En cette année 2025, l’institution xeneize fête ses 120 ans. En effet, le Club Atlético Boca Juniors a été fondé officiellement le 3 avril 1905 dans le quartier du même nom. Passé de club de quartier populaire à club mondialisé totémique, Boca Juniors a toujours, plus ou moins, gardé une certaine identité sur le terrain, à base de lucha et de garra. Car l’âme véritable du club est, selon les dires, dans le maillot à défendre, qui serait plus important que le joueur. La tunique xeneize, c’est peut-être elle la véritable idole du club ! À la fois, club le plus supporté et, forcément, le plus détesté du pays, Boca Juniors cristallise les passions et les haines. Pour célébrer et parcourir son histoire, Pinte de foot vous propose un long format sous forme d’un Top 50, bonifié et étalé sur plusieurs semaines, de ses plus illustres bosteros.
Photo d’en tête: Santos-Boca Juniors, finale Libertadores 1963
30. Domingos Da Guia

Le Brésilien débute à Bangu, un club historique de Rio de Janeiro, qui a très tôt permis aux joueurs dits « de couleur » de jouer au football. Comme beaucoup d’autres camarades, Domingos a appris à jouer tout en faisant face au racisme envers les joueurs noirs et métis. Il a la particularité d’avoir été champion dans les trois grands pays du cône sud-américain. En effet, après Bangu, il rejoint le prestigieux club de Rio, Vasco da Gama, avec lequel il remporte le championnat carioca en 1934. Son passage au club almirante est entrecoupé d’une saison au Nacional de Montevideo où il gagne le championnat 1933. International brésilien, il débarque à Boca Juniors après que le club argentin l’a repéré lors d’une tournée au Brésil.
Domingos est recruté prioritairement pour renforcer l’arrière-garde. En effet, la saison 1934, bien que le club ait fini champion, était mauvaise sur le plan défensif. Si l’équipe dirigée par Mario Fortunato, un ancien de la maison, a marqué 101 buts dans le sillage de son trio offensif Varallo-Cherro-Benítez Cáceres, elle en a encaissé 62 ! Indigne d’une grande équipe. La défense championne 1934 était 100 % brésilienne, avec son duo composé de Moisés et Bibí, arrivés ensemble de Flamengo. Mais les compatriotes de Domingos sont mis sur le banc, puis à la porte, pour leurs performances jugées insuffisantes. Les dirigeants se mettent en quête de recruter des joueurs plus sûrs. C’est dans ce contexte que Domingos débarque, lui qui fera désormais équipe avec Víctor Valussi, promesse nationale à son poste côté gauche, en provenance de Chacarita Juniors. Mission pleinement accomplie, puisque le duo défend merveilleusement bien le but de Juan Elias Yustrich, le gardien auriazul qu’on surnomme El Pez Volador (« Le poisson volant »). Boca finit meilleure défense divisant de moitié son nombre de buts concédés (31 sur la saison), et ne connaissant que 3 défaites en 34 matchs. Tout en restant forte offensivement (98 buts marqués), l’équipe est logiquement sacrée championne d’Argentine. Domingos obtient ainsi un troisième titre consécutif dans les trois grands pays de football d’Amérique du Sud.
Domingos a été largement reconnu pour être parmi les meilleurs à son poste, d’y avoir « révolutionné » le jeu défensif, présenté parfois comme le premier libéro « moderne ». Un défenseur solide physiquement, un vrai mur, mais étonnamment calme et précis. Il prend le temps de relancer soigneusement depuis son camp, là où les défenseurs de l’époque dégagent à sauve-qui-peut sans trop se soucier du reste. Domingos ne se précipite pas, il prend même du plaisir à sortir le ballon « tranquillement » de sa zone défensive, et s’il pouvait le faire « en sifflant » et en « regardant tête haute » ses adversaires, il ne s’en priverait pas, écrit Eduardo Galeano dans son ode au football, El Futbol a Sol y Sombra. Outre cet éloge à la lenteur, Domingos est un maître dans l’art de l’évitement, de dribbler les joueurs adverses, un comble pour un défenseur de son temps. Mais lui aime la balle, il veut jouer avec elle, la contrôler, la chérir. Doté d’une grande intelligence de jeu, il participe à la construction du jeu collectif, ce qui le fait sortir de sa zone de prédilection et franchir le milieu de terrain balle au pied. Autant de qualités qui font qu’on le considère comme le meilleur défenseur brésilien de sa génération. La différence entre Domingos et les autres est donc celle-là : au-delà d’arrêter les attaques adverses, il ajoute de la technique, un contrôle du ballon, la relance pour initier le jeu et les contre-attaques, dribbler et faire des passes. Bref, Domingos est un joueur excellent et complet.
Son passage à Boca Juniors se termine prématurément suite à une altercation avec un arbitre. En 1936, Domingos finit par être suspendu plusieurs mois. Il est autorisé à se rendre au Brésil pour jouer à Flamengo le temps de sa suspension. Il revient ensuite en Argentine pour jouer le championnat 1937. Il quitte définitivement Boca Juniors, où il n’est resté qu’une saison et demi au total, et rentre au Brésil poursuivre sa carrière à Flamengo. Reconnu par les géants du football dans les pays où il a joué, le Brésilien est l’excellence incarnée. Il aura été un pilier de la Seleção, ayant disputé 30 matchs avec elle entre 1931 et 1946. Parmi ceux-ci, il a participé à la Coupe du monde 1938 en France, lorsque le Brésil a réalisé une bonne campagne, terminant à la troisième place. Les excellentes performances de Domingos furent reconnues par les observateurs sur place. Une fois sa carrière terminée, O Divino Maestro, souverain des défenses, fut considéré comme l’un des plus grands défenseurs brésiliens. Et même si son passage en Argentine fut court, il est mentionné parmi les meilleurs défenseurs ayant porté le maillot de Boca, ainsi lors du centenaire du club où il fut cité à maintes reprises dans le haut du classement.
29. Pedro Calomino

La première idole xeneize, c’est lui. De son vrai nom Pedro Bleo Fournol, Calomino est un enfant de La Boca. Il est né là, d’une famille d’origine française qu’il n’a pas connu car elle l’avait abandonné. Mais Pedro trouva un nouveau refuge : celui de tout un quartier. Il fut recueilli par sa nouvelle famille, qui était d’origine italienne, et prit donc le nom de son beau-père : Calomino. Car, le quartier fut un bastion d’immigrés italiens, tout particulièrement génois, ce qui tranche avec les autres barrios porteños. Dans une ville alors en pleine croissance, où viennent s’accumuler les vagues d’arrivants de plusieurs coins d’Europe et du Monde, La Boca fait figure d’enclave italo-génoise.
Calomino débute sa carrière en 1911. Le Club Atlético Boca Juniors n’a que six ans d’existence, il a été créé en 1905 par un jeune groupe d’amis tous issus du quartier, tous fils d’immigrés italiens. La fièvre du football gagne toute la ville, le club est en plein développement et de plus en plus populaire. Au fur et à mesure, il devient un vecteur identitaire et culturel pour les habitants du quartier. Dans une ambiance encore toute génoise, les matchs rassemblent la population et le quartier est envahi des odeurs rappelant les saveurs familiales de l’autre côté de l’Atlantique, auxquelles se mêlent les discussions animées en bon vieux patois ligure. Le club de la Ribera est alors en seconde division, il n’a pas encore atteint le niveau supérieur. Calomino se fait vite remarquer dans cette équipe avant que l’année 1913 ne marque un tournant.
Tout d’abord, c’est la première saison du club au plus haut échelon du football argentin. Calomino, qui faisait jusque-là des va-et-vient avec d’autres clubs (« prêté » pour un match ou quelques semaines, une pratique courante du football amateur de l’époque pour « prendre un cachet » ici ou là), s’établit définitivement avec Boca Juniors une fois le club promu. Ensuite, c’est aussi le premier superclásico contre les ennemis du quartier (les dates divergent, mais l’année 1913 est la plus retenue pour le premier officiellement reconnu par l’AFA, avec une victoire de River 2-1). En effet, River Plate était l’autre club au bord du Riachuelo avant son déménagement définitif vers les « beaux quartiers » du Nord. Enfin, la saison 1913 est le théâtre d’un affrontement avec les cadors argentins du Racing Club d’Avellaneda, les porte-drapeau d’un football criollo qui s’affirme en miroir et en opposition du football anglais. Contre toute attente, Boca remporte ce match. Cette courte victoire (1-0) est vue comme un exploit, et le club de quartier y voit un marqueur stylistique. Sur le terrain, l’équipe a fait preuve de volonté et de solidarité, les joueurs n’ont rien lâché et ont été bagarreurs jusqu’au bout. Un jalon du style Boca est posé pour les décennies à venir.
Positionné sur l’aile droite, où sa rapidité fait des ravages, Calomino devient un crack, mot qui se popularise dans la presse sportive pour désigner les talents qui se distinguent des autres, et même « le meilleur wing droit argentin » comme le proclament les journalistes. Individuellement, Calomino est reconnu comme un excellent dribbleur. En somme, dribble et vitesse sont les qualités des ailiers criollos. Pour beaucoup, on lui doit la paternité de la bicicleta (en VF : le passement de jambe et non pas le retourné acrobatique). Ce geste technique, décrit comme nouveau à cette période, avait le don d’agacer ses adversaires mais enchantait les supporters qui lui crièrent, en dialecte génois, « ¡Dáguele Calumín! » (« Fais-le, Calumin, fais-le »). Alors sur le terrain, Calomino s’exécutait sur ordre des hinchas. Ce geste technique, provocateur, rendait fous les adversaires, et on lui reprochait que c’était un manque de fair-play. On alla jusqu’à lui prêter la légende qu’il jouait en mocassins ou en chaussettes car il n’aimait pas les chaussures de football en cuir ! En tous cas, le public l’aimait et en redemandait. C’était un attaquant fantasque, connu pour sa ruse, son improvisation balle au pied : un maître dans l’art de tromper les défenses et feinter les adversaires. L’essence du football de barrio, criollo et rioplatense.
Véritable phénomène de la période amateur, il participe activement aux premiers titres nationaux de Boca Juniors dont le premier championnat du club remporté en 1919, même si ce fut un titre au rabais décerné après un mini-tournoi à la suite de l’abandon de la saison en cours. En effet, alors que le championnat est déjà bien entamé, un énième conflit au sein du football argentin voit une ligue dissidente et concurrente à l’AFA (l’officielle et reconnue par la FIFA), l’Asociación Amateurs de Football (AAmF) se créer, avec le Racing, River Plate, Independiente, San Lorenzo qui la rejoignent. Seul Boca Juniors et Huracán, qui devient le principal rival de Boca pendant dix ans, restent. L’année suivante, Boca réalise le doublé et s’affirme comme l’une des équipes les plus compétitives des années 1920. Le club garnit également son palmarès des coupes nationales organisées par l’AFA et qui, à l’époque, sont de véritables trophées de prestige, à l’instar de la Copa Competencia gagnée en 1919, ou de la très cotée Copa Dr. Carlos Ibarguren que Boca remporte en 1919 (sa première) et 1923.
Homme fort de l’équipe, Calomino est appelé régulièrement en équipe nationale, notamment entre 1917 et 1921, ses meilleures années. Titulaire indiscutable sur son aile droite, il accumule 37 sélections et remporte le Campeonato Sudamericano 1921 – le premier titre continental de l’Argentine. Calomino remporte deux nouveaux titres nationaux avec Boca Juniors en réalisant le doublé en 1923 et 1924, même s’il n’est plus titulaire pour ce dernier. Un problème à l’œil met fin à sa carrière en 1924, et l’idole ne peut participer à la tournée européenne l’année suivante.
28. Eliseo Mouriño

Les années 1950 sont une période creuse du football argentin, durement touché par la grève des footballeurs et l’exode de ses meilleurs éléments. C’est aussi une décennie de recul et d’isolement. Boca la traverse péniblement et ne gagne qu’un seul titre, en 1954.
Eliseo Mouriño débute en Primera dans le club de Banfield lors de la saison 1948 et se révèle lors de la saison 1951. Il s’impose au milieu de terrain comme un joueur-clé de l’organisation tactique dans un club qui jusqu’ici était discret, et qui vient jouer les trouble-fêtes dans les premières places du championnat en cette saison. Banfield rate le titre de très peu. L’équipe finit à égalité avec le Racing à l’issue de la saison, mais avec une meilleure différence de buts pour les Verts et Blancs. Sauf, que pour départager les deux équipes, une finale sera jouée. La double confrontation tourne à l’avantage du Racing. En guise de consolation, le club de Banfield sera couronné « champion moral » par la presse… En 1953, Mouriño signe à Boca Juniors qui a mis l’argent sur la table pour s’offrir le milieu international de 25 ans. Boca cherchait désespéramment le digne successeur d’Ernesto Lazzatti, milieu central et cerveau organisateur de l’équipe dans la décennie précédente. Lazzatti était devenu le coach de Boca et voit son successeur s’installer dans son rôle de milieu central, aux côtés de Natalio Pescia et Francisco Lombardo. Le club, qui enchaînait les essais infructueux à ce poste depuis la retraite de l’ancienne idole devenu entraîneur, a enfin trouvé un héritier.
Mouriño devient une référence en position de 5, fameux poste-clé du football argentin. Visionnaire et intelligent, en avance sur son temps, il a contribué à l’évolution de ce poste en Argentine. Offensivement, le joueur participe aux contre-attaques en apportant le surnombre, comme en témoigne son nombre record de passes décisives. En phase défensive, il recule et vient s’aligner avec ses défenseurs pour former une ligne de quatre. Il est un élément essentiel de Boca dans les années 1950. Une équipe qui n’impressionne pas énormément, mais très solide défensivement et efficace offensivement, à l’image de son patron au milieu. Il remporte le championnat de 1954, mais ce sera l’unique titre de cette décennie pour le club.
L’équipe championne pouvait compter sur l’excellent Julio Musimessi dans les buts. Un gardien qu’on connut sous le nom d’ « El Arquero Cantor », le gardien chanteur, du fait de sa carrière musicale et de ce qu’il a popularisé le chamamé « Dale Boca, viva Boca, el cuadrito de mi amor ». Devant lui, en défense, du solide avec Juan Carlos Colmán, reconnu parmi les meilleurs défenseurs du continent à cette époque, accompagné d’Héctor Otero. Au milieu, pour accompagner notre cinco, le vétéran et idole de la Bombonera, Natalio Pescia, et à droite, Francisco Lombardo. Devant, bien que critiquée pour ne pas être parmi les plus flamboyantes, l’attaque était entreprenante et faisait le job. Autour de Borello, le buteur, on y trouva : Navarro, Baiocco, Rosello et Marcarián. Lazzatti avait façonné cette équipe en peu de temps, de nombreuses recrues, à noter que Musimessi, Colmán et Lombardo avaient été tous recrutés à Newell’s Old Boys. Un jeu assez simple, pragmatique, une équipe très défensive mais régulière sur la saison qui permit de décrocher ce titre, dix ans après le dernier pour Boca. Suffisant pour ravir les hinchas.
Eliseo Mouriño était devenu le patron de l’équipe de Lazzatti. Ses qualités de leader, sa discipline et son implication professionnelle, autant dans les entraînements que sur le terrain, avaient été mises en avant. De plus, le joueur démontrait une grande compréhension du jeu et était le relais tactique de son entraîneur sur le terrain. Avec la sélection argentine, il remporte deux Copa América en 1955 et 1959, titulaire la plupart du temps dans ces deux tournois. Mais il ne peut éviter le fiasco de 1958, qui reste un traumatisme profond dans l’histoire de la sélection argentine, une Coupe du monde qu’il a vécue du banc des remplaçants. Après Boca Juniors, il part pour le Chili. En 1961, à 33 ans, sa vie se termine tragiquement. Il trouve la mort dans une catastrophe aérienne avec son club de Green Cross (Santiago). L’avion s’écrase dans les Andes : 24 morts et aucun survivant. Le club est décimé, le football chilien est en deuil, et Boca pleure l’un de ses plus illustres milieux de terrain.
27. Paulo Valentim

Le buteur brésilien se révèle à l’Atlético Mineiro. Dans la ville de Belo Horizonte, Paulo Valentim enchaîne les buts et permet au Galo de remporter trois fois consécutivement le Campeonato Mineiro de 1954 à 1956. Ces excellentes performances lui permettent de rejoindre Botafogo, l’un des clubs les plus en vue à ce moment-là. Aux côtés des Didi et Garrincha, il écrit l’histoire du Fogaõ. Il termine meilleur buteur du championnat carioca 1957, remporté par Botafogo et qui met fin à presque une décennie de saisons sans titre pour le club. Valentim rentre dans la légende en inscrivant un quintuplé lors de la finale contre Fluminense (score final 6-2). Il devient, au fil des matchs, un des plus grands buteurs de Botafogo. Celui qui était toujours au bon endroit et à qui on pouvait adresser un centre les yeux fermés, comme le disait son coéquipier Garrincha. Devenu international brésilien en 1959, il inscrit 5 buts en 5 matchs lors de la Copa América de la même année, dont un triplé contre l’Uruguay pour une victoire brésilienne 3-1. Son duo fonctionne très bien avec Pelé, mais le Brésil s’incline en finale contre l’Argentine. Ce seront ses seules sélections et ses seuls buts sous le maillot auriverde. Bien qu’il soit une pointure à son poste, la concurrence est en effet rude au Brésil.
D’autant que Paulinho avait aussi un caractère compliqué. Déjà sur le terrain, il ne se laissait pas faire : il donnait autant de coups qu’il en recevait. De plus, il avait un comportement de « bad boy » et menait une vie diffuse. Dans une société encore conservatrice, ses nombreuses sorties nocturnes, ses frasques, et sa réputation (avérée) d’ivrogne ne passent pas auprès d’une partie des médias et de la société. Surtout qu’il fréquentait souvent les bordels et était marié, par-dessus tout, à une ex-prostituée, Hilda Furacão, la « dame de compagnie » la plus célèbre de Belo Horizonte qui inspira même la littérature brésilienne. En 1958, en partie pour ces raisons, ses suiveurs et lui-même considérèrent comme injuste le fait qu’il soit mis de côté de la sélection. C’est Vavá qui fut l’avant-centre avec Mazzola. Faisant le constat qu’il ne reçoit pas tout l’amour qu’il mériterait à Botafogo, Valentim se résout à aller voir ailleurs.
En 1960, il est transféré pour une coquette somme (on évoque 3,5 millions de pesos, à une époque où le salaire annuel médian était de 40 000 pesos qui valaient 500 dollars US…) à Boca Juniors. C’est donc une pointure mondiale qui débarque sur les rives de la Plata. Les Argentins avaient déjà pu entrevoir le joueur lors de la Copa América 1959 sur leur sol. En quelques saisons, Valentim rentabilise largement son transfert en empilant les buts. Son fait d’armes le plus notable ? Ce sont ses 10 buts en 7 superclásicos, soit le record absolu de buts en matchs officiels pour un joueur de Boca contre River. La presse titre qu’il est « le plus grand cauchemar de River Plate ». Le président Alberto J. Armando lui aurait dit, au moment de sa venue : « Marquez des buts à River et, pour le reste, ne vous souciez de rien d’autre ». Ses buts contre le plus grand rival le rendent naturellement très populaire auprès des hinchas et font de lui, très vite, une idole de Boca Juniors. On chante en son honneur : « Tim, Tim, Tim, gol de Valentim ». Et la ravissante Hilda, sa bien-aimée, devient la Señora de Boca Juniors, avec une place réservée pour elle en tribune d’honneur. Buenos Aires et Boca Juniors semblent enfin offrir ce que Paulo désirait : l’amour et la reconnaissance.
Le mariage est parfait. Avec Valentim en attaque, le club retrouve les sommets. Il remporte le titre en 1962 après un fameux épisode lors d’un Superclásico à l’avant-dernière journée. Paulo Valentim transforme le penalty qui donne l’avantage à Boca, scellant la victoire 2-1 qui sera décisive pour le titre. Ce match restera célèbre, car en fin de match, Delém, l’autre avant-centre brésilien de River Plate, a également l’occasion d’égaliser sur un penalty. Mais lui le manque, ou plutôt Roma l’arrête. Le titre reste encore à être mathématiquement garanti au tour suivant, mais moralement, pour son rival, le championnat s’arrête là. Boca a gagné plus qu’un match ce jour-là.
Au total, Valentim inscrit 71 buts en 115 matches officiels. Il décroche deux titres, en 1962 et 1964, mais ne parvient pas à gagner la Copa Libertadores. En 1963, le club est défait en finale contre le Santos de Pelé. Auteur de 4 buts en 5 matchs, dont un doublé lors de la demi-finale aller qui donne la victoire 2-1 à Montevideo face au Peñarol, Valentim reçoit un carton rouge au retour. Il est suspendu en finale et n’a donc participé à aucune minute de la double confrontation. Un mois après, pour un nouveau coup de sang, il est suspendu, par le club cette fois-ci, jusqu’en mars 1964. Il fait son retour et marque de nouveau en championnat, mais son rendement diminue au fil des mois.
Son idylle argentine se consume rapidement, et Paulo quitte Boca Juniors au début de la saison 1965. Sentant le vent tourner pour lui à Buenos Aires, il part rejoindre Vicente Feola à São Paulo, qu’il avait connu auparavant et avec lequel il était en bons termes. Mais à partir de là commence sa chute. La suite de sa carrière n’est qu’une descente aux enfers progressive, entre alcoolisme et banqueroute. Il meurt d’une hépatite et dans la pauvreté absolue à 50 ans. Criblé de dettes et sombrant dans la boisson, il reçut l’aide de sa « victime » préférée, le gardien emblématique de River Plate Amadeo Carrizo, qui était aussi son ami. Mais rien n’y fera, Paulo Valentim aura donc terminé tragiquement sa vie à Buenos Aires, alors que la Cité était pourtant, des années auparavant, son jardin d’Eden.
26. Oscar Córdoba

Oscar Córdoba arrive au club en 1997 en même temps que son ami et ex-coéquipier Jorge Bermúdez qu’il connaissait depuis les catégories de jeunes en Colombie et leur passage commun à l’América Cali. Cette relation déjà établie était un atout pour l’équipe. Les deux Colombiens vont écrire ensemble l’histoire de Boca. Ils seront rejoints également par un troisième cafetero, le milieu défensif Mauricio Chicho Serna qui sera recruté quelque mois plus tard. Cette colonne vertébrale colombienne fut essentielle aux succès. Boca avait donc misé sur Córdoba pour avoir de nouveau un gardien de haut niveau. Le poste en était orphelin depuis le départ d’un autre gardien colombien, qui avait marqué l’histoire récente du club, Navarro Montoya. Dans le sillage d’un foot colombien en effervescence, Córdoba avait brillé aussi bien à l’América Cali, avec une finale de Copa Libertadores 1996, qu’en sélection, prenant la suite de René Higuita comme titulaire au zénith des Cafeteros qui marquèrent le football mondial en 1993-1994. Córdoba s’était présenté au football argentin en 1993 par une éclatante victoire 5-0 des Colombiens face à l’Argentine. Dans ce match, qui ne fut pas à sens unique, le gardien de la Tricolor avait été solide et décisif face aux attaquants albiceleste. Plusieurs clubs argentins le suivaient et avaient tenté de le recruter jusqu’à Boca mette la main dessus.
Après avoir démarré en trombe sous ses nouvelles couleurs, Córdoba passe par quelques mois difficiles en seconde partie de saison et se voit mis sur le banc au profit de Roberto Abbondanzieri, qui sera son éternelle doublure. El Pato, qui a toujours eu du mal à convaincre à Boca, verra sa patience récompensée en prenant sa succession dans les années 2000 pour connaître lui aussi ses moments de gloire dans les buts de Boca. Avec l’arrivée de Bianchi, à la place du Bambino Veira, le Colombien retrouve une place de titulaire dans le but pour le tournoi d’ouverture, que Boca remporte de manière éclatante (invaincu). Mais il redevient irrégulier lors du tournoi de clôture et Bianchi fait de nouveau tourner avec Abbondanzieri. Il assoit définitivement sa place de titulaire lors de la saison 1999-2000.
Córdoba transmettait confiance et sérénité à ses défenseurs. Malgré quelques légères erreurs et flottements durant sa carrière, c’était un gardien très complet. Solide sur sa ligne, avec de très bons réflexes, il avait un jeu au pied de qualité, participant aux phases de relance et de construction de son équipe depuis la défense. Et les penaltys et séances de tirs aux buts deviennent son domaine de prédilection, avec sa rapidité et son explosivité sur sa ligne au moment fatidique. Lors de l’Apertura 1998 il avait arrêté le penalty de Gallardo pour maintenir le 0-0 dans un Superclásico au Monumental, maintenant l’invincibilité d’un Boca lancé vers le titre. Boca Juniors retrouve son rival de toujours lors de la Libertadores 2000 en quarts de finale. Après une victoire 2-1 du Millo au match aller, Boca Juniors fait chavirer la Bombonera avec une victoire 3-0. Longtemps, Córdoba avait préservé son but de l’ouverture du score, ou en maintenant le 1-0. Les second et troisième buts n’avaient été marqués que dans les dix dernières minutes. Tout au long du match, le gardien de Boca avait réalisé des arrêts de grande classe et gagné ses face-à-face, contre Juan Pablo Ángel en première mi-temps puis contre Víctor Zapata sur sa tentative d’égaliser. Pour la presse, ce fut l’un des meilleurs sur le terrain.
Boca Juniors atteint la finale et se retrouve face au club brésilien de Palmeiras, entraîné par Scolari, qui mènera la Seleção au titre mondial deux ans plus tard. Après deux matchs nuls, la séance de tirs aux buts est inéluctable pour déterminer le champion continental. Encore une fois, Córdoba a su maintenir sa cage inviolée avant d’être le protagoniste principal du dernier acte, prenant le dessus sur Marcos pour devenir le héros de son club. Le Colombien arrête parfaitement la seconde tentative de son compatriote Asprillia d’un plongeon solide sur sa droite. Puis il récidive en stoppant, sur sa gauche cette fois-ci, le troisième tir en puissance de Roque Júnior. Bermúdez finit le travail pour offrir la Copa Libertadores à Boca Juniors. Poursuivant sur sa dynamique euphorique, les xeneize remportent de nouveau un titre, l’Apertura 2000, le troisième de l’ère Bianchi. Et rien ne semble arrêter Boca qui conclut son année 2000 record au sommet en s’adjugeant la Coupe Intercontinentale. Face au Real Madrid, Córdoba répond présent en multipliant les arrêts. Une nouvelle performance de grande classe saluée par la presse.
Et l’histoire se répète en 2001 en Copa Libertadores. De nouveau, Oscar Córdoba est le protagoniste principal de la compétition, surtout dans le dernier carré. Boca retrouve Palmeiras en demi-finale. Et de nouveau, après deux matchs nuls, la décision se fait aux tirs au but à São Paulo. Córdoba a définitivement pris l’ascendant psychologique sur Marcos et les joueurs Alviverdes. En plongeant sur sa gauche par deux fois, il stoppe les tentatives d’Alex et de Basílio. C’est finalement Francisco Arce qui condamne son équipe en touchant la transversale, alors que Córdoba avait encore choisi le bon côté. Rebelote en finale. Face à Cruz Azul, Boca Juniors survit encore aux tirs au but avec un Córdoba de nouveau en état de grâce. Il arrête le tir de Galdames pour donner l’avantage à son équipe. Puis Hernández et Pinheiro échouent en ne cadrant pas chacun leur tir qui s’envole au-dessus, comme liquéfiés par la présence du gardien colombien dans les buts. Il prend son temps, tape ses crampons sur chaque poteau, laissant le tireur en attente, puis se place au milieu tranquillement avant de surgir à droite ou à gauche. C’est bien Córdoba le maître de la séance et qui décide du tempo.
Dans la foulée, Córdoba brille avec la Colombie qui accueillait la Copa América. Le gardien remporte la compétition, la première pour son pays, et termine le tournoi avec zéro but encaissé. Mais Boca Juniors ne parvient pas à conclure son année sur un nouveau sacre mondial, battu par le Bayern Munich à la fin de la prolongation. Córdoba est quelque peu fautif sur le but de Kuffour, à la suite d’une sortie aérienne approximative et d’un cafouillage qui a profité au défenseur du Bayern pour inscrire le seul but du match. Après cette défaite, le gardien de but s’envole pour le Calcio à Pérouse, puis à la découverte du football turc à Beşiktaş. Oscar Córdoba est devenu une légende de Boca Juniors et s’est imposé comme l’un des meilleurs gardiens mondiaux entre 1998 et 2001.
À samedi prochain pour la suite !
De Mouriño, j’ai toujours lu qu’il s’agissait d’un seigneur, un cinco très technique, avec du ballon. Pour la Copa 59, après le traumatisme de la CM 58, Spinetto adopte un schéma plus prudent qu’auparavant. Selon les récits d’El Grático, pour le match décisif face au Brésil, il fait jouer l’Albi en 4-3-3 alors qu’elle a joué en 4-2-4 tout au long de la compétition. Une sorte de catenaccio avec Mouriño en position défensive entouré de types aussi agressifs que Griffa et Simeone. Et ça marche puisque le Brésil est tenu en échec 1-1.
Oui, les avis sont assez élogieux envers Mouriño. Mais j’ai pas précisé dans l’article, la maladie (hépatite) l’a foutu sur le flanc plus d’une année, il ne joue quasi pas en 1956, rate une partie de la saison en 1957. Mais néanmoins il est toujours là quand il est rétabli, en club et en sélection. Et donc en 56, c’est le début de Rattin qui s’accapare au fur et à mesure le poste de 5, autre histoire qui viendra au moment venu. Mouriño est progressivement placé en 6 , soit limite reculé en défenseur central. Mais son hépatite revient en 60, ça le fout H.S de nouveau, Rattin est définitivement installé, et Mouriño s’en va de Boca.
sur la photo de garde, Santos-Boca, match aller. Santos s’impose 3-2 après avoir mené 3-0 en moins de 30 minutes. C’est l’indécrottable Sanfilippo, recruté à prix d’or et unique saison avec Boca, qui marque un doublé. Sur ce match, Pelé est muselé, un de ses match les plus dur confessa t-il des années plus tard. Orlando (2e sur la photo en partant de la droite) et Rattin s’étaient chargés d’O Rei. Cela avait été assez houleux et une lutte acharnée d’après les témoignages des protagonistes (Pelé rendait les coups, et c’était pas le dernier pour en mettre aussi). Mais un respect mutuel s’est forgé au cour de ses matchs avec Rattin (photos « célèbres » où les deux se font des accolades).
https://www.pinte2foot.com/article/pele-et-la-bombonera
Quelles étaient les relations entre Domingos et son fils Ademir ? Ombre bienveillante ou castratrice ?
Calomino, c’est typiquement le mec que j’ai du mal à juger. On le retrouve forcément en se penchant sur l’Histoire de Boca mais les Argentins ont cette faculté unique à créer des mythes, surtout à cette époque, que je ne sais pas si Calomino pourrait postuler à un top 100 argentin par exemple.
El Loco Romano, légende du Nacional et de la Celeste (5 ou 6 Copas, les JO 24), a joué avec lui à Boca une saison et affirme que leur duo était extraordinaire.
J’imagine mais en lisant les chroniques, sur un top 100, tu aurais envie d’en caser la moitié de la période 1920-1950 !
Quand tu dis ça, j’imagine bien leur duo en slow motion, football de papy style.
Désolé, pas pu m’en empêcher 😀 😀 😀
@Khiadia
Pire! A niveau équivalent, tu les imagines même plus forts que les footballeurs modernes 😀
Les écrits de cette époque n’ont qu’une valeur relative à mon sens (enfin, c’est valable pour tout écrit sur le football et le sport en général). Les gars étaient les meilleurs de leur époque, c’est tout ce qu’on peut en déduire mais il faut s’arrêter là.
pour un club on peut mélanger les époques, mais si je devrais m’aventurer à des onzes et top Argentins (idem pour Uruguay et Brésil), je séparerais les deux époques: grosso modo 1910 -> 1950 / 1950-> … (je serais même d’avis de refermer celle-ci, et d’ouvrir une troisième ère en vigueur depuis quelques années.)
C’est marrant cette propension à utiliser le terme wing..
J’ai découvert récemment, ou alors je l’avais oublié, que Carlos Sosa avait joué 6 ans au Racing Paris ! Dont avec Happel. Je sais pas comment j’ai pu oublier alors que j’adore le Racing des années 50-début 60…
Des Argentins au Racing, y a pas dû en avoir des masses: En tout 5 (hors team Lagardère) me dit Wikipedia. Le plus connu, outre Sosa, étant José Farias.
Dans les milieux autorisés, il figure souvent dans le Onze type all-time:
https://www.football-the-story.com/blog/racing-club-de-france
La concurrence en attaque au Brésil fin des années 50-début 60…. Quand des mecs comme Paulo Valentim, Waldo, Quarentinha ou même Coutinho n’ont pas réussi à s’imposer sur la longueur en sélection. Sans parler d’Altafini qui se casse en Italie… Et je dois en oublier plein…
J’ai longtemps préféré Mondragon à Cordoba mais c’est peut-être ce dernier qui était le plus fort. Pour l’anecdote, Cordoba jouera toute la Copa America 93 avec le maillot de gardien des Bleus ! Un cadeau de Lama après une rencontre entre sélection A’.
http://soccernostalgia.blogspot.com/2018/02/copa-america-1993-compendium-part-8.html
Je ne peux pas te donner d’arguments détaillés mais en les regardant tous les 2, je trouve Cordoba carrément plus fort que Mondragon. C’est vraiment le premier ressenti que j’ai rien que par l’impression visuelle.
Je préférais Cordoba.
J’ai dû savoir que Da Guia avait joué pour Boca, merci de la probable piqûre de rappel.
C’est couillu de le reprendre après 18 mois à peine, ceci dit : ton plaidoyer est efficace, en termes d’avant et après-passage c’est fort.
@Alex
Questions hors-sujet:
1/Courtois tu le place à quel niveau parmi les gardiens belges? Et quelle est sa réputation (sportive/extra-sportive en Belgique, est-il appréciés des belges en général?)
2/Quel serait ton XI belge de l’histoire?
Je n’aime pas le style de Courtois..et l’impression que mes compatriotes aiment moins encore le personnage. Ceci dit, qui pourrait le lui disputer au pays à travers les décennies?
Pfaff fut souvent décisif..mais personne n’avait cru en lui initialement, venait à tous égards de très loin, et apporta autant de bien que de mal : formidable en 80, 86..mais coupable pour 82 et 88, à chaque fois par ubris, vieux complexes.. Sinon pour la ménagère de 50 ans, amoureuse de son sourire pepsodent, de ses séries-télé et de ses permanentes : à boire et à manger..
Preud’Homme était excellent..mais absolument rien de souverain jusqu’à ses années malinoises, pas si décisif que ça en sélection (maillon « faible » des Belges en 90, il y est quelconque au sein d’une équipe formidable ; et même en 94, à part l’un ou l’autre duels gagnés sur les NL qu’on fit tourner en boucle, bof..), dominé à la régulière par Bodart au Standard………….. Avant ses 30 ans c’est vraiment pas foufou..et à Malines, il bénéficiait de l’une des meilleures défenses d’Europe!
J’évoque Bodart, désormais SDF : phénoménal pendant 10 ans, en gros de 85 à 95…………..mais déjà ingérable, surtout pour lui-même, déjà.. Les rares fois où lui fut donné de devenir numéro 1 : il se rata spectaculairement..
Entre Preud’Homme et Courtois, De Vliegher était attendu comme le sauveur, the next big thing..mais un geste malheureux lui gagna la rancune tenace de l’influent board anderlechtois..et faillit lui couter sa carrière, le brisa tout un temps.. ==> Il parvint à rebondir tardivement, rien à redire en 2002 par exemple, mais bon..
Avant Preud’Homme? On trouve deux des trois cracks, Nicolay et Piot. Le maître et l’élève. Deux cracks..mais c’est Piot qui a en général le plus de suffrages. A consulter les archives, les plus grands de l’époque ne s’y trompèrent pas : toujours cité au titre de gardien de classe mondiale, parmi les tout, tout meilleurs de son temps, gardien qui dégoûta les grandes équipes d’Italie et des Pays-Bas de son temps, premier choix systématique de Goethals (même blessé).. ==> Le meilleur gardien belge postwar, ça se joue entre lui et Courtois a priori……….avec avantage à Courtois pour le parcours, les titres et accessits..ce qui est injuste car autre époque et, surtout,Piot n’a pas à être pénalisé des entubages à gogo subis par ses équipes (grands tournois 70, 72, 74 avec les Diables.. 68 et 72 en Coupes d’Europe).
Mais Piot ne dit rien à personne, personnage d’une très grande humilité, très simple, prosaïque………. ==> Il n’intéresse personne. Ce que je puis affirmer, sans excès : il avait un Zoff dans chaque main.
Mon 11 belge, fissa?? Depuis un mix de vu et lu, de ce que chacun aura apporté à / représenté pour notre football (de sélection au premier chef) et en contextualisant le tout, en gros ça donnerait :
Courtois
Défense à 4 avec, de gauche à droite : Anoul, Swartenbroeks, ???, Gerets
Milieu associant Van Moer, Ceulemans et De Bruyne
En attaque Raymond Braine, Eden Hazard et, euh..Mermans??
Y a pas 36 autres joueurs que je serais tenté de placer : Piot, Van Himst, Coeck, Renquin, Verbiest, Coppens, Carré, Anoul, Dewalque, Puis, Vermaelen à 100%, Albert..
Alphabet avait retrouvé ceci :
Robert Waseige : Preud’Homme – Gerets – Verbiest – Albert – Anoul – Ceulemans – Van Moer – Van Himst – Coppens – Mermans – Puis
Michel D’Hooghe (ancien Président du FC Bruges et de la fédé) : Pfaff – Gerets – Verbiest – Carré – Swartenbroeks – Braine – Ceulemans – Van Moer – Coppens – Van Himst – Mermans
Guy Thys : Pfaff – Paverick – Gerets – Mees – Heylens – Van Moer – Ceulemans – Jurion – Van Himst – Coppens – Braine
Alex Ponnet (ancien arbitre) : Piot – Gerets – Verbiest – Carré – Van Brandt – Van Moer – Ceulemans – Scifo – Lemberechts – Coppens – Braine
Eddy Wauters (ancien Président de l’Antwerp) : Preud’Homme – Gerets – Mees – Carré – Van Brandt – Ceulemans – Van Moer – Braine – Coppens – Mermans – Van Himst
André Remy (ancien journaliste-tv – à fuir!) : Preud’Homme – Grun – Verbiest – Albert – Renquin – Scifo – Van Moer – Vercauteren – Degryse – Van Himst – Ceulemans
Marcel Van Langenhove (ex-arbitre, le copain de Tapie 😉 ) : Pfaff – Gerets – Verbiest – Mees – Anoul – Van Moer – Van Himst – Coeck – Ceulemans – Coppens – Mermans
Frans Meulemans (ancien Président du Racing Malines) : Preud’Homme – Gerets – Verbiest – Carré – Renquin – Swartenbroeks – Braine – Van Moer – Ceulemans – Voorhoof – Van Himst
Raymond Goethals : Piot – Gerets – Grun – Mees – Anoul – Van Moer – Van Himst – Braine – Coppens – Mermans – Ceulemans
Jean Duriaux (ancien journaliste-radio) : Piot – Gerets – Dewalque – Verbiest – Mees – Scifo – Van Moer – Jurion – Ceulemans – Coppens – Van Himst
Van Himst, c’est typiquement le joueur qui ne m’a pas déçu en matant les vieux matchs. Quel beau style ! Et décisif… Bon, j’ai pas vu 50 matchs mais ce mec avait vraiment quelque chose.
C’était vraiment un crack, ses extérieurs du pied sont une merveille. Et il fut souvent décisif avec les Diables………
Mais il faut choisir!
A charge : pas vraiment un leader, + sa seule WC fut ratée et l’occasion d’une durable fâcherie avec la sélection, + l’un ou l’autre Souliers d’Or de complaisance car anderlechtois et profil de bon gendre conservateur à la Beckenbauer, + ce record de but artificiel en sélection, pour égaler celui du lointain Voorhoof..
A décharge : on ne se retrouve pas sur la shortlist de Bernabeu sans raison, + joueur d’exception, + brave/honnête homme..
Il se rattrape avec la campagne de l’Euro 72, non ? La Belgique était d’ailleurs peut-être supérieure au finaliste soviétique.
Belgique 72 > URSS? C’est ce que pas mal de joueurs ouest-allemands ont affirmé. Il y en eut même l’un ou l’autre pour dire avoir eu plus de mal face à ces Belges-là que face aux NL 74, éh.. Les NL ne galérèrent pas pour rien face à cette génération belge-là, tactiquement comme individuellement tout était au top.
De mémoire, à 1-0 l’arbitre annule un but parfaitement valable de Semmeling, sur CPA de..Van Himst?? Semmeling couvert d’un mètre, décision hum-hum.. Dans un match qui se termine sur le score de 2-1, et en évoluant sans son stratège (le poète Benetti venait de briser la jambe de Van Moer en 1/4), face à ce qui passe pour plus belle équipe de RFA de l’Histoire…….. ==> Génération dorée, qu’ils disaient? Les Kompany & Co, je n’ai pas souvenir de la moindre décision qui leur fût défavorable, bien au contraire………et des adversaires en bois à n’en plus finir.. ==> Y a vraiment pas photo.
Les Piot, Van Moer, Van Himst, Dewalque, Lambert, Puis, Maurice Martens, Polleunis.. ==> Entre décisions absurdes et queue de comète de notre amateurisme, voilà autant de joueurs auxquels l’on a volé le destin international.
Vers la 8ème minute : https://www.dailymotion.com/video/x709vva
Le moindre joueur belge est couvert d’un mètre au moment du botté, décision bizarroïde, encore une.. A Amsterdam un an et demi plus tard, c’est une question de centimètres, on peut comprendre..mais là..
Plutôt que de hurler au ripou pour une histoire de corruption absurde et à très faible intensité, beaucoup feraient mieux de se demander pourquoi Goethals finit par devenir à ce point paranoïaque. A la régulière, c’est autre chose que une C1 + une C2 qu’il aurait remportées…..et inversément pour 2-3 guguss ultra-encensés qu’il aura affrontés, et tactiquement toujours dominés.
Salut Alex,
Merci pour tes réponses 🙂