1973-1974 : Deutscher Fußball über alles – 3e partie : le temps des trophées

Suite et fin du récit de cette saison 1973-1974 qui a vu l’Allemagne, Est et Ouest confondus, s’installer au sommet du football mondial.

(Première partie disponible ici)

(Deuxième partie disponible ici)

De Rome à Reykjavík, du stabilisé de Gżira au grand billard de Wembley, une interminable saison 1973-1974 a déjà offert son lot de rudes batailles et d’émotions fortes au moment d’entrer dans la dernière ligne droite. Ils ne sont plus que six pour les finales européennes à disputer en mai, seize pour la Coupe du monde qui commencera à la mi-juin. C’est le temps des trophées.

Les clubs allemands, qui ont déjà « remporté » la saison au classement des nations (Ouest et Est réunis), sont en lice pour deux des trois Coupes d’Europe. La RFA est la grande favorite de « sa » Coupe du monde à domicile. La RDA, présente pour la première fois en phase finale, espère de son côté créer la surprise. Mais tout cela n’est pour l’heure que belles promesses. Pour entrer dans l’histoire du football, il faut concrétiser.

Magdebourg-Milan, le 8 mai 1974. Wolfgang Seguin marque le deuxième but est-allemand d’une mine sous la barre au coin des six mètres. De quoi donner des idées à son coéquipier Sparwasser, six semaines plus tard…

Finales, acte I

C’est avec la finale de la C2, le 8 mai à Rotterdam, que commence la remise des trophées européens. Ce match, que P2F va par ailleurs évoquer en détail (1), établit un record « négatif » de l’épreuve, celui de la finale avec le public le plus maigre. Entre l’anonymat de l’adversaire du Milan, l’impossibilité quasi-totale pour les Allemands de l’Est de sortir de leur pays pour aller encourager les leurs, l’inflation galopante qui plombe les velléités de déplacement des supporters italiens, et la finale retour de C3 Feyenoord-Tottenham à venir dans ce même stade, seuls 6 461 spectateurs sont présents au coup d’envoi (2).

Les absents vont avoir tort, car l’événement sera historique. Magdebourg joue dans le même style que Mönchengladbach, un séduisant mélange de verticalité et d’utilisation de toute la largeur du terrain fondé sur une condition physique sans faille. Le Milan, pris de vitesse comme en demi-finale contre les Poulains, a beaucoup de mal à s’approcher de la cage d’Ulrich Schulze. Sa défense tient pourtant bon jusqu’aux abords de la mi-temps, quand Enrico Lanzi marque contre son camp en voulant couper un centre de Detlev Raugust pour Jürgen Sparwasser seul au second poteau (43e).

Après le repos, rien ne change. L’impuissance des Rossoneri est de plus en plus criante, et Magdebourg marque assez logiquement un deuxième but sur une superbe passe en diagonale d’Axel Tyll pour Wolfgang Seguin qui vient fusiller Pierluigi Pizzabella au coin des six mètres (74e). Les hommes d’Heinz Krügel contrôlent ensuite la situation jusqu’au coup de sifflet final.

Pour la première fois, un club de la RDA remporte une Coupe d’Europe. C’est la deuxième seulement pour le bloc de l’Est après la victoire du Slovan Bratislava dans cette même C2 en 1969. Le tour d’honneur des vainqueurs, en peignoirs blancs dans un stade presque vide, prend un air surréaliste qui ne sera égalé que pendant la pandémie de covid-19 45 ans plus tard.

On a ga-gné ! On a… Y’a quelqu’un ?

Finales, acte II

Une semaine plus tard, les projecteurs sont braqués sur Bruxelles et la Coupe aux grandes oreilles. Quoi qu’il arrive, celle-ci désignera un champion inédit : Bayern et Atlético de Madrid sont tous deux présents en finale pour la première fois. Entre le trac des débutants et la méfiance extrême qu’ont les deux équipes l’une pour l’autre, le match va s’avérer bien tristounet.

Le Bayern ne fait le jeu que prudemment car il craint les contres de l’Atlético comme la peste ; celui-ci s’appuie sur sa défense de fer (deux buts seulement encaissés en C1) et laisse venir pour mieux pouvoir frapper. Il faut attendre la prolongation et la 116e minute pour voir un tir cadré, et il est au fond des filets de Sepp Maier sur un coup franc « platinien » de Luis Aragonés. Les Madrilènes ont pratiquement la Coupe en main quand sonne l’heure de gloire de « Katsche » Schwarzenbeck, à la dernière seconde.

Finale de C1 1974 : Luis Aragonés à la Platini…

Le compagnon de l’ombre de Kaiser Franz au centre de la défense du Bayern ne marquera que 21 buts en 416 matchs pour son club de toujours, dont deux seulement en Coupe d’Europe. Celui-ci, le second, vaut plus que tous ceux des scores-fleuves superflus en Bundesliga réunis : une mine de 20 mètres typiquement allemande qui transperce Miguel Reina (père de) et offre au Bayern un match à rejouer, les tirs au but n’étant pas au règlement de la finale en ce temps-là (3).

Deux jours plus tard, c’est le physique qui fait la différence. Nombre des cadres de l’Atlético, habitués qui plus est au jeu lent et réfléchi de la Liga, ont dépassé la trentaine et ne peuvent plus tenir tête au pressing ou aux courses des jeunes athlètes du Bayern. Devant 23 000 spectateurs seulement (pas facile de tout chambouler pour rester sur place…), les Colchoneros font quand même illusion pendant une heure, ne concédant qu’un but sur un de ces raids de 50 mètres dont Uli Hoeneß a le secret (28e).

Ensuite, c’est la débâcle, avec un cachou de Gerd Müller sous la barre (58e), un superbe lob de « der Bomber » (71e), et un nouveau raid de Panzer de Hoeneß (83e). « Le score de 4-0 est trop flatteur pour les nouveaux champions d’Europe. Mais on n’y prête pas trop garde. La logique, la justice, et le sport ont triomphé », écrit le journaliste Jean-Philippe Réthacker (4), encore marqué par l’orgie de coups défendus offerte par l’Atlético face au Celtic en demi-finale.

Après deux C2 dans les années 1960, la RFA décroche sa première C1. Le Bayern chasse le complexe d’infériorité qu’il traînait jusque-là en Europe et devient la machine à gagner qu’il est encore aujourd’hui. L’Atlético, lui, repart avec un traumatisme dont le souvenir pèsera 40 ans plus tard, à Lisbonne, lors d’une autre finale de C1 perdue dans les mêmes circonstances. Le but de Schwarzenbeck aura été l’un de ces moments qui changent l’histoire du football.

…et Schwarzenbeck à l’allemande.

Deux finales, deux victoires : mission accomplie à l’Est comme à l’Ouest. La saison est un triomphe pour le deutscher Fußball de club qui a manqué de peu un triplé historique que l’Italie sera la première (et la seule à ce jour) à réussir en 1990 (5). La victoire de Feyenoord sur Tottenham en Coupe de l’UEFA (2-2, 2-0) confirme la supériorité des Nordistes sur les Latins à l’approche d’une Coupe du monde où les Sud-Américains vont eux aussi devoir batailler ferme pour conserver leur suprématie.

Interlude

Le « WM 74 », donc, est déjà dans les esprits depuis longtemps. La RDA entame sa préparation dès la mi-avril dans son centre d’entraînement de Leipzig, la saison d’Oberliga ayant été avancée dans ce but. Elle ne dispute que deux matchs fin mai pour se régler : une victoire sur la Norvège à Rostock (1-0) et un nul contre l’Angleterre à Leipzig (1-1) qui confirment la bonne cohésion de l’équipe mais aussi ses limites, en particulier dans l’animation offensive.

La RFA, elle, n’entre en stage que trois semaines avant le début du tournoi, personne n’ayant pensé à décaler la Bundesliga pour lui donner davantage de temps. Entre chocs des egos et négociations d’épicier sur les primes, tout ne tourne pas rond dans la sélection. Calendrier oblige, celle-ci n’a même pas le temps de disputer le moindre match de préparation. Helmut Schön ne dispose que des leçons tirées du dernier amical joué début mai face à la Suède (2-0). Il en a tout de même conclu que Günter Netzer, indispensable à l’Euro 72 mais moins fringant depuis son départ au Real, n’était plus l’homme de la situation. C’est Wolfgang Overath qui lui succédera comme numéro 10.

Le groupe 1, où le Chili et l’Australie rejoignent les deux Allemagnes, joue à Hambourg et à Berlin-Ouest. Cette dernière ne fait juridiquement pas partie de la RFA (6) et a fait l’objet d’une belle bataille à la FIFA, les deux blocs ne voulant rien lâcher sur ce symbole de la guerre froide. Chaque sélection allemande y jouera finalement un match, mais pas leur affrontement direct. En attendant, toutes deux prennent leurs quartiers dans le nord du pays.

Deux ans après le massacre des Jeux Olympiques de Munich, en pleine vague d’attentats de la Fraction Armée Rouge d’Andreas Baader et Ulrike Meinhof, la psychose règne. La RDA s’installe au Sport-Hotel de Quickborn, juste au nord de Hambourg, entourée d’un déploiement de Polizei qui fait tiquer dans la délégation (7). La Sportschule de Malente où réside la Mannschaft, à mi-chemin entre Kiel et Lübeck, est transformée en un camp retranché à l’atmosphère étouffante, très bien décrite dans l’excellent roman graphique La patrie des frères Werner.

Finales, acte III

Les parcours des deux sélections dans le tournoi vont être diamétralement opposés. La RDA va faire preuve d’une constance quasi-absolue, jouant de la même manière et avec la même qualité du début à la fin. On retrouve la grosse présence dans les duels, souvent gagnés grâce à une excellente technique individuelle, le collectif huilé, la défense taillée dans le mur de Berlin, et les attaquants de grande classe que l’on connaît bien, mais aussi un manque flagrant de créativité au milieu et un entêtement coupable à chercher Streich ou Sparwasser dans l’axe plutôt que de s’appuyer sur les débordements d’un Vogel ou d’un Hoffmann.

RDA-Australie : Joachim Streich (au point de penalty) envoie une magnifique demi-volée couchée dans la lucarne des Socceroos (2-0, 70ème).

Contre l’Australie (2-0), le Chili (1-1), et la RFA (1-0) au premier tour, puis le Brésil (0-1), les Pays-Bas (0-2), et l’Argentine (1-1) au deuxième, il n’y aura ni match-référence, ni trou noir pour la DDR. Celle-ci ne partage les points avec le Chili, dans un match très politique sur fond du récent coup d’État de Pinochet, qu’en raison de la tactique ultra-défensive d’une Roja qui défend son but par tous les moyens, licites ou non. La victoire sur le frère ennemi de l’Ouest (8) a bien évidemment un caractère historique, mais elle ne marque un sommet ni dans le jeu, ni dans les prestations individuelles, l’action immortelle de Jürgen Sparwasser n’étant que la cerise sur le gâteau de la formidable saison de l’avant-centre de Magdebourg.

Au deuxième tour, la RDA atteint ses limites, pas ridicule face aux terribles Néerlandais mais incapable d’élever son niveau de jeu. L’aurait-elle fait qu’elle aurait pu accrocher l’un des plus mauvais Brésil de tous les temps et battre l’Argentine pour, qui sait, jouer la médaille de bronze… Son classement final d’ « équivalent quart de finaliste » est somme toute mérité. Comme le résume joliment Jean-Philippe Réthacker, les Allemands de l’Est auront en fin de compte été « remis à leur vraie place d’athlètes du football sans génie ». (9)

RFA-Chili : Breitner sait tirer autre chose que les penalties.

La RFA, elle, va vivre un parcours aussi cahotique que chaotique dans sa marche à l’étoile. Son match d’ouverture face au Chili, à Berlin, est une bouillie de football sauvée par un maître tir de Paul Breitner en début de rencontre (1-0). Le deuxième jour, face à une Australie étonnamment solide, c’est à peine mieux. Le public de Hambourg n’a jamais apprécié les Bavarois et le leur fait bruyamment savoir, Kaiser Franz en oublie sa classe légendaire et crache vers les tribunes, et le 3-0 final ne trompe personne. Face à la RDA, il y a un net progrès, mais la tactique ne suit pas. Le 3-4-3 d’Helmut Schön en phase offensive (Breitner, latéral gauche nominal, monte au milieu) vient se briser sur le 4-4-2 à plat de Georg Buschner et ses deux récupérateurs centraux (Kurbjuweit et Lauck) qui éteignent l’animation offensive ouest-allemande.

On a beaucoup parlé de cette « nuit de Malente », après la défaite, où Franz Beckenbauer a officieusement ravi le pouvoir à un sélectionneur dépassé par les événements. Au final, il faut reconnaître que les changements « suggérés » par le Kaiser (mise au repos temporaire d’Uli Hoeneß, remplacement définitif de Cullmann par Bonhof à la récupération, élargissement du jeu sur les ailes avec les arrivées de Hölzenbein et Herzog puis Grabowski) auront porté leurs fruits. En ouverture du second tour face à la Yougoslavie, c’est enfin convaincant (2-0).

Le match-référence des futurs champions du monde sera celui d’après, face à une redoutable Suède qui annonce la Danish Dynamite des années 1980 avec 10 ans d’avance. La Mannschaft combine, elle attaque, elle séduit, mais elle bute pendant 50 minutes sur un exceptionnel Ronnie Hellström dans la cage scandinave (10). Avec la rentrée de Grabowski, la rencontre bascule enfin (4-2) : la RFA a trouvé ses certitudes. Il était temps, car un dernier match dantesque contre la Pologne (1-0), déjà évoqué en détail par P2F, va la pousser dans ses derniers retranchements.

RFA-Suède : Ronnie Hellström à l’épreuve de la bombe et du « Bomber ».

La véritable légende noire qui s’est installée autour de la finale (11) mérite elle aussi des corrections. Bernd Hölzenbein, décédé peu avant la publication de cet article, aura été poursuivi toute sa vie par les questions sur le penalty du 1-1 qu’il a provoqué. Un esprit facétieux de notre rédaction ira jusqu’à ironiser que son nom (« jambe de bois », joli pour un joueur aux 160 buts en Bundesliga) signifie en fait « plongeur » en allemand… La vérité est plus nuancée : une faute réelle sur laquelle le joueur en a rajouté, mais qu’un arbitre peut légitimement sanctionner. On parle beaucoup moins du but du 3-1 refusé à Gerd Müller (58e) pour un hors-jeu imaginaire, une vraie erreur d’arbitrage qui fait plus que compenser une décision discutable mais fondée.

Pour le reste, la RFA a gagné cette finale (2-1) autant que les Pays-Bas l’ont perdue. Menée dès la première minute sur un penalty de Neeskens, elle a eu un vrai temps fort en fin de première mi-temps, égalisant donc par Breitner sur penalty (25e) puis contraignant Jan Jongbloed à deux parades décisives avant de prendre l’avantage par l’inévitable Müller (43e). En seconde période, elle a fait preuve d’une rigueur et d’un sang-froid absolus en défense (pas même un carton jaune après le repos, un seul de tout le match) face aux incessantes vagues orange. On attribue souvent ces qualités aux Italiens sans les leur reprocher ; pourquoi traiter les Allemands différemment ?

58ème minute de la finale. Au moment où Jürgen Grabowski lui envoie une passe, Gerd Müller (au point de penalty) est largement couvert par Wim Rijsbergen. Le juge de touche, le Mexicain Alfonso González Archundia, lève son drapeau à tort.

La Mannschaft est donc championne du monde, vingt ans après le « miracle de Berne ». Chacun a apporté sa contribution décisive à tour de rôle : Sepp Maier dans le but face à la Pologne, toute la défense pour préserver le 2-1 en finale, le milieu pendant tout le deuxième tour, l’attaque face à la Suède, sans parler d’un Gerd Müller infaillible aux moments cruciaux ou d’un Beckenbauer qui a su redresser un navire à la dérive et forcer le destin. Si elle a été moins flamboyante que les magnifiques Oranje de Cruyff, c’est tout de même une très belle équipe qui a clôturé comme il le fallait la grande saison du deutscher Fußball.

Épilogue

Une Coupe du monde et deux quarts de finale pour les équipes nationales. Deux Coupes d’Europe, cinq demi-finales, et six quarts de finale pour les clubs. Aucun pays, qu’il participe uni ou divisé, n’a jamais fait aussi bien en une saison dans l’histoire du football. Le Royaume-Uni, fort de ses quatre nations, a connu de grandes heures en club (surtout au début des années 1980), mais les équipes nationales n’ont pas suivi. L’Italie, auteur d’un triplé historique des Coupes d’Europe en 1989-1990, a échoué à remporter « sa » Coupe du monde. Les invincibles Roja et Barça des années 2010 n’ont trouvé personne pour les accompagner en nombre suffisant.

Seules les deux Allemagnes combinées se sont approchées une fois de leur performance historique, en 1979-1980 : l’Euro pour la RFA mais sans la RDA (12), quatre clubs (ouest-)allemands en demi-finale d’une C3 finalement remportée par l’Eintracht Francfort, cinq demi-finales et sept quarts de finale, mais une finale de C1 perdue (0-1) par le Hambourg de Branko Zebec contre le Nottingham Forest de Brian Clough.

1973-1974 a donc marqué le triomphe d’un certain type de football, d’un style et d’une nation qui ne laissent personne indifférent. Trente ans à peine après la fin de la guerre, il était encore trop tôt pour oser témoigner à chaud de son admiration pour l’ascension de l’Allemagne à de tels sommets. Cinq décennies plus tard, il est permis de saluer l’exploit à sa juste valeur, même si une bonne partie de l’opinion se reconnaîtra toujours (et pas seulement en football) dans le dernier couplet du même Deutschland de Rammstein qui a ouvert cette chronique. Deutschland / Deine Liebe / Ist Fluch und Segen / Deutschland / Meine Liebe / Kann ich dir nicht geben : Allemagne, ton amour est une malédiction et une bénédiction ; Allemagne, mon amour, je ne peux pas te le donner.

Vous ne pensiez tout de même pas qu’on allait oublier celle-là ?

Notes :

  1. Disponible à partir du 8 mai 2024.
  2. Les sources usuelles font état de 4 641 spectateurs, mais elles dérivent toutes d’un document de l’UEFA qui en mentionne 6 461. Une erreur de transcription est probable et nous reprenons ici le chiffre « à la source ».
  3. Les tirs au but figurent au règlement des tours préliminaires dès la saison 1970-71. Ils prendront effet en finale à la fin des années 70, et c’est Valence qui en sera le premier bénéficiaire, en C2 face à Arsenal en 1980.
  4. Jean-Philippe Réthacker et Jacques Thibert, La fabuleuse histoire du football, éditions de La Martinière.
  5. Le Milan en C1 (1-0 face à Benfica), la Sampdoria en C2 (2-0 a.p. face à Anderlecht), et la Juventus en C3 (3-1, 0-0 face à la Fiorentina).
  6. De 1945 au 15 mars 1991, Berlin est une zone spéciale administrée par les quatre puissances occupantes : États-Unis, France, Royaume-Uni, et URSS. Elle ne fait partie ni de la RFA, ni de la RDA. Les lois de ces pays ne s’y appliquent qu’avec permission et droit de veto des occupants dans leurs secteurs respectifs. Les pays du bloc soviétique utilisent scrupuleusement l’expression « la RFA et Berlin-Ouest » dans tous leurs documents officiels afin de marquer leur vigilance sur ce point.
  7. https://youtu.be/dlE4lrZwRhc
  8. https://www.youtube.com/watch?v=rKScLBfQrps (commentaire ouest-allemand) et https://www.youtube.com/watch?v=CGE3qX_Jm1Q (commentaire est-allemand)
  9. Jean-Philippe Réthacker et Jacques Thibert, ibid.
  10. https://www.youtube.com/watch?v=-2wRbuS8uM8
  11. La finale en intégralité : https://www.youtube.com/watch?v=SOtMd1_ksQU
  12. Il s’en est fallu de très peu que la RDA y soit, plus précisément de 40 minutes au dernier match de qualification face aux Pays-Bas à Leipzig. Elle devait gagner, tout autre résultat qualifiant les Néerlandais, et menait 2-0 après 33 minutes. L’égalisation de Kist à la 50e a changé le cours de l’histoire (score final 2-3)… et empêché une revanche de 1974 à l’Euro, RFA et Pays-Bas y étant tombées dans le même groupe.

28 réflexions sur « 1973-1974 : Deutscher Fußball über alles – 3e partie : le temps des trophées »

  1. Magnifique série !
    Merci!
    Perso quand je vois l’Allemagne en face j’ai les miquettes (pas de blagues hein?)^^
    Grande , très grande nation de foot.
    J’ai le souvenir d’avoir vu la rediff de la finale 54 sur Arte(!).
    Je me rappelle de l’humilité des commentaires de l’époque et de l’enthousiasme de ceux ci, toute sympathique, et peut être aussi salvatrice dans un pays en totale reconstruction.
    Wunderbar !

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    1. La phrase la plus souvent associée à cette victoire est « Wir sind wieder wer », nous sommes de nouveau quelqu’un. Je n’ai pas vu le docu sur Arte mais je suppose qu’il a évoqué la grande importance de ce titre mondial dans toute l’opinion.

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  2. Très belle série, un travail d’horloger !
    La Pologne aurait elle pu contrecarrer les desseins allemands sur une pelouse sèche ? On ne saura jamais mais elle aurait fait un beau champion. Cette génération était bien plus séduisante que celle de Boniek en 1982 (malgré Lato en trait d’union).

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    1. Pour moi la Pologne était la plus belle équipe en 74. LA RFA monte en puissance dans le tournoi, vainqueur absolument légitime de la finale et du tournoi. Quant aux Pays-Bas, sitôt considéré leur pharmacie (sans laquelle..) : je les trouve aussi glamour que l’équipe cycliste PDM au tournant des 90’s – au sein de laquelle un Theunisse aussi avait du panache, certes..mais vit depuis une dizaine d’années avec un pacemaker.

      En 82, l’une des valeurs sûres polonaises fit malgré elle défaut, une histoire de fous qui sembla compromettre toute chance polonaise avant le début du tournoi – mais le nom dudit joueur???

      Il a comme disparu des radars mémoriels en Europe, et pour cause : j’ai souvenir qu’il partit s’installer début 80’s aux Etats-Unis, y devint une star du foot local.. Pettecki??? Rettecki?? Un nom de cet acabit.

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      1. Je crois que c’était un joueur de Lodz – de tête, il avait joué en club avec le gardien moustachu, Mlynarczyk, + Boniek.

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      2. Terlecki était connu pour être très virulent contre le régime. Si je dis pas de betise, il avait pris la défense de Mlynarczyk, et d’autres, qui avaient pris une grosse cuite aux USA et qui étaient menacés d’exclusion de selection. Et c’est lui qui avait finalement été évincé. Mais à vérifier…

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      3. Yep, c’est lui, merci!

        En Pologne, on me l’avait présenté comme un cador.

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    2. En parlant d’équipes qui auraient mérité d’être championnes, je pense à la RFA 66. Me suis fait récemment plusieurs de leurs matchs, quelle belle équipe… Tillkowki, très bon gardien. Défense de fer avec une belle mention pour Willy Schultz. Beckenbauer est magnifique de vitesse et de prise d’initiatives au milieu. Overath a la classe et Haller fait une très belle compétition. A la finition et à la construction du jeu. Held et Emmerich amènent de la vitesse sur les ailes. Et une capacité à frapper de loin. Enfin Seeler est un modèle de combattant. Vraiment un groupe magnifique.

      La RFA joue sur un tempo plus moderne que ses adversaires. C’est frappant. Finalement, c’est la Roja qui lui pose le plus de problème. Plus que l’Uruguay au jeu excessivement lent ou l’URSS qui n’a pas la percussion pour la déstabiliser.
      Par contre, en finale, l’Allemagne est carbonisée en prolongations. Et que dire du fameux but de Hurst… Impossible de juger à vitesse réelle. Ça claque la transversale, impressionnant…

      Des petits bemols malgré tout. En phase finale, Schnellinger semble sortir de la main une tête uruguayenne alors que le score est de 0-0 et face aux Soviétiques, l’expulsion de Chislenko. Sur l’ouverture du score allemande, Chislenko se fait démonter. Et y aurait du avoir une autre expulsion allemande quelques minutes auparavant. Encore boitant, Chislenko se venge de dépit…

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    3. En fait, c’est le mauvais temps endémique à ce WM 74 qui a empêché ce tournoi de rester dans les mémoires pour autre chose que la finale. Sous le soleil et sur des terrains moins lourds, Pologne-RFA, RFA-Suède, ou Pays-Bas-Argentine, entre autres, seraient devenus de grands moments de football. Je pense toutefois que cela n’aurait rien changé au cours de l’histoire, ni pour RFA-RDA (qui s’est joué et décidé sur les questions tactiques), ni pour Pologne-RFA vu la confiance en elle que la Mannschaft avait retrouvée face à la Suède.

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  3. Mais surtout : comment ne pas saluer que le dernier mot fût ici laissé à..Rammstein??? Lol.

    Et tu fis bien, G-G-G! Ce groupe me laisse indifférent, peu importe : la citation est étonnamment opportune, et même insoupçonnablement subtile – du moins pour moi qui ai idée assez grand-guignolesque de ce groupe.

    Je les trouve étonnants, les Allemands.. Arrogants, en dit-on souvent? Formellement ce peut sembler vrai, mais je crois que cela procède surtout d’un malentendu culturel, qu’alimente le directivisme (militaro-)prussien. Et le sentiment d’ensemble que cela me laisse est plus souvent celui de certain inconfort existentiel, j’en ai l’idée d’un peuple pas si sûr de lui qu’il n’y paraîtrait, une durable psyché de fourmis.

    Mais surtout : je ne sais s’ils s’aiment autant qu’ils ne jalousent/admirent des peuples et horizons plus latins.

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    1. Effectivement : 4750 spectateurs. C’est l’omniprésence du chiffre erroné de 4641 pour Milan-Magdebourg qui fait croire que celle-ci détient encore le record. Elle l’a détenu de 1974 à 1981.

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    1. Milan – Leeds à Salonique, victoire 1-0 des Rossoneri grâce à cet affreux Luciano Chiarugi sur coup franc !
      A la fin du match, le public grec hue l’arbitre, un Grec lui aussi, tant ses décisions semblèrent partiales. Je crois d’ailleurs que l’UEFA le suspend à l’issue du match.
      Les Milanais de Nereo Rocco le paient d’un retour de Karma le dimanche suivant : c’est le « fatal Verona », une défaite 5-3 à Vérone qui les prive du scudetto promis.

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      1. L’un des moult traquenards arbitraux soufferts par les clubs anglais à l’époque – et par Leeds en particulier.

        Mais l’on peut aussi voir les choses inversément : l’un des moult traquenards arbitraux soufferts à l’époque par les..adversaires des grands clubs italiens ; c’est la queue de comète des combines Allodi-Solti..notamment.

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    1. Très beau joueur, en effet. Il montre de beaux restes dans les résumés de RDA-Australie et Chili-RDA. Mais quand on regarde des images du Magdebourg de ces années-là (entre autres les duels intrerallemands face au Bayern et à Schalke), c’est Sparwasser qui crève l’écran. Quel monstre, rapide, technique, complet, et assoiffé de buts… Du Klinsmann 15 ans avant l’heure.

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  4. 1974 pour moi, c’est définitivement la Pologne malgré l’absence de leur grand buteur Lubański, blessé en octobre 1973 lors d’un match de qualif pour le Mondial face à l’Angleterre.

    Il a fallu un orage violent et une grosse pluie ce jour-là sur le Wald Stadion de Frankfurt (terrain boueux qui a grandement aidé les allemands et gêné les techniciens polonais, surtout en seconde mi-temps) et le gros chat Maier qui sort le match de sa vie pour nous priver de cette merveilleuse Polska en finale.

    Deyna + Lato + Gadocha, c’était une terreur !

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    1. Il y a une légende tenace en Pologne selon laquelle les Allemands ont arrosé un côté du terrain pour les désavantages. C’est bien évidemment faux : le seul objectif était d’évacuer le plus d’eau possible… On reste en tout cas admiratif devant la capacité des pros à jouer et combiner sur un terrain pareil. Quant à savoir laquelle des deux équipes a été la plus pénalisée… C’est à la Pologne que la pelouse a offert deux balles de but (25ème et 85ème) sur lesquelles Maier à fait trois parades de classe mondiale.

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