’atterrissage pour cette flotte qui chaloupe, chavirerait presque ! Enfin un ironique Otto Rehhagel , dans ce qui paraît être un mirage, l’attraction sarcastique d’Ulysse par une sirène maléfique… Et soudain ! Au nez de la proue d’un vaisseau lusitanien assoiffé de conquêtes, apparaît comme une silhouette… La vision réconfortante du Cap de Bonne-Espérance ? Peut-être la manifestation du fantôme de Vasco de Gama ? Il s’agira tout bonnement de la terre promise, érigeant, face à la mer, sa statue de l’espoir. Bloc frigide, mur, roc, … falaise creusée par le temps, dessinée par la vie et représentant le plus grand des sorciers ! Impassible, impitoyable ! Dressé comme un stalagmite géant ! Plus que de marbre, glacial ! Imperturbable, impalpable,… « Troll du Tyrol » ou « Froid du Frioul » : Fabio Capello.

La messe de minuit

« Cristiano sera mon Totti » ! Le ton est donné. Voilà la première phrase, sèche et décidée, du « Roi Fabio » pour lancer l’aventure et ouvrir son intronisation dans ce riche royaume tout à l’Ouest de la belle péninsule ibérique. Introduction aussi spectaculaire qu’inattendue, en opposition avec le caractère, plus connu comme cru, hostile et inhospitalier, du coach transalpin. Le courrier est clair et attaché à la patte d’un aigle, des Açores évidemment, envoyé comme en commission, en délégation, annoncer le dernier décret royal ! Signé à la plume, cacheté d’un rouge sang, un rouge passion, oserais-je ajouter un rouge vin… Ce seau, donnant des ailes ou hissant les voiles, ouvre la voie à la légèreté, à l’envol, et enfin à ce vent de la vie, venant offrir, même dans les airs, des vagues à un drapeau du Portugal flottant dans le ciel. Même si le message est perçu comme un présage, le prodrome comme prémonitoire, presque une prédiction, et pourquoi pas comme la providence… la missive reste une chose, et la mission une toute autre ! Aussi, « il Mister Capello » n’a pas choisi cette référence au hasard, lui qui aurait pu citer Del Piero ou Roberto Baggio, pour rester dans les peintres italiens. Peut-être même les élégantes arrières gardes: Buffon, Franco Baresi, Paolo Maldini… Ou encore le trio magique des diables hollandais, Gullit, Rijkaard et Van Basten ! Des monuments espagnols comme Casillas, Hierro ou Raul, aux stars anglaises Beckham, Gerrard et Lampard, en passant par des monstres comme Trezeguet, Zlatan, Van Nistlerooy ou Batistuta… C’est bien simple, avec Cannavaro, Nedved et Weah pour garnir le bouquet, et évidemment Cristiano ici dans ce récit, on pourrait se demander si Capello n’est pas l’entraîneur de football ayant eu le plus de « ballons d’or » sous ses ordres ? Et, pour conclure, ce qui ne ferait que confirmer ce doute, il aurait très bien pu faire les présentations en lançant un simple et magnifique « Ronaldo sera mon Ronaldo » ! Ajoutons ainsi la cerise « El Fenomeno » sur la véritable pièce montée que représente cette liste, vertical et infini papyrus, comme le long palmarès de Fabio le Pharaon… « Cristiano sera mon Totti » ! Capello a donc bien pris soin de choisir sa comparaison. Son « Totti » oui… son « Christ », son « Pape », aurait-il pu ajouter tant le coach italien sait plus que n’importe qui, et a déjà très vite compris, qu’offrir une coupe du monde au Portugal ne peut que s’apparenter à un « Scudetto » gagné avec la Roma, au point que ce paragraphe aurait pu être titré « La Rome de Lisbonne » ! Un miracle ? Peut-être pas jusque là, le mot est fort, mais presque… Un chemin de croix ? Sans aucun doute le terme adéquat. Le vieux Capello connaît sa leçon, conscient qu’il lui faut pour cela un Prophète, un messie… Cristiano Ronaldo ! Cristiano et Totti, deux joueurs devenus déjà légendes, immortels, intemporels, comme Capello lui-même ! Capello le sauveur, l’enfant béni, les portugais chérissent leur nouveau fils et lui témoignent déjà une foi infaillible : jeunes, Fabio et Francesco ont triomphé à Rome ; vieux, Capello et Cristiano remporteront un Mondial avec le Portugal !

Le houx et le Panettone

Mâchoire carré et cheveux bouclés, au pays du raisin et des vignes, c’est presque tout naturellement que la représentation en tant que : « Dionysos du Douro », vient se marier au portrait de « Don Fabio ». Paradoxal me diriez-vous, quand on connaît le caractère « pratico-pragmatique » qui a construit et quadrillé, de pierres grises et de cases carrés noires et blanches clairement contrastées, l’échiquier de coach Capello durant toute sa carrière ! Derrière ses lunettes rectangulaires, comment pouvions-nous imaginer qu’il verrait un jour le football, autrement qu’à travers le prisme de la géométrie ! Et bien justement, les saisons ont défilé dans la campagne de cette Italie du Nord brumeuse, le temps des châtaignes est tombé, la neige a fondu et les premières douceurs de la saison de la renaissance sont arrivées. Offrant un nouveau teint vert et réchauffant la terre gelée autour des racines, bien ancrées, du vieux chêne Capello. Chêne des Canaries ? Caroubier ? Cendre ? Ce sera ici un cerisier, presque japonais, pour l’air fleuri et léger d’un « temps des cerises » qu’on imagine chanté par Gina, en réalité Katô Tokiko, dans le magnifique « Porco Rosso » de Hayao Miyazaki. Gina, Porco Rosso, Capello… l’Italie rattrape la fable et vient y planer au dessus comme un ange, un nuage blanc, nous rappelant à la silhouette des bouclettes de l’entraîneur frioulan. La poésie de l’Italie dans un conte d’hiver qui file le temps, la douceur de celle-ci dans une couverture de soie finement tissée, ou encore sa chaleur exprimée dans le feu d’une chaude cheminée… Comme la Vierge au fuseau essayant de retenir un peu plus longtemps son enfant, l’Italie s’invite dans notre tableau écrit et nous accompagne jusqu’au printemps avec la délicatesse d’une Déesse… Le printemps ! La récolte du muguet et, pourrait-on dire ici : « la Révolution des Œillets » ! C’est avec ce désir de renouveau et une âme vaillante, insouciante, presque insolente et, vraisemblablement juvénile, que Fabio Capello est revenu sur les champs du football, presque une décennie après sa dernière apparition, justifiant donc, pour conclure, son image de « Dionysos du Douro ». Nouveau surnom et caricature populaire de ce Dieu débonnaire tout bonnement et affectueusement donner à notre désormais « Fabinho », adopté, adoré et déjà adulé au pays de Figo et de Fátima ! Le temps des cerises disais-je… Parfaitement ! Rouges « Amour » et vertes « Espérance », comme le cœur et l’âme du Portugal ! Le temps des cerises donc… peut-être aurions-nous pu ajouter, en clin d’œil à Lio, des bananes et des prunes à ce banquet de Bacchus ! Cette corne d’abondance ! Cette coupe de fruits ! Coupe de fruits… un dessert en avant goût, pratiquement comme une entrée, presque une farce ! Finalement un festin , en attendant la coupe du monde, fantasmée, fantastique… et la folle réunion d’un peuple portugais fier, à la joie et au bonheur effréné, frénétique,… dans une nuit de fête ouverte par la fée Furtado ! Fabuleux destin, feux d’artifice, folklore… un immense et infini Fado !

L’arbre de Noël… Cadeau !

Dans un 4-2-2-2 ressorti d’une tendance du Calcio du début des années 2000 et, déjà animé par l’entraîneur frioulan, sur plusieurs période de sa carrière : tout d’abord, un peu précurseur, avec sa « Machine Milan 94 », bien huilée, toute de fer, ayant repoussé les limites des records défensifs et s’étant improvisée patrouille de l’air lors de ce numéro de voltige, devenu culte, en finale de C1 face au Barça de Cruyff. Un 4-4-2 en carré également utilisé du côté de la « Vieille Dame » durant deux saisons ayant donné deux Scudetto, avec entre autres ce carré magique : Emerson, Vieira, Camoranesi et Nedved. Enfin, encore une fois, avec les « giallorossi » lors de ce qui avait failli être son deuxième braquage, à l’italienne évidemment, du « Campionato » en 2004… Capello et le Portugal : la tenue de gala pour la réception d’un bal, ou le « Cappello », chapeau en italien, d’un magicien, d’où sortirait sans cesse un nouveau lapin ! Car oui, le « Houdini frisé » a bien plus d’un tour dans son sac, et ce vieux singe de cirque expérimenté a étonné le public des « chapiteaux du football » de toute sa ruse et de son habileté ! Ainsi, son 4-2-2-2 flexible, mobile, se transforme, à la demande du savant fou, parfois en un 4-4-2 à plat nous renvoyant à la simplicité, la pudeur, le classicisme et l’efficacité de Ranieri… et souvent en 4-2-4 tiré tout droit des règles et autres équerres de l’architecte Trapattoni. Changement de numéro, goût du spectacle… voilà maintenant une défense à trois, nous rappelant son utilisation de la triplette brésilienne : Cafu-Aldair-Zago, vous l’aurez compris, là encore un parfum de Rome pour cette épopée décidément navigatrice, cette croisade pacifique ! Trois défenseurs mais pas de pistons, au diable le 3-4-3 du sanguin cousin Antonio Conte et autres 3-5-2 surutilisés de « Serie A », presque estampillés « SPQR » tant on se demanderait de quand ils datent… Ici « Il Mister » nous propose un 3-3-3-1 « Van Gaalesque » , avec des joueurs placés comme des chiffres sur un écran de téléphone. Un écran de veille offrant une multitudes de combinaisons possibles, écran indécodable, qu’aucun index, même avisé et spécialiste des déchiffrages, n’a réussi à débloquer. Ça cogite et ça gamberge dans la tête dure et cabossée de notre cabri curieusement pas si entêté ! Les connexions se font, les neurones s’agitent et les méninges se creusent, au point qu’il ne manquerait au chercheur et chimiste Capello, pour accompagner ses yeux louchants et ses lèvres pincées, que la fumée d’une surchauffe s’échappant de ses oreilles ! Et alors, enfin, le bouquet, pour cette finale de coupe du monde jouée fin décembre, quoi de mieux qu’un traditionnel arbre de Noël, aux influences de Carlo Ancelotti cette fois… Petit Jésus ou « Babbo Natale » comprenez « Père Noël » en italien, avec comme cadeau la coupe du monde sous le sapin, depuis longtemps commandée dans toutes les listes des enfants du pays… Fabio Capello, le casting incroyable de l’hiver 2021 et, quelque part aussi, une sorte de réincarnation de Christophe Colomb, aura réussi, en un an, à offrir au football portugais ce que ce dernier n’avait jamais réussi à obtenir en un siècle ! « Capello da Luz » pour les lisboètes, « Capello do Dragão » à Porto… « Capello de Camões » pour les uns, en référence au poète… ou encore « Capello a capela », la chapelle en portugais, pour les autres… Pour tous Fabio le phénix renaissant de ses cendres ! Feignant d’être fini, faux fataliste, filant patiemment sa toile et usant de toutes ses ficelles… C’est en fin philosophe, fou finalement sage et génie presque philanthrope, que Federico « Fabio » Fellini a réalisé le chef-d’œuvre de sa carrière.

Et l’étoile du berger

Pepe aura été son Aldair, William Carvalho son Emerson et Joao Felix son Cassano, dans cette croisade commencée dans l’ancienne Constantinople, le bouillant chaudron stambouliote des Sultans Demiral et Çalhanoğlu. Capello confronté ensuite au complexe d’Œdipe, face à son Italie natale, dans un barrage voyant pour la première fois s’opposer deux derniers champions d’Europe consécutifs. L’As de carreau se qualifiant contre son équipe de cœur dans ce qui aura été pour Capello, sans aucun doute, la rencontre la plus compliquée de sa carrière… Plus tard le 5-5 spectaculaire en match de préparation contre le Brésil avec cet incroyable quintuplé de Cristiano Ronaldo. Une phase de poule survolée, comprenant le Danemark, la Tunisie et la Corée du Sud, où le but portugais est resté inviolé et qui a vu les filets adverses trembler neuf fois : trois fois 3-0, ou 0-3 pour la rime ! Le souci de l’équité en prime ! Après ça, un propre et net 2-0 contre la Colombie dans un huitième de finale maîtrisé et sans bavure, suivi d’une qualification plus poussive, au tirs aux buts, en quart de finale face à la Belgique. Une confrontation pourtant annoncée comme devant être un « collier de perles » au vu des statistiques offensives des deux équipes jusqu’ici, et qui nous aura offert en revanche, le retour, la réincarnation du « Capablanca » Capello dans cette partie d’échecs, résumable en trois mots : insoutenable, irrespirable, interminable ! C’est avec cette invincibilité défensive, donnant d’ailleurs à Rui Patricio l’étiquette référencée de « Sebastiano Rossi de l’Ouest »… et fort des « goals » et autres « assists » « scorés » par ses fils immigrés de Premier League (Bernardo Silva, Bruno Fernandes et Diogo Jota), sans oublier bien sûr le « King of Manchester » et le travail de l’ombre de Moutinho… que le Portugal arrive en demi-finale, égalant ainsi son propre record. Notons ce facile « Fabulous Fab ! » en « Une » des tabloïds, curieusement chaleureux, pour lancer la demi-finale contre l’Angleterre. Rooney, Ferdinand, Scholes ou encore Gary Neville, en passant par Lineker, Shearer et même « Gazza » ! Tous sont unanimes : rien ne peut arrêter le Portugal ! Peut-être par superstition ? Se souvenant du prétentieux et désenchanté « it’s coming home » ! Peut-être par réalisme ? En tout cas certainement par crainte ! Et pourtant… ce sera le match des premiers buts encaissés pour les portugais, en effet, après le quart d’heure de jeu, l’Angleterre mène déjà 2-0. Une réduction du score sur un penalty de Cristiano, juste avant la pause, pour se réchauffer après cette douche froide londonienne…. Puis une seconde averse dès le retour des vestiaires : 3-1. Heureusement pour le Portugal, ce sera aussi un match fidèle aux traditions, et à une bien précise en particulier, cette tradition de l’antihéros délivrant son pays en demi-finale ! Ainsi, comme Thuram en 98, Toldo en 2000 ou Grosso en 2006, les joueurs que l’on ne soupçonnait pas ont connu leur quart d’heure de gloire. Le quart d’heure, c’est le moins que l’on puisse dire ! En effet, c’est le temps qu’il restait quand Raphaël Guerreiro, André Silva et Gonçalo Guedes sont sortis de leur tanière. Un somptueux coup-franc du gauche pour le premier, une tête plongeante et rageuse pour le second, après un centre signé Rafael Leao, un centre de l’extérieur du pied, presque « Quaresmesque » ! Enfin, un improbable « corner » rentrant du dernier… On aurait presque pu citer Danilo, ou le ressuscité Joao Mario, évidemment Renato Sanchez, et même Beto, la révélation de l’Udinese, tant l’archer Capello a su ajouter des cordes à son arc et affûter minutieusement les fines et multiples flèches de sa sélection. Une victoire finale contre le Brésil que je vous laisse imaginer comme vous le souhaitez. Les « jumelles portugaises », les « sœurs Seleçao », « Pelé contre Eusebio » ou encore la « Schizophrénie Jardel ! », pour éventuellement vous aider dans l’exercice jamais simple du choix d’un titre… Pour moi ce conte se termine avec les yeux grands ouverts, innocents et humides d’un enfant croyant encore au Père Noël… Ou bien encore, avec le regard rêveur d’un explorateur à l’imagination tellement débordante qu’il apercevait presque le flambeau de la statue de la liberté à l’autre bout de l’Atlantique. Et enfin, avec la possibilité, en traversant l’océan, de voir, depuis la couronne de cette même statue de la liberté… tout au bout de l’horizon, … une étoile briller très fort, comme flottant tout haut dans le ciel… Une étoile perchée au sommet de la tour de Belem, comme on accroche le cimier à la pointe du sapin… Une étoile éternelle, l’étoile du Berger, l’étoile du Petit Prince… L’étoile du Portugal !

Calciocalabria pour Pinte de Foot

56 réflexions sur « Portugal, Chapeau Capello ! »

  1. Ah ah, on aimerait y croire tant l’histoire est séduisante !
    Son expérience avec l’Angleterre aurait pu être belle s’il était allé au terme de son contrat, peut-être lui aurait il offert un titre bien avant celui que tu imagines avec le Portugal ?

    0
    0
    1. PS pour l’Angleterre très certainement… l’Allemagne les élimine en Afrique du Sud avec un litige qui transforme de manière assez conséquente la physionomie du match… puis arrivera « l’affaire Terry » à quelques semaines de l’Euro 2012 (rappelons que les anglais avaient incroyablement manqué la qualification à l’Euro précédent)… Quelques soit le résultat qu’il aurait fait lors de ce tournoi (Roy Hodgson s’inclinera en 1/4 (il n’y avait pas de 8ème à l’époque) aux tirs-au-but contre la belle Squadra de Prandelli après un beau 0-0 où les 2 équipes étaient déchaînées (voir le JT de TF1 et le lancement de JP Pernault))… Quelques soit le résultat donc, Capello serait sans doute resté encore un peu, augmentant ainsi ses chances de titres avec les Three Lions.

      0
      0
      1. PS: Concernant l’âge, peut-être suis-je un petit peu parti pris je vous le concède… Je n’ai pas dans l’idée que ce soit un frein particulier, je pense plutôt que le principal réside dans le moment présent, l’instant « T », l’actualité… Si par exemple X est capable, via son expérience (sujet du débat ici) et grâce à une certaine sagesse obtenue par cette dernière, à transmettre l’intensité d’une carrière (les victoires et les émotions de celle-ci) à un effectif Y, ne serait-ce que sur une courte durée (par conséquent plutôt en sélection nationale)… alors la notion de temps (et d’âge) est revisitée, passant de douteuse ou encore inquietante à obsolète et trésor inestimable !

        L’Irlande de Trapattoni (je vous invite à voir l’animation proposée par celle-ci au Stade de France lors du désormais célèbre barrage retour pour la CDM 2010) était séduisante à souhait et assez moderne (se qualifiant notamment pour l’Euro suivant et tombant hélas dans le groupe de la mort (Italie, Espagne et Croatie)…
        Toujours dans la catégorie « Museum d’histoire naturelle », Leo Beenaker a tout de même amené le Trinité-et-Tobago en Mondial (et obtenu 1 point avec) une performance plus qu’à souligner, clairement qualifiable d’incroyable… Guus Hiddink a fait du très bon boulot un peu partout où il est passé, avec des sélections de « seconde zone » (Corée du Sud 2002, Australie 2006 et surtout Russie 2008)… Enfin à moindre mesure, Pekerman a stabilisé et redonné des couleurs à la Colombie, idem pour Bielsa et Sampaoli au Chili, ajoutons pourquoi pas pour conclure: Eduardo « Edy » Reja, qui quant à lui a offert une première qualification à l’Albanie pour un tournoi international…

        Je suis aussi, paradoxalement, partisan du « vent nouveau » (Conte, Mancini et surtout Prandelli nommés avec la Nazionale (et avant ça à la tête des grosses écuries italiennes), Pioli, Sarri (car ce n’est pas qu’une question d’âge mais aussi de mérite) etc
        La transition est toute faite: le mérite! Nommer un jeune coach (dans un big club/sélection on se comprend (Pirlo, Ferrara, Seedorf, SuperPippo, Klinsmann, Roberto Martínez etc (et même (sacrilège) Maradona))) pour répondre à une tendance dictée par la culture de l’image et du marketing, puis croiser les doigts et allumer un cierge par la suite pour que le feu prenne et que ça fonctionne (comme pour les quelques exceptions Guardiola, Zidane ou Naggelsman (Xavi et Arteta suivront peut-être))… ce n’est pas forcément la philosophie de « vent nouveau » que je conçois.

        Quand on voit qu’il y a seulement quelques semaines, Scolari était encore en compétition (en finale très exactement) pour un titre (et pas n’importe lequel: la Libertadores)… et qu’en parallèle, j’observe (sans prétention aucune) le manque de leadership de Southgate ou de Martinez, avec pourtant chacun une génération en or (les Three Lions et les Diables Rouges ne sont pas ridicules non plus, loin de là, mais ne survolent absolument aucun gros match, « presque » paraissant être le mot d’ordre de leur dernière décennie)… Alors je me dis que, peut-être, quelques vieux dinosaures (Lippi, Capello, Trapattoni… Del Bosque, Heynkes… Hiddink, Ferguson ou qui sais-je encore…),pourraient tout à fait renfiler le costume de coach et correspondre à un appel à candidatures. Le deal est honnête: une sélection (Portugal, Belgique, Angleterre…) capable de remporter le titre qui vous manque, la Coupe du Monde. Vous la voulez ? On la veut aussi… ça tombe bien ! Beaucoup moins d’heures de travail ou de déplacement que dans un club et enfin concernant l’aspect économique, un effort de chaque côté parce que, pour vous comme pour nous: c’est maintenant ou jamais !

        2
        0
  2. Très beau texte avec beaucoup de noms de joueurs et entraîneurs ainsi que de clubs et d’événements, ce qui démontre une grande connaissance du foot. Bravo.

    Pour le prochain entraîneur du Portugal, pourquoi pas un Ruben Amorim, qui est deux fois plus jeune qu’un Capello? Quand on gagne la coupe de la ligue avec Braga et le championnat avec le Sporting, on peut gagner des titres avec le Portugal, non? Ou alors un AVB pour sortir un peu des sentiers battus avec un père professeur d’université, une grand-mère anglaise qui lui a appris à parler parfaitement l’anglais et une expérience de sélectionneur des Îles Vierges britanniques à 21 ans (le veinard d’avoir habité dans ces îles !) ?

    Sinon, en 2019, France Football avait dressé sa liste des 50 meilleurs entraîneurs de tous les temps : 1. Rinus Michels 2. Sir Alex Ferguson 3. Arrigo Sacchi 4. Johan Cruyff 5. Pep Guardiola 6. Valeri Lobanovski 7. Helenio Herrera 8. Carlo Ancelotti 9. Ernst Happel 10. Bill Shankly 11. Matt Busby 12. Giovanni Trapattoni 13. José Mourinho 14. Miguel Muñoz 15. Brian Clough 16. Marcello Lippi 17. Nereo Rocco 18. Louis van Gaal 19. Ottmar Hitzfeld 20. Bela Guttmann 21. Fabio Capello 22. Zinedine Zidane 23. Viktor Maslov 24. Herbert Chapman 25. Jupp Heynckes 26. Bob Paisley 27. Jurgen Klopp 28. Albert Batteux 29. Guus Hiddink 30. Udo Lattek 31. Diego Simeone 32. Arsene Wenger 33. Vicente Del Bosque 34. Jock Stein 35. Tele Santana 36. Vic Buckingham 37. Rafael Benítez 38. Hennes Weisweller 39. Bobby Robson 40. Dettmar Cramer 41. Mircea Lucescu 42. Tomislav Ivic 43. Stefan Kovacs 44. Luis Aragonés 45. Frank Rijkaard 46. Otto Renhagel 47. Raymond Goethals 48. Marcelo Bielsa 49. Antonio Conte 50. Jean-Claude Suaudeau.
    6 italiens dans les 21 premiers, dont Capello. Cela ne méritait-il pas un article de Verano, pour le plus grand bonheur de Fred ?

    2
    0
    1. Merci Sindelar. Quelle belle liste n’est-ce pas ! Cependant et malheureusement, celle-ci semble étroitement liée à la notion de résultat (prestigieux et internationaux j’entends), difficile ainsi d’y trouver certain personnage tel Carlo Mazzone ou Zdenek Zeman… Guy Roux, Boskov ou encore Hassan Sheata, pour ne citer que les premiers noms qui me viennent en tête… Des faiseurs de miracles, des cafards opiniâtres et autres « hommes à tout faire » flexibles et adaptables…
      PS j’aurais quand même facilement positionné Menotti dans le Top 50 et placé Hiddink devant Rijkaard dans la hiérarchie hollandaise…
      Quoi qu’il en soit merci pour cette liste que je ne connaissais pas et qui reste bien sûr absolument cohérente.

      0
      0
      1. Je ne la trouve absolument pas cohérente :), pas même en considérant que ce seraient les résultats bruts (abstraction faite de paramètres aussi décisifs que corruptions diverses et variées, dopage, etc.) qui présidèrent à ces choix.

        Car quid par exemple, je vais à dessein être gros comme un camion, des techniciens qui oeuvrèrent à la suprématie mondiale de clubs tels Santos, Penarol, River..??

        Si on les prenait à froid, je parie qu’AUCUN des « spécialistes » qui présidèrent à ces choix désormais inscrits dans le marbre ne serait capable de citer le moindre entraîneur uruguayen hormis Tabarez………alors qu’on parle pourtant du pays qui, en termes de résultats bruts, domina incontestablement (4 sacres mondiaux!) le football mondial de la 1ère moitié du XXème siècle!

        Quant à la question des flux du savoir, par quels dynamiques et circuits
        la culture du jeu se sera développée et enrichie, alors là je mise mes deux couilles que c’est le néant!

        0
        0
      2. Tu écris ça parce que tu as assuré ta descendance eh eh. Les deux, c’est osé, quand même.

        0
        0
      3. Concernant les premières décennies du football et, en particulier, l’apport tactique du football rioplatense, Verano me corrigera au besoin, mais il est sans doute difficile de faire ressortir quelques noms d’entraîneurs pour la simple raison qu’ils ne furent pas des tacticiens.

        En effet, à de rares exceptions près, jusqu’aux années 30 la tactique est dévolue au… capitaine. Et à quelques joueurs-clés, comme le demi-centre et l’avant-centre. L’entraîneur, comme son nom l’indique, se charge de maintenir en forme les joueurs, de les faire travailler, de les préparer, de les choisir pour le match. Idem pour le sélectionneur, qui choisit les hommes. Mais la tactique est le fait des hommes sur le terrain.

        Ainsi, il est sans doute difficile de désigner tel ou tel entraîneur « tactiquement » révolutionnaire des premières décennies du football. Car, bien souvent, ils ne le furent pas. Ce n’était pas leur rôle.

        0
        0
      4. Me suis fait vasectomiser…..en demandant au préalable à ce qu’on mette en place un jeu de miroirs, de sorte que je puisse voir à quoi ressemblerait l’opération (sans compter que, dans ma chambre en attendant qu’on me prenne en charge, une infirmière était venue me dire deux heures plus tôt qu’il était très courageux de vouloir changer de..genre, ah la salope!)..et c’est particulier, je ne ferai pas ça tous les jours 🙂

        0
        0
      5. @Bobby,

        Mais précisément, je reste focus sur le Numero uno quasi-compulsif de ces top50 : ce sont les joueurs qui le poussèrent à adapter son logiciel….et même l’un d’entre eux (non, ce ne fut pas Cruyff) qui dut lui expliquer comment fonctionnait le mécano de Happel!

        Et cependant : N°1! 🙂

        Bonne soirée

        0
        0
      6. Oui, mais dans les années 60-70, l’entraîneur est considéré (à tort ou à raison) comme le maître de la tactique et les évolutions tactiques lui sont donc mécaniquement attribuées. Il entre ainsi (à tort ou à raison) dans l’histoire du jeu.

        Dans les années 20, l’entraîneur n’a généralement pas en charge la tactique et les évolutions tactiques ne lui sont donc pas attribuées. Ainsi, il me semble que si les sélectionneurs uruguayens des années 20 n’ont pas marqué les mémoires, ce n’est pas par snobisme. C’est parce qu’ils jouèrent réellement un rôle tactique limité. Ce sont les joueurs qu’il faut admirer, tant du point de vue technique que tactique, pour le brillant style rioplatense. Et là, la mémoire a largement fait son oeuvre.

        0
        0
      7. Ah mais je suis d’accord avec tout ça!

        N’en reste pas moins, je te cite (et pour ma part ta description est fidèle – quelques exceptions çà et là, certes) :

        « L’entraîneur, comme son nom l’indique, se charge de maintenir en forme les joueurs, de les faire travailler, de les préparer, de les choisir pour le match.  »

        Michels, ce ne fut pas (beaucoup) plus que ça! Et l’injustice suprême tient à ce qu’on lui prête cependant d’avoir en quelque sorte ré-inventé le jeu, alors qu’il n’a guère fait que transposer le modèle de la gestion d’entreprise au club qui l’employait (..dont surtout pour le pire, car c’est commode de mettre sur le compte de quelque « mentalité NL » les égotrips navrants qui polluèrent cette génération-là..et les suivantes).

        Même en 88 il ne fait que subir les événements : débute en 4-3-3 parce que Cruyff lui met, par presse interposée, la pression en ce sens.. C’est foireux, donc il se calque en cours de tournoi / catastrophe sur le 4-4-2 et sur l’animation à l’oeuvre au PSV.. Au Barca il n’a jamais osé toucher au 4-4-2 qui y faisait autorité, etc etc..

        Et puis, tant qu’à oublier la première moitié du siècle : que diable un Maspoli par exemple (premier entraîneur uruguayen à succès qui me vienne à l’esprit) eut-il de moins que le Gentil (hum) Organisateur Lattek? C’est indéfendable, ces entre-soi européistes.

        0
        0
      8. @bobby, oui, celui qui est souvent cité comme étant le premier grand tacticien argentin est Alberto Ohaco, joueur du Racing dans les années 1910-1920. Je pense, faudrait que je vérifie, le premier coach vraiment réputé est le Hongrois Hirschl dans les années 1930, éventuellement celui du grand Boca, Mario Fortunato. Hirschl avec River « forme » Peucelle, autre stratège dont on dit qu’il est à l’origine de la Máquina.

        @bota, nom de dieu…

        0
        0
      9. Ton « nom de Zeus », c’est pour la vasectomie live? De mémoire deux (??) incisions, ils font sortir des trucs dégueulasses, ça pendouille un peu.. Ca doit être là que j’ai commencé à regarder ailleurs, y a des limites, c’est pas très glamour 🙂

        Je retiens surtout le mal de chien que j’ai gardé ensuite, comme un coup de pied dans les coucougnettes que j’aurais traîné pendant 2-3 mois.

        Maintenant je suis sûr, même en cas de divorce (sait-on jamais), de ne pas faire de gosses avec une autre femme!, déjà vu tant de gosses d’un premier mariage être négligés de la sorte.. Ca ne risque pas d’arriver avec mes filles, bonne chose de faite.

        0
        0
      10. Tu rigoles mais, méfie-toi : autour de la cinquantaine, pas rare de se voir pousser des protos-seins quand on abuse du bon vin (j’ai ça aussi), achtung.

        0
        0
      11. Si je ne m’abuse, jusqu’à ce qu’on lui fasse un dessin du 433, Michels lorgnait plutôt du côté d’un Lobanovskyi.

        Il y a plusieurs bonnes raisons pour lesquelles, Ernst Happel est incontestablement le plus grand.

        1 il est Autrichien
        2 il est Viennois
        3 il est Rapidler
        4 il a été aussi un grand joueur

        Et pis accessoirement, il a été à la pointe dans plusieurs domaines: tactique, psychologie, entraînements, condition physique… et même médiatique.

        0
        0
      12. Autant que je sache, que j’aie lu/vu/entendu : accro (faute d’autre chose) au plus traditionnel des 4-2-4 jusqu’en 70. Du reste, c’est aisément vérifiable en archives.

        A compter de quoi, ben.. ben j’en garde un peu pour l’article tout de même.

        Il serait même toltèque ou déconstruit, que je vois mal comment dénier à Happel d’avoir été, tant qu’à en désigner un, le plus grand entraîneur européen de la seconde moitié du XXème siècle. Et ses 2-3 zones d’ombre ne sont rien à côté de celles de plupart de ses contemporains.

        Je ne sais plus où je t’ai lu parler du poids de l’argent, dans son choix de partir chez les bourrins de l’ADO (probablement en commentaires de ton article, bref)? Alors oui, il y avait une question vulgairement pécunière……..mais aussi une histoire de femme (en tout bien tout honneur, hein), les détails m’en échappent mais dans mes souvenirs c’est une femme qui fit le lien entre l’Autrichien Happel et la fort ennuyeuse cité de La Haye..

        Savais-tu que son café favori y existe toujours? De loin le meilleur café que j’aie bu aux Pays-Bas, il y passait un temps fou, nostalgie sans doute………….. C’est fascinant d’y déguster des viennoiseries en se disant que, à quelques mètres à peine assurément, Happel entreprit son grand-oeuvre en Europe de l’Ouest..

        0
        0
      13. Bota
        Wiener Konditorei de La Haye … J’en parlais dans mon premier texte sur la United Soccer Association. Happel y passait pas mal de temps à jouer aux cartes avec des compatriotes et à relacher la pression.

        0
        0
      14. Ca a dû m’échapper, pourtant je suis un lecteur attentif normalement..mais fatigué, sorry!

        A part Scheveningen, le Wiener Konditorei est le seul lieu que j’apprécie à La Haye………… mais je n’ai jamais eu l’occasion de visiter le Mauritshuis, certes.

        Le reste y est d’une banalitude..

        0
        0
      15. Toutes les capitales sont les mêmes devenues, comme qui chantait l’autre..

        En fait on s’y croirait à Washington (et réciproquement), qu’est-ce qu’il a dû s’y emmerder le Happel..

        0
        0
      16. Pour le 424/442 et l’influence possible d’un Lobanovskyi, il me semble avoir lu un truc de Rene Maric sur le sujet. Ou était-ce une simple allusion? Faudrait que je recherche le papier à l’occaze.

        Happel était en effet connu pour apprécier l’argent. Je crois que c’est à Hamburg où un dirigeant a eu cette phrase « le mot brut, il ne connaît pas ».

        Connu aussi pour aimer jouer aux cartes. Il y avait souvent un casino pas loin des lieux de préparation de ses équipes , il me semble.

        Il y a tellement d’anecdotes sur Happel. Un genre de sale gosse avec une intelligence peu commune. On l’appelait le « Grantler », le grincheux, mais l’une des choses les plus importantes pour lui a toujours été le respect.

        0
        0
      17. Il y a une question que je me pose tout de même. Comment le Happel entraîneur aurait géré le Happel joueur? Parce que le joueur était un drôle de zigoto.

        0
        0
      18. Sa relation quasi-filiale avec Van Hanegem est peut-être une pas trop mauvaise hypothèse?? : d’abord hyper-conflictuel, du rapport de force / rejet de l’autorité, et puis..

        L’argent : oui, oui et oui..mais pas à n’importe quel prix. Une fois sa parole donnée, il ne mangeait pas sa parole, quitte à renoncer à gagner trois fois plus ailleurs.

        Education et valeurs au top, oui.

        0
        0
      19. Je suis à peu près certain d’avoir vu des images de van Hanegem les larmes aux yeux en évoquant Happel. Émouvant.

        Il y a aussi une itw de Happel au cours de laquelle le journaliste lui demande quelles sont ses principales qualités d’entraîneur. Il répond la tactique et puis avec un geste en frottant les doigts d’une main, il ajoute quelque chose comme savoir « manier » les joueurs.

        Cette dimension psychologique est souvent évoquée par ses anciens équipiers en club et les joueurs qu’il a eu sous ses ordres.

        Happel joueur était lui connu pour n’en faire qu’à sa tête, même si au Rapid, il était relativement cadré.

        0
        0
      20. Tiens, une anecdote marrante sur Happel. Au Tirol, je crois. Il avait organisé une sortie style rafting pour souder un peu plus le groupe. Et Happel était de la partie.

        À un moment, les joueurs ont cherché à renverser l’embarcation dans laquelle se trouvait Happel. Et ils y sont parvenus. Pour être exact, un seul bomme est tombé à l’eau. Happel en personne.

        Voila Happel emporté par le courant les bras en l’air comme appelant à l’aide. Évidemment, les joueurs se précipitent pour le récupérer… et constatent qu’en fait Happel n’était pas du tout paniqué. Il tenait simplement son paquet de clopes à l’abri de l’eau.

        0
        0
      21. Ce n’était pas du temps du Swarovski, quand même? Si oui, il se savait condamné par le cancer, alors faire du rafting, lol..

        0
        0
    2. @sindelar, j’ai déjà écrit sur le Trap et j’ai un texte à paraître qui fait la part belle à Rocco. Aux autres, je préfère des coaches italiens aux noms moins ronflants comme Manlio Scopigno (Cagliari 70), Mazzone et ses parts d’ombre, Zeman (il est presqu’Italien même s’il a osé remettre en cause les méthodes de certains héros de l’Italie moderne), Italiano parmi les contemporains, Gigi Radice, Eugenio Bersellini, Ottavio Bianchi….

      Quant à ce classement que nous avons commenté il y a peu sur Discord : un miroir aux alouettes à certains égards et je laisse les spécialistes s’exprimer sur Happel et d’autres. Pour ma part, je considère que l’absence ou quasi absence de coachs sud-américains discrédite complètement ce classement.

      1
      0
      1. Oui, l’absence des techniciens sudam discrédite encore davantage ce classement.

        0
        0
      2. Impatient de lire ton article sur Rocco. J’avais beaucoup aimé l’article sur Tommaso Maestrelli. Le nom qui n’est pas dans la liste des 50 et qui me choque le plus est Michel Hidalgo. Il a pris une équipe de France qui avait de très mauvais résultats et en a fait un champion d’Europe et demi-finaliste d’une coupe du monde. Il aussi fait des coups tactiques comme trois numéros 10 contre les Pays-Bas en 1981 et le carré magique en 1982. Il a aussi donné une mentalité de vainqueur à l’équipe de France (on peut battre tout le monde maintenant alors qu’on était nul avant), ce qui est aussi à l’origine des 3 finales de coupe du monde et des 2 finales d’Euro depuis 1998. C’est aussi pour cela que j’avais écrit l’article sur France-RFA de 1977.

        1
        0
      3. Le gentleman Hidalgo était attaché à un football non-calculateur, généreux, humain et.. créatif!

        Autant de bonnes raisons, pour les tenants de l’idéologie instituée, de ne surtout pas citer un type pareil – je vais citer un camarade : le créatif est subversif!

        0
        0
      4. D’une veine moins esthétique (mais il composait avec les moyens du bord), je lis de plus en plus de trous du cul (il n’y a quasi-plus que ça) du PAF belge éreinter la mémoire du formidable Waseige : type profondément humaniste, paternaliste bienveillant old-school, qui rejetait viscéralement la brutalité sur pelouse et le recours au moindre adjuvant chimique……. qui accomplit toutefois des miracles………….. et que de plus en plus de salopards, cependant, s’essaient désormais à présenter comme un loser alcoolique (alors qu’il n’était guère qu’épicurien).

        Le génial et émérite self-made-man Goethals, aussi, est régulièrement sali – dont en Belgique!.. C’est commode pour hisser au-dessus d’eux un affairiste type Martinez.

        1
        0
      1. Je m’en suis fait une raison, ces prétendus « spécialistes » sont des clampins et/ou des..larbins!, au service de l’idéologie dominante (en l’espèce : technocratique et utilitariste), et qui valorisent donc, d’autant, les représentants footballistiques de cette idéologie. Et je profiterai de mes congés bientôt pour avancer là-dessus, papiers complémentaires de celui que tu consacras au Rapid/Brésil quoique focalisé sur les (décisives et fascinantes) années NL 68-71.

        Michels? Son exclusif « apport » (il n’en fut pas même un pionnier, juste et comme d’hab un suiveur) tient au titre de cet ouvrage qu’il consacra à sa gloriole personnelle : https://www.bol.com/nl/nl/p/teambuilding/1001004001713189/

        Bref : de la gestion d’entreprise……… C’est typique de ce genre de classements : top3 constitué de types qui n’existèrent que par ce prisme.. Il est d’ailleurs symptomatique d’y retrouver ainsi le pourtant coutumièrement méprisé Herrera, lui aussi une figure dont l’approche penchait clairement par là (quoique pas exclusivement dans son cas, lui avait une dimension « penseur du jeu »..contrairement aux trois premiers cités).

        Y ajouter une pincée d’européocentrisme, puis le panurgisme de ces « spécialistes » à la con.. En amont de tout cela, ces classements ne tiennent généralement qu’à une poignée de types hyper-influents, tous agents du discours dominant, à l’instar pour l’Italie d’un Brera par exemple, bref : c’est de la merde.

        0
        0
      1. J’en compte 11 pour le Barça : Michels, Cruyff, Guardiola, Herrera, Van Gaal, Lattek, Buckingham, Weisweller, Robson, Aragonés, Rijkaard.

        0
        0
      2. 11 pour un club qui, en dépit de recrutements somptuaires, dut attendre un quart de siècle de CE pour enfin y déflorer son palmarès……….et encore le fut-ce moins sur pelouse que grâce à son « entregent » en coulisses (sans quoi ils eussent tout bonnement dû être exclus de C2 78-79).

        Déjà dit : bon nombre de joueurs qui travaillèrent sous Lattek (présentement 30ème plus grand couillon de l’Histoire) en affirmèrent qu’il était juste bon à donner les jeux de cartes aux joueurs..

        1
        0
    3. Après je vais arrêter car Arbeit über alles, ce genre de couillonneries réclamerait de toute façon un article.. mais Clough??

      Des 50 c’est loin d’être l’un des plus déméritants, mais il m’est inconcevable de ne pas citer alors son inavouable modèle Don Revie!!!

      Son parcours et de toute façon lui-même en témoignèrent : Clough (le coeur) n’était rien sans son acolyte Peter Taylor (le cerveau) – et réciproquement.

      Clough ce fut essentiellement une prédisposition au football-business (qui finit d’ailleurs par le rattraper), des punchlines à gogo (diversion plaisante, qui permet de faire l’économie de l’Histoire du jeu), un positionnement (que je crois avoir été sincère) de gauche proto-blairiste………et tout de même des qualités hors-normes de coach mental, ça oui……. mais à ce prix et à tous égards, autant remplacer Goethals par Tapie dans ce classement à la noix : ce serait raccord avec ce que certains ont tenté de faire accroire concernant les grands succès naguère de l’OM.

      Busby, Shankly, Robson (pour qui j’ai toutefois le plus vif respect), Clough………mais pas Revie?? Lol.. L’on prendrait même le meilleur de chacun d’entre eux, qu’on n’arriverait pas au concentré de compétences et d’aboutissements concentrés par le seul Revie!

      0
      0
    4. Faisons nous l’avocat du diable. Des critères de FF étaient de gagner des titres mais également d’engendrer une lignée. Michels a gagné la C1 avec l’Ajax, la Liga avec le Barça et le seul titre des PB (Euro 88) en plus d’amener les Pays-Bas en finale de la CM 1974. Et sa lignée, c’est Cruyff puis Guardiola.
      Personnellement, le critère que j’aurais pris est d’être estomaqué devant un beau jeu collectif. Dans ce cas, cela aurait été AC Milan-Real de 1989 (5-0) et donc Sacchi ; Dynamo Kiev – Atletico Madrid de 1986 (3-0) et URSS-Hongrie de 1986 (6-0) et donc Lobanovski ; Argentine -Serbie de 2006 (6-0) et donc Pekerman. Ironiquement le match que j’ai le plus aimé au niveau collectif ces dernières années est Portugal-Croatie de 2020 (4-1) avec un certain F. Santos à la tête du Portugal.

      P.S. : est-ce que quelqu’un connaît bien Viktor Maslov dans cette liste ?

      0
      0
      1. Mais il n’y a pas même de lignée Michels-Cruyff-Guardiola, Sindelar : c’est une construction médiatique ce truc, qui permet d’occulter que Michels fut contraint (!!!), et pour ce-faire assisté (!), de plagier Happel.. que Cruyff se résigna à reproduire ce que, comme joueur au Barca, il avait refusé à Weisweiler (en le sabotant au passage).. que le jeu développé par Guardiola est clairement d’inspiration sudam , etc etc etc……..

        Cette prétendue « lignée », colonne vertébrale de l’Histoire officielle du jeu : ce sont des cache-sexes pour dissimuler un fait inavouable (l’Occident du foot était globalement naze, stérile) et doper le culte d’une approche exclusivement technocratique du football.. quitte à faire de la novlangue, type « football romantique », etc..

        0
        0
      2. Novlangue, je précise :

        On associe souvent, pour ne pas dire systématiquement, le foot NL de Michels à un football « romantique »…………

        Le logiciel de Michels, tel qu’il dévoya donc ce qu’apporta Happel (certes pas immaculé) aux Pays-Bas, c’était :

        Primat à l’athlétisme, à la force brute (exception faite de l’icône Keizer, Michels surfe sur l’humiliation subie en finale de C1 69 pour remplacer, en l’espace de deux ans, tous les artistes par des marathoniens et forces de la nature)..

        Comme si cela ne suffisait pas : transhumanisation du capital-joueurs, le véritable patron du club devenant le docteur Mabuse local..

        Contrôle absolu sur les joueurs-cobayes, dont le moindre paramètre biologique mais aussi psychologique était scanné et suivi de près..

        Accidents cardio-vasculaires à gogo..

        Contrats à gogo sur pelouse..

        Jeu extrêmement défensif en déplacement.. (relire François Thébaud!)

        Systématisation/mécanisation à l’extrême du jeu, dont les joueurs-rouages sont réduits (à une notoire exception – sans quoi il eut aussitôt giclé d’Ajax / du Elftal) à un rôle de purs exécutants, aux mouvements prédéfinis..

        Idem de la mercantilisation du barnum – domaine en quoi, à l’instar du dopage, l’Ajax de Van Praag Sr fut à la pointe du football mondial..

        Club fortement politisé, pulsé afin de canaliser les (pourtant fort relatives, lol) pulsions de gauche de la société NL..

        « Accessoirement », ajouter qu’Ajax fut le club le plus riche du monde (et extrêmmeent dépensier!) au début des 70’s, et ses biais étaient pour le moins peu ragoutants..

        C’est ça, un football « romantique »??

        0
        0
  3. Merci Calcio! On espere un futur placé sous la bannière du beau jeu pour cette génération portugaise.
    Capello sera toujours associé à ce mercato dingue du Real à l’été 96. Le premier sous l’ere Bosman. Illgner, Panucci, Roberto Carlos, Seedorf, Suker, Peja…
    Le début de la reconquête pour ce club qui courait apres le sacre continental depuis des décennies.

    0
    0
    1. On espère en effet, les lusitaniens ont une sacrée équipe sur le papier, techniquement c’est indéniable… Reste à animer tout ça avec régularité et passer en quelque sorte un cap dans les grands tournois… Un peu de confiance et d’expérience seraient bienvenues.

      0
      0
  4. Je relirai!, car c’est touffu et j’ai le cerveau à l’envers avec mes dossiers.

    Mais il a vraiment dit que Ronaldo serait son Totti??

    Et que faut-il entendre par là? Assistant-coach? Ou Ronaldo va-t-il jouer les prolongations?

    0
    0
    1. Malheureusement c’est du fantastique Bota… J’ai écris ce petit article l’année dernière, un peu avant Noël au moment où l’on sait que le Portugal termine 2ème de son groupe derrière la Serbie (qualification à la Coupe du Monde au Qatar), l’Italie seconde également derrière la Suisse et qu’alors, il n’y aurait qu’une seule place au mondial pour l’une des deux sœurs méditerranéenne (qui devraient par conséquent s’affronter en barrage)…
      À ce moment là, côté portugais, des voix s’élevaient contre Santos et demandaient son éviction (disons immédiate), j’ai donc imaginé, au milieu de tous les candidats « concrets »… cette nomination farfelue: Capello à la Seleçao portugaise !

      Un an plus tard Fernando Santos quitte ses fonctions (hasard du calendrier, la fédération portugaise l’a annoncé aujourd’hui, jour de la publication de mon récit sur P2F) et le débat concernant son successeur est ainsi réouvert et de nouveau d’actualité.

      1
      0
      1. C’est bien ce que je pensais : la tête à l’envers, désolé!

        Encore 2-3 heures, petite sieste..et je dirai moins de conneries 🙂

        0
        0

Laisser un commentaire