Le carnaval des humbles

Migueli, le justicier moustachu, fait la tronche. Ça sent le guet-apens à plein nez. Vlorë, ville côtière de l’Adriatique en Albanie… L’ambiance est incandescente et les toits des barres d’immeubles qui surplombent le stade sont noirs de monde. Comment peuvent-ils entasser autant de personnes ?
Migueli essaie de se souvenir s’il a croisé une seule voiture sur la route menant de Tirana à Vlorë. Des vélos et des piétons, oui mais des bagnoles, pas certain …
Ce n’est pas son premier passage dans les Républiques socialistes, de l’autre côté du Rideau de fer. Mais visiter l’Albanie, c’est un peu comme marcher sur la Lune. On ne sait rien d’eux. La vague figure d’Enver Hoxha, pour les férus de géopolitique. Le premier pays athée du monde, des maoïstes en plein milieu des Balkans. Un pays pour Paul Breitner, tiens !
Le Barça semble errer dans un tunnel sans fin, depuis Séville et Duckadam. Schuster est suspendu ad vitam æternam pour avoir séché la séance de tirs au but au Sánchez-Pizjuán et son équipe prend des bourrasques albanaises de toutes parts. Les recrues estivales, Mark Hughes et Gary Lineker, se marchent sur les pieds et se demandent clairement si elles ont fait le bon choix. Et ce qui devait arriver arriva, l’inconnu Ruçi trompe Zubi à la 68e minute ! Mais quel bordel, putain… Migueli harangue et bouscule, plus le choix désormais. Gueule sur Venables pour le faire réagir. Un changement, vite ! L’Anglais sort enfin de sa léthargie. L’anonyme Esteban remplace l’invisible sous-commandant Marcos et égalise à cinq minutes de la fin. Qualifiés grâce au but inscrit à l’extérieur face au Flumarturi, la honte… Cette Coupe de l’UEFA 1986-1987 commence sous les meilleurs auspices.

Impossible, pas français !

La Coupe de UEFA était fréquemment considérée comme la plus difficile à soulever. Densité et niveaux des équipes, stades coupe-gorges, nombre de tours et finale en deux manches, un trophée qui ne se gagnait pas sur un simple coup de dé. Le Barça n’est pas le seul à piétiner lors du premier tour. Le Partizan, encore traumatisé par la mort tragique de Dragan Mance et des soupçons d’arrangements en fin de championnat, s’écroule face au Gladbach renaissant de Heynckes. Tandis que la Viola de Ramon Díaz et des vieillissants champions du monde Oriali et Gentile se fait roquer sans ménagement par le Boavista à damier de Joao Alves le ganté. Aux penaltys, comme un mauvais présage pour l’avenir des jeunes Baggio et Nico Berti.

La France des clubs se fait discrète. Cette compétition ne lui a procuré que de rares satisfactions mais il est temps d’imiter les prouesses des Bleus.
Le RC Lens, entraîné par Joachim Marx, est une équipe enthousiasmante mais considérablement diminuée. Xuereb et Vercruysse partis chercher gloire et fortune à Paris et Bordeaux, le fils d’Ahmed, Cherif Oudjani porte désormais les espoirs de tout l’Artois sur ses jeunes épaules. Le tirage au sort attribue aux Sang et Or le club écossais de Dundee United, dirigé par le bouillant Jim Mclean, sorte de Guy Roux Picte. Le premier acte est âprement disputé mais voit la victoire lensoise à Bollaert. L’optimisme est de rigueur, ça devrait passer…
Pas suffisant pour contrer la hargne de Maurice Malpas ou le jeu de tête de McInally au retour, Lens se noie et ne voit pas le jour. Et pour ne rien arranger, Gueguette Huard, éternel kamikaze, sort à la hussarde de sa surface et se fait aisément éliminé par Ralph Milne. Lens perd le derby de la pluie. Dans les vestiaires, McLean est satisfait mais vocifère par habitude ou par jeu sur le corps arbitral.

Jim McLean

Nantes, au contraire de Lens, est un habitué des joutes européennes, depuis plus de 20 ans désormais. Mais le jeu à la nantaise, si brillant dans l’Hexagone, s’exporte mal à l’étranger. Touré et Vahid ayant également pris la tangente pour la Gironde et la Ville Lumière, Burruchaga se retrouve à faire le baby-sitter pour les gamins Deschamps et Desailly, 17 et 18 ans. Malgré l’expertise et la science de Suaudeau, le vétéran Junior se frotte déjà les mains. Un massacre à la Beaujoire. Bertand-Demanes se troue, Bracigliano voie rouge et Wim Kieft conclut, profitant de l’air-defense du jeune Marcel. Un 4 à 0 cruel en faveur du Toro, Junior est immortel.
Pour les deux institutions françaises, c’est déjà la fin du voyage qui annonce aussitôt une longue traversée du désert. Où la disparation du panorama sportif ne tint qu’à quelques illuminés, Gervais Martel en tête.

My name is Cascavel. Paulinho Cascavel…

L’automne naissant voit les feuilles tomber et les vieux troncs chanceler. Passablement dominé à Lisbonne par le Sporting du sublime gaucher mexicain Negrete, le Barça se sauve à nouveau in extremis sur un but de Roberto dans les dernières secondes. But à l’extérieur, mon amour…
A Varsovie, Lo spillo Altobelli se marre en volant un gol cantado à Matteoli. Mais le Legia ne respecte pas le pacte tacite de non-agression et en colle trois consécutivement à Zenga. La sortie de route est proche… Coup-franc de la dernière chance à l’entrée de la surface. Passarella décale le ballon pour Ricardo Ferri qui envoie une escalope milanaise dans le fond des filets polonais et se lance dans une course folle que semble apprécier, en connaisseur, son coéquipier Tardelli.
Outre-Quievrain, los Leones de l’Athletic se soumettent aux lions flandriens du Beveren de Fairclough le supersub et d’Eugene Ekeke. Tandis que le combat des anciennes gloires des années 1970 tourne à la boucherie. Le Gladbach de Heynckes et Uwe Rahn plante sept pions au Feyenoord de Rinus Israël et Tahamata. Il disait quoi déjà Lineker ?

Mais la véritable sensation de ce deuxième tour est le Vitoria Guimaraes du coach brésilien Marinho Peres. Dans cette ville, berceau de la culture portugaise, sévit le bien nommé Paulinho Cascavel. Cascavel, c’est un look comme on en fait malheureusement plus. Nuque longue, moustache tombante, il ressemble à ces éleveurs gauchos du Rio Grande do Sul pour qui la poussière est une seconde peau. Mais ne pas se fier à son allure, Cascavel est un tueur, une version améliorée de Kostadinov. Excellent en rien mais bon en tout, il achève d’une frappe puissante le Sparta de Chovanec. Au tour suivant, il conduit la caravelle portugaise vers une brillante qualification au Vicente Calderón face à l’Atletico Madrid. Cascavel est un vorace qui ne recule devant rien, offrant le quart de finale inespéré aux Vimaranenses d’un magnifique but de la main face au Groningen ! L’ancien de Fluminense marche sur l’eau et martyrisera ses opposants cette saison-là, gagnant le pichichi portugais et celui de la Coupe UEFA.

Le revanche d’Hansi

Les quarts sonneront la fin du bal pour le Vitoria, expulsé manu militari par le Gladbach qui croit à nouveau à son destin. Mais que dire des autres confrontations ? Le chaos, une fantaisie footballistique.
A quoi pense Hansi Müller quand il foule à nouveau la pelouse du Stadio Comunale de Turin? Certainement à son échec retentissant à l’Inter, qui fit du fiancé de Stuttgart un irrécupérable has been. A ses blessures récurrentes et à un manque criant de caractère que la presse transalpine ne se privera jamais d’évoquer.
Mais il uomo di cristallo semble renaître de ses cendres depuis son départ pour les verts pâturages du Tyrol. Pour la première fois depuis son départ d’Allemagne, il se sent désiré, choyé par ce club sorti tout droit de l’imaginaire gargantuesque de l’entreprise Swarovski, le géant de la joaillerie. Un bijou souabe chez un joaillier, ça ne s’invente pas…
Hansi et sa calvitie naissante arrache courageusement un nul vierge à Turin, grâce aux exploits de la kryptonite de Maradona, le gardien Tomislav Ivković. Et puisqu’il faut parfois un happy end, le gaucher ouvre le score au Tivoli Stadion d’un délicieux corner direct que le malheureux Comi cherche encore de nos jours à décrypter. Occhio per occhio, dente per dente…

Si la présence en quart du Dundee United a de quoi surprendre les néophytes, Jim McLean, lui ne l’est pas. Les années 1980 marquent l’âge d’or du club avec un titre de champion et même un dernier carré de Coupe des clubs champions perdu face à la Roma, dans une ambiance houleuse. McLean est un hargneux qui gère le club depuis 1971, ami fidèle d’Alex Ferguson d’Aberdeen, avec qui il symbolise le New Firm et son contre-pouvoir. Un ennemi acharné des journalistes également qu’il n’hésite pas à boxer à l’occasion !
Nanti d’une victoire au Tannadice Park, Dundee débarque dans un Nou Camp clairsemé et vacille pour la première fois sur un éclair de Calderé. On s’approche doucement des prolongations quand, à la 85e minute, Clark, devançant Hughes , reprend un centre de Redford pour abattre le pauvre Zubi ! Un but que lui avait prédit son coéquipier Hagerty quelques secondes auparavant… Bronca énorme des fans culés que le second but de Ferguson ne fera qu’accentuer. McLean ne s’y trompe pas, il s’agit bien « d’une des plus glorieuses soirées européennes du foot écossais. »

Le dernier quart verra l’élimination définitive du foot latin et de l’Inter de Trapattoni en particulier. Pourtant persuadés de passer comme l’affirmait Mattéoli, après avoir survécu au champ de patate de Göteborg, ils succomberont à San Siro sur un but du futur joueur de l’Ajax, Petterson, profitant d’une grossière bévue de l’araignée Zenga. Mais perdre face à l’IFK Göteborg dans les années 1980, est-ce vraiment une surprise ?

Mort à la Superleague !

Des quatre dernières équipes en lice, l’IFK Göteborg est celle qui squatte le plus brillamment le haut de l’affiche dans cette décennie. Manfred Kaltz garde encore en mémoire la blondeur ravageuse de Strömberg. Et il ne tint qu’à une remontada anthologique du Barça que la couronne européenne ne se joue entre les Suédois et le Steaua Bucarest la saison précédente !
On trouve cinq survivants de l’épopée 1982 dans l’équipe dont le capitaine Glen Hysen, revenu du PSV. Un groupe qui perd Ekström en route, charmé par le Bayern, passionné et affranchi de tout complexe. Le FC Tyrol ne pèsera pas lourd face aux athlètes scandinaves. Une démonstration, cinq à un sur l’ensemble de la confrontation.
Heynckes réussira t-il son pari ? Ramener les Die Fohlen sur le toit de l’Europe. L’aller en Ecosse se conclue sur un nul mais comme le souligne McLean, « ils sont aux commandes, mais nous n’avons aucune raison de penser que nous sommes éliminés. »
Encore une fois, McLean verra clair dans le marc de café de l’adversaire. Dundee plie mais ne rompt pas. Et juste avant la pause, une tête plongeante de Ferguson crucifie les Allemands. Dundee United renverse une montagne ce soir là, infligeant à Gladbach sa première défaite européenne à domicile depuis 1970 et 55 matchs consécutifs…

Le 6 mai 1987, à Göteborg, le gardien Thomson plonge courageusement dans les pieds de Nilsson et se fait arracher la moitié de l’oreille. Il sera splendide tout au long de la rencontre mais ne pourra rien face à Stefan Petterson. Malgré la défaite, McLean croit encore aux chances de sa tribu. « C’est un excellent résultat qui nous offre une chance énorme à Tannadice. Naturellement, je suis déçu que nous n’ayons pas marqué de but, mais je suis toujours très optimiste sur le fait que nous pouvons y parvenir. »
Il n’en sera rien. Épuisés face à des Suédois qui entamaient à peine leur saison nationale, les Écossais encaissent leur tout premier but à domicile de la compétition au plus mauvais moment. Trois buts à remonter ou les regrets éternels… Clark ne célèbre pas son égalisation, l’IFK est sacré pour la seconde fois en cinq ans.

Cette édition 1987 de la Coupe de l’UEFA crépite comme un vieux vinyle ressorti du grenier de sa grand-mère. Le Dundee United ne contestera jamais plus l’hégémonie des clubs de Glasgow. L’IFK ne luira plus que dans le regard possédé de Thomas Ravelli tandis que le FC Swarovski Tyrol disparaîtra définitivement cinq ans plus tard. Non sans avoir goûté au maestro Happel dirigeant Pezzey, Nestor Gorosito et Vaclav Daněk dans le minuscule Tivoli Stadion. Aucun des quatre clubs ne reconnaîtra d’épopée européenne. Pas même Gladbach.
Paulinho Cascavel continuera sa moisson du côté du Sporting, en étant à nouveau le meilleur buteur du championnat et nos amis catalans revisiteront Vlorë, un an après, pour y perdre cette fois-ci ! Faisant de Flumarturi, un des clubs ayant une balance équilibrée face à l’ogre blaugrana. Ah, j’oubliais un truc… Le 1er octobre 1986, Naples, futur champion d’Italie, cédait face aux cœurs de Jean-Luc Ruty et Benoit Tihy. Un Téfécé qui n’ira malheureusement pas au-delà de la Place Rouge de Moscou. Une courte éclaircie dans une histoire modeste, alimentant pendant des années les scénarios de jeux des petits Toulousains. Vous l’ignorez, chers Diego et Rinat, mais on vous a vaincu cent, mille fois…

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34 réflexions sur « Le carnaval des humbles »

  1. J’étais étudiant à Toulouse cette année-là. C’était aussi la période où le Stade renaissait de ses cendres, avec un fameux trio Gabernet-Charvet-Bonneval dont on se souvient encore du côté d’Ernest-Wallon. Autant dire que les « manchots » avaient du mal à se faire une place au soleil dans l’univers sportif de la Ville Rose. Et pourtant, les drapeaux violets et blanc sur les bus le jour du match, les « À bas Naples » gribouillés sur une feuille A4 par les petiots de l’école primaire er scotchés à la hâte sur les fenêtres de leurs cars de ramassage, la teuf bon enfant (époque bien révolue…) place du Capitole… le ballon rond était bien maître des lieux ce soir-là !

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    1. Surtout que les boucliers de 85 et 86 arrivent apres une tres longue attente. 1947! Malgré des belles générations comme celle des Skrela, Rives et Spanghero des années 70. Pour 86, j’étais trop jeune pour avoir des souvenirs. Par contre, je me souviens tres bien de l’essai phénoménal de Charvet face à Toulon en 89.

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  2. Carnaval des humbles ou terminus des prétentieux, c’est la même chose après tout, non ? l’IFK Göteborg avait déjà fait le coup en 1981-82 à un HSV qui se voyait un peu trop beau après un 0-1 concédé en toute fin de match aller à l’Ullevi : « ett, tva, tre », un 3-0 bien propre au Volksparkstadion.

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  3. « Le tirage au sort attribue aux Sang et Or le club écossais de Dundee United, dirigé par le bouillant Jim Mclean, sorte de Guy Roux Picte. Le premier acte est âprement disputé mais voit la victoire lensoise à Bollaert. »

    « Passarella décale le ballon pour Ricardo Ferri qui envoie une escalope milanaise dans le fond des filets polonais et se lance dans une course folle que semble apprécier, en connaisseur, son coéquipier Tardelli. »

    « Cascavel, c’est un look comme on en fait malheureusement plus. Nuque longue, moustache tombante, il ressemble à ces éleveurs gauchos du Rio Grande do Sul pour qui la poussière est une seconde peau. Mais ne pas se fier à son allure, Cascavel est un tueur, une version améliorée de Kostadinov. Excellent en rien mais bon en tout, il achève d’une frappe puissante le Sparta de Chovanec. Au tour suivant, il conduit la caravelle portugaise vers une brillante qualification au Vicente Calderón face à l’Atletico Madrid. Cascavel est un vorace qui ne recule devant rien, offrant le quart de finale inespéré aux Vimaranenses d’un magnifique but de la main face au Groningen ! L’ancien de Fluminense marche sur l’eau et martyrisera ses opposants cette saison-là, gagnant le pichichi portugais et celui de la Coupe UEFA. »

     » Hansi et sa calvitie naissante arrache courageusement un nul vierge à Turin, grâce aux exploits de la kryptonite de Maradona, le gardien Tomislav Ivković. Et puisqu’il faut parfois un happy end, le gaucher ouvre le score au Tivoli Stadion d’un délicieux corner direct que le malheureux Comi cherche encore de nos jours à décrypter. Occhio per occhio, dente per dente… »

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    1. … Enfin la façon de finir: « Vous l’ignorez, chers Diego et Rinat, mais on vous a vaincu cent, mille fois… ».

      Romantique, nostalgique… Magnifique! Sans aucun doute ton plus bel article Khia, un spectacle ce texte ! Autant dans le fond que dans la forme (bien sûr, c’est ici un commentaire absolument subjectif). Et puis Tahamata, Trapattoni et autres Tardelli cités ici et là… Tout y est félicitation !

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      1. Merci l’ami! J’etais gamin mais on ne parlait que de ça dans la cour de récréation. C’était quelques semaines après ses exploits au Mexique! Je n’étais pas au Stadium mais un de mes plus vieux copain, d’origine sicilienne, y était. Son père lui avait ramené un fanion du match que j’ai secrètement rêvé de voler en plusieurs occasions! Je l’aurais fait s’il n’avait pas été mon ami. Je lui ai avoué, presque 30 ans plus tard, on a bien rigolé!

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    2. Le style est effectivement phénoménal. En ce qui concerne Ivkovic, il me semble l’avoir vu faire un match pitoyable face au Danemark à l’Euro 84, ceci après avoir supplanté Stojic qui n’avait pas été flambant en ouverture contre la Belgique. Je me souviens avoir pensé qu’il était inhabituel de voir la Yougoslavie sans gardien de classe après vingt ans de Soskic, Maric, Petrolia ou autres Pantelic (IIja ou Dragan)…

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      1. Ivkovic, au Sporting, avait gagné un bagnole, en pariant avec Maradona qu’il lui arrêterait son peno. Ils se retrouveront quelques mois plus tard, en quart du Mondial italien. Nouvel arret!

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  4. Une petite précision à ce bel article, le FC Tirol n’est pas totalement une création ex-nihilo de Swarovski. En fait, l’entreprise et divers membres de la famille sont impliqués depuis longtemps dans le foot via le club de Wattens. De 71 à 86, le SSW Innsbruck était en fait une entente sportive entre le FC Wacker Innsbruck et le WSG Swarovski Wattens. En 86, les deux clubs se sont séparés et Gernot Langes-Swarovski a récupéré la licence et fondé le FC Tirol. De nos jours, on est dans une situation un peu comparable. C’est Wattens, dirigé par la fille de Gernot, qui est en 1ère division, et Innsbruck est reparti dans le monde amateur suite à des problèmes financiers.

    Un petit mot aussi sur l’entraîneur de l’époque, Felix Latzke. Le garçon avait la réputation d’être très autoritaire.

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      1. Vi, je reconnais que le foot autrichien n’est pas toujours évident à suivre. Entre déboires financiers suivis de changement de nom, ententes sportives, sponsors… faut parfois s’accrocher.

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  5. Cette photo à la une… On dirait un bateau de réfugiés prêt à chavirer. Gracias amigo !
    Sinon, puisque tu évoques Dundee Utd et cette tête dure de McLean, impossible de ne pas dire un mot sur la demi-finale de C1 1984 entre les Ecossais et la Roma. A l’aller, Dundee s’impose 2-0 et McLean a participé à bien tendre l’affaire.
    Pour le retour, via un mystérieux intermédiaire prénommé Paolo, Dino Viola offre cent millions de lires pour corrompre l’arbitre français Michel Vautrot . Viola fait transiter la somme en question vers ce Paolo mais se fait flouer car le pot-de-vin ne parvient jamais jusqu’à Vautrot, manifestement pas informé de l’embrouille. Si la Roma parvient à se qualifier pour la finale à domicile contre Liverpool, l’arbitrage ne peut être suspecté de favoritisme. La fin de match est houleuse, McLean se fait bouger par les joueurs de la Louve.

    La simili affaire fuite et prend d’énormes proportions. Qui est ce mystérieux Paolo ? Viola, enfermé dans ses mensonges, refuse de révéler le nom, ce serait admettre la tentative de corruption. Paolo Bergamo est rapidement soupçonné. Il s’agit d’un arbitre italien célèbre pour ne pas avoir accordé le but de Turone lors du Juve- Roma de 1981, décisif dans la course au titre.

    Bergamo confirme avoir été approché tout en assurant avoir refusé la proposition de Viola. A l’issue d’une procédure alambiquée où la Roma et Viola font tout pour minorer leur responsabilité, Paolo est identifié et condamné : il s’agit de Paolo Cominato, un observateur du club au profil de victime idéale, désigné comme le véritable cerveau de l’affaire pour tenter de blanchir le président romain. Bergamo est malgré tout suspendu six mois pour ne pas avoir dénoncé la tentative de corruption.

    Plus tard, Bergamo est emporté par le calciopoli : il est un des deux membres de la commission de désignation des arbitres à la solde de Luciano Moggi. Puis, en 2011, le fils de Dino Viola lui-même révèle qui est le véritable suborneur du Roma – Dundee : Paolo Bergamo.

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      1. Quand on mate les photos ou images du match, on distingue bien les tours d’immeubles. J’étais tres content de trouver cette photo!

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  6. Ah j’ai vu quelques matchs de cette C3 87 au stade : l’affrontement Standard-Rijeka d’abord, puis le retour de Standard-FC Tyrol.

    Supporter à la base du FC Tilleur (..sauf que le FC Tilleur en coupes d’Europe..), mon père plus très chaud depuis fin-70’s pour aller suivre le Standard en coupes d’Europe (hooliganisme oblige).. Mais ces affiches-ci étaient plus pépères que des rencontres face aux Anglais ou Allemands (les supporters de City l’avaient déjà refroidi fin-70’s, puis pour de bon dégoûté à Cologne en 81), bref il était enfin partant.

    Rijeka : à oublier, ennui profond entre deux clubs pas vraiment dans leur assiette.

    Le retour face aux Autrichiens fut par contre absolument épique : Tapie en tribunes, qui faisait alors miroiter de reprendre un Standard au bord perpétuel de la faillite (mais il avait l’OM en tête, pas plus mal ainsi).. De mémoire 0-2 à la pause, le Standard devait donc en marquer 4 en 45 minutes, carottes archi-cuites..mais ils reprennent la seconde mi-temps le feu au cul, en inscrivent aussitôt trois..et eurent surtout encore les occasions pour en mettre 2 ou 3 de rab’ les yeux fermés..sinon que l’international belge Czerniatynski fut, comme souvent, d’une maladresse qui n’avait d’égale que sa générosité, ratés à la Lukaku à gogo..et c’en resta donc là.

    Côté rouche : l’illustre Vladimir Petrovic, dont je ne garde toutefois aucun souvenir particulier. Et donc Hansi Müller chez les Autrichiens.

    Après ça le Standard me semble avoir disparu quelques années des radars, loupaient toujours de manière abracadabrantesque (dont en étant victimes d’arrangements bien pires que Waterschei-82) de se qualifier en CE.. Le FC Liège prenait remarquablement le relais mais leur stade exposé au vent du Nord, en automne ou en hiver, bbrrrrr..

    Ca me rappelle des souvenirs, ton article, Khiadia!

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    1. Le souvenir le plus prégnant que je garde de ces années-là, toutefois : la neige!!!

      In situ ou devant ma télé, a minima de novembre à février, c’était complètement banal de suivre des matchs de CE (et de championnat de Belgique) disputés sur la neige, avec un ballon rouge.. Depuis combien de décennies n’ai-je plus vu cela??

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    2. Alors, oui : les systèmes de chauffage des pelouses sont passés par là, quand ce ne sont tout bonnement pas aussi les tribunes qu’on chauffe (le Philipsstadion du PSV dut être l’un des tout premiers, voire le premier en Europe – ça m’avait fait bizarre d’ailleurs)..

      Mais bon : quand je vois à tout péter la dizaine de jours de neige par an qu’on se tape désormais dans ma région, alors qu’avant…………. Mon père a vu de ses yeux la Meuse charrier des « icebergs »!!!, les bateaux être complètement pris dans la glace.. Je crois bien que c’est fini pour quelques décennies, tout ça.

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    1. Une fibre interiste? J’ai toujours eu du mal à me fixer en Italie mais mon club préféré est la Fiorentina, je pense. Et l’Inter en second. Mais y a tellement de clubs avec de belles histoires…

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      1. Mon club de cœur est le PSG depuis 1977 , premier match vu au parc un PSG -OM
        Comme quoi !! avec sindelar et notre père
        On habitait en région parisienne , lui s’est expatrié moi j’y vis encore
        Mon PSG préféré : l’époque canal plus avec Ginola , Weah , Roche …
        Après l’Inter pour une raison simple et facile à comprendre
        On en revient encore à la coupe du monde 1982, j’avais tellement une rancoeur envers les allemands (j’avais 10 ans ) que j’étais à fond pour l’Italie
        Même à 2/1 pour eux j’avais peur que les allemands égalisent et Altobelli a marqué le but de la délivrance
        Je me suis donc intéressé à ce joueur puis passionné pour l’inter et son histoire
        Voilà comme quoi tout peut s’expliquer dans nos choix de clubs

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  7. Quelle plume Khia! Bravo! Très bel article que l’on lit tel un roman en progressant dans les matchs, remontant notre mémoire de souvenirs en souvenirs. Dundee United, IFK Göteborg, Vitoria Guimaraes, Borussia Mönchengladbach, Torino… verra-t-on encore ces clubs briller un jour en coupe d’Europe??? Suis bien d’accord avec toi sur le fait que pendant ces années là, la coupe UEFA était la plus difficile à gagner : les équipes à rencontrer en début de compétition étant le plus souvent des découvertes (et parfois des embuscades) pour celles plus habituées. Je me souviens avoir « découvert » des villes avec leurs noms de clubs (Stahl Brandebourg, Fc Groningue et autre Sturm Graz…). Merci pour cet article (photos comprises).

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  8. Superbe voyage… ah la nostalgie de la Coupe UEFA…

    Goteborg tiens.
    c’était sacrément costaud dans les 80s.. meme jusque milieu 90.
    d autant que le club n etait pas dominant dans le foot suedois avant le debut de leurs succes. C’est vraiment Eriksson qui a « revolutionné » le club ? il y eu d’autres choses ? en plus je suis souvent incapable de me rememorer et de citer leurs joueurs majeurs . Enfin, leurs tres bons parcours europeens intervient aussi « bizarremement » a un moment (la decennie 80 donc) où l equipe nationale n est pas du tout dans une bonne dynamique, c’est qu a partir de 92 et de l’euro chez elle qu’lle refait surface au niveau international.

    si quelqu un qui s’y connaitrait beaucoup mieux que moi en foot scandinave.. je suis preneur d’infos.

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    1. L’IFK a encore une équipe plutôt bonne au début des 90′. Ravelli, Blomqvist, Erlingmark…
      Et dans les équipes 82 ou 87, on a de belles réussites à l’étranger. Hysen qui fit un beau sejour à Liverpool. Stromberg en Italie. Corneluisson idem.
      Un des plus doués était Torbjörn Nilsson l’attaquant. Mais qui était peut-être un peu trop introverti pour réussir totalement à l’étranger.
      Y a un doc que j’ai jamais réussi à choper qui a l’air génial, c’est Les derniers prolétaires du foot, justement sur cette période des années 80.

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      1. C’est vraiment un très, très lointain et nébuleux souvenir de lecture..et surtout j’ignore dans quelle mesure ajde pensait peut-être « à mal » 🙂

        Mais y avait peut-être un truc à chercher du côté de Erlingmark – par contre je ne sais plus si c’était le père ou le fils (car je découvre, en croyant retrouver quelque chose rapidement, qu’il y a aussi Erlingmark Jr.. ce qui ajoute désormais et si besoin à ma confusion)

        Bref.. : j’aurai peut-être un truc à proposer ce soir, en fouillant dans les poubelles (on en a vite fait le tour..) du football suédois.

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