Top 50 Racing Club de Lens (2/6)

Deuxième partie : 40-31

saison 1955-1956
En haut de gauche à droite: Marek (entraîneur), Hassouna, Ziemczak, Polak, Louis, Marresch, Sowinski, Tranin (directeur sportif)
En bas de gauche à droite: Wisniewski, Habitzl, Courtin, Boury, Jonsson

40. Mickael Debève Milieu droit, 1994-1999 et 2000-2002

Debève inscrivant le but victorieux à Wembley

Le Picard restera à jamais l’unique buteur à Wembley un soir historique de novembre 1998 lors du match retour contre Arsenal en phase de groupe de Ligue des Champions (1-1 à l’aller, dans un Bollaert bouillant Tony Vairelles avait arraché le nul dans les arrêts de jeu). Un centre fuyant de Vladimir Smicer repris par Debève à l’affût au second poteau qui n’a plus qu’à glisser le ballon dans les buts de David Seaman, ce qui permet au Racing de l’emporter 1 à 0. Son but élimine le champion d’Angleterre en titre, après une rencontre épique et une prestation monumentale des Lensois : Smicer intenable sur son côté, Warmuz décisif, Déhu infranchissable, malgré les occasions vendangées par Pascal Nouma devant. Le RC Lens, magnifiquement encouragé par les supporteurs qui se firent plus qu’entendre dans les tribunes anglaises, se met à rêver à une qualification en quarts de finale.

En effet, cette victoire contre les Gunners dans le stade mythique de Londres – une première pour une équipe française – offre une finale pour la première place du groupe à Bollaert contre le Dynamo Kiev. Deux semaines plus tard, le club ukrainien emmené par son duo dévastateur Rebrov-Shevchenko mettra fin au rêve lensois en s’imposant 3-1. Privé de Sikora et Vairelles suspendus, Lens passera à côté de son match. Encore diminué par une expulsion de Déhu dès les premières minutes, Lens est dominé et coupable d’erreurs défensives. Le club ukrainien se qualifiera pour les quarts de finale où il sortira le champion d’Europe en titre : le Real Madrid. Au-delà de son but qui l’a mis en lumière, Debève, c’était un fidèle équipier, pas toujours titulaire lors des deux saisons fastes du club, avec une sacrée endurance sur son côté droit, une frappe lourde, un bagarreur sur le terrain mais discret en dehors.

39. Francis Gillot Défenseur central, 1982-1988 et 1989-1993

Un patron dans la défense lensoise pendant plusieurs années. Natif du Nord, Gillot fit une grande partie de sa carrière à Lens. Formé à l’US Valenciennes-Anzin, il est acheté par Lens en 1982 et arrive en même temps au club que Gérard Houllier. Gillot n’est pas tout de suite titulaire, il faudra attendre deux saisons. C’est lors de sa dernière saison au club que Houllier conforte Gillot en défense centrale et le libéro s’impose comme le successeur de Daniel Leclercq qu’il avait côtoyé lors de sa première saison à Lens. Gillot est le taulier de la défense lors des belles saisons 1984-1985 et 1985-1986 durant lesquelles Lens finit respectivement aux septième et cinquième places. Son passage au club est entrecoupé par une saison dans un autre Racing, Strasbourg. Il reviendra à Lens pour épauler le club en D2 et participer à la remontée en D1. Dans les travées de Bollaert, on se souvient encore de son but contre le grand OM et ses vedettes, en 1992, une reprise de la tête à la suite d’un coup franc de Sikora côté droit qui donne la victoire 2-1 dans une ambiance dingue et un Bollaert comble (plus de 48 000 spectateurs, toujours le record d’affluence à Felix-Bollaert). Francis Gillot reviendra en tant qu’entraîneur à Lens avec une bonne saison en 2005-2006, quatrième de L1 et une plus décevante en 2006-2007 malgré une cinquième place, car Lens fut longtemps dauphin de Lyon sur toute la saison avant de s’écrouler totalement sur la fin, ce qui coûtera sa place à Gillot.

38. Guillaume Bieganski Défenseur, 1959-1963

Né dans le bassin minier à Libercourt en 1932, il débute sa carrière à Lille, au début des années 1950. Cette décennie est glorieuse pour le club lillois qui remporte un championnat de France et deux Coupes de France. Le défenseur d’origine polonaise connaît également ses premières sélections en Équipe de France et une place dans le groupe français pour la Coupe du monde 1954. En 1959, il fait les quelques dizaines de kilomètres qui séparent Lille de Lens pour rejoindre le RC Lens. La rivalité régionale est à ses prémices, ayant débuté avec la finale de la Coupe de France, 10 ans plus tôt. Le LOSC est vu comme un « club de bourges » alors que son public comporte un pourcentage d’ouvriers tout aussi important. Le club lillois pratique un football qualifié de plus scientifique et « beau à voir ». Mais pour le LOSC la rivalité, depuis l’avènement du professionnalisme dans les années 1930, est d’abord inter-métropole avec Tourcoing et Roubaix. C’est surtout à partir des années 1950, que les rivalités régionales se développent avec Lens et l’US Valenciennes-Anzin.

Bieg, le blond à droite

Bieg joue quatre saisons à Lens comme titulaire et formant la paire avec Bernard Placzek lui aussi natif de Libercourt, contribuant à ce que Lens se classe dans la première partie du tableau sauf pour la dernière. Il remporte une Coupe Drago en 1960 (3-2 contre Toulon), un trophée qui était en quelque sorte une consolante pour les clubs éliminés avant les quarts de finale de la Coupe de France (le club artésien remportera trois fois ce trophée – un record – en 1959, 1960 et 1965 qui fut l’ultime édition). Sous le maillot lensois, il obtient cinq nouvelles sélections chez les Bleus (neuf au total – seul joueur à avoir connu la sélection avec les deux maillots, lensois et lillois) avec deux matchs joués lors des qualifications pour le Mondial 1962. Bieganski est sûrement le meilleur joueur qui a porté le maillot des deux grands clubs nordistes, Lille OSC et RC Lens, et brillé avec les deux équipes.

37. Théo Szkudlapski Milieu offensif/Meneur de jeu, 1953-1958

Dans les années 1950, le RCL se construit autour d’une identité ouvrière et de ses valeurs issues de la mine. Le style de jeu doit correspondre : pugnacité, engagement, combativité, courage, fierté, il faut « tout donner » sur le terrain, et surtout : les individualités au service du collectif. Sur le terrain, les joueurs doivent « mouiller le maillot », faire les efforts et se battre jusqu’au bout, ce qui impose souvent des excès de brutalité, d’engagement physique de la part de l’équipe lensoise. Peu importe le résultat, du moment qu’ils ont accompli leur labeur, les supporteurs en ont pour leur argent. Mais gare à celui qui sur le terrain ne respecte pas les valeurs ! Car sortir de ces « normes », c’est s’attirer les foudres de la communauté minière (et donc du public lensois), mais surtout du club qui y voit une atteinte à son image et au symbole qu’il véhicule (voir les travaux de Marion Fontaine, et particulièrement de son ouvrage Le Racing Club de Lens et les « Gueules noires »).

Le cas Théo est révélateur de l’application de ces principes. Dans le coron, il développe ses talents de footballeur comme plusieurs de ses camarades de l’époque (années 1950-1960), et on parle déjà de lui dans la cité minière comme un futur grand. Si le club a connu de fortes individualités techniques à cette période, comme Maryan Wisniewski qui débute à la même époque, et plus tard Georges Lech, et que ces deux joueurs issus du cru ont fait une belle carrière au RCL et sont adulés par les supporters, ce ne fut pas le cas pour Théo. Pourtant, le milieu offensif et numéro 10 est considéré comme un phénomène, encensé par France Football, mais aussi au point de devenir la coqueluche du Miroir du Football, la revue qui prêchait le « beau jeu » et les « beaux gestes » sous la plume de son emblématique rédacteur François Thébaud. Repéré adolescent dans son club d’Avion, commune voisine, le jeune Théo se voit confier un contrat par le RCL, tout en étant employé aux Houillères comme tous les joueurs de l’équipe première. Il joue au poste d’inter gauche, il est très doué techniquement, on loue sa vision du jeu. Théo est un meneur de jeu avec de grandes qualités techniques, il oriente, il distribue, il accélère le jeu. Il est réputé aussi pour ses longues passes millimétrées, ses transversales de 40 mètres, et la qualité de son pied gauche. Mais, il participe peu au travail défensif, on lui reproche de ne pas courir assez, une lenteur relative et de ne pas « sprinter », ce qui ne passe pas dans le club qui privilégie l’abnégation, le courage, le sacrifice, la force physique, « les valeurs de la mine ».

Ses débuts sont difficiles, il joue peu et n’a pas la confiance de l’entraîneur autrichien et ancienne gloire du club, Tony Marek. Pourtant, Théo devient peu à peu incontournable dans le onze et emmène, avec Wisniewski notamment, le RCL à une place de vice-champion de France lors de la saison 1956-1957, meilleur classement de l’histoire du club à cette époque. Cette saison est la plus belle sous le maillot lensois pour Théo qui joue en tant que titulaire (28 rencontres, six buts en championnat). Il est sélectionné en équipe de France Espoirs, puis Militaires où il remporte le titre de champion du monde militaire avec ses camarades lensois Wisniewski et Stephan Ziemczak (ce dernier quittera aussi le club lensois pour des raisons à peu près similaires, pour ne pas se conformer au jeu lensois), une victoire finale 5 à 0 contre l’Argentine à Buenos Aires. La saison suivante, les résultats chutent alors que le club vise le titre après trois saisons consécutives sur le podium. Alors que Théo réalise statistiquement sa meilleure saison (31 matchs, neuf buts), les mauvais résultats additionnés à une élimination en demi-finale de la Coupe de France 1958 contre Reims, passent mal auprès des supporteurs-mineurs. Théo devient la cible des supporters, du club et des journalistes locaux pour son attitude sur le terrain, la presse écrit à son sujet que « les mineurs, qui ceinturent en majorité le stade Bollaert, n’aiment pas la nonchalance, surtout lorsqu’elle ressemble à de la mauvaise volonté et ils ont manifesté leur réprobation absolument justifiée selon nous. Que Théo, étincelant devant Alès, se conduise comme il l’a fait devant Nîmes frise le scandale » (Nord-Matin, 1957, cité dans « Théodore Szkudlapski dit Théo, essai de biographie d’un « galibot footballeur » », Grégory Frackowiak).

En effet, les joueurs ont un double statut, footballeur et mineur. Ils sont soumis à une pression patronale (car la compagnie leur accorde, à eux et à leur famille, des avantages, qu’ils n’accordent pas au reste des travailleurs) et ouvrière (ils sont en quelque sorte « surveillés » par les mineurs, car ils continuent de travailler, bien que dans un poste aménagé et loin des conditions difficiles, et de vivre au sein de la communauté, leur père, leur frère, leur beau-frère, leur voisin, etc., travaillent à la mine et sont donc directement au contact des supporters du club). Aux yeux du club et des supporters, il est inconcevable que les joueurs ne mouillent pas le maillot ou aient un comportement inadapté sur et en dehors du terrain. Ils sont invités à se cantonner à l’image de la figure de l’ouvrier travailleur et modeste, et à ne surtout pas sortir du rang. Théo en fera les frais pour ne pas se plier à cette image : ses sorties nocturnes, sa manière de se mettre en évidence de façon trop personnelle sur le terrain en déployant trop de fantaisie individuelle ou son manque d’efforts et de travail au service de l’équipe, lui seront ouvertement reprochés et condamneront sa carrière lensoise. Malgré tout son talent, le club décide donc de ne pas proposer de nouveau contrat et Théo quitte Lens pour Rennes, un transfert qui rapporte 15 millions de francs de l’époque. Sa courte carrière lensoise avec seulement ses deux dernières saisons où il fut véritablement un titulaire, s’explique par l’écart entre son jeu et sa personnalité et le profil voulu et promu par les instances du club. La qualité technique ne suffit pas pour être aimé des supporteurs, il faut se sacrifier et souffrir, ce que rechigne à faire Théo. Il ira donc au Stade rennais puis connaîtra la gloire et les titres à l’AS Monaco où il deviendra une légende dans la cité princière qui lui sied mieux, sans toutefois avoir la reconnaissance nationale suffisante, en dépit de sa technique hors pair, et des titres gagnés à Monaco (deux titres de champion de France 1961 et 1963, une Coupe de France 1963).

36. Daniel Xuereb Attaquant, 1981-1986

Daniel Xuereb est recruté à l’été 1981 en provenance de l’Olympique Lyonnais. Attaquant, il s’épanouit dans le onze lensois coaché par Gérard Houllier. Sous la houlette de l’entraîneur, le club est devenu ambitieux. Avec une défense solide, ses milieux créateurs Philippe Vercruysse et Philippe Piette, et un trio d’attaque avec François Brisson et Roman Ogaza (international polonais), Lens réalise une excellente saison en 1982-1983. Le club finira quatrième et participera à la C3 l’année suivante. Xuereb se distingue avec une saison pleinement réussie : 14 buts marqués et toutes les rencontres jouées en D1. Auteur de bonnes performances sur le front de l’attaque lensoise, il connaît, comme ses deux autres compères au club, ses premières sélections chez les Bleus. Xuereb fut également champion olympique à Los Angeles en 1984, avec les Lensois Sénac et Brisson. Il marqua des buts décisifs durant cette compétition, dont le deuxième but de la finale contre le Brésil, et finit même meilleur buteur du tournoi olympique. Titulaire durant cinq saisons à Lens, il jouera 188 matchs pour 44 buts.

35. Roger Boury Milieu de terrain, 1945-1948 puis 1955-1958

Meneur puis milieu central, il débute à Lens après-guerre jusqu’en 1948. Son premier passage à Lens est marqué par une belle sixième place lors du premier Championnat d’après-guerre. Assistant merveilleusement le buteur local « Stanis » Dembicki, Boury marque 11 buts. Mais le club lensois descend en deuxième division dès la saison suivante, Boury n’est plus titulaire lors de la saison 1947-1948 et ne joue pas la finale de la Coupe de France 1948 contre le LOSC. Après cette saison ratée pour lui, il rejoint le Club Olympique de Roubaix-Tourcoing alors un des clubs phares du football français. Le club est créé au lendemain de la guerre en 1945 en regroupant le Racing Club de Roubaix (l’un des premiers grands clubs de football français au début du XXe siècle, double finaliste de la Coupe de France 1932 et 1933), l’Excelsior Athlétic Club de Roubaix-Tourcoing (vainqueur de la Coupe de France 1933 dans un derby contre le Racing) et l’US Tourcoing. Ces trois clubs pionniers du football et rivaux du Lille OSC s’unissent pour le concurrencer. Le club est largement soutenu par l’industrie textile, et la très influente famille Prouvost parmi la bourgeoisie industrielle. Le CORT sera Champion de France 1947, succédant au rival Lillois, dans une équipe qui compte trois autres joueurs d’origine polonaise passés par Lens (Michel Lewandowski, Stanislas Laczny et Stanislas Sumera, sans compter César Urbaniak formé à l’US Auchel dans le bassin minier). Le football nordiste connaît ses heures de gloire et sera à son zénith pendant plusieurs années. Pour revenir à Roger Boury, il sera l’un des très bons milieux français de son époque et connaîtra la sélection française. Il reviendra à Lens en 1955 encadrer les jeunes talents tels Wisniewski ou Théo. Homme de base du milieu lensois, il atteindra avec l’équipe deux fois de suite la seconde place du championnat en 1956 (un point derrière Nice) et en 1957, ainsi qu’une finale de la Coupe Drago la même année battu par l’Olympique de Marseille.

34. Pierre Laigle Milieu gauche, 1990-1996

Natif d’Auchel dans le bassin minier, Laigle est formé à Lens. Il débute en deuxième division avec son club de cœur, débutant comme arrière gauche latéral (dans une défense à cinq) pour dépanner. Pierrot s’impose dès sa première saison chez les pros, ayant la confiance de son entraîneur Arnaud Dos Santos. Polyvalent, il peut jouer milieu récupérateur, milieu gauche et également suppléer comme arrière gauche. Il est l’un des artisans de la montée du club : deuxième de son groupe à l’issue de la saison, Lens bat en barrages le voisin valenciennois, puis Strasbourg mais est surclassé par Toulouse dans le match final. Cependant, Lens montera en D1 sur tapis vert suite à des rétrogradations administratives. Il grandit dans cette équipe de Lens au même titre que plusieurs tauliers de sa génération qui iront conquérir le titre en 1998 : Sikora, Déhu, Wallemme ou encore Magnier. Milieu relayeur gauche, Laigle avait une très bonne vision du jeu et était un joueur intelligent dans ses choix. Celui qui ne comptait pas ses efforts pour l’équipe et était régulier dans ses performances, était aussi doté d’une bonne patte gauche et d’une puissante frappe de balle qui lui a permis de mettre quelques belles pralines au fond des filets qui ravirent les supporteurs lensois, comme ce missile envoyé au Parc face au Paris SG qui qualifiera Lens pour la demi-finale de la Coupe de France 1994.

Laigle sera vite incontournable avec le RCL et obtiendra une cinquième place lors de la saison 1994-1995, même si les arrivées de Marc-Vivien Foé et Wilson Oruma apportent de la concurrence et plus de rotation au milieu, ce qui le fit moins jouer. La saison suivante, Lens retrouve l’Europe et il découvre la Coupe UEFA, avec une élimination en huitième de finale contre le Slavia Prague. Une saison lors de laquelle Lens termine de nouveau au cinquième rang, Laigle retrouvant une place de titulaire indiscutable en ayant pris le dessus sur ses concurrents. Remarqué par des clubs de plus haut niveau, Laigle attise les convoitises et il partira en Serie A en 1996 à la Sampdoria Gênes. Il est connu aussi pour être parmi « les six » que Jacquet remercie avant la Coupe du monde. « Nous sommes entrés, le staff était là. L’annonce a été brève. J’ai pris ma voiture et j’ai filé vers Lens », dira-t-il amer à Libération. Laigle reviendra en France à Lyon où il inscrira le troisième but contre son ancien club lors de l’ultime match fatidique de la saison 2001-2002, mettant définitivement fin aux espoirs lensois. Mais cela n’entravera pas sa popularité, Pierre Laigle, fidèle à sa coupe au brosse tout au long de sa carrière, était très apprécié et un des chouchous du public lensois, pour sa proximité et sa formidable gentillesse.

33. Seydou Keita Milieu central, 2002-2007

Seydou Keita débarque en prêt au RC Lens. Formé à l’OM, il a effectué sa dernière saison en prêt à Lorient. Connu pour être le neveu de Salif Keita et avoir un titre de meilleur joueur du Mondial des moins de 20 ans en 1999 avec le Mali, il va entièrement se révéler à Lens et aux yeux du football européen. Le Malien est sûrement le dernier joueur de classe mondiale à avoir porté le maillot du Racing à ce jour. Après deux premières saisons compliquées, Keita se fait un prénom en Ligue 1. Durant les trois suivantes saisons, il s’impose comme le meilleur élément du onze lensois avec sa technique. Il sera le moteur et l’homme de base de Gillot. Il inscrit 11 buts lors de sa dernière saison au club en 2006-2007, et est incontestablement un des tous meilleurs joueurs de Ligue 1. Il jouera cinq saisons finissant toujours dans le top 8 et mettant Lens presque toujours européen, avec des quatrième et cinquième places pour ses deux dernières saisons à Lens. Il comptabilise 241 matches et 30 buts sous le maillot Sang et Or. Devenu trop fort pour la Ligue 1 et Lens, Keita s’imposera dans le très haut niveau européen et en Liga au FC Séville puis au FC Barcelone.

32. Michel Stievenard Attaquant, 1954-61

Stievenard naît dans le bassin minier côté Douaisis à Waziers, et débute à l’âge de 17 ans pour le Racing où il est l’un des espoirs du club avec Wisniewski. Attaquant gauche (ailier gauche), on lui reconnaît un physique de sportif (il touche à plusieurs sports, est bon dans plusieurs et se rêve prof de gym), c’est un joueur costaud, véloce et physiquement au-dessus du lot, et très bon de la tête. Avec le RCL, il réalise véritablement sa première saison pleine en 1956-1957 (11 buts en 24 matchs) contribuant activement à la seconde place en championnat. Il est aussi double vainqueur de la coupe Drago en 1959 et 1960. En 1960, il est retenu en équipe de France pour participer à la première édition de « l’Euro » de football, profitant des forfaits de Kopa et Fontaine. Il gagne sa place de titulaire durant les matchs amicaux précédant la compétition qui se joue en France, et il joue deux matchs de la Coupe des Nations. Il signera plus tard pour Angers à l’été 1961, où il retrouve son entraîneur de Lens Karel Michlowski. Angers a une réputation de bien joueur au football, a vu passer Kopa et plusieurs Lensois (Deloffre, Wisniewski, Ziemczak). Il y connaîtra de belles heures également, après 203 matchs et 65 buts en sept saisons sous le maillot lensois.

31. Marc-Vivien Foé Milieu défensif, 1994-1999

Tragiquement disparu le 26 juin 2003 à Lyon en pleine Coupe des Confédérations, le Lion Indomptable sera toujours présent à Lens, l’allée pour rejoindre la tribune Tranin portant son nom avec une fresque murale qui lui est dédiée tout du long. Pourtant, Foé n’aurait pas dû signer à Lens, mais à Auxerre avec lequel il s’était mis d’accord pour rejoindre l’équipe de Guy Roux. Mais Lens est déterminé à le signer et fait le forcing qu’il faut pour que Foé change d’avis et signe dans le club artésien à son retour des États-Unis où il a disputé la Coupe du monde avec les Lions Indomptables. Milieu infatigable, puissant physiquement, il a marqué le club durant son passage, malgré quelques pépins physiques. Un milieu défensif, très fort dans les duels, mais aussi une rampe de lancement du jeu lensois. Car Foé, c’était aussi une technique, un jeu de passes court et simple, bien aidé par une bonne couverture et protection de balle. Il apporte sa part à l’équipe lors de la saison du titre, avec une prestation magistrale contre le PSG (3-0 à domicile, buteur sur ce match) qui met le club sur la route de la gloire. Il devient rapidement une référence dans le championnat et attire les convoitises étrangères. Il aurait dû signer à Manchester United, mais une blessure importante durant la préparation le privera de la Coupe du monde 1998 et le freina dans sa carrière. Il traversera finalement la Manche pour signer à West Ham en cours de saison 1998-1999. Après sa mort, le club lui rendra définitivement hommage en retirant le numéro 17 qu’il portait à Lens.

37 réflexions sur « Top 50 Racing Club de Lens (2/6) »

  1. Voilà ce que disait Norbert Siri, historien de l’AS Monaco, à propos de Théo:
    « Il jouait avec sa chique dans la bouche. Il ne courait pas du tout, il marchait sur le terrain. Mais il avait un pied gauche… C’était une main. Il envoyait la balle où il voulait. C’était un meneur de jeu exceptionnel. C’est pour ça qu’il n’a presque jamais été sélectionné en équipe de France. Il l’a été seulement deux fois, notamment à la suite d’une pétition des supporters monégasques. Il ne pouvait pas convenir dans le système de jeu de l’époque, qui était davantage basé sur la rapidité des joueurs. »

    En juillet 1967, il est transféré à Montpellier, en deuxième division où il vit sa dernière saison de footballeur professionnel. Nul ne peut vraiment dire si Théo, plus amateur – au sens premier – que professionnel, était davantage du futur ou du passé. Il était peut-être tout simplement hors du temps: « Ce n’est plus du football, mais de la lutte. », soupire-t-il à Miroir Sprint, en 1968. Il possédait le physique pour se battre, mais Théodore Szkudlapski avait choisi d’être un artiste.
    Textes « empruntés » à football-the-story.
    Mon cousin (né en 45) qui adorait les inters comme Puskas, Piantoni, Sivori, Douis, Ujlaki me parlait souvent de Théo. Peut-être l’avait-t-il vu jouer au Parc lors de Racing-Monaco, ou les matchs de C1 ? Moi je n’ai vu que des images furtives. Je crois pas qu’il existe les intégralités des finales de CdF de Monaco. N’oublions pas aussi qu’à une époque la RTF puis l’ORTF diffusaient des secondes périodes de rencontres de D1. Y avait bien du Lens là-dedans.

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  2. Sur la photo de la saison 55/56, on voit le bel Erich Habitzl, qui figure dans les 25 ou 30 meilleurs buteurs de l’histoire du championnat d’Autriche. Lukas Aurednik était encore au club à l’époque, je crois.

    Parmi les Autrichiens passés par le RC Lens, il n’y a que des jolis noms, presque tous internationaux, même s’ils ont pour la plupart fait des passages en fin de carrière.

    Si je ne m’abuse, le premier était Viktor Spechtl, attaquant arrivé sur le tard en pro, et vainqueur de la Mitropa avec l’Austria. « Seulement » international B, mais vu la concurrence du moment, ce n’était déjà pas si mal. Il s’est retrouvé en France dans le cadre d’un échange entre l’Austria et le Havre impliquant le retour de Karl Adamek (Karl Szoldatics, ancien international, était également au HAC).

    Au milieu des 50’s, ce sont donc Habitzl et Aurednik qui lui succédèrent. Deux très bons techniciens. Habitzl a été un des grands joueurs de l’Admira d’après-guerre. Quant-à Aurednik, son surnom de « Magicien » en dit assez long. Il a notamment fait partie de la merveilleuse ligne d’attaque de l’Austria de la fin 40’s et début 50’s aux côtés de Stojaspal, Huber et Melchior.

    Et début 60’s, ce fut le tour de Johann Riegler et Fritz Kominek. Deux joueurs, qui se sont d’ailleurs distingués très jeunes en championnat d’Autriche. Recruté par Binder au FC Wien, Johann Riegler (son frère Franz « Bobby » a été l’équipier de Spechtl à l’Austria) fut l’un des cadres de la grande équipe du Rapid. Un joueur très important dans le dispositif, puisqu’il agissait tantôt comme un distributeur offensif, tantôt comme un harceleur défensif. Gros bosseur sur le pré (à l’épaisseur de marathonien, puisqu’il pesait à peine une cinquantaine de kilos, si je ne me trompe pas) et n’aimant guère la défaite.

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    1. Oui super joueur, pas épargné par les blessures.
      Sur 1994 donc, il devait signer à Auxerre tout était ficelé, pré-contrat accord verbal… il rentre du mondial pour aller au Cameroun… sauf que Guy Roux était toujours aux USA à commenter le Mondial, pendant cd temps-là la direction lensois se rend à Yaoundé, fait le forcing et convainc Foé de signer.

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      1. Foé qui était à l’OL en 2002 face à Lens aussi comme Laigle. Il avait fait son retour en France, mais toujours des saisons étriquées par les blessures, tout comme à Lens. La saison du titre il n’est pas vraiment titulaire, il a du loupé une moitié de matchs quasiment, c’est surtout dans la dernière ligne droite de la saison qu’il a été énorme.

        Taulier de la sélection camerounaise également, avec une (ou deux ?) Coupe d’Afrique.

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      2. Ajde
        Oui face au Nigeria et au Sénégal. Aux penos à chaque fois. Son passage à West Ham était pas mal, il me semble. Un mec calibré pour la Premier League.

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    1. Ed
      Seydou, très bon joueur. Il avait explosé au Mondial Junior en 99, étant élu meilleur joueur du tournoi, devant le vainqueur, Xavi.

      Pas mal de mecs dans la sélection par la suite. Adama Coulibaly, Mamadou Diarra. Bagayoko… Pour une génération malienne pas si loin de la consécration sur la continent. 2 demi-finales avec Kanoute evidemment.

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  3. Pour revenir sur Wembley, ce match a vraiment marqué le club et les joueurs. Beaucoup d’ « anciens » de la génération du titre de 98, le cite comme le match le plus marquant de leur carrière. Il y avait le côté historique de la chose: première victoire du football français dans le « temple du football » (Anelka n’était pas encore passé par là) . Puis c’était aussi Arsenal (même si dans le onze aligné de mémoire quelques absent notoires).

    Lens fait un match sensationnel, énorme d’ébauche d’énergie, d’intensité, ça joue vite, direct, ça va d’un but à l’autre. Smicer était intenable, il a enrhumé tout le côté droit de la défense d’Arsenal.. Vairelles expulsé injustement pour une simulation, Warmuz qui fait des exploits, tous sont monstrueux.
    Et le public lensois en tribunes, quelques milliers qui ont traversé la Manche pour mettre une ambiance de dingue.

    Bref, un souvenir qui est resté dans les mémoire de tous le monde ce match. Encore aujourd’hui tous les supps lensois qui ont vécu le match, t’en reparles.

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  4. « Bieganski est sûrement le meilleur joueur qui a porté le maillot des deux grands clubs nordistes, Lille OSC et RC Lens, et brillé avec les deux équipes. »
    C’est surtout qu’il a marqué les deux clubs.

    Dans le sens Lille -> Lens, on s’est tapé dans les années récentes Dagui Bakari (moi et mes potes à l’époque on était convaincu qu’on aurait pu joué à Lens nous aussi vu son niveau), Sibierski (jamais aimé ce joueur), Nouma (un gros co**ard), sinon pour ceux qui ont joué à Lille puis à Lens et qui ont marqué le club sang et or : Roger Boli (une petite saison à Lille et pas grand chose là-bas), Rene Marsiglia, Enzo Zamparini, Roger Carré (figure du LOSC d’après-guerre ), Lama aussi.

    Dans l’autre sens, c’est surement Philippe Brunel que mes camarades lillois citeraient… enfin sans remonter très loin.
    Un petit mot sur Brunel qui ne sera pas dans ce classement. Il ne s’est jamais vraiment imposé à Lens, du moins comme un joueur majeur du club. Il était présent dans les meilleures années du club, mais toujours à moitié-titulaire, toujours en concurrence avec un autre. Et pourtant on oublie un peu vite qu’il était titulaire toute la saison du titre, mais plutôt irrégulier au fil de sa carrière lensoise, malgré que le gaucher avait un talent indéniable.
    Le natif de Boulogne s/Mer a remporté aussi la Gambardella 1992 avec Fred Déhu et Wagneau Eloi (et aussi Robert Malm qui était originaire de Dunkerque). D’ailleurs l’année suivante, Lens était de nouveau en finale de cette Coupe.

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      1. Oui Xuereb et Vercruysse la seule fois où deux lensois ont été dans la sélection française à une Coupe du Monde (1986 bien sûr).
        Les autre lensois qui ont joué une coupe du monde sont: Alou Diarra (2006, même pas inclus dans le top tiens…), Wisniewski (1958), Louis (1954) et Six (1978)

        Et les 3 ex-lensois champions du monde: Varane, Lama et .. Aréola !

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      2. Khia,
        désolé pour les jeunes lecteurs de P2F, mais Hilton est le joueur « le plus récent » de ce top ! haha (oh hé Et on est pas sur lequipe.fr)
        Varane sûrement l’un des meilleurs formés au club, mais une seule saison même pas complète, Lens qui finit avant-dernier avec une défense qui prenait l’eau de toute part, dont faisait partie Aurier aussi… Bref, ils étaient sortaient du centre de formation on va pas les accabler non plus mais rien de marquant sous le maillot lensois pour eux.

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      3. Varane, c’est un mec que je vois bien revenir dans son club formateur. Pas grande gueule ni flambeur. Aider les jeunes à acquérir de l’expérience.

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      4. Xuereb, d’origine maltaise. J’avais un copain d’origine maltaise qui porte le même nom de famille que celui du franco- maltais del’Union St Gilloise, Teuma. Par copains interposés, j’ai demandé à mon vieux pote s’il était de la meme famille. La réponse était non. En tout cas pas de la famille proche mais c’était possible qu’il y ait un lien puisqu’ils viennent tous les deux du Var.

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      5. Il me semble avoir lu (si je ne m’abuse, à l’occasion d’un historique Malte-RFA en éliminatoires de l’Euro 80 où les insulaires avaient refait le coup de la deuxième guerre mondiale, 0-0) que les noms Xuereb, Faruggia, Xerri/Scerri et Buttigieg représentent quelque chose comme 80% de la population autochtone.

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  5. Je n’avais jamais entendu parler de ce Szkudlapski.. Un joueur pris en grippe car son style ne colle pas aux valeurs attendues : on peut comprendre mais c’est rude.

    Depuis le début de cette série, j’ai lu être cités les noms de Roubaix et Tourcoing, Teuma issu du Red Star.. Il y a un siècle jour pour jour, un Belgique-France au mythique stade Duden, Cf. photo :

    https://scontent.flgg1-1.fna.fbcdn.net/v/t39.30808-6/331269331_134744749248846_1629644363795042016_n.jpg?_nc_cat=104&ccb=1-7&_nc_sid=730e14&_nc_ohc=4srD8NbbxooAX8c8znk&_nc_ht=scontent.flgg1-1.fna&oh=00_AfDHHoOzaMgZOH258mMmtYjs4n7ymEGWzH8APHjY7k28QQ&oe=63FF695C

    Dans le 11 français : 4 joueurs du Red Star, 3 de Roubaix (et un même un 4ème nordiste, issu de Tourcoing).

    C’était commun pour l’époque, en France, que 2 clubs fournissent 7 joueurs de l’équipe nationale?

    Malte? Ca me fait toujours penser à Carmel Busuttil, vu plusieurs années en Belgique, vraiment bon (il me semble qu’il avait un autre équipier maltais à Genk, mais alors son nom??).. C’est leur joueur du siècle, je crois? Mais surtout je revois les images du stade Gzira, absolument hors du temps..et où les matchs se disputaient sur du..sable!

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    1. C’est bien sur ce terrain que Malte a tenu en échec (0-0) la génération ouest-allemande future vainqueure de l’Euro 80 (Schuster, Hrubesch, etc.) grâce à un match stratosphérique de son gardien Charles Sciberras dont ç’a été l’unique jour de gloire.

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    2. « C’était commun pour l’époque, en France, que 2 clubs fournissent 7 joueurs de l’équipe nationale? »

      En tout cas, ce n’est guère étonnant. A l’époque, les meilleurs joueurs sont en région parisienne. Particulièrement au Red Star qui a remporté les Coupes de France 1921 et 1922 et va gagner celle de 1923… Sète est dominant dans le Sud-Est et sera en finale de la Coupe de France 1923. Marseille ne deviendra une équipe dominante (vainqueur des Coupes de France 1924, 1926 et 1927) qu’avec l’ajout de trois footballeurs parisiens : Edouard Crut, Jean Boyer, Jules Devaquez. En février 1923, ils ne sont pas encore arrivés.

      Reste le Nord, où le Racing de Roubaix sera champion régional en 1923. C’est une bonne équipe qui compte dans ses rangs un joueur d’exception : l’ailier gauche Raymond Dubly. Pour un match en Belgique, il n’est guère étonnant que plusieurs joueurs de l’équipe alors dominante du Nord furent choisis : question de proximité géographique. C’est tout de même plus pratique.

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      1. Je vois aussi que, après une nouvelle déroute contre l’Espagne (0-3 à Saint-Sébastien), les trentenaires Bard et Gamblin ainsi que l’avant-centre Paul Nicolas avaient été écartés. Contre la Belgique, il y eut donc un recours massif aux Nordistes. Pour trois d’entre eux, ce fut la première et dernière sélection.

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  6. Rien à voir avec lens, mais pour les superstitieux ou les croyants , les dieux du foot rendent vraiment hommage à Diego cette année
    L’Argentine , Napoli, le Barca et même le 35 eme titre pour Boca

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