Top 10 – Newell’s Old Boys (1/2)

Après le top « des canailles » de l’ami Verano, place à celui des « lépreux ». Parce que le clásico rosarino est le derby historique du football argentin, le plus chaud et le plus spectaculaire en tribunes. Place donc à Newell’s Old Boys, le club qui se targue d’avoir eu sous ses couleurs « dios » venu en quête de résurrection; d’avoir développé la « cantera » la plus réputée du pays mais dont le meilleur pibe n’a jamais porté le maillot en équipe première ; et un stade rebaptisé de son vivant du nom de l’entraîneur le plus « loco » du pays.

10 – Roque Alfaro

Au début des années 1970, un ambitieux projet de formation se développe sur les rives du Paraná, plutôt côté du Parque Independencia, sous les auspices de Jorge Griffa un ex-joueur de Newell’s. En 1975, Roque Alfaro débute sous les couleurs rojinegras. Milieu de terrain offensif, il fait équipe au milieu avec Américo Gallego et Ricardo Giusti eux aussi issus de cette « première génération » de joueurs formés par Griffa. Lors de ses premières années à Newell’s, Roque n’est pas encore le joueur d’envergure qu’il deviendra. Après un brillant début de décennie 1970, les résultats sont retombés. Le club stagne le plus souvent en milieu de tableau lors du Metropolitano et se contente de quelques sursauts en Nacional dont le format, plus court, permet plus de « surprises ». Il réalise sa meilleure saison en 1977 lors du tournoi Nacional. Newell’s Old Boys échoue en demi-finale contre Talleres de Córdoba. Roque inscrit 11 buts dans ce tournoi.

En 1980, Alfaro décide de s’envoler pour la Grèce et le Panathinaïkos, par l’intermédiaire d’un ancien coéquipier de NOB qui joue là-bas, Juan Ramón Rocha. Il arrive sous un faux passeport et on lui donne une fausse origine grecque pour contourner la limite des étrangers. Après une dizaine de matchs, Roque est prié de partir pour éviter les problèmes liés à la supercherie. Il se recase en Colombie, à l’América de Cali, puis signe à River qui va marquer une nouvelle étape dans sa carrière. Au sein du Millo, il évolue dans une prestigieuse équipe et se pare de titres en étant titulaire notamment lors de l’excellente saison 1986, celle du triplé : championnat devant Newell’s, Copa Libertadores contre son ex-club d’América Cali et l’Intercontinental contre le Steaua Bucarest. Des trophées remportés en compagnie de son ami « Tolo » Gallego qui avait rejoint River auparavant. Ses performances l’amènent à être international argentin et d’être convoqué pour la Copa América 1987.

Après ce fructueux passage à River, Alfaro retourne à son « unique amour » pour essayer d’y gagner un titre, un sacre qui échappe à Newell’s depuis 1974. La Lepra vient de terminer une seconde fois deuxième, cette fois-ci derrière son ennemi juré. Ce retour est une seconde jeunesse pour l’expérimenté Alfaro. Devant, Roque est entouré de deux revenants qu’il avait déjà côtoyé au club. Le champion du monde Sergio Almirón, de retour d’une saison à Tours, et de Víctor Rogelio Ramos, meilleur buteur du club de l’ère professionnelle, passé par Nantes et Toulon. Mais ce dernier perdra sa place au profit du jeune Ariel Balbo, laissant Alfaro occuper pleinement le poste d’avant-centre. Cette saison-là, Roque endosse le rôle du buteur de cette brillante équipe sur le terrain, qui dégage une facilité dans sa manière de jouer et ravi les amoureux du football. La saison 1987-1988 de Newell’s est une démonstration. Le club inflige plusieurs raclées aux « grands », ponctué par le succès face à Independiente, 6-1 qui lui assure le titre. La presse argentine est unanime devant la saison historique des Ñuls. La consécration d’un style et d’une marque de fabrique. L’équipe est encensée pour son jeu offensif et de possession, et ce pressing haut et tout-terrain qui étouffe ses adversaires. Roque Alfaro déclara plus tard que « s’[il a] été champion du continent avec River, la meilleure équipe avec laquelle [il a] évolué c’était le Newell’s de Yudica en 88. »

Mais le plus grandiose, c’est que Newell’s est champion avec un effectif où tous les joueurs utilisés durant la saison ont été formés au club. Un exploit inédit ! Et c’est pareil avec le staff technique : entraîneur et adjoints sont tous des anciens leprosos. La culmination du travail de Jorge Griffa. L’équipe est entraînée par José Yudica. « El Piojo » avait déjà obtenu deux titres nationaux avec Quilmes et Argentinos Juniors. Avec Newell’s, il devient le premier à conquérir trois titres de champion avec trois clubs différents. Pour « NOB », devenue une référence nationale, c’est le début d’un cycle de succès de la fin des années quatre-vingts au début des années 90. La saison aurait pu finir en apothéose avec une finale de Libertadores. Renforcée par l’éclosion de Gabriel Batistuta en attaque, pour la première fois, une équipe de l’Interior (géographiquement : tout ce qui est extérieur à la Province de Buenos Aires) est en finale de la compétition continentale. Mais les Rouge et Noir s’inclinent contre les Uruguayens de Nacional. Après un match aller victorieux 1-0, Newell’s est dépassé et explose 3-0 au match retour. Roque Alfaro termine définitivement son aventure avec son club en 1990, pour un total de 287 matchs et 73 buts.

9- Fernando Gamboa, Mauricio Pochettino, Eduardo Berizzo

Newell’s Old Boys, finale Libertadores 1992.
Debout (de gauche à droite): Berizzo, Martino, Scoponi, Gamboa, Pochettino, Saldaña.
Accroupis (de gauche à droite): Berti, Lunari, Llop, Zamora, Mendoza.

Place ici à un trio défensif indissociable ! Après la magnifique saison 1987-1988, Newell’s ne confirme pas et finit deux fois de suite en milieu de tableau à la douzième place. L’équipe est affaiblie par le départ de ses talents (Basualdo, Sensini, Batistuta, Balbo) et de quelques cadres en fin de carrière (Alfaro, Almirón). L’équipe a besoin d’un nouveau souffle et fait confiance à un homme de la maison qu’elle connaît bien : Marcelo Bielsa. Il est nommé au milieu de l’hiver austral 1990. Bielsa puise naturellement dans le vivier pour renouveler l’équipe. Il fait confiance aux jeunes pousses qu’il a lui-même été cherché avec Griffa dans toute l’Argentine ou entraîné dans les divisions inférieures. Ainsi, le nouvel entraîneur fait confiance à ses jeunes défenseurs : Fernando Gamboa et Mauricio Pochettino qui ont tous les deux moins de 20 ans, et Eduardo Berizzo à peine plus âgé (21 ans). La défense devient vite une force, une base solide qui s’appuie sur des joueurs formés et développés par Bielsa, parmi lesquels on peut citer aussi Julio Saldaña. Ils seront tous internationaux.

Très vite, Bielsa imprime son style et la machine Newell’s se remet en route. Cela ne traîne pas, puisque Newell’s fait une grande impression pour le début de saison, enchaîne les victoires avec un jeu séduisant et une défense ultra solide. Une opposition de style en défense centrale entre le surpuissant Gamboa, le hargneux Berizzo et le plus posé Pochettino. Une défense complémentaire, leur association défensive fonctionne très vite et à merveille pour le plus grand bonheur du Loco, en plus d’une aisance technique de chacun pour relancer depuis l’arrière. Autant de qualités qui sont nécessaires pour pratiquer son football. Newell’s décroche l’apertura 1990. Newell’s est l’équipe la plus spectaculaire : meilleure attaque et meilleure défense… Un succès certifié « Newell’s carajo » (cri de Bielsa après le titre, qui est devenu un symbole du club). Pour la finale de la saison 1990-1991, cela se décide entre Newell’s et Boca Juniors (qui a remporté la clausura 1991). La défense est privée de Gamboa et Saldaña retenus pour disputer la Copa América au Chili (tout comme Boca est privé de ses internationaux). Copa América que l’Argentine remporte d’ailleurs. Mais cela ne freine pas Newell’s qui est sacré aux tirs aux buts, après que chaque équipe ait gagné son match à domicile sur le même score 1-0, Berizzo avait été buteur à l’aller d’une tête décisive.

Ce trio prêt à tout pour son entraîneur sera également l’épine dorsale du parcours à la Copa Libertadores 1992. Les Rosarinos s’extirpent d’un groupe avec le vainqueur sortant Colo-Colo ou de San Lorenzo qui leur inflige une correction monumentale à Rosario 0-6. Après avoir sorti difficilement les Uruguayens du Defensor Sporting en huitième, NOB recroise le Cuervo en quarts. Au match aller, Newell’s se venge du premier tour et s’impose largement 4-0 et Poch’ inscrit un doublé. C’est l’América Cali qui se dresse en demi-finale, Pochettino est de nouveau buteur au retour et Newell’s l’emporte aux tirs aux buts après une séance interminable. Newell’s est de nouveau en finale, sa seconde quatre ans après la défaite face au Nacional. Après une victoire à l’aller 1-0 sur un penalty transformé par « Toto » Berizzo qui ne tremble pas, le match retour est haletant et accroché. La défense de Newell’s tient bon malgré les assauts répétés des Brésiliens toujours plus pressants devant le but de Scoponi. Mais peu après l’heure de jeu, Gamboa accroche Macedo dans la surface de réparation et Raí ne manque pas l’occasion de tromper Scoponi pour mettre les deux équipes à égalité sur les deux matchs. Finalement la décision se fait aux tirs aux buts, mais pas de nouvelle réussite pour Newell’s. Berizzo échoue en tant que premier tireur et Gamboa endosse le costume du héros malheureux en loupant son tir au but, arrêté par Zetti, ce qui donne la victoire finale au Tricolor. Cette défaite restera malheureuse, un trophée continental qui aurait pu être le point d’orgue des années fastes de Newell’s. Mais ni Bielsa, ni Newell’s, ni aucun joueur présent verra une nouvelle opportunité pour la remporter à ce jour.

Ñuls se contentera après son échec de gagner un nouveau titre, la clausura 1992 remportée de belle manière. Bielsa quitte Rosario en juin 1992 à l’issue de la saison, et ses fidèles guerriers feront de même l’année suivante. Gamboa quitte Newell’s en 1993 et enchaînera avec River et Boca, avant de revenir pour une ultime saison en 1999-2000. Au même moment, Berizzo rejoindra le club mexicain d’Atlas à Guadalajara où « El Loco » est l’entraîneur. Un an après, c’est autour de Pochettino de partir, pour l’Europe et l’Espanyol. En sélection, ils connaîtront de fortunes diverses. Gamboa ne confirmera pas les espoirs placés en lui. Il avait été élu dans l’équipe-type sudaméricaine de l’année 1992, reconnu comme l’un des meilleurs du continent, mais ne fut plus appelé après. Berizzo devra attendre d’évoluer à River Plate pour être appelé en sélection et il figura dans le groupe des Copa América 1997 et 1999 (la dernière sous les ordres de son ancien mentor de Newell’s). Enfin, Pochettino connaîtra le maillot albi quand son entraîneur fétiche en prendra les rênes et fera de lui un élément de confiance lors de la campagne stratosphérique en éliminatoires, jusqu’au terrible échec asiatique de 2002.

8 – Santiago Santamaría

Santiago Santamaría débute en première division à 19 ans en 1971. Ce frêle et peu athlétique joueur, est un ailier typique de cette époque. Positionné sur l’aile droite ou gauche, habile de ses deux pieds, c’est un joueur explosif, une véritable « bombe » sur son côté. Souvent collé à la ligne de touche, rapide balle au pied et multipliant les débordements, utilisant des dribbles simples pour éliminer ses vis-à-vis, il était compliqué de l’arrêter quand il partait dans ses envolées. « Un feu follet » difficile à contenir, qui rendait folles les défenses et faisait danser ses adversaires qui se mettaient à son marquage. Toutes ses qualités, valurent à Santamaría une reconnaissance dans le football argentin dans lequel il s’impose rapidement par son talent et sa vitesse, un des meilleurs ailiers de son époque.

Avec Newell’s, il atteint le sommet en remportant le premier titre national du club, lors du Metropolitano 1974. Il est une pièce maîtresse de l’équipe, inscrivant huit buts en 15 matchs dans ce championnat. « Cucurucho » comme on l’appelle, un surnom donné par son coéquipier Mario Zanabria, n’était pas le plus régulier, mais il était tenace et donnait tout, ce qui était fortement apprécié par les supporters. Lors du dernier match contre Rosario Central qui donna le point du match nul permettant à Newell’s d’être sacré, si Cucurucho ne marque pas dans ce match, il s’illustre par un « corte de manga » (littéralement un bras d’honneur) devant les hinchas canallas. Santiago avait Newell’s dans le sang et il s’est plusieurs fois illustré lors des clasicos, avec 9 buts en 31 matchs disputés contre le rival de Rosario (record de l’ère professionnelle pour un joueur de Newell’s). Dont notamment un doublé lors d’une victoire 4-2 face à Central lors de ce même Metropolitano 1974, et entre 1980 et 1982 qui lui réussit particulièrement puisqu’il inscrit sept buts en 14 derbys.

Fidèle Leproso, il a refusé par deux fois les avances de Boca Juniors et de son président Alberto Armando qui le courtisait. Il déclara que le seul maillot qu’il portera dans le pays, sera celui de Newell’s. Cependant, après le titre obtenu, il s’envole vers le football européen et français. Il signe au Stade de Reims où il rejoint son compatriote Carlos Bianchi. Il y passe cinq saisons bien remplies, avec une finale de la Coupe de France 1977 (perdue) dont il fût l’unique buteur rémois. Un exil français qui le coupe de la sélection. De retour au club en 1980, son second passage ne passe pas inaperçu. Alors qu’il était en grande forme en 1974, il n’avait pas été retenu en sélection, barré par Houseman et Balbuena notamment. Mais avec le Rosarino Menotti, il obtint ses premières sélections avec l’Argentine, et est même convoqué dans le groupe pour disputer la Coupe du monde 1982, mais il se contente d’un rôle de remplaçant.

Peu de temps après, sur la fin, il quitte Newell’s avec une fiche statistique de 90 buts en 293 matchs, ce qui fait de lui le troisième buteur du club de l’ère professionnelle. Cucurucho se retire loin du football professionnel et meurt à seulement 60 ans, dans un grand dénuement selon ses anciens coéquipiers qui lui payèrent son enterrement en 2013. Selon ses dernières volontés, ses cendres furent dispersées dans « son jardin », devenu Coloso Marcelo Bielsa.

7 – Ángel Perucca

En 1939, les clubs de Rosario furent directement affiliés à l’AFA (Asociación del Fútbol Argentino) et purent ainsi disputer le championnat national pour la première fois, mettant fin au centralisme porteño. Jusque-là, les équipes de Rosario disputaient leur propre championnat au sein de leur propre ligue. Newell’s est de suite performant, jouant les premiers rôles et attirant les regards. Dans leurs rangs, l’un des meilleurs « cinco » de sa génération : Ángel Perucca. Arrivé avec sa famille à Rosario dans sa jeunesse, Perucca est passé par les divisions inférieures et fait ses débuts à 20 ans en 1938. Milieu central, il devient très vite un leader de son équipe et joue au club durant 10 saisons, de 1938 à 1947. Sa renommée sur la scène nationale et ses performances sur le terrain symbolisent un football rosarino qui peut faire jeu égal au football porteño.

Les premières saisons de Newell’s surprennent de par le jeu déployé et les résultats qui suivent. Le club se positionne parmi les meilleurs du pays : quatrième dès sa première saison dans l’élite, une troisième place obtenue en 1941 avec une équipe enviée et très offensive (meilleure attaque avec 78 buts), puis de nouveau quatrième en 1942… L’équipe rojinegra est une attraction : au-delà de Perucca, le défenseur international Juan Carlos Sobrero, le buteur José Canteli et le phénomène René Pontoni, qui forment l’attaque avec Mario Morosano et Juan Silvano Ferreyra. Tous attirent les regards des grands clubs de Buenos Aires. Perucca n’y échappe pas. Joueur intelligent et élégant, il était reconnu pour ses nombreuses qualités dans son jeu : doté d’un très bon toucher de balle, infatigable récupérateur, capable de sortir proprement le ballon, n’hésitant pas à porter la balle plus haut et à lancer les offensives, voire à s’approcher des surfaces adversaires, d’autant qu’il était craint pour la précision de ses frappes lointaines. Son premier surnom à Rosario est « El León del Parque », ce qui témoigne de ses aptitudes et combativité sur le terrain.

Newell’s rivalise avec les meilleurs et en vint à gagner un trophée de prestige : La Copa de Oro (ou parfois appelé Torneo de los Grandes : un tournoi international qui regroupe les meilleures équipes de Buenos Aires, Montevideo, La Plata et Rosario) lors de l’édition 1943. Newell’s y développe un jeu flamboyant, « un digne représentant du football argentin » pour la revue El Gráfico dans sa couverture de la compétition. Perucca est remarqué et ovationné durant ce tournoi. On fait l’éloge du milieu. Son nom continue d’alimenter de plus en plus les discussions des cafés de la capitale qui parlent de ce milieu moustachu, aux cheveux gominés et qui impose le tempo de son équipe sans élever la voix. Ses prestations remplissent les pages sportives des journaux et sont élogieuses à son sujet. Les offres de River Plate se sont de plus en plus pressantes pour l’acquérir. Mais très apprécié par la hinchada, Angel préfère rester dans son Rosario natal pendant que les Canteli ou Pontoni cèdent aux sirènes.

En équipe nationale, il est un régulier de la sélection avec des débuts internationaux dès 1940. Perucca est bien en vue et est sélectionné pour le Sudamericano 1942 en Uruguay. Avec la sélection, le Caudillo devient « El Portón de América » après des prestations à nouveau exceptionnelles lors du Sudamericano 1945 au Chili. Perucca est encensé pour son jeu, sa prestance au milieu, ses récupérations de balles chirurgicales dans les pieds des adversaires, un mur infranchissable d’où son nouveau surnom. L’albiceleste reprend la main sur le titre continental. Il cumulera 26 sélections dans les années 40, deux Sudamericano remportés en 1945 et 1947 (absent en 1946), un triplé qui marque l’apogée d’une période glorieuse pour le football argentin et sa domination continentale.

En 1948, après des frictions avec ses dirigeants, il prend la route de San Lorenzo, en refusant à nouveau les offres de River Plate au passage. Mais son passage au Cuervo ne reste pas dans les annales du club et il est loin de son niveau de Newell’s. Dans une interwiew plus tard il reconnaîtra qu’il n’était pas en condition physique, qu’il a eu du mal à s’adapter au système du club de Boedo, ce qu’il l’amena à perdre confiance dans son jeu. La grève des joueurs éclate peu de temps après. Comme nombre de ses compatriotes, Perucca rejoint le football colombien qui est le nouvel eldorado. « El Dorado » était synonyme de salaire en dollars et une ligue « pirate » où les Perucca et consorts pouvaient faire leur show. Il rejoint le Club Independiente Santa Fe à Bogotá en compagnie de ses coéquipiers de San Lorenzo : Héctor Rial et René Pontoni. La période dorée du football argentin est, elle, terminée. Ángel Perucca était l’un des meilleurs cinco de sa génération, de ceux qu’on dit qu’ils font évoluer le poste : un joueur technique qui donnait le rythme à son équipe, toujours en mouvement, qui se projetait et se repliait sur le terrain. Lui qui était partout, couvrant toutes les zones, il maintenait l’équilibre derrière les lignes offensives des formations de l’époque. D’autant plus qu’il était un joueur apprécié pour son fair-play, il n’a jamais été remarqué pour un mauvais geste, et n’avait pas un jeu brusque ou antisportif. Au contraire, il avait une conduite exemplaire sur le terrain et était respecté par tous. Un digne représentant du football rosarino.

6 – Maxi Rodriguez

L’international argentin et auteur par moment de buts spectaculaires est resté dans beaucoup de mémoires pour sa reprise de volée lors du Mondial 2006 contre le Mexique. Un but magnifique dans les prolongations du huitième de finale. Mais Maxi Rodriguez, malgré une grande partie de sa carrière en Europ, et à une période où les grands joueurs argentins ne disputent quasiment plus de saisons en Argentine, est aussi un symbole de Newell’s, dont lui et toute sa famille était hinchas.

Il débute à Newell’s, en novembre 1999. C’est une grande promesse du club. Espoir, il dispute la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2001, l’Argentine coachée par José Pékerman est de nouveau championne du monde dans cette catégorie. Déjà le football argentin voit ses cracks partir de plus en plus tôt, Maximiliano n’a que 21 ans et à peine une seule saison complète en tant que titulaire qu’il rejoint la Liga et l’Espanyol Barcelone. Puis suivront l’Atlético Madrid et Liverpool. L’international argentin est un solide titulaire du Mondial 2006 (trois buts en cinq matchs) dans une sélection entraînée par Pékerman qu’il retrouve, il est de nouveau sélectionné pour le Mondial 2010.

Il revient à Rosario à l’été 2012 dans son club formateur, alors mal en point. Une décision du cœur pour revenir à ses 31 ans au pays. Maxi est loin d’être en bout de course, il apporte toute sa vista et son expérience, ses immenses qualités au profit du collectif et à l’équipe dirigée par « Tata » Martino. Il retrouve Lucas Bernardi avec qu’il avait débuté une douzaine d’années auparavant, son collègue de sélection Gabriel Heinze, le buteur maison depuis quelques années Ignacio Scocco ou le talentueux Pablo Pérez, cadre de l’équipe depuis plusieurs saisons. Bien au-delà de redresser le club, Newell’s redevient vite sur le devant de la scène. Le jeu pratiqué par Martino enchante le football argentin et ravive les souvenirs d’un football rosarino glorieux, en contraste d’un football national en perdition, dans une Primera Division devenue de plus en plus faible, vidée de tout ses talents. 12 victoires en 19 matchs, 40 buts marqués avec Scocco meilleur buteur (11 réalisations), Newell’s domine la seconde partie de la saison et s’adjuge le titre du Torneo Final 2013. Maxi Rodriguez inscrit quatre buts en 15 matchs.

Newell’s revit aussi sur la scène sudaméricaine. De nouveau Newell’s réalise un très bon parcours en Libertadores. Après avoir éliminé leurs compatriotes de Vélez Sarsfield et Boca Juniors aux tours précédents, le rêve d’une troisième finale se brise en demi-finale contre les Brésiliens d’Atlético Mineiro, futur vainqueur de cette édition comptant Ronaldinho dans ses rangs. Pourtant Newell’s avait fait un avantage en l’emportant à l’aller 2-0 grâce à son duo Rodriguez-Scocco auteur chacun d’un but. Mais une défaite sur le même score à Belo Horizonte amène les deux équipes à une séance de tirs aux buts dans laquelle Newell’s et Rodriguez (qui loupe la cinquième tentative) furent malheureux. Cette année-là, Maxi Rodriguez reçoit le titre de footballeur argentin de l’année pour les Argentins jouant au pays et inclut dans l’équipe-type sud-américaine. Poursuivant sur sa lancée, il termine co-meilleur buteur du torneo final 2014 avec 11 buts. Resté toujours compétitif, il participe à une troisième Coupe du monde d’affilée, celle de 2014 où il termine vice-champion du monde (57 sélections pour 16 buts avec l’Argentine).

Les saisons suivantes, Newell’s régresse malgré un Maxi Rodriguez toujours aussi performant et s’inscrivant comme une référence de l’histoire du club. Sauf qu’en 2017, à la suite d’embrouilles avec la direction, il part pour Peñarol. Il y joue durant une saison avant de revenir au Coloso Marcelo Bielsa, toujours bras ouvert pour l’accueillir. Un troisième passage plus discret, Maxi approchant les 40 ans. Finalement, la « fiera », surnom qu’il a hérité depuis ses premiers pas à sept ans à Newell’s, conclut son histoire d’amour avec Newell’s en 2021 après un total de 286 matchs et 94 buts. En 2023, le club lui offre un ultime jubilé pour une despedida finale qu’il n’avait pas eu en temps et en heure… Un match de gala auquel participait son ami de la sélection, Lionel Messi, que la hincha leprosa attend toujours pour son retour.

40 réflexions sur « Top 10 – Newell’s Old Boys (1/2) »

  1. Gracias señor. Bon, qui reste-t-il dans les 5 ? Gallego en 5 selon mes sources (eh eh). Libonatti forcément, Pontoni le goleador, l’idole Zanabria, Martino pour sa longévité, Griffa pour tout ce qu’il a apporté à NOB en tant que joueur et découvreur/formateur. Mais ça fait 6, un de trop.
    Mon favori pour la place de 1 : soit Zanabria, soit Libonatti.
    Et puisqu’ils ne sont pas dans la première liste, ça signifie que Giusti, Valdano, Pavoni, Franco et Bati (passage trop bref) sont au delà du Top 10.
    Bonne idée d’avoir proposé une défense à 3 joueurs car je pense qu’individuellement, aucun n’avait sa place dans le Top 10. À titre perso, malgré l’aura dont il bénéficie à l’Espanyol, j’ai toujours considéré Pocchettino comme un joueur très moyen, dont l’activité et l’engagement ne masquaient pas les faiblesses.

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    1. « Bonne idée d’avoir proposé une défense à 3 joueurs car je pense qu’individuellement, aucun n’avait sa place dans le Top 10.  » ça fait un peu forceur d’en foutre 3 à une même place, mais oui pris chacun individuellement c’est difficile d’en sortir un, et les 3 sont assez proches dans leur parcours et passage à Newell’s.
      Et puis fallait bien mettre des défenseurs, même si Newell’s a produit beaucoup de défenseurs internationaux (et même avant Griffa). Pour les plus anciens, Juan Sobrero et Juan Carlos Colman dans la décennie 1940, même 1950 pour Colman. Ce dernier a été plus en vue à Boca, qui avait recruté à peu près au même moment ses coéquipiers : Musimessi et Lombardo qui ont eux aussi, bien que révélé à Newell’s, ont fait meilleure carrière dans le club xeneize.

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  2. Il est question des déboires grecs de Roque Alfaro. L’histoire débute avec la venue de Juan Ramón Rocha au Pana grâce à des origines helléniques, à une époque où les joueurs étrangers sont interdits en Grèce. Rocha n’est pas n’importe qui, il a été sélectionné par Sívori au sein de l’équipe fantôme ayant battu la Bolivie dans les éliminatoires pour la CM 1974. Joueur majeur du Pana au début des 80es, il est finalement avéré que ses papiers sont faux et qu’il n’a aucune ascendance grecque. Menacé d’emprisonnement, suspendu, il reste à Athènes, s’impose comme une légende du Pana et s’installe définitivement en Grèce pour y exercer en tant que coach.

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  3. Santamaría ! S’il nous lit, Ubriacone (alias Sacha Modolo) sera content ! Une des réussites de Robert Marion, le dénicheur de talents argentins du Stade de Reims. Onnis, Bianchi, Laraignée, Zywica, Santamaría… une des plus belles filières des 70es avec celles de Nantes et Monaco.
    Après son retour au pays, Santamaría est parmi les 22 joueurs sélectionnés par Menotti pour la CM 1982.

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    1. Les années 1970 c’est vraiment une décennie où le championnat de France est une destination de choix pour les Argentins. Certains clubs, ceux que tu citent, en firent même leur spécialité.
      Santamaria fait partie de ses joueurs toujours adulé du côté du Parque Independencia, pas rare du tout de voir sa tête dans les banderoles en tribunes. Ses prestations et son témpérament avaient conquis les hinchas, d’autant qu’en dehors du terrain il n’était pas le dernier pour déclarer son amour à Newell’s.

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    1. Évidemment, ce but est génial. Pour parler du Mexique en 2006, c’était la première fois que la sélection me décevait un peu. Surtout que les 3 précédentes avaient été assez enthousiasmantes. En 94, el Tri n’etais sorti qu’aux penos face à la Bulgarie, avec un foot de tripes. Les Claudio Suarez, Luis Garcia, Garcia Aspe, Bernal…
      En France, le Mexique avait fait de folles remontées face aux Néerlandais et aux Belges, grace au duo un peu fou, Luis Hernandez-Blanco et la révélation Jesus Arellano. Les Allemands avaient galéré pour les sortir en huitièmes.
      2002 avait vu ce grand match face à l’Italie et cette tête fantastique de Borgetti face à Buffon. Avant la grosse cagade face aux États-unis le tour suivant…

      En 2006, c’était poussif et ça manquait d’imagination. Un nul piteux face au Angola, une défaite sans contestation face à un bon Portugal. Mais pas de petite étincelle. A l’image d’Omar Bravo qui ne deviendra pas la star attendue. Par contre, le match face à l’Argentine est très équilibré.

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      1. D’ailleurs, le groupe du Mexique au premier tour du Mondial 94 est assez délirant. Tu peux difficilement faire mieux pour créer l’intérêt pour cette compétition dans un pays comme les Etats-unis. Italie, Irlande et Mexique! Les trois passeront au tour suivant.

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  4. J’etais persuadé que le surnom de Yudica était el Polaco. Je l’ai inventé…
    Yudica sera champion de Colombie avec le Deportivo Cali. Avec Jorge Ramírez Gallego qui est le buteur historique de ce club et le Péruvien Miguel Loayza, qui fait parti de cette génération pre-1970. Les Seminario, Benitez, Joya…

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      1. Yes, merci! J’aime bien connaître les origines. Yudica, ça passe pour un Polonais? Sebek…

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      2. « Yudica, grand coach, incontestablement. » Tout à fait.
        Mais qui a toujours été snobé par les grands clubs de BS AS et au sein de l’AFA. Il a pris sa revanche sur le terrain.

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  5. Y avait une petite attente au sujet de Fernando Gamboa. Me souviens bien du parcours de Newell’s jusqu’à la finale de Libertadores face à la bande de Rai, de sa présence lors de la victoire en Copa America en 91. Il faisait parti de la génération des Batigol ou Simeone qui devait prendre les rênes de la sélection. Finalement, une carrière un peu mitigée. Meme en Europe à Oviedo.

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    1. Hola Ajde,Verano et Khidia

      Concernant Gamboa il y avait en effet une grosse attente (y compris de ma part) , attente hélas jamais comblée.
      Je me souviens d’une interview de lui par le regretté Francis Huertas dans France football si je me souviens bien , il évoquait entre autres « le fameux problème des cheveux longs » cher à Passarella.

      Il y avait surtout une attente collective sur la génération entière qui suscitera une belle déception lors du « Preolimpico de 1992 » , ci-dessous un article que j’ai dans mes fichiers:

      El Preolímpico 1992

      La Banda del Gol y el Toque

      Verano de 1992. El peso convertible acaba de reemplazar al austral. Hay epidemia de cólera. “Grande Pá” disfruta su primer receso, mientras “La Banda del Golden Rocket” causa sensación entre el público joven y genera una relación duradera entre conocida modelo y futuro director de programación de importante emisora.

      River acaba de salir campeón del primer torneo corto autónomo con destacada actuación de Ramón Díaz. Unos meses antes Argentina había ganado la Copa América en Chile. Ahora se preparaba para el objetivo más importante del año: los Juegos Olímpicos de Barcelona.

      La primera referencia que se encuentra a preparativos para este equipo se da en una entrevista que concede el entrenador de la selección, Alfio Basile, antes de hacer su primera convocatoria, en enero de 1991. Ahí se indica que el tercer arquero de aquel primer llamado iba a ser José Miguel, con la idea de tenerlo afilado para los Juegos, “que es prácticamente un Mundial Sub-23″. Finalmente esto no se concreta, Miguel nunca es llamado por Basile a ninguna selección y rápidamente pierde la titularidad en River.

      En diciembre de 1991, luego de los festejos por la obtención de la Copa América con partidos contra Resto de América y Resto del Mundo, empezaron los amistosos previos al Preolímpico. Hizo mucho ruido el primero de ellos, con Brasil. Fue un 2-1, creo que en cancha de Vélez, en el que el Turu Flores, que aún no era titular indiscutido en el Fortín, apiló a varios defensores brasileros antes de marcar el segundo gol. Pero la fama de ese equipo se dio una vez comenzado el verano.

      El sábado 11 de enero de 1992 el sub-23 juega un amistoso con Mexico, selección dirigida por César Luis Menotti. Con tres goles en una media hora inicial que, según El Gráfico, “le abre un amplio crédito”, vence 3-0. La edición de El Gráfico de esa semana tiene al capitán, Diego Latorre, en la tapa y calificaba al equipo con el nombre por el que aún se lo conoce: La banda del gol y el toque. Adentro se podía encontrar una nota a Menotti en la que compara a este equipo con la selección juvenil de 1979.

      Esa semana se juegan dos amistosos más. El primero es un empate poco trascendente con Paraguay, con goles de Neffa y Pochettino. Y el segundo es la revancha del amistoso del gol de Flores, en territorio brasileño. En el estadio Alberto Silva de la ciudad de Teresina la banda del gol y el toque vence 1-0 a Brasil con gol de Flores apenas empezado el encuentro. Los brasileños eligen jugar a las 5 de la tarde en esa ciudad del hemisferio norte, según la cobertura de El Gráfico y el cuerpo técnico de la selección, para buscar sacar ventaja con el calor. Vale decir que toda la cobertura de El Gráfico consultada es obra de Daniel Arcucci, actualmente en Fox Sports y La Nación, por lo que es probable que el mote “la banda del gol y el toque” sea obra suya. El que quiera mande un mail a “90 minutos de fútbol” y pregúntele.

      El plantel para el torneo Preolímpico quedó integrado por Carlos Angel Roa, Juan Carlos Docabo; Eduardo Berizzo, Alberto Boggio, Mauricio Pochettino, Fernando Gamboa, Fabián Garfagnoli; Raúl Peralta, Leonel Gancedo, Diego Cagna, Juan José Borrelli, Leonardo Astrada, Diego Simeone; Luis Alberto Carranza, Rubén “Yaya” Rossi, Antonio Mohamed, Diego Latorre, José Oscar Flores, Roberto “Totó” García y Walter Silvani. Afuera del plantel quedaron Cascini, Kesman, Rivadero y Ubaldi.

      El plantel abundaba en jugadores de pelo largo, aritos y colitas, que antes del torneo eran un símbolo de la alegría con la que jugaba el equipo y después lo fueron de una falta de seriedad y profesionalismo inaceptable. Viajaron a la sede del torneo, Asunción, donde la temperatura no bajaba de los 30 grados sin que alguien relacionara ese hecho con la elección de la sede del amistoso en Brasil.

      El 2 de febrero la Banda arrancó el Preolímpico, según El Gráfico, “tocando bajito”. Fue 1-0 a Bolivia con gol de Simeone de cabeza. El Cholo no había participado de los amistosos previos porque había un conflicto con su club, el Pisa (en ese momento en la serie B), que hasta último momento se negaba a cederlo. En el partido se quemó el Cuqui Silvani, que desperdició una situación “inmejorable” en el inicio del partido, fue reemplazado por Carranza y en el encuentro siguiente no fue ni al banco.

      Ese segundo partido fue un tibio 1-0 contra Ecuador, con gol de Berizzo de penal cuando faltaban pocos minutos, en el que sin embargo puede leerse que hubo una pequeña mejoría en el funcionamiento del equipo. Según palabras del DT, se trataba de una mejora táctica, pero las individualidades no aparecían. Otra mejoría se produjo en el partido siguiente, contra Chile, donde en el primer tiempo se mostró algo del buen juego que había caracterizado al equipo en los amistosos previos. El partido, no obstante, terminó 1-1 y complicó un poco la clasificación al cuadrangular final. Cuadrangular para el que, en el otro grupo, fue eliminado Brasil por diferencia de gol.

      En la fecha siguiente, libre, podía llegar a clasificarse si Bolivia le ganaba a Uruguay, pero los celestes se despacharon con un 4-0 ante una Bolivia que parecía haber opuesto menos resistencia que contra Argentina. Antes de la última fecha Ecuador, con todos los partidos jugados, lideraba el grupo con 6 puntos. Argentina tenía 5 y Uruguay 4. Con un empate contra Uruguay se pasaba de ronda. Argentina se puso 1-0 con gol de Latorre en el primer tiempo, pero en el segundo Saralegui y Dorta pusieron el 2-1 para Uruguay que eliminó a la banda del gol y el toque.

      Con el equipo eliminado, como es natural, empezó el puterío. No se podía jugar con pelo largo y aritos, no se podía no prever el calor, les abrumó la responsabilidad, no apareció el equipo. En general los jugadores declaraban cosas del orden de “le fallamos a Basile, que es un tipazo, un gran técnico y no se merece esto”, generando sospechas de que trataban de chuparle las medias al técnico para que no los dejara afuera de futuras convocatorias. A Latorre, capitán del equipo, se le ocurrió declarar que “en lo personal, desde mi punto de vista, las cosas me salieron bien”. Esto provocó la ira de algunos de sus compañeros, como Gamboa, que se le tiraron en contra y se generó fácilmente la i
      dea de que el egoísmo de Diego Fernando había sido la causa de la eliminación.

      Ayudó a esta percepción Mirco Ferretti, enviado de la Fiorentina, dueño de su pase y club al que debía ir seis meses más tarde, que fue a verlo junto con Mohamed (también propiedad de los violas y a préstamo en Boca) y en su informe mencionó que “fue con cuatro kilos de exceso y piensa más en Zulemita Menem que en el fútbol”.

      A Barcelona fueron Paraguay (eliminado en cuartos de final) y Colombia (eliminado en primera ronda). La selección mayor de Basile tuvo que replantear algunos nombres comunes que tenía con este equipo. Casi ninguno volvió a jugar con Basile. Sólo Simeone fue a la Copa América de 1993 y a USA ‘94. Algunos volvieron con Passarella, y uno (Pochettino) jugó el Mundial 2002 en el ciclo de Bielsa (con Simeone fueron los dos únicos representantes de la banda del gol y el toque en Oriente).

      La banda del gol y el toque quedó en la historia como un ícono de las idolatrías periodísticas tempranas, y como inspiración para todos los periodistas actuales que continúan haciendo lo mismo. Algunas semanas después apareció en El Gráfico una entrevista a Batistuta, que no había entrado en el equipo por su edad y llevaba seis meses en la Fiorentina. Ahí le preguntaron por “el fracaso de la sub-23 en Asunción”, y específicamente por las colitas, los aritos y las vinchas. Contestó que “eso acá no va, yo no vi a un solo jugador con la colita y la vincha. En Italia le dan una gran importancia a la imagen del jugador (…) es una cosa que la relacionan mucho con el profesionalismo”. Posiblemente la experiencia también fue un factor para la decisión de Passarella, un par de años después, de convocar sólo jugadores de pelo corto.

      Artículo publicado originalmente el 9 de enero de 2008

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      1. Merci Hincha pour le partage. Je souris en pensant à Cascini à Toulouse… Le Cholo est évidemment lié à l’Atletico ou la Lazio mais son passage au FC Seville était deja très bon. Le court passage de Maradona. Suker qui supplante Zamorano dans le cœur des fans. Ce club a dans ses filets de véritables pépites que le Betis n’a jamais réussi à ramener. Ou si peu en comparaison…

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      2. le passage de Passarella en sélection fut très controversé, et sur le terrain c’était à son image. Dommage, vu le potentiel des années gâchées.

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      3. Passarella sélectionneur, ce sont des controverses et une déception en 1998. C’est dommage car il avait fait du bon boulot à River où son autorité avait sorti les Millonarios du bordel dans lequel ils étaient depuis Bambino Veira, avec un vestiaire infiltré par les Barras Bravas, dealers attitrés de quelques joueurs. Il lance la génération Gallardo, Ortega, Crespo dont bénéficie par la suite Ramón Díaz.
        PS : je ne peux pas être totalement négatif concernant le Kaiser, j’y arrive pas eh eh. On va parler de lui prochainement 🙂

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      4. Verano, justement Passarella est nommé aussi pour ça à la tete de l’albi: la reprendre en main, instaurer la « discipline ». Basile etait jugée trop laxiste.. Donc le froid et intransigeant Passarella était esperé dans ce sens. Bon on retient surtout qu’il a derapé sur les cheveux longs (et les boucles d’oreille aussi ete mentionnées) parce que ça faisait trop « pédé » (il l’a jamais dit comme ça, mais ses allusions étaient claires), mais l’ambiance était pas au beau fixe au sein du groupe. Finalement sur la fin 1998 il s’en tire plutôt bien par raport a ses debuts. Mais sur le plan du jeu, c’etait assez froid, efficace (pas toujours), et se priver de Redondo impardonnbale ! (hehe).

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      5. Ah oui, me souviens d’une itw où il disait qu’il ne sélectionnerait jamais d’homos !

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      6. gooz,
        elle est connue cette sortie de Toto sur son passage à l’OM. Il a été à bonne école avec Passarella qui l’avait pris en sélection. Ça devait voler haut dans les causeries et se regarder droit dans les yeux dans les douches…

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    1. Salut Khidia

      Tu dis plus haut « sourire au passage de Cascini » au Téfécé , ça a donné quoi niveau performances?
      Parcequ’ensuite il a été très bon à Boca quand il est revenu au pays(d’abord 1 saison a Estudiantes) , champion, vainqueur de la libertadores , vainqueur de l’intercontinentale….

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      1. Salut Hincha. La saison de Cascini à Toulouse correspond à la descente de 2001. La saison où seul Bonilla brille un peu. Cascini est vraiment anonyme. Le Tefece est envoyé en National. Quelques mois après, ce sera AZF. Donc pas une bonne année pour la ville.

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    1. Non Carlitos c’etait pas si mal son retour. ça tournait plutot bien. Bon apres c’est sur qu il a pas ete le crack ou le sauveur qui aurait permis a Boca d’aller gagner une nouvelle Libertadores, l’obsession du club depuis plusieurs années.

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  6. Et merci pour Ángel Perucca que je ne connaissais pas. Il ne débarque pas n’importe où puisque Independiente Santa Fe est le premier champion de Colombie en 48. Avec la figure intéressante José Kaor Dokú, un fils de japonais installé en Colombie. D’ailleurs le véritable prénom est Kaoru que l’état civil a changé en José Kaor. Dokú était également militaire et ira se battre comme soldat volontaire en Corée pendant la guerre civile.

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  7. Je n’aurais jamais imaginé Maxi Rodriguez si haut dans les coeurs à NOB.

    Je dis bien « imaginé » : je suis incapable de contester quoi que ce soit ; quasi-tout m’est et me sera nouveau. Et merci donc!

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      1. Le truc, c’est que j’ignorais même qu’il en provenait, lol. A la rigueur capable de le deviner, copinage avec Messi oblige, mais à part ça??

        C’est trop compliqué pour moi le foot argentin, même sans la barrière de la langue je pressens un truc terriblement touffu, très riche..voire trop pour un gringo du Nord dans mon genre! (ajde, qui nous fait la gentillesse de ce partage, est également nordiste, je crois..mais avec un vécu en Amérique du Sud, lui!)

        NOB, vagues souvenir/pressentiment : ça m’inspire une tradition de jeu singulièrement systémique pour le football argentin, le plus « scientifique » de leur scène peut-être?? Je dis probablement une grosse connerie…….. Y a-t-il une singularité culturelle à l’oeuvre au sein des NOB?

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      2. Systématique, je ne sais pas mais si on fait le top 3 des coachs de Central, je citerais Zof, Griguol et Bauza. Pas sexy, faut aimer le jeu de contres ! Pour NOB, Martino, Bielsa et Yudica, des mecs réputés pour la qualité du foot proposé.
        Si on faisait un parallèle un peu osé, Central c’est Boca, Newell’s, c’est River.

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      3. Maxi c’ est vraiment une idole pour les rojinegros. J’ai traîné à Rosario quelque temps (2015, Maxi était déjà revenu), et tu sentais que c’était plus qu’un simple retour à la maison. Il était pas là pour finir « tranquillement ». Il lui restait un an de contrat avec les Reds, et il a choisi de rentrer car 65Newell’s était vraiment dans la panade en 2012 (j’en parlerai demain avec Martino) et Tata a redressé la barre à la tête du club, remis Newell’s sur de bons rails, en pratiquant, il faut l’avouer, un jeu qu’on était plus trop habitué à voir en Argentine. Maxi était fondamental dans cette épopée. A une époque où toutes les stars argentines jouent une saison – voir même maintenant une demi-saison – à 19 ans pour s’en aller, puis reviennent à 35 ans pour deux saisons histoire de se remontrer et de finir, c’est dur de les mettre dans des tops, de les juger par rapport à l’histoire d’un club … Mais Maxi est revenu à 31 ans et il lui en restait sous la pédale. Il a donnait encore de beaux moments. Quelqu’un d’attachant, qui est 100% Newell’s. Un très bon joueur, l’essentiel. Les hinchas de Newell’s lui sont très reconnaissants, l’adorent, il a toute sa place dans le panthéon du club.

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      4. Salut Verano

        Sur le passage de Passarella à la tête de la sélection son problème c’est que c’est un homme à très fort caractère et qu’en sélection il devait gérer des mecs plus âgés que ceux qu’il avait lancé à River dont certains étaient des stars en Europe .
        Avec l’évolution des mentalités je pense qu’il ne ferait pas plus de 6 mois dans chaque équipe.
        Déjà comme joueur il avait été mis au rencart à la CM 86 par le clan Diégo et Valdano , d’ailleurs il y a toujours un doute sur sa maladie au Mexique (empoisonnement ?).
        Il est le seul Argentin double champion du monde même si en 86 il n’a joué aucune minute .
        En tout cas un sacré défenseur au jeu de tête énorme .
        J’attends avec impatience ton futur article le concernant.

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      5. Hello Hincha, tu as raison, son intransigeance est d’une autre époque. On peut même penser que son obstination (et sans doute de l’incompétence) est une des raisons de son échec à la présidence de River.
        Quant à l’article à venir, il est exactement dans le thème que tu évoques mais tu n’apprendras rien !

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      6. « NOB, vagues souvenir/pressentiment : ça m’inspire une tradition de jeu singulièrement systémique pour le football argentin, le plus « scientifique » de leur scène peut-être?? Je dis probablement une grosse connerie…….. Y a-t-il une singularité culturelle à l’oeuvre au sein des NOB? »

        @Alex: un style, une école qui est claire depuis 1988 (tout le travail de Griffa, Bielsa) qui a porté ses fruits et forgé une identité Newell’s . Avant, il avait aussi un football rosarino particulier qui était mentionné dans la presse, vu par les observateurs dès les années 1920-30 où les confrontations avec les clubs de Buenos Aires (vu comme la pureté du football criollo pour raccourcir) s’accentuent, puis années 1940 (j’en parlerais demain légèrement avec Pontoni) c’est clairement mentionné, identifié comme tel. Après j’en parle ici, les années 1970, une étape de franchie, Menotti et consorts le théorise plus ou moins, sur la scène nationale: Rosario important, « l’Interior » ne sera plus sous-considéré.
        A mettre dans le contexte propre au football argentin : d’essayer de se démarquer de la tentaculaire Buenos Aires, centralisme porteño/ »interior » , rivaliser face aux « 5 grands » historiques. Ces derniers avaient les moyens d’attirer les joueurs majeurs, d’ailleurs les 5 grands ce sont plus enrichis tactiquement et stylistiquement des joueurs extérieurs (ou de leur propre joueurs) que d’entraîneurs spécifiques de leur sérail (avec quelques exceptions). Un football criollo dont l’enrichissement vient aussi des clubs « périphériques » (pas que Rosario, même Vélez, Argentinos Juniors, Estudiantes LP, Huracan) qui ont vu passé des entraîneurs argentins majeurs qui ont développé différentes approches parce qu’on leur laissait les mains plus libres (ensuite récupérer par les gros).
        Donc oui il y a un style rosario, puis eu un style Newell’s.
        mais bon maintenant dans le foot argentin du XXIe est ce qu’on peut encore actuellement s’en référer ? Martino l’a ressuscité 6 mois en 2013… mais à part ça, depuis une douzaine d’années, on parle surtout des joueurs formés à Newell’s . Point.

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