Le baron

Saint-Dié, les Vosges en 1982. 500 téméraires partis soutenir la quête du Téfécé. But de Krimau le soliste ! 15 ans après la désastreuse fusion avec le Red Star, la Ville rose retrouve l’élite. On embrasse Robert Pintenat, on cajole le jeune Jean-Philippe Durand. On chambre le fougueux gardien D’Angelo.
Amusé, un gaillard regarde la scène, repensant peut-être au chemin parcouru, à ses proches laissés du côté de la magnifique Place des Héros à Budapest. C’est László Bálint, dit « le baron ». Phare au crépuscule du foot hongrois.

Les héritiers de György Sárosi

Bálint naît en 1948 dans la capitale danubienne. Son père tâte un temps le cuir avec Ferenc Puskás dans les rues de la ville et le petit László tape dans l’œil des formateurs du grand Ferencváros. Il a 10 ans, le début de trois septennats avec le Fradi. Dans les catégories jeunes, Bálint se démarque rapidement par son élégance sur le terrain, en digne héritier des Lantos ou Gyula Lóránt. Buste droit au cœur de la défense, n’hésitant pas à se montrer rugueux à l’occasion, László se comporte en patron, en « main tendue de l’entraîneur » selon son mentor Károly Lakat.

Lakat, qui fût le coach des Hongrois champions olympiques 1964 et 1968, convie Bálint, 19 ans, à une une tournée mexicaine, au sein d’un effectif qui ne fait rire personne en Europe à l’époque. Le Ferencváros de Flórián Albert, Máté Fenyvesi et Zoltán Varga le futur fugitif est une terreur, capable de briser les rêves de la Juventus de Del Sol et Nestor Combin lors de la finale de Coupe des villes de foire 1965. Au stadio Comunale de surcroît !

Bálint, tantôt acteur, tantôt réserviste, participe à une nouvelle épopée européenne en 1968. Il est de la qualification face à Zaragoza de Magníficos vieillissants, de l’exploit à Anfield, du Népstadion transformé en congelateur face à l’Athletic d’Iribar. En finale de Coupe des villes de foire se dresse la meilleure equipe anglaise de son temps, le Leeds de Don Revie. Johnny Giles, Billy Bremner, la girafe Charlton, Norman Hunter le bien nommé… L’amicale de la mandale du Yorkshire. Des talentueux, un poil impulsifs. La première manche est remportée par les Anglais sur un but de Mick Jones, vraisemblablement entaché d’une faute sur le gardien Geczi. Bálint entre en deuxième période.

Le but de Mick Jones

Le retour s’annonce brûlant, le match menacé d’annulation en raison de tensions croissantes entre l’Est et l’Ouest à la suite de l’invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie.
Revie n’en mène pas large. « Les Hongrois sont probablement les meilleurs manieurs de balle du moment. Ils ont toujours été habiles. Leurs attaquants ont la capacité de créer des occasions avec des épisodes de première passe dans des zones confinées. Face à ce type de football, il est essentiel de coller à l’homme et d’éviter la tentation de suivre le ballon. Un match très difficile nous attend… »

Mais Leeds ne pliera pas. Novák et Szöke auront beau contrôler le flanc droit, ni Varga ni le filiforme Albert ne perceront le coffre de Gary Sprake. Ce dernier reviendra, ému, sur cette nuit si particulière. « Bien que mes souvenirs de certains matchs commencent à s’estomper quelque peu, le match au Népstadion reste gravé dans ma mémoire à ce jour. Je me souviens être sorti du tunnel pour être accueilli par un crescendo de bruit et l’atmosphère était incroyablement hostile. La situation politique derrière le rideau de fer était très tendue à cette époque et pour les 76 000 fans hongrois à Budapest, c’était l’une des rares occasions qu’ils avaient d’exprimer et de montrer leurs sentiments en public. Ils l’ont certainement fait avec leur hostilité dirigée directement vers nous. » Bálint voit le trophée s’éloigner, une simple mise en bouche…

« Ils étaient bons, beaucoup trop bons… »

Le Baron trace sa route, gagne un titre dans une ligue ultra dominée par l’Újpest du chauve Ferenc Bene, connait sa première cape face à la RFA. En 1972, année charnière. Le Ferencváros atteint la demi-finale de la récente Coupe UEFA, éliminé par les Wolwes de Derek Doughan, Páncsics manquant par deux fois le penalty de la qualification. Tandis qu’en sélection, la Hongrie se joue d’une France moribonde en phase de groupe, pour jouer sa place dans le dernier carré de l’Euro 1972 face à l’ennemi séculaire, la Roumanie de Nicolae Dobrin. Malgré l’antagonisme et l’enjeu, les deux pays tentent l’apaisement. Le coach roumain Angelo Niculescu en appelle à la sportivité, se souciant même de savoir si Flórián Albert était remis de ses blessures pour la confrontation ! Des milliers de Roumains sont autorisés à venir sur Budapest. On accueille les joueurs sous des montagnes de fleurs. Les dirigeants des deux bords sont satisfaits…
Il faudra un match d’appui à Belgrade pour voir la Hongrie accéder à la phase finale en Belgique. Pour Bálint, c’est une consécration, pour son pays, la dernière participation jusqu’à l’Euro 2016.

La demi-finale face aux Soviétiques Rudakov et Kolotov n’attire pas les foules. 1659 spectateurs, taxes comprises. Konkov prend les devants au début de la seconde période, Zambo rate le peno égalisateur. Pas de Günter Netzer pour Bálint.
La troisième place face à des Belges survoltés sera du même acabit. Lambert et Van Himst enterrent le restant d’orgueil mais pas le temps de niaiser pour le Baron. Munich et Mark Spitz lui font déjà de l’oeil.

Munich laissera un sentiment de profond accomplissement à Bálint. Antal Dunai est en grande forme, l’obstacle des deux Allemagne facilement franchi. En finale, la Hongrie lorgne sur une troisième médaille d’or consécutive. Mais c’est mal connaître la Pologne de Górski. L’icône du Vasas, Béla Várady ouvre le score mais un doublé du génial Deyna annihile toute résistance. C’est le premier fait d’arme de cette génération fantastique. Et pas le dernier… Bálint se contente à nouveau des accessits, une manie décidément.

En sélection comme en club, Balint est le taulier. L’esthète Nyilasi le résume parfaitement. « Je suis entré dans le vestiaire de l’équipe première à l’âge de 17 ans. Albert, Rákosi et Novák retraités, Láli Bálint était clairement le chef du troupeau. Je ne peux que dire du bien. Il parlait peu mais gardait la discipline. Et inutile de dire qu’il était un professionnel de sang. »

1975 est certainement sa meilleure saison.
En Coupe des Coupes, le Ferencváros s’extirpe à nouveau du piège d’Anfield, au grand désarroi de Keegan et survit par miracle à la chaleur du Marakana et de ses 110000 slaves hurlants. Une nouvelle finale pour le Fradi que ne vivra pas Bálint, expulsé. C’est du banc qu’il assistera à la démonstration du Dinamo Kiev. Onitchenko frappe trop fort, Blokhine est le Borzov de la discipline. 3 à 0 sec et sans bavure. « Nous n’avions aucune chance, se souvient Tibor Nyilasi. Ils étaient bons, beaucoup trop bons... » Jamais deux sans trois, mon petit Baron perché… Maigre consolation, Bálint sera élu joueur de l’année et ambassadeur eternel du Fradi.

1979, une révolution

László prendra sa revanche sur Blokhine sur la route de l’Argentine 1978, les Soviétiques ne relèvant jamais d’une défaite surprenante face aux Grecs de Koudas. Bálint a enfin rendez-vous avec l’élite mondiale… La Hongrie débute splendidement face aux hôtes argentins grâce à un but de Csapo mais craque nerveusement. Ses deux joyaux, Nyilasi et András Törőczik sont expulsés en l’espace d’une minute. C’est fini… Bálint, en méforme, ne pourra rien par la suite face au train Bettega et s’égosillera en vain face à l’Atletico Kimberley.

1979 est une révolution pour le foot hongrois. Pour la première fois, les autorités autorisent légalement le départ à l’étranger de leurs ressortissants sportifs. Bálint est le pionnier. Une chance mais beaucoup de pression également. « J’avais quelques peurs en moi, car si j’échouais, cela déconsidérerait tout le football hongrois. Et il n’y aurait pas de suite. D’un autre côté, cela m’a donné de la force… »

Le Baron change de monture après 21 ans, direction la Venise du Nord. Mais Bruges n’a plus l’éclat des années Happel, pourtant si proches. Le brio est mort, l’heure est désormais aux cols bleus. Graynhout prend les rênes d’un groupe où le résultat prime sur le spectacle. Milieu densément peuplé et entraînements aux couteaux. László témoigne : « Nous avons joué une fois au tennis entre deux entraînements avec Vandereycken. Nous avons dû nous faire recoudre tous les deux la tête. Le médecin a suggéré une semaine de repos dans une pièce sombre. Puis dans l’après-midi je vois René sortir s’entraîner. Je lui ai demandé des explications. Il secoue la tête. Il n’allait pas céder sa place. Bien sûr, je suis allé m’entraîner aussi. » Et ça marche ! Sixième titre pour le club, Bálint, après un départ poussif, est à sa place. La saison suivante n’aura pas le même gout. Gilbert Gress n’impose pas sa patte et l’enfant chéri Raoul Lambert tire sa révérence.

Saint Dié donc..

Au mercato 1981, Toulouse, en division 2, décide de franchir un cap. Le coach Cahuzac avait promis la montée en trois ans, on lui donne les moyens de son ambition, Rob Rensenbrink débarque sur les rives de la Garonne! Mais ça ne collera jamais avec Cahuzac le teigneux. Rob est usé et ne court pas, n’a plus la flamme tout simplement. Triste fin de carrière pour celui qui est certainement le plus doué à avoir porté la tunique violette.
Mais cet échec ne déteint heureusement pas sur le groupe. Bálint marque un missile dès son premier match au Stadium. Face à Saint Dié évidemment. Pintenat assure le remplissage du caddie. Toulouse retrouve enfin la lumière grâce à son buteur marocain, Krimau. Champion de deuxième division face à Rouen !

Bálint profite de la pause estivale pour améliorer son espagnol. Deuxième chance mondiale, la bonne? Et cela débute plutôt bien… 10 à 1 face au pauvre Salvador ! Belle manière de fêter sa 75e sélection. La suite sera plus douloureuse. Autant, ils ne peuvent rien face au brio de Maradona. Autant le match face à la Belgique est un crève-cœur. La Hongrie tient sa qualification lorsque Ceulemans, au prix d’un effort herculéen, s’arrache sur le côté droit pour offrir l’égalisation à Czernia. Ceulemans, l’ancien coéquipier. László quitte la sélection, une page se tourne pour le Baron…

Après le mondial 1982, Toulouse s’offre l’international Gérard Soler. Et Bálint forme désormais la paire centrale avec le moustachu Christian Lopez. Casting de choix. Le début de saison est néanmoins catastrophique. Selon le président Visentin, « les joueurs n’écoutent plus Cahuzac. » Mais Cahuzac est un têtu. Il resserre le groupe autour de la figure de Bálint. Le Téfécé se ressaisit et étonne. Onzième du classement, le promu a ravi ses supporters, au point de battre une multitude de records d’affluence. La municipalité décide par consequence de porter la capacité du Stadium à 40 000 sièges. Le début de la renaissance du foot à Toulouse.

Bálint quitte Toulouse en 1983 pour un dernier défi iserois, Grenoble en division inférieure. Élégant toujours. Jusqu’au fatal Cannes-Grenoble du 13 décembre 1983. Il est gravement blessé et ne rejouera plus. Le Baron disparait sur la Croisette, définitivement. Le foot hongrois, quant à lui, attend toujours sa résurrection…

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45 réflexions sur « Le baron »

  1. C’est « Grijzenhout », l’entraîneur du Bruges champion en..80?? Marrante, cette graphie.

    Y a plein de noms que j’affectionne dans cet article. Hu-Be 82, c’est une qualif à la Pyrrhus (et pas tout à fait méritée) pour les Belges, Pfaff reste impardonnable pour ce qu’il fit..et la fédération belge pour l’avoir couvert (même si le linge sale, certes..).

    En tout cas la Hongrie avait sans problème l’envergure pour passer au tour suivant, belle équipe.

    Rensenbrink, déjà dit : sa carrière pro avait pris fin dès l’automne 78, un attentat fatal en championnat de Belgique, des œuvres du très rude (je suis gentil) joueur du FC Liège Phillips..après quoi Rensenbrink monnaya tant qu’il le pouvait un talent irrémédiablement lâché par son physique, une fin de parcours pathétique mais..

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      1. Je n’en connais pas d’autre, ij ==> y en effet. Autant que je sache cela ne procède que par modernisme, souci de simplifier la langue à l’international. Genre Degrijse qui devient Degryse.

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      2. Ah ben non, et j’ai appris un truc : les ij et y coexistent apparemment depuis le Moyen-Âge, correspondent grosso merdo à des nuances régionales dans la prononciation, puis le ij a progressivement été imposé à fins de normalisation/standardisation de la langue – le y n’étant fin des fins conservé que pour les mots d’origine étrangère.

        Bref : l’à peu près contraire de ce que je croyais, lol.

        Ceci dit c’est quand même curieux car, prenons Cruyff/Cruijff par exemple : la graphie avec un ij est celle qui prédomine très largement dans les archives primes NL (je serais curieux de voir son acte de naissance)..mais avec le temps c’est la graphie avec un y (supposée archaïque) qui a pris le dessus – pas seulement à l’étranger, mais désormais aussi aux Pays-Bas, bref??? Dans le cas d’espèce (mais ce n’est qu’intuitif), je crois décidément en un souci de simplification à l’international – la diphtongue uy est déjà bien assez perturbante pour un non-locuteur, alors un uij..

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      3. Dans les années 70, on lisait encore Cruijff, Moulijn ou Bastijns dans la presse française. Le passage de Feijenoord à Feyenoord avait eu lieu dans la décennie précédente. Jusqu’à peu, on trouvait encore l’ij dans la presse allemande quasi-systématiquement, afin de préserver la prononciation en « aïe » (l’y se prononce u en allemand). Ainsi « van Nistelrooij » que je ne suis pas sûr qu’on orthographie comme cela dans son pays.

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      4. Pas mieux que toi, ggg (du moins si je te suis bien) : pour tous ces noms, la forme ij me paraît avoir été antérieure à celle avec un y..auquel est pourtant supposé devoir se substituer normativement (je l’ai lu ce matin) le ij, c’est vraiment bizarre.

        Les NL étant des gens très pragmatiques, je mise décidément (pour ces cas d’espèce) mais sans certitude sur un souci d’internationalisation des noms, genre, à compter d’un certain degré de notoriété hors les frontières..

        Degrijse, c’était initialement avec ij, idem van Nistelrooij.. Par contre je n’ai pas souvenir d’avoir déjà vu la graphie van Rooy (surdoué mais fainéant joueur NL de l’Antwerp et du Standard : lui qui dilapida son exceptionnel talent (espoir de l’année aux Pays-Bas..et allez voir quels furent les autres!), c’est comme par hasard toujours resté van Rooij.. Je ne vois que ça comme explication!

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  2. A la droite de Balint sur la photo de groupe brugeoise, c’est Meeuws : relativement méconnu mais libero de très grande classe, sans conteste l’un des meilleurs produits par le foot belge!

    Goethals et Thys le mettaient de conserve dans l’équipe belge du siècle..et ça se défend!

    Le maillot « Saint-Louis », lol.. C’était l’esprit de l’époque : soit des marques de bière, soit des noms de banques.. Les trois grands du foot belge postwar n’y échappèrent pas!

    Maintenant c’est quoi, des sociétés de paris sportifs?? Tout change..

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    1. Voilà, j’ai vérifié : en 79-80 les sponsors respectifs d’Anderlecht, de Bruges et du Standard sont Belle-Vue (brasserie du mécène du club), Saint-Louis (autre marque de gueuze) et Maes (la pire de nos pils ??)….et il y en avait d’autres, la bière donnait le « la »..

      Puis ce fut aussitôt la mode des banques.. puis il y eut l’informatique, puis.. Je me demande ce qu’il en eût été 50 ans plus tôt…… le charbon??

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  3. Je connaissais Balint de ses années toulousaines, je ne connaissais pas le début de l’histoire à part la liquidation des Bleus par la Hongrie à l’Euro 72. La défaite à Colombes (0-2) a été la dernière des Bleus à domicile en match officiel jusqu’à celle contre l’URSS au Parc (0-2 aussi) en 1986 pour l’Euro 88.

    Dans le but de Saint-Dié le soir de la remontée du TFC, il y avait René Charrier pour son dernier match pro. Il avait été la hype de la saison 1974-75 après des débuts très réussis avec l’OM, s’était trouvé propulsé dans le but des Bleus début 1975 (2 sélections), ne s’était pas montré à la hauteur, avait perdu sa place de titulaire en club face à Gérard Migeon suite à un accident de voiture, avait ciré le banc de l’OM jusqu’à la relégation en 1980, et était parti finir sa carrière dans les Vosges.

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    1. Rene Charrier? Tu vas faire apparaître Polster. Il est né à Innsbruck mais j’ignore par quel hasard…
      J’avais fait ce texte pour les 40 ans de la remontée de Toulouse en d1 mais j’ignorais que Balint avait eu cette importance dans son pays. Premier footballeur à etre autorisé à partir légalement, c’est pas rien. Et il est des dernières équipes hongroises consistantes. Celles de 1972 et à un niveau en dessous, 78 et 82. Celle du Ferencvaros de 75.
      Sans oublier Videoton face au Real…

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      1. C’est encore une belle équipe en 86 : ils survolent leur groupe (ce qui permit à leur fédération de monnayer le match retour face aux Pays-Bas), battent le Brésil en match de prépa.. avant-tournoi c’est le même statut que l’Uruguay, un candidat sérieux aux demis.

        Un Hongrois m’avait donné 2-3 pistes de lecture à ce fiasco, faudra que je les retrouve. Le 3-0 face aux Bleus était rude dans mes souvenirs, ils n’avaient pas fait un mauvais match.

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      2. Dans mon souvenir, la Hongrie fait de très bonnes entames de mi-temps, avec Detari qui pose des problèmes à l’EDF. Puis la défense magyare craque à la première vraie offensive bleue en 1ere mi temps (de mémoire, il y aurait pu y avoir 3-0 à la pause) et rebelote en 2nde mi temps.

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      3. Ah, je vous fais confiance, j’ai jamais vu les matchs en entier. Suis resté sur la démonstration soviétique au premier match. Pas la meilleure façon d’entamer une compétition!

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      4. Les Bleus les avaient assez nettement dominés quand même, mais pas autant que l’URSS qui leur avait collé un set en mode extra-terrestre, avec 2-0 après 4 minutes et 3-0 après 25.

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      5. Je vais le revoir dès que possible, l’une ou l’autre actions m’avaient marqué à l’époque. Ce dont je suis sûr : ce match passa assez unanimement pour le meilleur (moins mauvais?) des Hongrois durant le tournoi..et pour le plus facile du 1er tour pour les Bleus, drôle de grand écart 🙂

        Khiadia évoquait Fazekas, je suis retombé sur une belle et longue interview du bonhomme (en flamand!), printemps 86.. En gros la Hongrie avait donné sa chance à un sélectionneur rafraîchissant, de nouvelles idées. La Hongrie avait toujours été au top sur le plan technique mais, déjà du temps de Puskas, elle pêchait selon lui sur le plan physique. Le grand mérite de ce sélectionneur était donc d’avoir importé de l’Ouest cette dimension athlétique, ainsi qu’un jeu beaucoup plus fermé, plus difficile à bouger. Fazekas était enfin optimiste pour la WC86, et même très optimiste pour la décennie à venir : le travail de régénération semblait accompli – on a vu la suite.

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      6. Ah ben non, et j’ai appris un truc : les ij et y coexistent apparemment depuis le Moyen-Âge, correspondent grosso merdo à des nuances régionales dans la prononciation, puis le ij a progressivement été imposé à fins de normalisation/standardisation de la langue – le y n’étant fin des fins conservé que pour les mots d’origine étrangère.

        Bref : l’à peu près contraire de ce que je croyais, lol.

        Ceci dit c’est quand même curieux car, prenons Cruyff/Cruijff par exemple : la graphie avec un ij est celle qui prédomine très largement dans les archives primes NL (je serais curieux de voir son acte de naissance)..mais avec le temps c’est la graphie avec un y (supposée archaïque) qui a pris le dessus – pas seulement à l’étranger, mais désormais aussi aux Pays-Bas, bref??? Dans le cas d’espèce (mais ce n’est qu’intuitif), je crois décidément en un souci de simplification à l’international – la diphtongue uy est déjà bien assez perturbante pour un non-locuteur, alors un uij..

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  4. Merci Khia pour cette mise en lumière. Je ne sais plus si c’est un souvenir ou le fruit de mon imaginaire, mais je crois avoir lu autrefois un article lui étant consacré intitulé Bálint, le Loup. Pourquoi ce titre ? Aucune idée…
    Et pour l’anecdote, il participe à Argentine – Hongrie 1977 pour les débuts de Maradona avec l’Albiceleste. Bonne journée à tous.

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    1. J’en ai déjà parlé mais j’ai énormément de tendresse pour le foot hongrois. Puskas est mon joueur préféré, idem pour la Hongrie 1953. Lors de mon premier passage à Budapest, je m’étais retrouvé par hasard devant le Nepstadion. Un grand moment pour un passionné de ce sport. Il y avait un énorme marché aux puces tenu par des tziganes. C’était un joyeux bordel!
      Et sinon, l’unique souvenir de mon passage au musée du Bernabeu est une photo de moi entre les portraits de Puskas et Di Stefano.
      J’étais heureux d’avoir vu la Hongrie à l’Euro 2016. Une belle ambiance face aux Belges et une prestation incroyable d’Hazard.

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    2. J’ai trouvé l’article Bálint le Loup. C’était dans le numéro de mars 1982 de Onze dans lequel figure la présentation d’un joueur de chaque équipe qualifiée pour la CM en Espagne. Le papier est signé de Jean-Michel Larqué.

      Le voici :
      BALINT LE LOUP Avec la Hongrie : soixante-treize sélections. Un défenseur expérimenté et infatigable. Venues des pays dits de l’Est, on connaissait la filière yougoslave des années 1965, celle des Durkovic Seles et autres Melic, puis la filière polonaise des années 1970 avec Blaut, Kaszperzack, Klose ou Szeja ; et voici qu’un autre pays, hermétique jusqu’alors, vient d’ouvrir ses frontières pour ses valeureux serviteurs. Il s’agit en l’occurrence de la Hongrie, pays de légende pour le football de 1950 avec l’équipe de Puskas, Kocsis et Czibor et invaincue durant cinquante-cinq rencontres. Deux joueurs seulement ont bénéficié de cet avantage octroyé par les autorités : Balint et Fazekas. Tous deux ont choisi, dans un premier temps, la Belgique pour s’adapter à la vie occidentale. C’est à Anvers qu’est allé Fazekas, c’est à Bruges qu’a atterri Balint. Celui-ci après deux années contradictoires qui l’ont vu tour à tour devenir champion de Belgique, puis côtoyer la descente en deuxième division est arrivé en ce début de saison dans la Cité des Violettes pour occuper l’axe central de la défense toulousaine : un international hongrois en activité dans une équipe de deuxième division française. Même si sa venue sur les bords de la Garonne n’a pas révolutionné le chaud public toulousain, il n’en reste pas moins vrai que le palmarès de Laszlo Balint est tout à fait digne d’intérêt : trois titres de champions de Hongrie et trois victoires en Coupe, toujours avec le club de Ferencvaros, Balint compte, à ce jour, soixantetreize sélections. Il y a deux ans encore, avant de se stabiliser au poste de libero, il était le parfait complément au milieu du terrain du talentueux Nyilasi. Car.Laszlo est doté d’une valeur foncière exceptionnelle. Malgré ses trente-trois ans, il reste un athlète de haut niveau capable de couvrir près de quatre kilomètres en douze minutes. En Espagne, il va disputer après l’Argentine son second Mundial. Tout comme pour la France, la qualification hongroise fut obtenue au tout dernier moment dans un groupe où se sont succédé les résultats contradictoires. « L’Angleterre était favorite, dit-il, mais tout au long des qualifications, elle fut loin d’être sereine. Au départ, nous étions à égalité de chances avec la Roumanie, celle-ci fait un complexe devant nous et ne nous a jamais battus en match officiel. Ajoutez que Norvégiens et Suisses ont joué les trouble-fête et vous comprendrez pourquoi cette poule qualificative a été très indécise. » Ayant rencontré les Anglais qui seront nos premiers adversaires, l’occasion était trop belle de demander à Balint son avis : « Le football français est en très gros progrès. Toujours bons techniciens, les footballeurs ont amélioré leurs qualités athlétiques. Précisément, je crois les Anglais mal à l’aise devant une équipe inspirée comme peut l’être l’équipe de France. » Puissent ces mots donner le moral aux joueurs de Michel Hidalgo. « Mais attention, poursuit-il, à Keegan, Mariner et aux hommes du milieu Brooking, Hoddle et Robson capables de faire la différence à tout moment. » En Espagne, Laszlo Balint aura d’autres chats à fouetter. A commencer par les Argentins à qui il promet une réception de choix. La défaite en Argentine, les expulsions de Nyilasi et Torokzic sont restées en travers de la gorge de toute la délégation hongroise. Certes, il estime que dans ce groupe difficile qui comprend et le champion du Monde, l’Argentine, et le vice-champion d’Europe, la Belgique, la Hongrie se trouve devant une tâche fort délicate. Mais les compatriotes de Balint ont des arguments sérieux à faire valoir. D’abord, une homogénéité rare pour une équipe nationale qui évolue ensemble depuis six saisons. Ensuite, une expérience des grandes compétitions pour la plupart des éléments, seul Soloï et ses vingt ans faisant figure. de néophyte. Enfin, le désir de se racheter après une dernière Coupe du Monde manquée. Pour Lazslo Balint, cette fin de saison risque donc d’être très chaude. Bien sûr, il espère beaucoup de ce Mundial 1982, mais avant de tirer sa révérence au football professionnel, il aimerait beaucoup se frotter à la première division française. Il en apprécie beaucoup la finesse de jeu.

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      1. Merci Verano. Balint valide dans ce texte le déficit athlétique français de l’époque. Fazekas, c’est un peu son pendant à l’Ujpest. Pas le même rôle mais au niveau longévité en sélection. Fazekas, c’est 92 sélections. Énorme pour l’epoque.

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      2. Fazekas, c’était tout bon dans un tout bon championnat de Belgique. Et des hat-tricks à gogo face aux cadors, une valeur sûre de l’époque.

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  5. « Norman Hunter le bien nommé »..

    Côté brugeois, Leekens était toujours là en 80 (à l’instar de pas mal de monde vu sous Happel : Jensen, VanderEycken, Courant, Bastyns..)..

    Leekens était à certains égards le Hunter belge, quoique un cran qualitatif en-dessous : dur, très dur même.. Ses surnoms : « Mac the Knife », ou encore « Long couteau », tout un programme! Après-carrière : un communiquant/séducteur hors-pair, type malin comme un singe

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  6. Bonjour Khidia

    Sur la photo de Toulouse je reconnais Deplanche, Camus, Le Blayo , Laverny, Balint, D’angelo en haut Krimau et Pintenat en bas , peux tu me dire qui sont les 3 autres ?

    Sinon niveau joueurs Hongrois de ces années là il y a eu Sandor Zombori puis Laslo Kiss et surtout Andreas Toroczyk qui ont joués a Montpellier-La Paillade pour des expériences plutôt mitigées .

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    1. De mémoire, Jean-Jacques Marx et Joël Ahache étaient des titulaires attitrés cette saison-là. Ça en ferait peut-être deux ? Il y avait souvent Vinuesa au milieu aussi, petite pièce sur lui pour le 3ème.

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      1. Salut

        Khidia a répondu pour les 2 autres .
        Vinuesa était dans la rotation mais je l’aurais reconnu car il a ensuite été prêté au FC Sète un club cher à mon pauvre père (avec Patrice Ségura un autre joueur du Téfécé).

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      2. Jean-Luc Vinuesa, je l’ai vu avec l’US Orléans. Je garde le souvenir d’un joueur délicieux techniquement mais assez lent. Si je ne me trompe pas, il avait été choisi pour succéder à Serge Chiesa.

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    2. Rensenbrink. A gauche de Pintenat, Gerard Albert et Jean Diaz au centre. Bravo Hincha, j’en aurais pas reconnus autant!
      Toroczyk, comme Nyilasi, expulsé face à l’Argentine en 78.
      Sinon, toi qui aimes le foot sud-américain, j’ai fait un texte en deux parties sur une ville importante du continent. Ça passera en août, ça t’intéressera peut-être.

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      1. Je suis persuadé que ça va m’intéresser, même en vacances dans ce merveilleux pays basque je regarderai avec grand plaisir .

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    1. Votre échange me fait penser audit Alfonso Fernandez Leal, joueur des 80’s-90’s de ma région qui passa sans guère de transition du 5eme niveau du football belge à la..Liga, affronta comme titulaire la Quinta des Butragueno & co.. Une espèce de rêve éveillé!

      Il a joué à Lyon aussi, d’ailleurs auteur d’un but en ciseau face à..un club turc?? Bref : surdoué, le mec pouvait faire n’importe quoi avec un ballon…….mais il était d’une lenteur (et probablement guère disposé à changer son jeu?)….. J’ai rarement vu ça. En Belgique ce fut rédhibitoire, dommage car en talent pur..

      Aujourd’hui, il est jardinier dans ma commune d’adoption ; quand je le croise je me rappelle que, gamins, on rêvait tous d’avoir un destin pareil, passer des champs de patates au Bernabéu, affronter Laudrup……

      Un autre (voire deux???) Ibero-belge liégeois des 80’s joua pour sa part au Real, mais son nom…. J’ai un trou!

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      1. Bonjour Alexandre

        Quand j’ai commencé à lire ton commentaire il me semblait bien qu’il avait fait un passage à Lyon , tu l’as précisé un peu plus loin , par contre je ne me souviens plus de ses caractéristiques de jeu .

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      2. Fernandez Leal…Je l’avais complètement oublié celui là! Sinon, je suis tombé sur un mec que tu connais peut-être Alex, une sorte de Lozano batave, toute proportion gardée…Manuel Sanchez Torres. Né en Catalogne mais parti vivre jeune aux Pays Bas, il devient un joueur apprécié de Twente.
        Une photo de lui face au Napoli de Maradona en coupe d’Europe. Il est capitaine
        https://twitter.com/FCTwenteLatest/status/1333411767561707521/photo/1
        J’ai lu rapidement que comme Lozano, il y avait un imbroglio autour de sa nationalité. Ça parlait d’un stage au Real non concluant en 83. A vérifier…
        Par contre, il joue avec Valence mais la saison de la relégation en 86.

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      3. C’est votre Vinuesa qui me fait penser à lui, ce côté gros talent contrarié par le dogme de la vitesse. Je me rappelle qu’avant de rejoindre la Liga il fit un passage au Standard, où les attentes furent aussitôt douchées, joueur pas du tout en phase avec l’air galopant du temps.

        Le reste, ben : je découvre 2-3 articles, à Lyon Domenech voulut apparemment le reconvertir en libero mais il ne voulait jouer qu’en 10 (ça s’est mal passé, « Domenech est une crapule », lol).. Deux postes voués à disparaître, tout est dit..

        Nul doute qu’il y aura eu beaucoup de Vinuesa et Fernandez à l’époque.

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      4. Le Lozano NL, administrativement parlant ce fut tout à fait cela.

        Une sensation du championnat NL à l’époque (la fédé voulut le naturaliser – en vain), mais ce championnat était alors à son plus bas historique, je serais bien en peine de te dire ce qu’il valait vraiment.

        Y avait pas mal d’histoires comme ça, la Liga furetait pas mal parmi sa diaspora tandis que, réciproquement, les terres d’accueil essayaient parfois de régulariser ce genre d’expats.. La règle des trois étrangers max n’y était, j’imagine, pas pour rien?

        Mais y avait aussi parfois (en Belgique c’est sûr) dans certains pays une forme de réserve à puiser parmi des foireux du cru, certes, mais d’origine étrangère (Scifo a souffert..et Lozano soulevait déjà de solides réticences parmi ses collègues, bonjour l’ambiance).

        En Belgique, je reste marqué dans les 80’s par le soap-opéra Pat VandenHauwe (Wimbledon, Tottenham, Everton).. Valeur sûre aux Îles, d’origine belge..mais qui opta pour le Pays de Galles, ce qui même sportivement parlant n’était pas con, cette sélection-là avait alors de quoi écrire l’Histoire mais quand ça ne veut pas..

        Rétrospectivement ça a de quoi faire sourire, c’est d’un banal désormais..mais ce pouvait être très chaud comme sujets à l’époque.

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