Jupiler Pro League : le bilan de la saison régulière

La première phase du championnat de Belgique a pris fin hier. Alors que huit équipes continuent leur saison et que 10 autres sont déjà en vacances, retrouvez ici les premiers enseignements de la saison.

Le flop : RSC Anderlecht

Pas besoin de chercher bien loin pour déterminer l’équipe qui a le plus déçu cette saison. Mal en point depuis plusieurs saisons, le RSC Anderlecht a connu une saison chaotique dans la lignée des précédentes. Mais un regain de forme depuis le début de l’année civile avait permis aux Mauves de continuer d’espérer de se qualifier pour les playoffs. Las, alors qu’ils devaient l’emporter lors de la 34e journée, les Bruxellois ont perdu à domicile contre Malines (3-2) et laissé filer leur chance de sauver leur saison. Anderlecht finit onzième, son classement le plus bas depuis la saison 1936-1937.

Les regrets : SC Charleroi

Troisièmes en 2020, qualifiés pour les Europe Playoffs la saison dernière, les Zèbres ne sont pas parvenus à rééditer une telle performance cette saison. Un match nul face à Genk (2-2) lors de la dernière journée et voilà Charleroi coiffé au poteau par le Cercle Bruges, vainqueur sur le terrain de Zulte Waregem (3-2).

Les relégués

Si 10 clubs au total sont en vacances depuis hier soir, trois d’entre eux repartiront à l’échelon inférieur l’été prochain. Seraing et Oostende, déjà condamnés avant la dernière journée, ont été rejoints par Zulte Waregem. Eupen, fessé par le Club Bruges (7-0), se sauve pour un petit point.

Le joueur à suivre : Bilal El Khannouss

Le jeune Marocain a été nommé à la fois meilleur espoir en Belgique et meilleur débutant de Jupiler Pro League. Deux récompenses qui s’ajoutent à une participation à la Coupe du monde l’hiver dernier, le tout à 18 ans. Au sein d’une équipe de Genk dont l’attaque tourne à plein régime, le milieu offensif est bien entouré avec Paul Onuachu (16 buts marqués) et Mike Trésor Ndayishimiye (21 passes décisives).

Les Champions Playoffs

Quatre clubs peuvent encore espérer décrocher le titre. Les quatre premiers du championnat ont vu leurs points divisés par deux (et majorés d’un demi-point pour ceux qui avaient un nombre de points impair après 34 journées) et vont s’affronter dans un mini-championnat aller-retour qui livrera son verdict le premier week-end de juin. Un gros duel devrait opposer Genk et l’Union Saint-Gilloise. Si Genk est aux commandes du championnat depuis la 12e journée, il s’est fait rejoindre au dernier moment par l’Union alors qu’il comptait 10 points d’avance il y a un mois. Les deux clubs partiront avec 38 points, soit deux de plus que l’Antwerp. Enfin, le Club Bruges débutera ces playoffs avec seulement 30 points mais se satisfera de deux choses : cela lui permet de poursuivre sa série (le Club Bruges n’a jamais raté les playoffs pour le titre depuis leur création) et surtout de continuer à croire en une qualification pour une coupe d’Europe. La marche semble trop haute pour que les Brugeois conservent leur titre.

Les Europe Playoffs

Les équipes classées entre la cinquième et la huitième place n’ont pas encore dit adieu à leurs chances européennes. Elles aussi disputeront un mini-championnat aller-retour (avec les points divisés par deux), où les écarts sont bien moindres que dans les Champions Playoffs. La Gantoise et le Standard de Liège (28 points) partiront avec une courte tête d’avance sur Westerlo (26 points), talonné par le Cercle Bruges (25 points).

Les places européennes

Quatre places pour une coupe d’Europe seront attribuées via le championnat en fin de saison. Le champion de Belgique sera qualifié pour le troisième tour préliminaire de Ligue des Champions. Le deuxième disputera le deuxième tour préliminaire de la C1, tandis que le troisième jouera le deuxième tour préliminaire de Conference League. Le quatrième disputera un barrage contre le vainqueur des Europe Playoffs pour décrocher un ticket pour le deuxième tour préliminaire de C4. Mais tout cela pourrait changer dimanche, selon le résultat de la finale de Coupe de Belgique entre Malines et l’Antwerp. Si l’Antwerp gagne (ce qui le qualifierait pour la Ligue Europa), le barrage pour la dernière place qualificative sera annulé et les places qualificatives seront attribuées selon le classement du top 4.

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23 réflexions sur « Jupiler Pro League : le bilan de la saison régulière »

  1. Merci Modro !
    Il y a beaucoup à dire sur l’actualité du football belge, et encore, en ne prenant en compte que les clubs et en laissant donc de côté l’équipe nationale…
    Tout d’abord les deboirs d’Anderlecht, ces derniers indiscutablement indépendants de la personne installé sur le banc (Kompany a réussi après, Mazzu avant…).
    L’Union qui continue de marcher sur l’eau, également sans se soucier des départs d’éléments importants de la saison passée (l’entraîneur en priorité)…
    Idem pour l’Antwerp, les flamands ressuscités par Boloni et surfant toujours sur cette vague de réussite, d’enthousiasme et d’optimisme (Boloni lui aussi ressurgit de nulle part, coach complètement rené de ses cendres et actuellement récidiviste à Metz, semblant décidément être passé maître dans l’art de la résurrection)…
    Bruges valeur sûre, concernant ces dernières décennie, un statut d’indéboulonnable, d’indémodable du football belge peut indiscutablement être attribué cette énième Venise du Nord…
    La Gantoise profite pleinement de ces secondes noces heureuses avec le coach de sa première « épopée » européenne, sorte de nouveau depucellage consommé sans rougir…
    Le trait d’union est tout trouvé: l’Europe. Scène de prestige où, encore la semaine passée, 3 équipes belges pouvaient accéder aux derniers carrés de compétitions, disons ici « petites sœurs »…
    Mon bonet d’âne va ici aux deux géants de la région, les « rouches » du Standard et les mauves d’Anderlecht, disparus des radars depuis maintenant un bon bout de temps… Mauvais point aussi pour Mazzu, qui n’aura pas réussi son expérience à « l’échelon supérieur local » après sa saison de rêve offerte l’an dernier à la tête de l’USG et qui, toujours selon moi bien sûr et malgré l’indéniable présence ici d’un certain romantisme, critère premier à mes yeux concernant le choix de carrière… aurait peut-être dû tenter une aventure plus risquée, pourquoi pas à l’étranger, plutôt que de répéter une boucle qu’il connaît en revenant à Charleroi…

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      1. Ha ha! Non jamais (en réalité, j’ai été invité une fois en loge à Anderlecht il y a de ça quelques années, c’était sympa mais sans plus)… En dehors de cette expérience, je n’ai jamais regardé un seul match du championnat belge ! Simple culture générale ici dans mon commentaire, un peu de discussion ici et là, la presse avec le café, la radio etc

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      2. Le stade VandenStock en soi est déjà une espèce de funérarium, mais alors en loges, pouillouillouille………………. Ca va, tu ne t’es pas endormi? 🙂 Par contre, faut le dire aussi : ce fut certainement pendant quelques décennies le stade où l’on mangea le mieux en Europe..et de très, très loin! (le restaurant du stade VandenStock était même étoilé au Michelin, je crois??) : bourgeois, sophistiqué et hédoniste jusqu’au bout des loges!

        Tu peux te dire aussi avoir de la sorte foulé un lieu critique, absolument décisif, de l’ultralibéralisation et de la financiarisation de l’eurofoot, puisqu’on prête généralement (et non sans raison) à Anderlecht d’avoir été le premier club continental à se doter de loges.. C’y fut même à ce point une spécialité qu’Anderlecht pilota, dès la chute du Mur et avec le concours de la diplomatie belge (éh oui!), les premiers projets de loges et business-seats en Europe centrale et de l’Est : leur marque déposée!

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      3. Marque déposée qui ne date pas d’hier : Georges Nagelmackers, la Compagnie des Wagons-Lits, l’Orient-Express, tout ça…

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      4. Le stade VandenStock fut aussi la dernière demeure de l’équipe nationale de RDA, le 12 septembre 1990.

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      5. Oui, mais Nagelmackers est plutôt une figure du capitalisme..liégeois triomphant de l’avant WW1 ; à lui seul le tissu industriel liégeois pesait alors autant voire plus lourd que la Ruhr ou l’industrie française, un géant mondial dont ledit Nagelmackers ne fut guère qu’une figure parmi tant d’autres.

        De tête Nagelmackers était initialement un organisme financier, banque d’affaires..qui sous Happel devint même le sponsor-maillot du Standard! Mais autant que je sache : ce fut la seule fois où Nagelmackers se mêlât des affaires du Standard, club qui à travers les décennies ne bénéficia guère, et une fois encore bien, que de l’investissement en mode one-shot (puis tire ton plan) de la société dite de « la Vieille Montagne » (à laquelle Paris par exemple doit ses toits de zinc, ce fut un acteur majeur de la métallurgie mondiale).

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      6. Je me rappelle bien de ce match……. : Sammer (que je découvrais) était un cran au-dessus du moindre joueur belge!

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      7. Après j’arrête de digresser, dodo.. mais la société dite de « la vieille Montagne », c’est un truc de fous…………. Leur historique, sis sur le côté belge de l’actuelle frontière conjointe NL-BE-DE, était à ce point stratégique (de loin le plus grand gisement de zinc d’Europe..pendant et malgré des siècles d’exploitation!!), qu’un « pays » dut être créé tout exprès pour gérer son cas, le territoire dit de « Moresnet-neutre », d’une superficie voisine de celle de Monaco…………mais un Monaco du zinc!

        J’ai travaillé dans ce bled pendant 6 mois, coin bizarre parmi les bizarres : la langue (un plattdeutsch mal dégrossi), des monuments aux morts conjoints aux Belges et Allemands puisque ces pauvres bougres furent ballotés de l’un à l’autre, nos Alsaciens à bien des égards.. une mentalité très farouche aussi voire étriquée parfois (mais on peut comprendre pourquoi)……… et alors ce gisement donc, désormais insoupçonnable mais toujours là, au cas où (il est de plus en plus question de rouvrir/revitaliser les exploitations minières en Europe de l’Ouest, éh..)……..

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      8. Il y aurait un parallèle intéressant à faire entre la Vieille Montagne et le Vieux de la Montagne, chef de la secte des Assassins de la forteresse d’Alamut, et le sujet me paraît tout à fait dans les cordes de notre estimé collègue Bota.

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      9. La secte des Assassins, je vois très bien ce que c’est..mais Alamut??? La référence m’échappe totalement.. Tu sous-estimes mon niveau de ringardise, g-g-g!

        De ce patelin prospéré sur l’exploitation gargantuesque du zinc, de ce « Potosi européen » du zinc : je me rappelle aussi qu’il fut un temps l’épicentre mondial de l’espéranto, et que les habitants en disent encore, si j’ai bon souvenir, « Neutres toujours, Belges peut-être.. Prussiens : jamais! »………….. 🙂

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    1. Je me permets de compléter :

      L’Union est bien gérée..mais financée par une espèce de consortium (qui ne dit pas son nom) d’eurocrates bruxellois, ne pas trop s’illusionner de l’image romantique-blablabla..

      L’Antwerp : c’est tabou, mais projet pulsé en coulisses par la NVA. Avec le FC Bruges, c’est de loin le club belge doté des plus forts arguments financiers et politiques désormais. Au vu de leurs atouts sportifs, leur élimination précoce en CE fut une hérésie.

      Le FC Bruges avait tout pour truster durablement le top..1 du championnat de Belgique……….mais saboté depuis l’hiver par certains de ses cadres, frustrés de n’avoir obtenu leur bon de sortie, l’ambiance y est devenue irrespirable.

      La Gantoise et Genk sont probablement les deux modèles les plus sains. Y ajouter Charleroi pour le modèle économique (le reste..).

      Fauché comme les blés, le Standard se redresse peu à peu (mais durablement???) depuis qu’un fonds d’investissement US y a succédé à un « Président-supporter » qui aura mené le club au bord du gouffre.

      Anderlecht est une coquille vide, club culturellement zombifié, diplomatiquement déclassé et virtuellement failli depuis des années, et qui ces dernières années n’a guère tenu financièrement que grâce à la collusion de la fédé (via la mise en vitrine, systémique et éhontée, de ses joueurs sous le maillot national..de sorte de les rendre aussi bankable que possible..et cependant ce club ne parvient plus à sortir du rouge, bilans désastreux).

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    1. Majoritairement critiqués car fausseraient la compétition, points divisés par deux.. auraient nui au niveau général et à la compétitivité des clubs belges..

      Du premier argument : ben dès l’instant où les règles sont les mêmes pour tous, ne changent pas en cours de route..??

      Du second, chronologiquement c’est imparable : ce système de play-offs a incontestablement accompagné le (pour ne pas dire « participé du ») redressement du foot belge de clubs au ranking UEFA..lequel en fait foi : 14ème à l’instauration desdits PO..et depuis lors stabilisé à la 8-10ème place continentale, en dépit des déboires à répétition de deux de ses locomotives historiques.

      Ces play-offs n’ont certainement pas contribué à ce qu’en Belgique l’on joue mieux maintenant qu’il y a 12 ans, 20 ans.. : c’est comme à peu près partout, le niveau d’ensemble a baissé..mais moins vite en Belgique que dans d’autres championnats périphériques.

      Comment ce système a-t-il pu être positif pour les clubs belges engagés en Europe? Rien qu’un exemple : moindre mal de perdre du lest (mais pas trop) en cours de saison régulière, puisque les points sont divisés par deux en fin de saison régulière..et d’autant loisible de se focaliser davantage sur les échéances continentales.

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    2. A part ça je n’en pense rien, c’est une scène qui ne m’intéresse quasiment plus, une caricature de football mondialisé – si pas : LA caricature!

      Oh, c’est certes à compter de sa professionnalisation, mid-70’s, qu’il devint aussitôt le championnat le plus libéralisé d’Europe, ça fait désormais un demi-siècle qu’en Belgique tout est juridiquement (DK et NL étaient volontiers tenus pour « Belges », idem des pauvres bougres africains débarqués avant leurs 16 ans, etc..) et fiscalement (paradis fiscal pour les joueurs..étrangers!!!) entrepris pour stimuler le trading, l’afflux de joueurs et de capitaux étrangers…….. C’est no limit et un constat dont se désolait déjà un Guy Thys, individu pourtant en rien étriqué, nationaliste ou que sais-je..mais tout bonnement habité par un bon sens élémentaire!

      Le climax en fut peut-être le Beveren ivoirianisé de Guillou : 10 Ivoiriens et un Letton d’Arsenal sur pelouse, au détriment de joueurs locaux dont d’aucuns étaient pourtant incontestablement plus forts (ils le prouvèrent sitôt partis) mais qui payaient de ne pas rentrer dans la matrice-trading de Guillou (ou ailleurs de xy), à savoir :

      – Belges (lesquels sont d’un tempérament très casanier..aux antipodes d’une logique hors-sol de marché/flux perpétuels!)..

      – Endogènes..et donc davantage au fait de leurs droits, du tout déracinés/fragilisés..et sportivement même moins aculturés et plus « typés » (or le foot contemporain privilégie des profils standardisés – ce à quoi s’emploient des académies telles celles du susmentionné pionnier Guillou)..

      – Pas les bons agents non plus..

      Bref……………. Si d’aucuns se retrouvent encore dans cela, pourquoi pas après tout : éh bien moi certainement pas, culturellement c’est un néant!

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      1. Merci pour ta réponse alex.
        En te lisant je me dis qu effectivement ça peut donner un peu d experiences aux équipes de jouer des matchs a enjeux. Les aider pour les matchs de coupes d europe par exemple.
        Et effectivement on peut peut-être mieux les préparer également.

        J avais jamais pensé à ça.

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  2. Merci pour ce sympathique résumé. On peut aussi voir que la moyenne de buts est élevée cette saison (pile-poil 3 buts par match) et que les gardiens français Jean Butez (19 clean sheets avec Antwerp) et Paul Nardi (11 c-s avec Gent) ont réalisé de belles performances, qui plus est dans une ligue très offensive.

    Concernant les play-offs, l’Eredivisie avait copié le modèle belge il y a quelques années mais cela n’a pas vraiment plus aux supporteurs et aux clubs néerlandais ; dorénavant, les seuls play-offs ont lieu entre les équipes classées de la 5è à la 8è place pour déterminer celle qui accèdera à la Conférence League ainsi que pour qu’un barrage complexe entre le 16è d’Eredivisie et un affrontement entre les équipes classées de la 3è à la 9ème place en D2 néerlandaise.

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  3. quelqu’un d’éclairé sur le sujet pourrait m’expliquer succinctement le principe les divisions inférieures Belges svp?

    je cherchais des nouvelles du RAEC Mons mais j’avoue avoir du mal à comprendre.

    d’avance merci

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