Costa Rica 2002 – Quand les Ticos méritaient mieux

Ce 23 novembre 2022, le Costa Rica débute sa Coupe du monde contre l’Espagne. Placé dans un groupe particulièrement difficile, les Ticos sont réalistes et n’ambitionnent rien d’autre que de faire bonne figure, et peut-être de recréer l’exploit de 2014. Mais s’il a marqué les esprits lors de cette édition brésilienne, le Costa Rica en Coupe du monde n’est en réalité pas si petit qu’on pourrait le croire. Revenons par exemple sur son parcours lors de l’édition 2002, certes court, mais riche et où il est non seulement passé proche de créer la surprise, mais a également enchanté le public coréen par un jeu offensif et alléchant.

Qui connaît le Costa Rica ? Qui est capable de situer ce petit pays sur une carte ? Probablement plus de gens qu’on ne le pense. Mais on ne serait probablement pas si éloigné que ça de la réalité en affirmant que le Costa Rica est loin d’être le pays qui attire le plus les regards du monde.

Il faut dire que ce pays Etat situé en Amérique centrale fait tout pour ne pas faire parler de lui : fait assez étonnant, le pays est le premier à avoir officiellement dissous ses forces armées. C’était en 1948, année où il consacrait sa neutralité. Ainsi, le Costa Rica ne dérange personne et ne cherche à déranger personne. La « Suisse de l’Amérique centrale » fait aussi figure d’exception au milieu d’un continent gangréné par la violence, les trafics en tout genre, et la corruption. Il y règne une atmosphère assez paisible et le pays est l’un des plus développés et égalitaires de toute l’Amérique latine.

Né au Brésil mais arrivé au Costa Rica à l’âge de 12 ans, Alexandre Gumarães est un personnage majeur du football de son pays d’adoption. Joueur lors de la Coupe du Monde 1990, il sera le sélectionneur des Ticos en 2002 et 2006.

C’est ainsi que nombreux sont ceux à avoir découvert l’existence du Costa Rica en 1990, lorsque sa sélection de football participait pour la première fois à la Coupe du monde de football en Italie. Les « Ticos », surnom de l’équipe nationale, avaient été alors l’une des sensations du premier tour en battant l’Ecosse et la Suède et en se qualifiant pour les huitièmes de finale. Malgré une lourde défaite 4 buts à 1 contre la Tchécoslovaquie, le Costa Rica quitte le Mondiale avec les honneurs et l’impatience des amateurs de football de les revoir en Coupe du monde.

Il faudra néanmoins attendre 12 ans pour cela. Emmenés par le Brésilien naturalisé costaricien Alexandre Guimarães, les Ticos vont réaliser une campagne de qualification brillante dans la zone CONCACAF : premiers du tournoi de qualification avec 23 points au compteur, une seule défaite, meilleure attaque et meilleure défense. Le tout marqué par une grande victoire sur le terrain du Mexique. Un match d’autant plus historique qu’il s’agit de la première défaite au stade Aztèque dans un match de qualification pour El Tri, et qui marquera grandement les esprits, au point que la presse locale nommera ce mini désastre « Aztecazo ».

A la 86e minute, Hernán Medford inscrit le but de la victoire pour le Costa Rica. C’est la première fois que le Mexique est battu au Stade Aztèque en qualifications pour un mondial, ce qui constitue un véritable choc pour le pays.

Le Costa Rica retrouve dans la Coupe du monde et se retrouve dans le groupe C en compagnie de la Turquie, de la Chine et surtout du Brésil. C’est peu dire que les Ticos ne sont pas favoris et que peu d’observateurs les voient franchir ce premier tour. Mais comme en 1990, les joueurs de Guimarães vont étonner les fans de football et enchanter le public coréen par un jeu collectif vif, généreux et offensif.

Chine – Costa Rica : Un premier match tranquille

Si le Costa Rica et les Ticos ne font d’habitude pas la une des journaux footballistiques, ils le font d’autant moins que leur premier adversaire dans cette Coupe du monde est la Chine. L’équipe de l’Empire du Milieu occupe en effet davantage les esprits puisqu’il s’agit de sa toute première apparition en phase finale de Coupe du monde. L’essentiel des observateurs compensent l’inconnue que représente cette sélection en s’attardant sur ce fait et en se demandant si leur entraîneur, le sorcier Bora Milutinović, pourra à nouveau réaliser l’exploit de qualifier son équipe pour le deuxième tour comme il le fait systématiquement depuis 16 ans (Mexique, Costa Rica, Etats-Unis, Nigeria). En face, le Costa Rica, dont le sélectionneur avait justement été entraîné par Milutinović en 1990 avec le Costa Rica, se présente avec son équipe type en 4-3-3.

Bien que jouant sous une forte chaleur à Gwangju (presque 31°C) et face à un public clairsemé mais largement acquis à la cause des Chinois (près de 15 000 supporters ont fait le cours déplacement), les Ticos ne vont pas se laisser impressionner et vont prendre rapidement le jeu à leur compte après un long round d’observation et peu de choses à se mettre sous la dent.

Les Chinois sont dépassés dans tous les compartiments du jeu. Le Costa Rica a un premier match facile et affiche sa supériorité.

La première mi-temps est peu rythmée, et seul Mauricio Solis parvient à se créer une véritable occasion de but suite à une interception, mais son tir est bien stoppé par le gardien Jiang Jin. Le Costa Rica a le ballon, parvient à rester dans le camp adverse, mais son jeu léché peine encore à déstabiliser des Chinois bien organisés et disciplinés en défense. Seuls les bons centres de Harold Wallace sèment un peu la zizanie dans la défense centrale. Mais les coéquipiers de Wanchope n’ont sur ce premier acte pas grand-chose à craindre.

Bien qu’ayant fait illusion pendant 20 minutes, les Chinois déclinent très rapidement sur le plan physique et se montrent incapables d’apporter le danger sur le but de Lonis en rendant trop rapidement le ballon à l’amorce de leurs contre-attaques. 0-0 à la mi-temps, mais on sent malgré tout le Costa Rica supérieur et qu’un simple coup d’accélérateur de la part d’un Gómez ou d’un Centeno suffira à faire la différence.

Bien que la Chine parvienne enfin à se créer sa première grosse occasion en début de seconde mi-temps, les Costariciens sont revenus beaucoup plus entreprenants. Le quatuor Centeno-Fonseca-Gómez-Wanchope combine avec beaucoup plus de fluidité, et c’est très logiquement qu’à l’heure de jeu, les Ticos vont ouvrir le score. Ronald Gómez aux 25 mètres effectue une talonnade très inspirée pour son avant-centre qui se retrouve en bonne position. Le joueur de Manchester City est contré, mais le ballon revient sur Gómez qui fusille Jiang Jin d’une demi-volée puissante. Cinq minutes plus tard, le Mauricio Wright, déjà très bon défensivement, enfonce le clous sur une combinaison sur corner et profitant il est vrai de la passivité des hommes de Bora Milutinović.

Sur corner, Mauricio Wright inscrit le deuxième but pour le Costa Rica. Après une heure de jeu, c’en est déjà fini des espoirs chinois.

2-0, la supériorité technique, tactique et physique des Costariciens est consacrée. Peut-être que les observateurs ont surestimé le potentiel de cette équipe de Chine bien trop faible pour faire face aux joueurs d’Amérique centrale. Les hommes de Guimarães se contenteront de gérer tranquillement la fin de la rencontre, se procurant tout de même trois grosses occasions d’alourdir la marque. Un Gómez trop égoïste oubliera même son partenaire bien mieux placé pour conclure dans le temps additionnel. Le contrat est donc rempli pour le Costa Rica qui aura montré qui avait de réelles chances de jouer les troubles fêtes dans ce groupe C, bien qu’un troisième but aurait sans doute été plus que bienvenu au vu de la suite des événements. L’inefficacité de la fin de match s’annonçant même ironiquement assez prémonitoire…

Costa Rica – Turquie : Saison des vendanges en Amérique centrale

Pour son deuxième match, les Ticos affrontent la Turquie à Incheon. Une rencontre d’autant plus décisif qu’elle pourrait contre toute attente déjà sceller ce groupe C. En cas de victoire, le Costa Rica se qualifiait aux dépends des Turcs déjà battus par le Brésil au match précédent. La pression est donc bien dans le camps des hommes de Şenol Güneş, qui doivent à tout prix éviter la défaite. Une rencontre d’autant plus difficile pour les Ottomans qui sont privés de deux de leurs défenseurs titulaires, Alpay et Hakan Ünsal, tous deux expulsés contre le Brésil. Une dynamique donc clairement dans le sens des Ticos, qui alignent une équipe plus défensive qu’au premier match, avec Wilmer Lopez remplaçant Fonseca, et une formation en 5-3-2 très modulable en phase offensive.

L’enjeu en tout cas semble fortement inhiber les Turcs, qui ont davantage le ballon, mais n’en font pas grand-chose et peinent énormément à déstabiliser la défense menée par Mauricio Wright et Gilberto Martínez. Tandis que le Costa Rica lui est bien plus en jambes que face à la Chine. Encore une fois, le jeu est fluide et inspiré. Wanchope et Gómez, alignés ensemble sur le front de l’attaque, multiplient les appels et perturbent grandement la défense, laquelle laisse des espaces gigantesques dans lesquels se jettent Centeno et Solis.

C’est d’ailleurs sur une action de ce type que Centeno va se procurer la plus grosse occasion de la première mi-temps. Magnifiquement servi par Gómez, le meneur de jeu du Deportivo Saprissa se retrouve seul en position idéale face à Rüştü, mais enlève bien trop sa frappe. Une énorme occasion gâchée, qui va malheureusement pour les joueurs d’Amérique centrale se révéler être un bien mauvais présage pour la suite.

Magnifique sortie de Rüştü face à Paulo Wanchope.

La deuxième mi-temps, entamée sur le score de 0-0, laisse présager de bien mauvaises choses pour la Turquie. Seul Baştürk surnage un peu et parvient à créer des décalages. Le reste de l’attaque manque lui beaucoup de liant et peine à s’approcher des buts de Lonis. On peine à croire que cette équipe ait pu mettre le Brésil en difficulté ! Le milieu de terrain est transparent et la défense est dépassée par la mobilité et la finesse technique de Gómez, López et Centeno. Gómez qui va se d’ailleurs se procurer une énorme occasion au terme d’une action de grande classe à l’issue de laquelle lui-même, López et Castro vont faire étalage de tout leur talent en multipliant les feintes et mettre dans le vent un bon paquet de Turcs. Dominateurs, les Ticos vont pourtant se faire punir à l’heure de jeu par Emre Belözoğlu, qui avec un peu de réussite, va parvenir à ouvrir le score. C’est peu dire que la Turquie s’en sort bien à ce stade de la partie !

La rencontre entre alors dans un festival de vendanges où les Costariciens ne vont cesser de se mettre en bonne position sans réussir ne serait-ce qu’à chatouiller les gants de Rüstü. C’est pourtant pas faute, grâce à un jeu collectif de haute volée, de balader une défense turque à la rue qui se sait plus où donner de la tête. Mais les tirs hors cadre s’enchaînent… et s’enchaînent… et continuent de s’enchaîner au fil des minutes. Dans la tribune de presse, Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, qui commentent le match pour TF1, n’en reviennent pas ! « Ca les gêneraient d’en mettre un dans le cadre ? C’est invraisemblable ! » s’exclame Roland, tandis qu’un Larqué désabusé ajoute « Eh bien cette semaine, à l’entraînement, on va travailler devant le but Thierry… »

Mais en toute fin de match, les efforts du Costa Rica sont enfin récompensés suite à un coup franc, un cafouillage dans la surface de réparation et une sortie manquée de Rüstü, qui permettent à Winston Parks, entré en cours de jeu, de fusiller la cage turque et d’enfin marquer le précieux but. Une égalisation logique et méritée au vu de la physionomie du match, et qui met l’équipe de Turquie grandement dans l’embarras pour son troisième match. Se sachant condamnés à gagner pour gagner leur destin entre leurs mains, les Turcs vont se jeter à l’abordage, laissant des trous plus béants que jamais aux attaquants Costa Rica.

Winston Parks pour l’égalisation.

Dans le temps additionnel, lancé en contre, Winston Parks, encore lui, résiste à son vis-à-vis et se retrouve seul face à Rüstü. Plein de sang-froid, il élimine le gardien turc et n’a plus qu’à marquer dans le but vide pour parachever la qualification de son équipe. Mais assez inexplicablement, l’attaquant d’Ascoli trouve le moyen (encore une fois…) de tirer au-dessus du but adverse. Un raté qui aurait pu changer bien des choses, mais qui maintient miraculeusement la Turquie en vie dans ce mondial asiatique. Une partie qui s’achève donc sur un score de 1-1, et qui laissera plein de regrets au Costa Rica tant il est clair que les Ticos auraient dû gagner ce match, ce qui aurait assuré une qualification méritée avant d’affronter l’ogre brésilien.

Costa Rica – Brésil : Mourir avec panache !

Si l’on s’arrête au point de vue comptable, le Costa Rica est en position de force pour se qualifier pour le deuxième tour. Un match nul les qualifierait à coup sûr. Et les Ticos peuvent aussi se contenter d’une défaite alors que la Turquie, qui de son côté affronte la Chine, doit absolument s’imposer. La différence de but entre les deux sélections est alors de trois buts à l’avantage des joueurs d’Amérique centrale. La tâche s’annonce rude, mais pas impossible face à un Brésil qui, déjà qualifié, se permet de laisser quelques titulaires au repos. Edmílson remplace Roque Junior, mais surtout, Junior remplace Roberto Carlos et Edílson remplace Ronaldinho. Ronaldo et Rivaldo sont en revanche présent sur la pelouse de Suwon. Le Costa Rica se présente lui avec la même équipe que contre la Turquie.

S’attendant à souffrir s’ils se contentent de rester dans leurs 30 mètres, les Costariciens attaquent la rencontre tambour battant, jouant très haut dans le camp brésilien et essayent de donner du rythme en appliquant leur jeu à une touche de balle désormais caractéristique. Mais cet excès d’enthousiasme va se payer. Dès la 10e minute, sur la première accélération brésilienne, Edílson centre pour Ronaldo qui dévie le ballon dans les buts de Lonis. Deux minutes plus tard, sur un corner mal renvoyé, Ronaldo dans la surface se joue de plusieurs défenseurs et inscrit un doublé. Au même moment, du côté de Séoul, la Turquie inscrit elle aussi deux buts coup sur coup.

Ronaldo retrouve de sa superbe et assomme le Costa Rica !

C’est la catastrophe pour le Costa Rica ! L’avance assez confortable à la différence de buts s’est écroulée en seulement trois minutes, et les Ticos se retrouvent alors derrière les Turcs au classement ! Se sachant dans l’obligation de réaliser un exploit, les joueurs de Guimarães se lancent à l’abordage et, de façon assez étonnante, parviennent à se créer un grand nombre d’occasions. Les corners se multiplient et, profitant il est vrai des largesses dans le marquage de la défense auriverde, les rouges se retrouvent souvent démarqués et en bonne position. Mais à l’image de ce que l’on a vu contre la Turquie, les Ticos font encore une fois preuve d’une maladresse assez frustrante, à l’image d’un Centeno complètement esseulé au point de pénalty, mais qui manque encore sa volée qui s’envole dans le ciel coréen.

Mais alors que le Costa Rica pousse encore et encore, à la 38e minute, Edmílson monté aux avants postes réussit à placer un superbe retourné acrobatique pour inscrire le troisième but de la Seleção. C’est vraiment dur pour les Costariciens, qui ne méritent pas d’être menés par un tel écart. L’espoir revient néanmoins dans la foulée grâce à Paulo Wanchope qui réduit l’écart après un très beau une-deux dans la surface brésilienne avec Wright. Bien que la force de frappe du Brésil semble toujours aussi puissante, à l’image de Rivaldo qui se permet de vendanger un caviar donné par Ronaldo puis de toucher le poteau juste avant la mi-temps, le Costa Rica peut recommencer à y croire : un nouveau but leur permettrait de repasser devant la Turquie.

Edmílson fait le spectacle.

Face à cette possibilité, les hommes de Guimarães repartent de plus belle vers l’avant, se positionnant très haut dans le camp auriverde mais en s’exposant facilement aux contres. On a l’impression que ça peut faire but à chaque fois que les Brésiliens s’approchent des 30 derniers mètres. Les Ticos parviennent cela dit eux aussi à se créer des occasions. Parti en solitaire, Wanchope parvient à crocheter Marcos mais sa frappe manque de puissance et Anderson Polga peut sauver sur sa ligne. Edmílson qui, malgré son but et ce sauvetage, souffre beaucoup face à la mobilité des Rouges, et notamment face à Wright. Les efforts du Costa Rica sont enfin récompensés à la 56e minute, où suite à une nouvelle très bonne récupération dans le camp brésilien, Bryce est lancé en profondeur sur le côté droit et adresse un très bon centre pour Ronald Gómez au second poteau. Le Costa Rica repasse devient la Turquie au classement, et c’est franchement mérité ! Mais toute cette débauche d’énergie commence à se faire sentir dès l’heure de jeu. La défense souffre de plus en plus face à Ronaldo, laisse de grands espaces et perd les duels. A la 63e, Rivaldo devance son vis-à-vis pour reprendre un centre de Júnior et inscrire le quatrième but. Dans la foulée, Júnior profite des largesses défensives pour le cinquième. L’addition est très lourde, trop lourde même…

Les Ticos ont fini par céder devant le talent de leur adversaire. Et la Turquie finira même par inscrire un troisième but contre la Chine. Mais quitte à tout perdre, autant le faire avec dignité et panache. Le Costa Rica ne lâche pas l’affaire et va alors continuer à jouer du mieux qu’il peut pour les 25 dernières minutes. Mais une fois encore, l’efficacité ne sera pas au rendez-vous. Castro se heurte à Marcos à la conclusion d’un superbe mouvement collectif, tandis que Mauricio Wright fait preuve d’une grande maladresse à cinq mètres des buts alors que le ballon lui revenait dessus après avoir touché le poteau. Fonseca n’est lui pas plus en réussite après une autre action de grande classe, où projection et redoublements de passes mettent totalement hors de position la défense brésilienne, mais sa frappe puissante effleure le poteau de Marcos. Le Costa Rica est malheureux, mais n’y arrivera pas. Il doit s’incliner sur le lourd score de 5 à 2 et voit donc la Turquie lui passer devant sur le fil.

¡ Gracias Ticos !

Le Costa Rica est donc éliminé de la Coupe du monde à l’issu de ses trois matches de poule. Mais c’est peu dire qu’il n’aura pas démérité. Tout au long du premier tour, les Ticos auront démontré toute leur valeur collective ainsi que les qualités individuels de nombreux joueurs : Wanchope, Wright, Bryce, Fonseca, López, Gómez… Le football produit aura été de grande qualité et aura séduit les spectateurs coréens, lesquels leur auront réservé des applaudissements bien mérité à l’issue du match contre le Brésil, ainsi que le respect des journalistes étrangers qui auront découvert cette équipe très sympathique qui pourra toutefois longuement regretter son manque d’efficacité devant le but, et notamment cette occasion de Winston Parks dans les dernières secondes de jeu face à la Turquie. Car encore une fois, si Parks s’était montré un peu plus adroit à ce moment-là, le Costa Rica aurait été sûr d’être qualifié et la Turquie éliminée dès le premier tour. Et qui sait quelle forme aurait pu prendre le mondial 2002 par la suite ? Peut-être que le Japon ou même le Sénégal aurait aller plus loin encore s’ils avaient rencontré les Ticos plutôt que les Turcs ? Nous ne le saurons jamais.

Mais malgré l’élimination, le sélectionneur Alexandre Guimarães, s’est montré extrêmement digne devant la presse : « Je suis triste pour mon pays. Mais nous avons montré au monde la qualité de notre football. Nous reviendrons dans quatre ans, plus forts. Nous avions quatre points mais sommes éliminés à la différence de buts. Il faut l’accepter. Il y a chez nous un réservoir de grands joueurs. Quant à moi, je viens de disputer mon dernier match à la tête de la sélection. J’attends maintenant les consignes de ma fédération. » L’homme né au Brésil reviendra pourtant à la tête de sa sélection en 2005 et permettra, comme il l’a promis, aux Ticos de revenir à la Coupe du monde 2006. Le sort sera cette fois encore moins favorable puisque le Costa Rica repartira d’Allemagne avec trois défaites cette fois, malgré trois prestations encore une fois très honorables. Le Costa Rica est un petit pays, certes. Mais il a montré à plusieurs reprises, en 1990, en 2002, mais surtout en 2014, qu’il pouvait s’inviter à la table des plus grands. Merci aux Ticos d’entretenir cette magie propre au football !

Xixon

Même un Bordelais peut préférer la bière. Puxa Xixón, puxa Asturies, puta Oviedo ! 俺は日本サッカーサポーター ! (Rien à voir avec le judo) 

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21 réflexions sur « Costa Rica 2002 – Quand les Ticos méritaient mieux »

  1. Pinte2Foot est vraiment un excellent site pour insomniaque dans mon genre
    Je ne me rappellais plus du tout du Costa Rica en 2002 (plus de l’épopée de la bande à Emre)
    Merci Xixon, et bonne chance à eux pour demain, ainsi qu’au Japon

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  2. Gracias Xixon! Je parlais justement (pas plus tard que la semaine passée encore) à un collègue qui ne l’a pas connu… de ce Costa Rica version 2002 ! Winston Parks, Wanchope et Fonseca (de mémoire)… le match de ping-pong contre le Brésil, ce retourné d’Edmilson etc. En 2006 ils avaient aussi bien commencé contre l’Allemagne et étaient selon moi, lors de ces deux éditions du début 2000… bien meilleurs que leurs successeurs ayant marqués les esprits lors du mondial brésilien de 2014…
    Merci encore Xixon, un top texte ici !

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  3. Merci pour le coup dans le rétro, Xixon !
    Une sélection latino-américaine qui gagne 2-0 son match d’ouverture contre une faible équipe asiatique. J’espère que l’Equateur n’aura pas, cette année comme le Costa Rica en 2002, à regretter de ne pas en avoir mis plus. Les Equatoriens ont levé le pied en deuxième mi-temps…

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  4. Merci Xixon. J’étais fan gamin du gardien Conejo apres sa grande prestation en Italie. Il passera par Albacete comme Navas d’ailleurs.
    Ronald Gomez a joué pour le Sporting Gijon également!

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  5. Aucun souvenir de 2002 (comme de pratiquement l’ensemble de cette CM) mais en revanche quel plaisir de découvrir les Ticos en 1990. De ce que je lis, l’équipe de 2002 était beaucoup plus joueuse que celle de 1990 dont les exploits reposaient notamment sur l’emblématique gardien Conejo.
    Conejo n’est pas qu’un one shot. Grâce à ses performances, il signe à Albacete en Segunda espagnole. C’est le « Manchego mecanico » de Benito Floro, avec qui il monte en Liga puis frôle la qualification en C3.

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    1. Je n’avais aucune idée de ce qu’il valait dans l’absolu, merci de m’apprendre qu’il performa aussi outre-WC90.

      Et il n’aurait pas volé une place dans l’équipe-type du Mondial 90!, un Preud’Homme l’a eue pour moins que ça 4 ans plus tard..

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  6. Pour rester sur Costa Costa Rica Espagne, comment ne pas citer Ricardo Saprissa? Né au Salvador, de parents espagnols. Défenseur à l’Espanyol et meme joueur de tennis à la Coupe Davis avec l’Espagne. Évidemment le fondateur du Deportivo Saprissa.
    Mais je laisse la parole à Verano…

    Tiens dans le genre, fondateur narcissique…
    Deportivo Saprissa, Neuchâtel Xamax, Kaizer Chiefs, Jono Cosmos…

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      1. Lopera a rebaptisé le Villamarin à son nom mais je pensais plus à un nom inclus dans le nom du club. Comme Neuchâtel Xamax.

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    1. Légende des Pericos, époque Zamora. Défenseur dont tous les témoignages louent la correction et l’élégance, il fait partie des vainqueurs de la Copa 1929 avec El Divino, Padrón ou Bosch entre autres. Il semble qu’il ait également été à l’origine d’une école de jeunes supporters de l’Espanyol dont certains sont devenus des Pericos. Et il avait en effet tous les talents car outre un don pour le tennis, il était joueur de hockey sur gazon.

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  7. Une Turquie compétitive me manque. 2008 etait encore plus enthousiasmant que 2002. Le retournement de situation face aux Tchèques. Le quart victorieux face au jeune Modric. Et la demi disputée face à l’Allemagne.

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    1. Ah oui ?
      Moi, je préfère celle de 2002. Elle dégage un truc, un visage « humain », « humaniste » même… Genre, comme quand ils vont chercher les Coréens pour faire un tour de terrain et célébrer « ensemble » leurs beaux parcours respectifs. Je sais pas, ils dégagent beaucoup de sympathie quand tu les regardes avec nos yeux d’aujourd’hui.
      C’est surtout ça qui lui manque maintenant. Je trouve les joueurs Turcs d’aujourd’hui assez antipathiques, Burak Yilmaz faisant un peu exception

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  8. Z’ont intérêt à être bons, ces résidus de « génération dorée » de mes couilles : premier match de football que j’autorise mes filles de 6 et 4 ans à regarder, je craque, des mois que je postpose leur découverte du Standard.

    Bon.. : pour l’instant et hormis Courtois c’est pas gagné, lol.

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      1. Oh non, sur la pelouse je n’apprécie guère que Jonathan David.. mais bon, équipées comme des footix à/par l’école, je peux pas dire non, hein.

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