Un derby en or pour la « Golden Week »

P2F était présent au Panasonic Stadium pour le derby d’Ôsaka entre le Gamba et le Cerezo. Au programme : stade splendide, ambiance grandiose, scénario renversant. Le football vrai, le football beau, le football qu’on aime.

C’est un moment que tous les travailleurs japonais attendent avec impatience : entre le 29 avril et le 5 mai, ce ne sont pas moins de quatre jours fériés (sur les 16 officiellement reconnus au Japon) qui s’enchaînent sur une période extrêmement resserrée. Par conséquent, la grande majorité des Japonais profitent de l’occasion pour poser les quelques jours de congés auxquels ils ont droit dans l’année. C’est ainsi qu’au cours des années 1950 apparaît le terme de « Golden Week » pour désigner ce moment unique dans le calendrier. Une semaine où les trains sont bondés, les attractions touristiques saturées et grand nombre de commerces fermés.

Bien entendu, pour les entreprises qui font le choix de rester ouvertes, la Golden Week est une aubaine financière, notamment dans le secteur tertiaire, puisque le nombre de consommateurs disponibles explose. Et c’est pour cette raison que le football nippon, à l’instar du Boxing Day britannique, fait justement le choix de ne pas prendre de vacances, espérant ainsi attirer davantage de monde dans ses stades. En ce 3 mai 2023, « jour de la commémoration de la Constitution », la 11e journée de la J. League se dispute et nous propose une affiche particulièrement savoureuse : rien de moins que le derby entre le Gamba Ôsaka et le Cerezo Ôsaka.

Foot entreprise

L’histoire du football à Ôsaka commence véritablement dans les années 1950. Et comme dans le reste du pays, celle-ci est intimement liée au monde de l’entreprise. En 1957, le fabricant de moteurs Yanmar crée son équipe de football, laquelle sera quelques années plus tard co-fondatrice du championnat de la Japan Soccer League (JSL), l’ancêtre de la J. League moderne. Une ligue que l’équipe dominera au cours des années 1970, période durant laquelle elle décroche quatre titres de champion et deux places de dauphin entre 1971 et 1980.

Or, c’est justement en 1980 que l’entreprise Matsushita Electric (plus connue mondialement aujourd’hui sous le nom de Panasonic) décide elle aussi de se lancer dans l’aventure du football en créant sa propre équipe, qu’elle base dans la ville voisine de Nara, à une trentaine de kilomètres de Ôsaka. Afin de composer son effectif, Matsushita décide de débaucher principalement des joueurs de l’équipe réserve de Yanmar. Ce sont les premières graines de la rivalité qui germent alors en plus de la proximité géographique. D’autant plus que l’équipe de Matsushita, bien qu’officiellement basée à Nara donc, n’hésite pas à se rapprocher de la grande métropole qu’est Ôsaka, bien plus attractive et potentielle source de développement. C’est au Parc des Expo ’70 d’Ôsaka que l’équipe de Matsushita joue la plupart de ses matches.

Le club de Matsushita ne va cela dit pas grandir aussi vite que son voisin. Après avoir débuté dans les ligues amateures, il rencontre Yanmar pour la première fois en 1982 à l’occasion des huitièmes de finale de la Coupe de l’Empereur. C’est une victoire 4-2 pour Yanmar. C’est en 1984 que Matsushita intègre la 2e division de la JSL, qu’il remporte l’année suivante. Ainsi, en 1986, Matsushita et Yanmar se rencontrent pour la première fois en championnat. Une rivalité dans un premier temps largement dominée par Yanmar, puisqu’il faut attendre le 28 octobre 1990, et pas moins de sept rencontres, pour voir Matsushita défaire son voisin. Symboliquement, cette date est un tournant dans l’histoire de cette opposition : sentant le sens de l’histoire et la vague du professionnalisme arriver, les moyens financiers mis à disposition par la maison mère sont de plus en plus importants pour le club de Matsushita. Lui faisant acquérir une situation solide, saine, et lui permettant de s’établir comme un co-fondateur de la toute nouvelle J. League, une nouvelle ligue entièrement professionnelle, puis de l’intégrer pour sa première édition en 1993. Le club de Matsushita change alors son identité et prend le nom de Gamba Ôsaka (une contraction du verbe « Ganbare », signifiant « tout donner » en japonais) ainsi que les couleurs bleues et noires.

Ao kuro Ôsaka – Ôsaka la bleue et noire

A l’inverse, les résultats se dégradent pour Yanmar à la fin des années 1980, jusqu’à subir la relégation en deuxième division de JSL en 1990, et ainsi manquer le virage du professionnalisme, ratant donc l’occasion d’intégrer la J. League. Ce n’est qu’en 1993 que le club de Yanmar décide enfin de franchir le pas et de se professionnaliser intégralement. Imitant ce qui se fait dans le reste du pays, il adopte une nouvelle identité, le nom de Cerezo Ôsaka (en référence aux célèbres sakura, les cerisiers du Japon) et le rose comme couleur principale. Le néo-club du cerisier dispute sa première saison en J. League en 1995. Mais longtemps pionnier du football à Ôsaka, l’héritier de Yanmar a désormais un train de retard, ne pouvant faire mieux que de se contenter de jouer le milieu de tableau, jusqu’à même subir une relégation en 2001.

De l’autre côté, le Gamba Ôsaka a pris le temps de grandir. Bien que n’ayant pas atteint le podium du championnat une seule fois avant 2002, il atteint très régulièrement les demi-finales de la Coupe de l’Empereur au cours des années 1990. Des résultats stables qui lui permettent petit à petit d’agrandir et de consolider sa base de supporters. Peu à peu, aidé notamment par l’émergence de la future légende du club Yasuhito Endô, le Gamba est en train de devenir une valeur sûre de la J. League, jusqu’à remporter son premier titre de champion en 2005 au cours d’une saison rocambolesque ayant tourné, à la surprise générale, à un duel à distance entre les deux voisins et rivaux, et sur laquelle nous sommes déjà revenus. Les Bleus et Noirs remportent même la Ligue des Champions asiatique en 2007 et enchaînent les podiums en championnat au cours des années suivantes. Seule fausse note au tableau, cette relégation surprise en deuxième division en 2012. Une surprise qui aboutit sur une remontée dès la saison suivante, puis sur un triplé extraordinaire en 2014 : le Gamba remporte le championnat, la Coupe de l’Empereur et la Coupe de la Ligue !

Porté par un public fidèle, un des meilleurs de tout le Japon comme en atteste la rivalité avec les Urawa Red Diamonds, le Gamba Ôsaka est assurément un club iconique du football japonais. A l’inverse, le Cerezo a mis du temps avant de véritablement s’établir en première division, connaissant plusieurs relégations et montées. Si les Roses se sont aujourd’hui stabilisés en J. League, les saisons sans saveur ont longtemps été la norme. Il aura fallu attendre 2017 pour que cette équipe soulève son premier trophée depuis la fin de l’entité Yanmar : une Coupe de la Ligue. La différence de statut et de palmarès a fini par se faire ressentir et il semble bien que le Gamba soit plus populaire et soutenu que le Cerezo à Ôsaka.

Toutefois, nous devons bien admettre que si l’on regarde l’ensemble de l’histoire (y compris l’ère pré-professionnelle), la rivalité entre les deux clubs d’Ôsaka est extrêmement équilibrée, aussi bien en terme de palmarès que de confrontations directes. En un peu plus de 60 matches, le Gamba a deux victoires d’avance. Mais l’écart pourrait bien se resserrer davantage. Les Bleus et Noirs vivent une période compliquée : après une année 2022 très décevante, le début de saison 2023 est catastrophique. Seulement sept petits points pris en 10 matches, une avant-dernière place très embarrassante pour un club de cette trempe.

La vraie saveur du derby

Ces considérations sont toutefois peu importantes en ce 3 mai 2023. Pour ce premier derby depuis la fin complète de toutes les restrictions liés au COVID-19, l’ambiance promet d’être électrique ! Nous nous rendons donc à Suita, dans la banlieue nord d’Ôsaka, au Panasonic Stadium, où le Gamba joue ses matches depuis 2016. Un stade flambant neuf de 40 000 places absolument magnifique où les tribunes sont bien proches de la pelouse comme on aime. Il semblerait qu’il y ait eu au cours des années 2010 une prise de conscience de la part des clubs japonais : qu’il était inutile de jouer dans des stades surdimensionnés avec une piste d’athlétisme. A titre d’exemple, le Cerezo joue désormais exclusivement au Yodoko Sakura Stadium. Un stade de football bien plus adapté à la taille du club (environ 25 000 places) que ne l’était le grand stade Nagai.  

S’il est déjà arrivé que les sulfureux supporters du Gamba provoquent des incidents avec leurs rivaux, l’atmosphère autour du stade est à l’image du reste du pays : paisible et chaleureux. Les maillots roses cohabitent sans problèmes avec les bleus et noirs. On peut même apercevoir quelques couples dont chaque partenaire porte un maillot différent. Une fois de plus, les abords du stades sont pleins de différents stands de nourritures ou de produits dérivés. Le Cerezo a même le sien. Alors notre esprit de collectionneur nous rattrape et nous décidons d’acheter une écharpe du club au cerisier avant d’aller prendre celle des locaux que nous arborerons dans les tribunes. Signalons tout de même notre petite déception quant au faible éventail de choix proposé par le Gamba en matière d’écharpes… Clairement, c’est avantage Cerezo sur ce point.

Peu importe, nous sommes en possession de tout, avons dégusté quelques Takoyaki (des boulettes de pâte cuite contenant du poulpe, une spécialité de la ville dont les locaux sont très fiers), et cherchons désormais notre porte d’entrée en observant les lieux. Il nous apparait tout de suite que deux joueurs du Gamba sortent du lot en terme de popularité. Deux grands artisans du triplé de 2014 : d’abord, Masaaki Higashiguchi, gardien de l’équipe depuis presque 10 ans, mais ayant cédé cette année sa place de titulaire au grand espoir japonais à ce poste, Kôsei Tani. Puis l’enfant chéri du club, ancien grand espoir du football nippon passé en autre par le Bayern Munich, revenu en 2019, Takashi Usami. Après avoir remarqué cela, nous apercevons un attroupement de plusieurs milliers de personnes au loin. Ce sont les ultras du Gamba. A l’image de ce qui se fait beaucoup désormais, ils attendent le passage du bus des joueurs pour les accueillir et les acclamer. Lorsque celui-ci arrive, des dizaines de drapeaux s’agitent, les tambours donnent le rythme, et nous avons déjà un aperçu du grand spectacle auquel nous aurons droit dans le stade. Nous sommes déjà conquis !

Un air de vieux continent

Nous entrons et découvrons le superbe écrin du Gamba Ôsaka. 35 000 personnes assisteront à ce derby, dont près de 7 000 fans du Cerezo (au moins 12 préfets français, si adeptes des interdictions de déplacement, viennent de tomber dans les pommes) rassemblés au deuxième niveau du stade. Tout de rose vêtus, ils font une entrée particulièrement remarquée et bruyante, déclenchant l’ire, les huées et les insultes des ultras du Gamba. Insulter l’adversaire n’est pas quelque chose de commun dans les stades japonais. Cette atmosphère électrique nous donne une vraie impression d’un match à fort enjeu, et même d’être revenu en Europe le temps de quelques heures. Cela a au moins le mérite de nous faire sourire.

Ce qui le fait moins, c’est notre surprise devant le constat que les fans du Gamba sont assez peu actifs lors de l’échauffement des joueurs. Nous nous serions attendus à l’inverse, d’autant que chanter pendant l’échauffement est une pratique normale au Japon. Mais ici, rien, ou du moins pas grand-chose à se mettre sous la dent. A l’inverse, le secteur du cerisier s’en donne à cœur joie et domine totalement l’avant-match sur le plan vocal. Au point de rendre totalement inaudible le représentant des ultras du Gamba venu dans notre tribune pour nous expliquer les consignes relatives au tifo prévu (des morceaux de cartons ont en effet été disposés sur les sièges). Il faut dire que le pauvre garçon, bien qu’étant armé d’un magnifique mégaphone, ne tient pas celui-ci d’une manière des plus optimales… Qu’importe. Nous ne sommes pas stupides, et avons très bien compris ce qu’on attendait de nous pour l’entrée des deux équipes.

Ce n’est qu’une fois que les joueurs ont terminé leur échauffement et sont rentrés aux vestiaires que les ultras du Gamba se réveillent enfin, enclenchant de beaux chants. Le « Oretachi ga Ôsaka sa ! Ao to kuro, orera dake ! » est repris en cœur par tout le monde (« Nous, nous sommes Ôsaka ! Le bleu et le noir, c’est seulement nous ! »). L’ambiance monte. Pour la lecture des compositions, le speaker annonce le prénom et laisse le public scander le nom du joueur. Ce qui est inhabituel, car en japonais, le nom de famille est donné en premier pour nommer quelqu’un. Mais cela contribue à renforcer cette atmosphère très « européenne ». Puis vient le moment de brandir le tifo. Si, bien sûr, nous ne voyons rien de ce que cela donne pour notre tribune, sur celle des ultras, en plus des cartons brandis, c’est une fresque tirée par des cordes qui apparaît, un peu comme ce qui se fait souvent en Allemagne. Le dessin représente la Tour du Soleil, créée par l’artiste Tarô Okamoto pour l’Exposition universelle de 1970, ayant eu lieu à Ôsaka, et que l’on peut voir facilement en sortant du monorail pour nous rendre au stade. Nous devons toutefois admettre que nous sommes un peu perplexe quant au résultat.

Le match commence. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que sur le terrain, c’est assez décevant. Il y a de l’engagement dans les duels, certes. Mais aucune des deux équipes ne hausse particulièrement le rythme. Gamba essaye un peu, mais il y a beaucoup d’erreurs techniques, d’imprécision dans les passes et d’approximations collectives. On a comme l’impression que les joueurs bleus et noirs se découvrent, qu’ils n’ont jamais joué ensemble avant, que cette équipe manque cruellement de confiance. Résultat, en dehors d’un coup-franc sur le poteau d’Usami, le Gamba n’est absolument pas dangereux. En face, ce n’est pas forcément mieux.

La prestation de Cerezo n’est guère plus satisfaisante. Revenu dans le club de ses début en début d’année, Shinji Kagawa n’est plus que l’ombre du joueur fabuleux qu’il a été auparavant. Bien qu’on puisse sporadiquement entrevoir sa merveilleuse capacité à fluidifier le jeu de son équipe, l’ancien joueur du Borussia Dortmund est assez transparent sur la pelouse et laisse les visiteurs évoluer sans aucune créativité dans le jeu. La rencontre est somme toute assez fermée. Mais à la demi-heure de jeu, Riku Matsuda envoie une merveille de centre au point de pénalty. Arrivé lancé comme un Shinkansen, Léo Ceará catapulte le ballon dans les buts de Kôsei Tani. Un à zéro pour le Cerezo. Et bien qu’ils ne produisent pas grand-chose, on ne peut franchement pas dire que c’est contre le cours du jeu.

Cette ouverture du score a au moins le mérite de réveiller le secteur visiteur qui se faisait en vérité plutôt discret jusque là, comme s’ils avaient tout donné pendant l’échauffement. Il faut dire aussi qu’en face, c’est très haut niveau ! On pourrait presque croire que les fans de Gamba s’étaient économisés exprès pour lâcher les chevaux au coup d’envoi. Le spectacle visuel et auditif est grandiose. Et le but encaissé n’entame en rien le moral des ultras, continuant sans relâche à pousser les leurs, avec l’appui réel des autres tribunes, dont la nôtre. Soulignons aussi la performance des cheerleaders du Gamba Ôsaka (situées derrière les poteaux de corner), participant avec entrain à l’animation proposée par les ultras, ayant une chorégraphie différente à chaque nouveau chant. Cela ne s’arrête jamais, et cela semble vu de loin être une activité très sportive. En tout cas, pour ce qui est de l’ambiance, nous en prenons plein les yeux et les oreilles !

La vie en rose

Heureusement pour le spectacle, les joueurs de Gamba vont enfin se montrer à la hauteur de leurs supporters en deuxième période. Même si c’est encore assez maladroit, même si seul Takashi Usami semble vraiment en mesure de créer le danger, il y a une nette amélioration chez les Bleus et Noirs. Plus haut, plus de pressing, plus de rythme. Et à la 55e minute, Usami centre en retrait. Issam Jebbali laisse astucieusement le ballon filer jusqu’à Dahwan au point de pénalty, qui égalise d’un plat du pied serein. Le stade explose et les décibels montent davantage. Le Gamba Ôsaka peut aller chercher la victoire dans ce derby. Ça se sent. Cerezo continue de ne rien proposer. Les locaux mettent le bon engagement, gagnent les duels, et maintiennent la pression. Le cerisier est en souffrance dans cette deuxième mi-temps et l’on n’entend plus grand-chose venant du secteur visiteur. Alors il tente de faire le dos rond.

Gamba arrive toutefois à se créer des opportunités, mais il manque ce petit quelque chose, cette réussite, ce brin de chance. Il y a toujours un pied qui traine pour contrer le tir, le centre, ou la passe. Il faut dire aussi que Gamba n’est pas très aidé par ses joueurs offensifs. Si Usami est au niveau, Ryôtaro Meshino et surtout Issam Jebbali sont catastrophiques. Le buteur tunisien passe totalement à côté de sa rencontre : souvent mal placé, des appels de balle à contre-temps, beaucoup de pertes de balle… L’ancien de l’Espérance de Tunis réclame beaucoup le ballon, mais se contente de rester dernière le défenseur qui le marque. A la 87e minute, le ballon revient sur Juan Alano qui déclenche un tir puissant à ras de terre, superbement bloqué par Kim Jin-hyeon, le gardien de Cerezo. Gamba croit en ses chances d’arracher la victoire, pousse, … et s’expose dangereusement : 89e minute, Cerezo repousse une énième offensive et parvient à lancer une contre-attaque sur le côté gauche totalement dégarni. Yamanaka adresse un centre millimétré au second poteau et trouve un Mutsuki Katô libre de tout marquage qui ajuste Kôsei Tani tranquillement de la tête.

Terrible douche froide ! Le Cerezo est en passe d’arracher la victoire dans ce derby, dans ce qui ressemble à un gros braquage. Gamba part à l’abordage et multiplie les longs ballons dans la surface de réparation. A la dernière seconde du temps additionnel, Miura parvient à remettre de la tête pour Jebbali qui reprend de volée du pied droit aux six mètres… Mais Kim Jin-hyeon, bien placé, sort un arrêt reflexe miraculeux ! Il était écrit que le Gamba Ôsaka perdrait ce match et s’enfoncerait dans la crise. L’arbitre siffle la fin de la rencontre. Le secteur en rose exulte et chambre allègrement les supporters rivaux en reprenant quelques uns de leurs chants iconiques. « Ao kuro Ôsaka » devient « Pink Ôsaka » et les joueurs de Cerezo restent de longues minutes sur le terrain à se congratuler et célébrer avec leurs fans.

Comme il est de coutume de le faire au Japon, même en cas de défaite, les joueurs du Gamba effectuent le classique tour du terrain pour saluer les tribunes, une à une. Mais à chaque fois qu’ils se mettent en rang et s’inclinent pour remercier les supporters de leurs soutien, c’est un ensemble assourdissant de hués et d’insultes qui sort des gradins. Evidemment, cela prend une dimension encore plus grande lorsque les joueurs passent devant la tribune des ultras et des supporters fidèles. Exemplaires dans l’attitude durant toute la rencontre, ceux-ci font un triste constat : après un tiers des matches joués, la saison peut déjà être considérée comme ratée. Maintenant, le derby est perdu. C’est peu dire qu’ils laissent éclater leur frustration. Le Gamba Ôsaka est vraiment en crise, engluée à cette avant-dernière place au classement. Et même si cette année, il n’y aura que la lanterne rouge qui descendra (la J. League passant de 18 à 20 équipes pour l’année prochaine), le doute s’installe. Le Yokohama FC, à qui cette 18e place semble promis, a gagné son premier match de la saison et est maintenant à deux points du Gamba. Il va falloir un électrochoc. Mais malgré cette note de fin quelle que peu amère, nous repartons du Panasonic Stadium absolument ravis par l’expérience !

Crédit photo : Lionel Piguet – Twitter : @lionelpiguet

Un salut cordial @LionelPiguet, @GuitouLefameux et à tout le Discord de J. League France !

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Xixon

Même un Bordelais peut préférer la bière. Puxa Xixón, puxa Asturies, puta Oviedo ! 俺は日本サッカーサポーター ! (Rien à voir avec le judo) 

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21 réflexions sur « Un derby en or pour la « Golden Week » »

  1. Je me demandais où avait joué Kunishige Kamamoto, c’est bien chez l’ancêtre du Cerezo Osaka dont tu parles dans ton texte.
    Kunishige Kamamoto, c’est le plus grand buteur de la sélection, le meilleur buteur des J.O de Mexico qui vit les Japonais remporter le bronze. La première star du foot dans ce pays. Un texte, un jour?

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  2. Une regalade comme toujours! Gamba, c’est le club qui permit à M’Boma de franchir un palier, apres un début de carrière plutôt discret en France. Jusqu’à devenir le binôme du Cameroun avec Samuel.

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    1. Je suis tellement con
      j’en oublie de dire des bienveillances

      J’ai kiffé cet article
      Pourquoi parce que etc. rien de bien original
      Mais c’est sympa de lire des trucs sur ce site du présent
      Ça change des articles de Bobi ou on est obligé de démêler le vrai du faux

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      1. Ah oui! Par contre, celles-ci, j’adore! Je suis vraiment néophyte en art…

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    1. J’ai pas eu de difficulté.
      Tous les tickets s’achètent sur le site de la J. League.
      Dans le doute, j’ai noté la date d’ouverture de la billetterie au grand public (une semaine avant la rencontre), les abonnés pouvant acheter les tickets plus tôt. Mais ça n’était pas nécessaire car l’affluence a fait 35 000 sur 40 000. Cela dit, les places les mieux placées et les moins chères partent vite

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    1. Entre autre oui. Durant la bien nommée « époque Nara » (le VIIIe siècle globalement)
      Aujourd’hui, c’est surtout connu pour sa très jolie vielle ville qui a conservé son charme d’antan (comme Kyôto) et pour les biches qui se baladent en liberté dans le grand parc du centre ville

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