Ligue 1 2022-2023 : le conseil de classe

La L1 a rendu son verdict hier soir. Une saison très particulière pour deux raisons, la première étant la longue trêve hivernale causée par la Coupe du monde au Qatar. La deuxième est le passage à 18 clubs en 2023-2024 et son corollaire les quatre descentes cette saison.

Ces conditions particulières se sont notamment fait ressentir avec 12 licenciements d’entraîneurs mais surtout sept entraîneurs remerciés dès le mois de novembre, du jamais vu !

Cette saison aura également été marqué par la faiblesse des performances des clubs français en coupe d’Europe, avec aucun club en quarts de C1 et C3. Nice étant le dernier rescapé en Conférence League, se faisant éliminer contre le modeste FC Bâle.

Avant de voir les joueurs et entraîneurs, en bon professeur, il est temps de faire le bilan des performances des 20 clubs de l’élite du foot français.

Félicitations du jury 

Lens : Club chouchou de cette saison, le RC Lens a confirmé la bonne impression de la saison dernière, étant impérial à domicile (seul Nice ayant gagné à Bollaert) et très solide dans les matchs charnières (deux victoires contre l’OM, victoire contre le PSG.). Ils vont goûter à la C1 pour la troisième fois. Avec le dixième budget de L1, ils finissent devant des clubs avec un budget quatre fois supérieur. Un exploit incroyable qui récompense le travail de toute l’équipe qui a permis l’ascension du club, de Joseph Oughourlian à Grégory Thil en passant par Arnaud Pouille et l’inévitable Frank Haise. Et comme d’habitude le public lensois nous a encore donné des frissons à chaque match.

On pourrait presque regretter leur passage à vide en début d’année[1] sans quoi ils auraient pu viser un titre historique.

Meilleur classement : 2e Pire classement : 6e Classement final : 2e

Mention très bien sans trop se fouler

PSG : Premier lors des 38 journées, jamais réellement inquiété, on pourrait croire que le PSG a passé une saison tranquille et maîtrisée. Sauf que cela a été loin d’être le cas : six défaites dont trois à domicile, un Mbappé qui sauve les meubles à de nombreuses reprises… Après un début de saison où ils écrasent la concurrence (invaincus avec une différence de +27 avant la trêve), le retour de Coupe du monde va voir un club où les stars traînent leur spleen et leurs pépins physiques. Finalement aucun club n’est capable d’être suffisamment régulier pour doubler les Parisiens qui vont filer vers un onzième titre record, qui laissera néanmoins un goût d’inachevé chez les supporters.

Meilleur classement : 1er Pire classement : 1er Classement final : 1er

Mention bien ras les pâquerettes

Marseille : Une année pleine de promesses, avec même une brève ambition de titre vite douchée par un score sans appel au Vélodrome contre Mbappé et les siens (0-3). Un jeu enthousiasmant et des scénarios haletants ont également rythmé cette saison qui aura finalement été bonne. Mais au final, le départ précipité de Tudor et les trois défaites contre Lens, Lille et Brest, laissent un arrière-goût déplaisant aux supporters. Cela fera presque oublier que Longoria a réussi un exploit qu’aucun président n’avait reproduit depuis Pape Diouf (c’était en 2009!) : faire monter le club deux années de suite sur le podium de L1.  Arrivera-t-il à réussir la passe de trois avec un quatrième coach en quatre ans ?

Meilleur classement : 2e Pire classement : 5e Classement final : 3e

Lille : Fonseca a insufflé une belle énergie et un jeu enthousiasmant dans cette équipe lilloise. Et si ce constat est indéniable, le manque de réussite et d’efficacité le sont tout autant ! Et pourtant le LOSC possède l’un des meilleurs artificiers du championnat avec le Canadien Jonathan David. Finalement, ils profitent de la défaillance de Monaco pour obtenir une inespérée mais méritée cinquième place.

Meilleur classement : 3e Pire classement : 12 Classement final : 5e

Rennes : Une équipe fidèle aux stéréotypes qui lui collent à la peau. Inconstance et faiblesse mentale dans les moments charnières notamment. Car cette année Rennes a fait « du Rennes », alternant les gros matchs, les moments de jeu collectif léché mais aussi les gros trous d’air et les naufrages collectifs. Ils se consolent avec une qualification européenne qui était l’objectif initial mais qui ne cachera pas les déceptions et irrégularités de la saison.

Meilleur classement : 3e Pire classement : 17e Classement final : 4e

Encouragements

Clermont : Même si Lens éclipse leur performance, ils méritent une mention spéciale. L’avant dernier budget du championnat finit dans le top 10 à une très belle huitième place. Jamais en danger cette saison, ils ont même pu accrocher quelques « gros » à leur tableau de chasse, notamment le PSG au Parc lors de la dernière journée. Une belle récompense pour qui travaille bien et se structure chaque année, le tout sublimé par Pascal Gatien à la baguette.

Meilleur classement : 5e Pire classement : 20e Classement final : 8e

Avertissement travail

Monaco : De belles promesses en première partie de saison, des résultats qui se maintiennent pendant 31 journées puis une fin de saison qui gâche tout et une sixième place qui peut être prise pour un échec tant l’ASM a été dans le top 4 presque toute la saison. Clément a encore déçu, le jeu de son équipe s’est délité graduellement au cours de la saison et il a eu du mal à gérer ses joueurs, notamment Ben Yedder qui a pourtant sauvé à de maintes reprises le club. Le deuxième plus gros budget de L1 (en comptant les avantages fiscaux) a une nouvelle fois déçu.

Meilleur classement : 3e Pire classement : 16e Classement final : 6e

Nice : Une équipe qui aura vécu trois temps, un début de saison très décevant (et une position de relégable) qui aura coûté sa place au revenant Lucien Favre après 12 matchs de championnat. Une incroyable embellie sous les ordres du néophyte Didier Digard avec notamment des victoires à Lens et à Marseille, à tel point que ce club qui regardait vers le bas en décembre pouvait prétendre à l’Europe en avril. Puis finalement un retour dans le ventre mou qui illustre bien cette saison qui restera décevante à la vue de l’effectif et des investissements effectués.

Meilleur classement : 7e Pire classement : 18e Classement final : 9e

Lyon : Un début de saison chaotique, sur le terrain où l’OL retombe rapidement dans ses travers et se retrouve neuvième à la 10e journée, ventre mou où le club lyonnais va rester la majeure partie de la saison. En coulisse la prise de pouvoir de Textor, le départ de Aulas, le remplacement de Bosz par Blanc vont également agiter la saison du club. Ce dernier va redonner un peu d’allant au club qui aura espéré décrocher un improbable billet européen jusqu’à la dernière journée notamment grâce à un Lacazette retrouvé qui va sauver le club à de nombreuses reprises.

Meilleur classement : 4e Pire classement : 10e Classement final : 7e

Elève dissipé

Toulouse : Une saison à l’image de la précédente : de belles qualités dans le jeu, une équipe parfois compliquée à jouer mais qui laisse également filer beaucoup de points. La victoire en Coupe de France est évidemment ce qui donne du relief à cette performance. Un TFC qui continue à se construire et à progresser.

Meilleur classement : 4e Pire classement : 15e Classement final : 13e

Lorient : La grosse surprise de ce début de saison sous la houlette d’un entraîneur, Régis le Bris, qui a su transformer ce club en souffrance la saison passée en équipe spectaculaire et qui joue le haut du tableau. Deuxième ex-aequo avec Lens à la trêve, Lorient ne se remettra pas des départs de Ouattara et Moffi et glissera doucement vers le milieu du classement.

Meilleur classement : 2e Pire classement : 11e Classement final : 10e

Reims : Un club avec un destin proche de celui de Nice ou Lyon, un début de saison catastrophique sous les ordres d’Oscar Garcia qui va connaitre son deuxième licenciement par un club de L1. Comme Nice, la prise de fonction de l’adjoint Will Still va métamorphoser le club qui va enchaîner 17 matchs consécutifs sans défaite ! Cette série prendra fin à domicile contre un OM verni ce soir-là, mais signera la fin de la folle période rémoise qui va rentrer dans le rang et alterner le bon et le moins bon.

Meilleur classement : 7e Pire classement : 20e Classement final : 11e

Mention passable

Strasbourg : Séduisant l’an passé avec Julien Stéphan aux commandes, le Racing était très attendu cette saison. Mais voilà, un gros manque de réussite, puis les doutes vont plomber le début de saison. Le club va flirter avec la relégation toute la saison, Stéphan va être demis de ses fonctions et l’arrivée de l’éternel Frédéric Antonetti va donner le coup de fouet qui va permettre à la L1 de profiter encore une saison des ambiances de la Meinau.

Meilleur classement : 14e Pire classement : 19e Classement final : 15e

Montpellier : Sans n’avoir jamais été en position de relégable, le MHSC a senti le vent du danger en étant plusieurs journées à moins de trois points de la 17e place. Ajouté à une fébrilité dans le jeu notamment à domicile, cela a entraîné un licenciement rapide de Olivier Dall’Oglio puis de son successeur Romain Pitau. Ce sera finalement un retour de Michel Der Zakarian, tout juste licencié de Brest, qui va permettre aux Héraultais de solidifier leur place habituelle au chaud dans le ventre mou et s’offrir une saison supplémentaire dans l’élite.

Meilleur classement : 4e Pire classement : 15e Classement final : 12e

La relégation n’est pas passée loin

Brest : Un début de saison compliqué a mis Brest en position de dernier à la onzième journée, le licenciement rapide de Der Zakarian et l’arrivée d’Éric Roy va progressivement remettre le club dans le bon sens. Et eux que l’on voyait promis à la relégation vont assurer leur maintien à deux journées du terme.

Meilleur classement : 7e Pire classement : 20e Classement final : 14e

Ils n’étaient pas à leur place

Auxerre : La malédiction « Furlan » pesait sur l’AJA et elle a fini par se réaliser. Le club icaunais a été en difficulté toute la saison. L’arrivée de Christophe Pélissier a redonné de l’allant au club, sans que ce soit suffisant dans le duel à distance avec Nantes pour le maintien.

Meilleur classement : 7e Pire classement : 19e Classement final : 17e

Ajaccio : Sans surprise le plus petit budget de L1 a souffert. Après un début de saison très ils ont réussi à rattrapés la lutte pour le maintien avant de relâcher définitivement. C’est sans surprise qu’ils retournent à l’étage inférieur sans avoir démérité.

Meilleur classement : 15e Pire classement : 20e Classement final : 18e

Avertissement comportement

Troyes : Un bon exemple de mauvaise gestion de club. Alors qu’ils étaient 13e et que l’entraîneur Bruno Irles avait rattrapé le mauvais début de saison, le City Group, propriétaire du club, va licencier l’ex-joueur de Monaco pour introniser un entraîneur issu du groupe. Patrick Kisnorbo, arrivant de Melbourne City, va enchaîner les contre-performances et Troyes va inéluctablement couler vers la relégation.

Meilleur classement : 10e Pire classement : 19e Classement final : 19e

Angers : A l’intersaison, la plupart des observateurs pressentaient une saison galère en voyant tous les cadres historiques poussés à la porte. Mais peu auraient anticipés une saison aussi compliquée, sur le terrain où Angers est passé à un match d’un record historique de défaites mais aussi en dehors où le club a accumulé les affaires judiciaires et autres casseroles en tous genres. Une saison à oublier au plus vite pour les pensionnaires du Stade Raymond Kopa.

Meilleur classement : 11e Pire classement : 20e Classement final : 20e

Nantes : Un des clubs qui a le plus sous-performé. Avec le huitième budget de l’élite ils ont sombré petit à petit jusqu’à se retrouver en grand danger dans les dernières journées. Le licenciement de Kombouaré n’a rien changé, Nantes a serré les fesses très fort jusqu’à la dernière journée. L’embellie en Coupe de France n’étant que l’arbre qui cache la forêt d’un club avec de gros problèmes de gestion.

Meilleur classement : 10e Pire classement : 19e Classement final : 16e


[1] Une seule victoire en sept matchs de championnat (deux défaites et quatre nuls) entre fin janvier et début mars.

10 réflexions sur « Ligue 1 2022-2023 : le conseil de classe »

  1. Toulouse, saison exceptionnelle. Nous verrons bien la suite…
    Bravo au RC Lens pour leur générosité. La dernière fois que Lens est passé en c1, il était tombé sur le Bayern, Milan et lee Depor dans la groupe! Mais n’avait pas été ridicule..

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    1. Normalement il part à la juve ( son club de coeur)
      Résultats pas conforme aux souhaits des dirigeants ( dernier du groupe le plus faible de tous les temps en LDC), élimination face à Annecy en coupe de France
      Problèmes avec des joueurs ( Guendouzi ou Payet )
      Le vestiaire l’a lâché

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      1. Ah oui ? J’étais pas au courant que le vestiaire ne lui suivait plus… Ce sont ces méthodes qui ne passent pas ?

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  2. Saison extraordinaires des sang et or. Un parcours de champion.
    1 point près ça passe pas loin, ce passage à vide après la victoire début janvier contre Paris en effet, c’est dommage. Peut-être qu’en restant au coude à coude, Paris aurait craqué vu leur mental en mousse, même si je sais bien que le PSG venait jouer en tongs depuis trois mois et qu’ils ont juste poussé pour gagner au retour contre nous et contre l’OM afin d’assurer.
    Bon pas s’enflammer la saison prochaine, on est bien placé pour le savoir.

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    1. Entièrement çà, le PSG avait deux matchs importants depuis la coupe du monde , en championnat Lens et Marseille , ils les ont gagnés…le reste n’était qu’illusion
      Pour moi supporter depuis 1977 c’est plus que moyen mais le titre est préservé
      J’espere que la perte de l’âme du PSG ressentie cette année n’est qu’un instant flash

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  3. Troyes à domicile, c’est une seule victoire (lors de la 4ème journée face à Angers), 11 nuls et 7 défaites… Le licenciement d’Irles a été un très mauvais choix, puis l’ESTAC va faire une seconde partie de saison extrêmement faible d’un point de vue comptable : 0 victoire, 6 nuls et 13 défaites.

    Les 3 derniers ont été vraiment largués en termes de points cette saison : 26, 24 et 18. A-t-on déjà eu dans l’histoire de la D1/L1 des derniers aussi mauvais ? (avec la victoire à 3 points, bien évidemment)

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  4. Les plus gros flops pour moi : Monaco et Lyon
    Pas possible de finir la saison pour l’OM par défaite à Ajaccio , à la maison face à Brest , à Lille , de se priver de Payet pour son dernier match potentiel etc etc …
    Style de jeu trop energivore qui n’arrive à tenir qu’avec des joueurs à 200 % , dès que décompression et plus d’objectif le vestiaire saute

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  5. Saison misérable, pour ne pas dire catastrophique, de l’ACA.
    Alors certes, nous sommes le dernier budget du championnat et fraîchement montés, et la probabilité de redescendre était quasiment certaine vu qu’il y a 4 relégués cette saison, mais malgré tout c’est sans doute la plus terne de L1 à laquelle je n’ai jamais assisté, du point de vue de la qualité de jeu d’une part et des évènements en dehors du terrain d’autre part.

    Les joueurs n’ont pas été au niveau pour la plupart, mais le plus affolant a été le niveau technique de l’équipe, qui peinait à construire du jeu; j’en veux pour preuve que nous sommes la dernière attaque.
    Le début de saison fut logiquement difficile mais le groupe a su se reprendre par la suite pour gagner quelques points précieux et flirter avec les non-relégables d’alors.

    A mon sens, le « tournant » de la saison fut le nul à Nantes (alors que nous menions 2-0) puis la trêve hivernale qui a cassé la dynamique, les joueurs étant complètement amorphes lors de la seconde partie de saison. Bien entendu, même pas un petit parcours en Coupe de France (comme d’habitude) à se mettre sous la dent pour redorer un peu cette saison.

    Et comme si cela ne suffisait pas, une poignée d’énergumènes, de jeunes écervelés au mieux, ont témoigné de leur intelligence à divers moments, et notamment lors de la dernière réception de l’OM. J’ai franchement honte.

    Saison à oublier, de A à Z, fade et sans saveurs. La descente signifie le retour des derby contre le SCB, ce qui ne me réjouit guère puisque constamment sous le feu des incidents entre supporters.
    Enfin, concernant le coach, je pense qu’il serait temps de passer à autre chose, mais merci à lui pour les 2 montées en 2011 et 2022.

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