Faster Invincible Tractor! Kill! Kill again!

Ipswich Town voit les années 70 s’éteindre, une décennie qui a consolidé sa réputation de tueur à domicile et de brebis égarée loin de ses bases… L’effectif est stable, Bobby Robson toujours aussi souriant, à nous les années pognons !

Coupe de l’UEFA 1979-1980

Skeid Oslo a une réputation de club formateur en Norvège. Portman Road n’en a cure et profite du spectacle. 7 à 0 dont un doublé d’Arnold Mühren
Le Grashopper Zurich vit une de ses grandes générations. Après avoir bataillé avec Bastia pour l’accession à la finale de l’UEFA 1978, éliminé le Real quelques mois plus tard, les Suisses sortent les Anglais sur une égalisation tardive de Claudio Sulser à Portman Road. Règle du but à l’extérieur, la bande de Robson commence à se penser maudite…

Coupe de l’UEFA 1980-1981

Eric Gates lève les bras et exige un penalty… L’Aris Salonique, qui découvre au basket le talent fou de Nick Galis, use de mélodrame et des tacles et finira à 10 en Angleterre.
John Wark exécute la sentence et marque le premier but pour Ipswich. Il mettra deux autres penaltys, demeurant l’unique joueur à avoir réalisé un triplé de cette manière dans un match UEFA. Victoire 5 à 1 des Anglais.
Victoire facile, 3 à 0, face aux Bohemians Prague de l’ami Panenka. Ici le but de Beattie. Au retour, le gardien remplaçant Laurie Sivell souffrira le martyr, encaissant deux buts en première période. Mais pas de mauvais tour cette fois-ci, Ipswich semble avoir appris de ses erreurs…
Le Widzew Lodz de Boniek, échangeant les fanions avec Mills, ne fait rire personne. Ce ne sont pas la Juventus et Manchester United éliminés aux tours précédents qui diront le contraire. Józef Mlynarczyk teste la dureté du ballon, attentif à chaque détail.
Une démonstration des Tractor Boys! Victoire 5 à 1 et qualification sans difficulté dans la neige polonaise au retour. Tout va bien pour Ipswich. En tête du championnat, qualifié dans les différentes coupes, 1981 promet d’être un grand cru…
Bobby Robson tenait absolument à les éviter. Les Verts viennent de coller cinq buts à l’extérieur à l’ogre Hambourgeois et Rep ouvre rapidement le score dans Chaudron… Une frayeur de courte durée, Ipswich répliquera quatre fois. Fin de l’idylle entre les Verts et l’Europe…
Pauvre Larios… 7-1 sur l’ensemble de la confrontation. Saint-Etienne, où es-tu?
« Quand deux moustachus se croisent, l’un sourit, l’autre prie… » Vieux dicton du Comté du Suffolk.
Robson aux anges. Si le championnat semble définitivement perdu, son équipe a su se remobiliser face à Cologne. Terry Butcher et un coup de casque, l’apothéose d’une finale, enfin…
Dans un foot anglais, hermétique aux talents continentaux, Ipswich choisira l’originalité. Frans Thijssen et Arnold Mühren, deux Néerlandais pour les âges à Portman Road.
Un festival offensif… Comme à son habitude, Ipswich gagnera largement à domicile face à l’AZ 67 de John Metgod. Avant de subir mais tenir aux Pays Bas. Robson dira qu’il n’a jamais coaché plus belle équipe. Wark met son quatorzième but dans la compétition, dépassant le record d’Altafini.
Champagne amplement mérité pour le vieux soldat Mills.

Coupe de l’UEFA 1981-1982

De modeste à modeste, de poil à gratter à un autre… Le tenant du titre affronte l’Aberdeen de Ferguson au premier tour. Les médias anglais se moquent de ces Écossais pouilleux…
Robson sait-il que c’est sa dernière année? Bientôt, de plus hautes responsabilités l’attendront. Et autant de frustration…
Jim Leigton, Gordon Strachan, Alex McLeish ou Peter Weir, le héros des Dons au retour. Si le groupe de Ferguson n’est pas encore mûr pour cueillir les fruits européens, celui de Robson n’a plus de gaz…

Coupe de l’UEFA 1982-1983

Deux grands capitaines. Le premier courant après un scudetto attendu depuis des lustres. Le second, après sa fougue perdue… 3 à 0 pour la Roma à l’aller. L’Olimpico, décidément une terre hostile pour Ipswich.
L’exploit était si proche… 3 à 1 à Portman Road et Nils Liedholm qui remercie Aldo Maldera. La Roma cédera face au Benfica de Chalana.

Coupe de l’UEFA 2001-2002

19 ans… Il a fallu attendre 19 ans et une surprenante cinquième place en championnat pour retrouver l’Europe. Face au Torpedo, Ipswich sauve in extrémis son invincibilité à domicile. Finidi ouvrira les portes du succès dans un stade Luzhniki vide.
Matteo Sereni a sauvé les meubles à Portman Road. Helsingborg fait son maximum mais Marcus Stewart crucifie les Suédois en fin de match.
Ah l’Inter et Seedorf. Les plus vieux fans retrouvent la douce mélodie des joutes européennes endiablées. Ipswich a son dernier exploit. Une victoire 1 à 0 grâce à Alun Armstrong. Les Tractor Boys ont désormais les deux cousins milanais à leur tableau de chasse…
Cordoba est un mur infranchissable, Vieri dans un grand jour. 4-1 sans bavure pour les Interistes.

Coupe de l’UEFA 2002-2003

Bien que relégué en 2002, Ipswich est invité en Europe par le biais du prix fair-play de l’UEFA. Les Tractor Boys écrasent les Luxembourgeois de l’Avenir Beggen 8 à 1
30ème match européen à domicile et toujours aucune défaite à l’horizon. Néanmoins les inconnus serbes du FK Smederevo furent des adversaires plus redoutables que prévu.
Darren Bent pensait offrir la victoire face au Slovan Liberec. Hélas, la séance de tirs au but fût à nouveau fatale aux Tractor Boys. Finidi ou 20 ans de disparition…

Telle est l’histoire européenne d’Ipswich Town et elle a de la gueule assurément. Avoir bossé le sujet me fait espérer un renouveau. Afin de verifier si la forteresse de Portman Road demeure toujours un bastion imprenable…

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21 réflexions sur « Faster Invincible Tractor! Kill! Kill again! »

  1. Merci Khia!
    En leur souhaitant de vivre d’aussi passionnantes épopées à l’avenir.
    Cette saison de championship en est une, même s’il est un peu tôt pour vendre la peau de l’ours comme disent les jeunes ^^

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    1. Merci. Je voulais offrir un panorama exhaustif des adversaires qui s’étaient cassés les dents à Portman Road ou n’avaient pas réussi à y gagner.
      Car ils étaient de qualité. On parle simplement des plus belles équipes de la Roma, d’Aberdeen, de Bruges, de l’AZ… De grandes générations stéphanoise, milanaise ou de la Lazio. Des géants espagnols, de Cologne…
      J’imagine la confiance engrangée par la bande de Mills après cette succession d’exploits.
      Enfin, c’est le foot de campagne qui s’invite à la table des grands. Une sorte d’Auxerre de la belle époque, à un niveau encore plus élevé…

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  2. Un truc marrant. Ipswich a donc un record de 31 matchs à domicile en Europe sans connaître de defaite. Record à l’arrêt depuis 20 ans.
    Mais ce record a été battu par une des anciennes victimes, l’AZ! De 77 à 2008, l’AZ est restée invaincu pendant 32 matchs, jusqu’à une défaite face à Everton.
    C’est drôle que ce genre de record ait été détenu par des clubs qui ne sont pas des cadors européens.

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      1. Cette génération d’Ipswich est considérée comme une, sinon la plus belle, à ne pas avoir été récompensée par le titre anglais. Heureusement qu’ils ont chopé l’UEFA.

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    1. Et pour en avoir un peu discuté avec ceux qui l’ont vaincu en direct, la confrontation avec les Verts à marqué les esprits, comme tu l’ecrivais. L’attente devait etre forte après le récital de la bande de Platini face à Hambourg… On ne pouvait pas imaginer que l’on voyait la dernière grande équipe des Verts…

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      1. Le titre est étonnant mais excellent, t’as tapé dans le mille.

        J’aime bien leur stade, je trouve qu’il a encore une sacrée gueule.

        Gros faible pour Mühren (Arnold donc – son frangin : j’ai du mal!). Je crois avoir déjà raconté à quoi tint son remplacement..avorté par l’excellent Lauridsen, finalement dérouté vers l’Espanyol par l’agent Goyvaerts, dans la foulée d’une tempête en mer du Nord……… Probablement l’une des 2-3 pièces qui leur manquèrent, à l’heure de perpétuer les succès de l’ère Robson, dommage..mais ce type de club provincial n’était-il condamné à appartenir au passé?

        Je me souviens tout au plus d’un passage-éclair de ce club dans les toutes primes saisons estampillées PL, et le gap était cruel en termes de qualités intrinsèques et collective, rétrospectivement je ne vois pas un seul joueur à sortir du lot, absolument plus rien à voir avec le (très!) grand Ipswich vu sous Robson..

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      2. Merci Alex. Tu connaissais ce record d’invincibilité d’Ipswich. Toujours en jeu, uniquement dépassé d’un match par l’AZ par la suite. Je pensais pas le bastion néerlandais était à ce point imprenable jusqu’en 2008. 31 matchs, bel exploit pour une équipe de cette catégorie.

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      3. Je dis une bêtise. Ipswich n’a jamais perdu à domicile en 31 matchs et l’AZ a tenue 32 matchs avant une défaite face à Everton.

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    1. Oui, John Wark était présent. Beattie doublait les scènes de foot de Michael Caine et le gardien Cooper celles de Stalone!
      A noter la présence du Norvégien Hallvar Thoresen qui fit une splendide carrière aux Pays Bas, au PSV en particulier.

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      1. ..et quelques autres encore, le défenseur international Osman par exemple (les noms des autres, euh..??), il y avait quasiment de quoi faire une équipe.

        Bobby Robson connaissait un type de la production, qui cherchait donc des joueurs pour le film.. ==> Moitié du noyau pro fit en définitive le voyage pour Budapest, lieu du tournage.. Ce dut être une fameuse expérience à l’époque.

        Sinon ceux que tu citais, Osman aussi peut-être : pas les noms les plus ronflants qui firent le voyage. Par contre : faisait-on mieux qu’Ipswich à l’époque?? Avec Tbilisi, c’était pour moi et de loin la plus belle équipe du continent. Et tous deux, aussi périphériques furent ces deux clubs (des bouseux et des cocos du Caucase), restent parmi les plus beaux vainqueurs d’Eurocoupes que j’aie jamais vus.

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      2. Oui, il peut être tentant de parler de (très) grand cru. Mais les styles de Tbilisi et d’Ipswich n’ont pas grand chose en commun..sinon d’être tous deux entreprenants, résolument tournés vers l’offensive. Deux foots généreux, comme quoi, les « petits » clubs, hum..

        Ce que j’aime bien côté Ipswich, c’est que ça bouge dans tous les sens, c’est dingue…… Rayon football total, c’est porté à un très haut niveau de mouvement et de permutations perpétuels. Celui qui ne connaîtrait pas ces joueurs (de fait pas les plus illustres qui aient été) y aurait vraiment matière à être perturbé, au regard des places qu’ils occupent dans l’animation aboutie par Robson.

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