Buli Circus Episode 13 – Robert, Nenad, Felix et les autres

Si la douzième journée a été placée sous le signe des Robert avec les performances remarquées du danois Robert Skov, sauveur du TSG d’un plat du pied ravageur, et de l’allemand Robert Andrich, en taille patron au sein de la défense du leader dans une sorte de réhabilitation du poste de libéro au pays des Kaiser, les rapports de force semblent se figer avec l’arrivée du mois de décembre.

En effet, les positions en tête du classement s’affirment avec un trio qui se détache pour occuper le podium : le Bayer Leverkusen en leader souverain (34 points), le Bayern Munich tapi dans l’ombre (32 points) et le VfB Stuttgart en équipe surprise (27 points). Derrière, un Dortmund décevant (24 points), un Leipzig irrégulier (23 points) et un Hoffenheim en grands progrès (20 points) mènent la poursuite et occupent actuellement les places qualificatives pour les prochaines Coupes européennes.

Dans le bas du classement aussi les situations se précisent  : un Cologne inoffensif (6 points) ferme la marche, le FC Union Berlin en perdition (7 points) reste relégable alors que Mayence en mode combat (8 points) est barragiste. En considérant les écarts entre le quinzième Darmstadt (9 points) et le onzième Mönchengladbach (13 points), ce ne sont pas moins de huit équipes qui sont immédiatement concernées par la lutte contre la relégation. Presque un demi de championnat !

Point marquant du week-end, le FC Union a glané le sien sous la férule de son duo d’entraîneurs intérimaires. Son premier résultat positif en Buli depuis le 26 août dernier et fin d’une série cauchemardesque de neuf défaites consécutives. Une éternité. Dimanche, le croate polyglotte et germanophone Nenad Bjelica (52 ans, ex-joueur international, ayant coaché en Autriche, Italie, Pologne, Croatie et Turquie) a été nommé entraîneur principal des Eisernen mettant ainsi fin aux spéculations sur l’arrivée de Raul sur le banc berlinois. Un emballement à percevoir comme un fantasme pour mieux s’inscrire dans la hype outre-Rhin pour les entraîneurs espagnols depuis les succès de Guardiola et Xabi Alonso. Têtes d’affiche du dernier opus du Buli Circus, Marie-Louise Eta reste adjointe en équipe première alors que Marco Grote reprend la direction des U 19 du club.

A voir comment Bjelica va s’y prendre pour relancer le FC Union. Entraîneur expérimenté, passé par la Ligue des Champions et les luttes pour le maintien, on part à priori sur une approche du jeu qui privilégie le pressing, l’intensité, la verticalité et du jeu direct.

Des caractéristiques qui se marient assez bien avec les qualités supposées d’une partie de l’effectif et qui s’inscrivent dans la continuité du jeu prôné et mis en place ces dernières années par Urs Fischer. Un choix qui sonne comme un retour aux sources pour un club qui s’est probablement perdu cet été en voulant revoir son identité de jeu. Fin de la poésie à Köpenick.

Les retours sur Bjelica, son management et ses qualités humaines sont excellents que ce soit à Wolfberger passé du niveau régional à l’élite autrichienne, à Spezia en Italie où sa cote est restée élevée auprès des supporters ou au Dinamo Zagreb où il a enrichi le palmarès du club et ses caisses en favorisant l’éclosion des pépites Olmo et Gvardiol.

Un double bémol à ce portrait idyllique. Il s’agira de la première expérience sur le banc d’une équipe évoluant dans l’un des principaux championnats alors que son dernier passage à la tête du club turc de Trabzonspor s’est fini par un licenciement pour résultats insuffisants (16 matchs, 8v, 8d).

Si Bjelica semble à première vue disposer des qualités nécessaires pour s’adapter au contexte berlinois, on le jugera d’abord sur sa capacité à éviter la relégation du club et dans un second temps sur sa capacité à construire un nouveau projet sportif viable.

Ce week-end, Francfort était the place to be puisqu’au delà de l’affiche qui a tenu toutes ses promesses avec la nouvelle victoire d’un Stuttgart transformé, c’est l’arbitre Felix Brych, un sacré sifflet, qui a fait le show. D’abord en égalant le record détenu par Wolfgang Stark concernant les rencontres arbitrées en Buli (344 matchs) avant de se faire les ligaments croisés du genou droit à la demi-heure sur une glissade. Il laissera sa place à la mi-temps sur le conseil du corps médical. Pas tous les jours simple d’être un héros sur la planète des arbitres. Toujours à Francfort, nouvelle agitation en tribunes puisque des bagarres ont eu lieu entre forces de l’ordre, stadiers et ultras à propos de contrôles lors de l’accès au stade avant la rencontre. Des tensions qui ont dégénéré en véritables échauffourées, assez violentes. Une cinquantaine de policiers blessés, ainsi que des stadiers, des supporters (près d’une centaine dont des enfants) et de nombreuses interpellations. Fâcheux après les incidents du parcage de Hoffenheim à Augsbourg. A noter que ce jeudi, Francfort accueille le PAOK et sa célèbre Gate 4. Pas la réception la plus calme de la saison.

Sinon, la semaine a livré ses vérités continentales.

En Ligue des Champions, à la surprise quasi-générale, le Borussia Dortmund a validé son ticket pour les huitièmes de finale après sa victoire méritée en Italie aux dépens de l’AC Milan (1-3). En faisant du Borussia Dortmund à la sauce Terzic c’est à dire pas du grand football mais avec un succès au bout du compte. Un match nul lors de la prochaine réception du PSG assurerait aux Marsupiaux la première place du groupe. Ce qui me laisse quelque peu dubitatif sur le niveau réel de cette poule.

A Manchester City, Leipzig a failli surprendre son monde : deux buts d’un Openda très efficace avait placé le RBL devant jusqu’à la 55’minutes. Les Citizens avec un Foden au top (1 but, 2 passes) ont renversé une situation mal embarquée avec une estocade portée à trois minutes du terme (3-2). Les Anglais sont assurés de finir premiers alors que les Saxons devront se contenter de la seconde place. La si fameuse défaite encourageante dont le concept même agace.

Mercredi, un Bayern déjà qualifié n’a pas forcé son talent pour venir à bout des Danois de Copenhague venus chercher le point du match nul (0-0). Un match à oublier sauf à considérer le nouveau record de 39 matchs de poules de C1 sans défaite. Série en cours.

Dans un 4-1-4-1, le FC Union Berlin de Beljica, en supériorité numérique pendant près d’une heure, a souffert pour ramener de Braga le point du match nul (1-1). Un résultat qui scelle l’adieu à la Ligue des Champions et qui oblige les Berlinois à battre le Real Madrid pour espérer être reversé en Ligue Europa. Compliqué.

En Ligue Europa, Leverkusen, déjà qualifié, s’est déplacé en Suède sur la pelouse de Hacken avec l’idée de donner du temps de jeu à ceux qui jouent habituellement moins. Une équipe mixte a fait le travail (0-2).

En recevant l’Olympiakos, habitué des joutes européennes, Fribourg avait la possibilité de simplifier son futur parcours printanier sur la scène continentale. Chose faite après une première mi-temps stratosphérique de Gregoritsch (3 buts et 1 passe en 45’) dans un 3-4-3 qui devrait donner des idées à Streich. Une démonstration complètement improbable (5-0) et une qualification acquise. Prochain match à Londres contre West Ham pour la finale de la poule.

En Ligue Europe Conférence, l’Eintracht Francfort et le PAOK Salonique se sont disputés dans une belle ambiance la première place du groupe et le seul billet direct pour les huitièmes de finale. Gueule de bois pour les Allemands défaits à domicile (1-2), toujours aussi peu efficaces devant, la sortie sur blessure d’un joueur majeur (Skhiri sorti sur blessure, à priori cuisse) et une expulsion (Jakic). Et il faudra en passer par un seizième de finale pour continuer l’aventure.

Dans les divisions inférieures domestiques, en 2.Bundesliga, Sankt Pauli est allé gagner dans la chaude ambiance de Rostock (2-3) et reste plus que jamais en tête de son championnat alors que Regensbourg est le nouveau leader de 3.Liga après son succès à Dresde (0-1) dans le match au sommet entre les deux premiers et favoris à la montée.

Enfin, un rayon de soleil dans la grisaille du football de sélection puisque l’équipe d’ Allemagne disputera samedi la finale de la Coupe du Monde U17 face à la France. Des raisons d’espérer dans des lendemains meilleurs.

Le programme dela treizième étape du Buli Circus nous offre deux très belles affiches : une explication entre gros bras dimanche avec Leverkusen-Dortmund en topspiel alors que le duel au couteau entre Darmstadt-Cologne ouvre le bal vendredi avec la lutte pour le maintien en toile de fond. Les étoiles et les bas-fonds, comme un reflet de la condition humaine.

SV Darmstadt 98 (15) – 1. FC Köln (18)

Ici, on veut parler maintien tout en évitant furieusement la relégation : le premier non relégable accueille la lanterne rouge. Trois points d’écart.

Malmené, Darmstadt a su faire le dos rond et a ramené de son périple en Forêt Noire un bon point après son match nul à Fribourg (1-1). Son défenseur central croate Maglica, recruté cet été en provenance de St Gallen, a réalisé son meilleur match depuis son arrivée. Une bonne nouvelle pour la plus mauvaise défense du championnat (33 buts encaissés). De même, le gardien Schuhen a repris l’entraînement alors que le remplaçant Brunst avait réussi un bon intérim.

Malgré le passage inédit à une défense à 3 dans un 3-4-1-2 expérimental, Cologne retrouve la dernière place suite à sa défaite à domicile face au Bayern (0-1). Si la seconde mi-temps a été plus consistante notamment défensivement et avec un Schwäbe de nouveau excellent dans les cages, offensivement c’est un match à domicile bouclé avec 6 tirs dont deux cadrés : l’Effzeh traîne sa misère offensive comme un boulet. Son salut passera par une amélioration nette de ses performances dans ce secteur de jeu.

Invaincu depuis deux matchs, les Lilies affichent à domicile un bilan insuffisant (1v, 2n, 3d) et ont besoin de se donner de l’air au classement puisque sous la menace directe de la lanterne rouge qui n’est qu’ à trois petits points derrière. Et ça tombe bien puisque c’est son adversaire du soir. Pour Cologne, ce déplacement marque le début d’un second championnat. Celui qui doit permettre aux hommes de Baumgart de se sauver et d’échapper à une relégation en 2.Bundesliga. On mise sur un match serré avec beaucoup de courses et de duels pour la première victoire à l’extérieur cette saison de l’Effzeh.

Pronostic 1-2

FC Bayern München (2) – 1. FC Union Berlin (17)

Match entre deux équipes voguant cette semaine, avec plus ou moins de succès, sur les mers de la Ligue des Champions.

Vainqueur à Cologne sur la plus petite des marges (0-1), le Bayern s’est offert un succès étriqué et n’a jamais su inscrire le second but qui aurait permis de ne pas rester sous la menace d’une égalisation toujours possible. Preuve de la crispation progressive ou illustration de la fatigue de l’effectif, Tuchel n’a procédé à aucun changement. Avec certainement en tête la gestion de la Ligue des Champions qui s’est soldée mardi par la réception oubliable de Copenhague (0-0). Côté gardien, on y voit un chouia plus clair puisque Neuer et Ulreich ont été prolongés pour une année supplémentaire soit jusqu’à l’été 2025.

L’Union Berlin n’a pas perdu ce week-end et a donc mis fin à une série noire de 9 défaites consécutives en Bundesliga : l’après Fischer a donc commencé par un nul face à Augsbourg (1-1). Mais que ce fut dur. Avec une égalisation arrachée en fin de match par Volland, enfin décisif (88’), difficile de tirer des enseignements d’un match où les Eisernen n’ont pas convaincu même s’ils ont eu des occasions. Pour la première de Bjelica sur le banc, et après une prestation tristoune, les Berlinois ont ramené un point de Braga et une élimination de la Ligue des Champions. On attendra quand même quelques matchs pour se faire un commencement d’opinion définitive mais pas transporté par cette première, c’est le moins que l’on puisse dire.

Pour suivre la foulée du leader Leverkusen, le Bayern gagne et doit continuer de gagner. Soucieux de l’état de santé et de forme de son effectif, Tuchel a des problèmes de riches et continue de s’appuyer sur Kane, un buteur d’exception qui bat déjà un record avec 18 buts inscrits en 12 matchs de Bundesliga. Premier match de Bundesliga pour Bjelica sur le banc du FC Union Berlin, avec un baptême du feu à Munich, chez le Bayern, aux commandes d’une équipe en perdition ! Une première qui pourrait traumatiser la prise de ce poste de ce nouveau technicien. Ça s’annonce bien compliqué comme bizutage. A voir si le 4-1-4-1 aperçu au Portugal est reconduit.

Après la farce de mercredi en Ligue des Champions, les Bavarois éviteront de se relâcher et chercheront à mettre la pression sur Leverkusen qui joue le lendemain. Kane buteur.

Pronostic 4-0

RB Leipzig (5) – 1. FC Heidenheim 1846 (13)

Match des symboles entre l’incarnation allemande de la multipropriété et un petit poucet découvrant pour la première fois de son histoire les joies et méandres de la Bundesliga.

La défaite à Wolfsbourg (2-1) fait mal à Leipzig qui a tiré 26 fois au but et cadré 10 fois pour inscrire un seul petit but. Une domination inutile qui confirme que cette équipe rencontre des difficultés pour enchaîner les résultats positifs en championnat, avec pour conséquence immédiate un décrochage au classement. Après coup, on pourra regretter le coaching rationnel de Rose et son absence de prise de risque alors qu’il restait près de 30 minutes pour forcer la décision. Un sentiment accentué quand on voit que ce RBL est capable de sérieusement chahuter à Manchester le City de Pep pendant un peu moins d’une heure. A noter mardi soir, la sortie de Simons sur blessure (épaule).

En signant à domicile un 0-0 peu goûteux et très logique contre Bochum, un adversaire direct dans la lutte pour le maintien, Heidenheim a manqué de panache dans ses ambitions de jeu et a surtout laissé filer deux points qu’il ne faudra pas regretter au moment du décompte final. Le promu est la plus mauvaise équipe à l’extérieur (1n, 5d). Et si ses premiers pas étaient rassurants, ses derniers résultats ramènent la bande à Schmidt vers le bas.

Battus par des petits Loups, les Taureaux Rouges ont déçu. Un manque de goût qui doit chagriner car l’équipe abandonne bien trop de points en route dans sa quête d’une place sur le podium. La victoire face à un promu est obligatoire sous peine de provoquer quelques secousses internes. Face à une équipe dont le morale et la confiance ont pu être touchés samedi et qui pourrait avoir les jambes lourdes après la débauche d’énergie de mardi, le promu Heidenheim a un coup à jouer à la condition d’avoir les mêmes ambitions que celles affichées dernièrement lors du déplacement à Munich. Si c’est pour jouer comme le week-end dernier, ça peut virer à la déculottée. Le match de tous les possibles même si le favori logique reste le RBL.

Pronostic 2-1

Borussia Mönchengladbach (11) – TSG Hoffenheim (6)

Un match mettant aux prises sur la pelouse deux des espoirs allemands les plus intéressants du moment : le milieu Rocco Reitz (Gladbach) et Maximilian Beier (Hoffenheim). Fine fleur.

Après avoir mené avec deux buts d’avance à la demi-heure de jeu, Mönchengladbach s’est écroulé à Dortmund en s’inclinant (4-2). Plus consistants en première mi-temps, les Poulains n’avaient pas assez d’essence pour maintenir sur la durée ce niveau de jeu. Et ce malgré les changements de Seoane et le passage à une défense à quatre. Dommage, surtout avec un score bien sévère au regard de la physionomie de la rencontre. Une défaite contre le club honni qui a dû peser sur les supporters, réaction attendue pour ce match à domicile. Sietbatcheu forfait (cuisse), le binôme Cvancara-Pléa sera chargé de maltraiter les visiteurs.

Parce que son gardien et capitaine Baumann a détourné un pénalty alors que le score était acquis, Hoffenheim a logiquement partagé les points lors de la réception de Mayence (1-1) et reste bien installé dans le haut du classement. Sa défense, transpercée d’une seule et longue belle passe, me paraît toujours aussi peu fiable pour s’inviter durablement dans le haut du panier. Et pour protéger son but, la classique organisation en 3-5-2 de Matarazzo fait la part belle aux milieux centraux. Or, c’est presque l’hécatombe chez les habituels titulaires : si Prömel (suspendu) et Geiger (blessé) sont forfaits, Grillitsch et Stach sont malades et incertains. Même si je les imagine quand même être présents, Matarazzo dispose encore de solutions avec Becker, Bischof voir Samassekou, s’il est sorti du placard. Une donnée à considérer.

A domicile, Gladbach reste sur deux victoires consécutives et présente malgré tout un bilan négatif (2v, 1n, 3d). La réception du TSG Hoffenheim, invaincu à l’extérieur et redoutable loin de ses bases (5v, 1n), s’annonce compliquée à négocier avec un jeu de contre-attaque performant, beaucoup de courses et des centres. Avec deux équipes joueuses, je m’attends à un match ouvert, avec des espaces (surtout si les absences au milieu sont confirmées chez les Kreichgauer) et faisant la part belle aux envolées offensives. Un de ces matchs qui font la marque de fabrique de la Bundesliga, ce championnat à nul autre pareil. Du spectacle et des buts.

Pronostic 2-2

VfL Bochum 1848 (14) – VfL Wolfsburg (8)

Duel entre les deux VfL de Bundesliga : Verein für Leibesübungen, autrement dit l’Association d’éducation physique.

Dans un bleu de chauffe qui lui va si bien, le VfL Bochum a ramené de Heidenheim un bon match nul sans encaisser de but (0-0). Logique sportivement et bon moralement, c’est un résultat à bonifier à la maison en poursuivant la série d’invincibilité en cours (1v, 3n). Signal fort envoyé par les dirigeants la prolongation du contrat de l’entraîneur Letsch jusqu’à l’été 2026.

Efficace dans son organisation en 3-4-3, le VfL Wolfsbourg a pris le dessus sur Leipzig (2-1) et signé sa première victoire en Bundesliga depuis 5 matchs (1n, 4d). Un succès qui fait du bien et qui évite au club, et notamment à son entraîneur Kovac, de traverser une zone de turbulences. Enfin, pour le moment.

A domicile, Bochum n’a toujours pas gagné cette saison (4n, 1d) et reste les yeux braqués sur les rétroviseurs car les 1848ers ne possèdent que deux points d’avance sur la zone rouge. L’objectif est de continuer à grappiller de précieux points, dans une logique des petits pas qui a fait ses preuves ces deux dernières saisons. Cachés dans le ventre mou du classement, les Loups ont besoin d’enchaîner pour retrouver le mordant des prétendants à l’Europe. A l’extérieur, Wolfsbourg reste sur cinq défaites consécutives. Autant dire que prendre le point du match nul serait déjà apprécié. Un match qui pourrait se débrider avec une ouverture du score précoce, sinon le partage des points pourrait satisfaire ces deux formations.

Pronostic 1-1

VfB Stuttgart (3) – SV Werder Bremen (12)

Une affiche traditionnelle de Bundesliga entre deux clubs à fort potentiel.

Vainqueur en costaud à l’extérieur sur la pelouse hostile et jamais facile de Francfort (1-2), Stuttgart s’installe pour de bon dans les équipes avec qui il faudra compter cette saison. Comme à chaque rencontre disputée ces derniers temps, Hoeneß continue à apporter de nouveaux réglages à son équipe avec une attention toute particulière sur la gestion des temps de jeu  : Ito recentré dans l’axe, Anton latéral droit, Mitttelstadt installé en latéral gauche, Undav titulaire, Vagnoman et Guirassy sur le banc dans des rôles de joker de luxe. Une stratégie inclusive qui pourrait s’avérer payante lors des Coupes d’Afrique et d’Asie des Nations. Et avec la blessure musculaire de Ito (out jusqu’en 2024), Hoeneß va pouvoir vérifier dès ce samedi le bien fondé de ce parti pris.

Match compliqué au Weserstadion pour le Werder qui s’est logiquement incliné face à un Leverkusen déroulant son jeu en leader souverain (0-3). Si Brême, avec Zetterer et Jung titulaires, a fait preuve de volonté dans ses intentions de jeu, la différence de niveau était trop grande (2 tirs, un cadré sur toute la rencontre). En plus de cette défaite, le club du Nord a le don rare d’attirer les turbulences là où ce n’est pas nécessaire entre l’attitude déplacée d’un Bittencourt colère et mécontent de sortir du terrain, l’interview du capitaine Friedl qui avoue que la charge du brassard est trop lourde à porter et le met sous pression, les critiques publiques de Weser sur la vente de Füllkrug, la mise sur le banc d’un Pavlinka (dont le contrat prendrait fin l’été prochain et non en 2025, raison contractuelle qui pourrait expliquer ce déclassement sportif) au profit d’un Zetterer plus rassurant ou la drague ouverte de Nottingham Forest qui voudrait recruter Ducksch. Un bouillonnement qui a dû agiter cette semaine les couloirs du club. Pas le meilleur moyen de se préparer à réaliser un exploit. Pieper out (cheville fracturée à l’entraînement).

Les derniers succès de Stuttgart contre des cylindrées européennes (Dortmund et Francfort) légitiment les ambitions nouvelles d’un VfB dont l’appétit grandit de sortie en sortie. Ainsi, Hoeneß a annoncé que le duo Guirassy-Undav (15 et 7 buts) serait titularisé pour la première fois à la pointe de l’attaque. Ce qui devrait ravir les apôtres du jeu offensif. Le Werder, qui navigue dans les basses eaux du ventre mou du classement, regarde plus derrière lui que devant. Et s’apprête donc à passer un après-midi mouvementé face aux attaquants adverses. La différence de forme actuelle entre les deux équipes semble suffisante pour envisager une victoire par plusieurs buts d’écart.

Pronostic 4-1

1. FSV Mainz 05 (16) – Sport-Club Freiburg (9)

Opposition entre deux clubs qui ne sont pas pour le moment au rendez-vous de leurs ambitions estivales.

Plus solide défensivement, très solidaire et cette fois-ci organisé dans un 4-2-3-1, Mayence est reparti de Hoffenheim avec le seul point du match nul et pourra regretter son manque de réussite (un pénalty stoppé ainsi que les montants touchés à deux reprises). Les Mainzers se réjouiront des retours du capitaine Widmer (absent depuis avril) et du buteur Burkardt (absent des terrains depuis un an et multi-opéré pour des problèmes au genou). Barragiste, ce n’est pas encore le Pérou mais il y a indéniablement du mieux en Rhénanie-Palatinat.

A voir la tête des mauvais jours de Streich au moment du coup de sifflet final du match nul (1-1), il est clair que Fribourg ne respecte pas son tableau de marche en laissant filer des points contre Darmstadt, le promu à priori le plus faible du plateau. La faute à un manque d’efficacité dans les zones de vérité : une attaque pas assez tueuse (16 tirs, 3 cadrés), il faudra un but du genou de Holer pour trouver la faille. Et une défense bien malchanceuse puisque le seul tir cadré subi finit au fond par la grâce d’une frappe contrée… Le SCF reste sur quatre matchs sans victoire en Buli. La saison s’annonce longue en Forêt Noire. Sauf si le sorcier Streich trouve la magie noire qui a terrassé les grecs de l’Olympiakos dans une furia offensive qu’on ne connaissait pas du côté de Fribourg cette saison.

Depuis quatre matchs, et la vie sans Svensson, Mayence a amorcé son redressement (1v, 3n) et vient de jouer deux fois à l’extérieur pour deux nuls. Il y a du mieux, maintenant prendre trois points ferait du bien comptablement et aussi moralement. La victoire obtenue contre Leipzig lors de la dernière réception au MEWA Arena doit servir d’aiguillon sur les capacités de ce groupe. Sans surprise, c’est un petit Fribourg qui évolue pour le moment en Bundesliga. L’équipe prend la majorité de ses points à domicile et a du mal à l’extérieur (1v, 1n, 4d, 4 buts marqués, 14 encaissés). Avec un match européen jeudi soir, le SCF devrait avoir une posture de gestionnaire, attendant comme trop souvent que la situation se débloque sur coup de pied arrêté. Mayence au karma.

Pronostic 2-1

Bayer 04 Leverkusen (1) – Borussia Dortmund (4)

Le Topspiel de la journée, explication de texte entre affranchis et contemplateurs en chef de la loose. Dix points d’écart.

A Brême, Leverkusen en leader assuré a déroulé pour s’imposer sans contestation (0-3), un score qui aurait été bien plus lourd sans la bonne performance du gardien adverse Zetterer. Toujours leader, Xabi Alonso avait choisi d’aligner Hincapié et Andrich en charnière (au côté de Kossonou) et de reposer Tah (sous le coup d’une suspension en cas de nouvel avertissement) et Tapsoba tout en usant comme à son habitude d’un coaching actif pour faire souffler en cours de match les internationaux. Jeudi, c’est une équipe mixte qui a assuré les affaires courantes à Hacken. La majorité des habituels titulaires faisant du gaz en prévision du prochain feu d’artifice.

Mené sur sa pelouse par Mönchengladbach de deux buts d’écart en moins de 30 minutes de jeu, Dortmund a su inverser les éléments contraires pour s’imposer (4-2) dans le sillage d’un duo Füllkrug-Bynoe-Guittens efficace. Une victoire en trompe l’œil pour un BVB qui ne rassure pas en championnat alors que revêtu de son habit de gala en Ligue des Champions, ce Borussia détonne et surprend son monde en assurant déjà une improbable qualification dans le groupe de la mort. A noter, contre les Italiens de l’AC Milan, le match de patron de Hummels pourtant écorné dans un billet précédent. Comme quoi, il reste encore de la confiture dans le fond du vieux pot.

L’affiche de la journée, avec un vrai parfum de match niveau Ligue des Champions. Entre un leader qui reçoit des compliments de partout pour son jeu et ses résultats et le serial loser de la Buli de ces dernières années. Leverkusen a semble-t-il les moyens de renvoyer cette année aux oubliettes le sobriquet de Neverkusen alors que Dortmund a étonné en arrachant à une journée du terme sa qualification en Ligue des Champions dans un groupe relevé. Xabi Alonso part favori devant Terzic mais ce B04 tout feu tout flamme a intérêt à se méfier de ce BVB aussi imprévisible qu’indéfinissable. Match piège pour l’un, challenge à relever pour l’autre. Boniface, attaquant perforateur aux pieds carrés face à Kobel meilleur gardien du championnat, Füllkrug face aux trois golgoths de l’arrière-garde du Werkself, Brandt face à la lessiveuse Palacios-Xakha ou encore les retrouvailles au milieu entre Wirtz l’allemand et Sabitzer l’autrichien…Des duels aux quatre coins du terrain. On est impatient. Du mal à croire que Hummels soit capable de ressortir une prestation XXL à quelques jours d’intervalle face aux dragsters reposés. La défense jaune et noire devrait se faire ouvrir alors que son attaque pourrait piquer tout excès de suffisance. Des buts.

Pronostic 4-2

FC Augsburg (10) – Eintracht Frankfurt (7)

Confrontation intéressante entre deux entraîneurs qui font bien travailler leurs équipes.

Avec un bon Dahmen dans les cages, un axe central défensif rassurant (la paire Gouweleeuw-Uduokhai de nouveau associée) et un Demirovic encore buteur, Augsbourg n’a été repris qu’en toute fin de match à Berlin (1-1) et reste sur une belle série de cinq matchs sans défaite (2v, 3n). De quoi effectivement regarder devant soi bien que la zone rouge ne soit que six points derrière.

Son Deutsche Bank Park n’est plus une forteresse de Buli imprenable pour Francfort qui a vu Stuttgart s’imposer (1-2) dans un match de costaud. Seconde défaite de la saison, la première depuis fin septembre et une série de cinq matchs. L’objectif de ce déplacement sera de rentrer de nouveau dans les points, la sixième place n’étant que deux points devant. La fatigue d’un match européen engagé pourrait peser sur les organismes, sans parler de l’absence prévisible de Skhiri (cuisse). Une vraie perte.

Indéniablement, Thorup a fait du bien à Augsbourg par son discours, la confiance qu’il donne à ses joueurs, la sérénité qu’il dégage et les plans de jeu mis en place. Cette réception face à un des ambitieux de la classe ne sera pas aisée mais va permettre d’apprécier si les Bavarois sont déjà en capacité de titiller cette saison ce genre de cylindrée. Face à une belle équipe de Stuttgart, l’Eintracht a bégayé offensivement son football (14 tirs, 1 seul cadré, 1 but) avec un Marmoush muselé. C’est la limite actuelle de cet effectif qui a besoin d’épaissir sa ligne d’attaque pour véritablement boxer dans la catégorie supérieure. En piochant dans les joueurs sous côtés de Buli comme Ermedin Demirovic par exemple ? Une autre raison pour le talentueux Bosnien de 25 ans de briller dans ce match que j’imagine rythmé et enlevé.

Pronostic 2-2

7 réflexions sur « Buli Circus Episode 13 – Robert, Nenad, Felix et les autres »

  1. Nenad Bjelica fait part de notre escadron serbe au Betis en 1997. L’année où nous finissons 4ème du championnat et finaliste de la Coupe. Grande finale perdue face au Barça de Ronaldo. Finidi, Alfonso, Jarni, Nenad Bjelica, Nadj et notre libéro Vidakovic.
    Ma saison préférée en tant que fan du Betis.

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    1. Titulaire : oui, pourquoi pas. N’était Lukaku, il a un boulevard.

      Fiable? Il reste du travail, pour l’instant c’est plutôt un verre à moitié vide. Mais l’animation du 11 sur pelouse l’a desservi plus d’une fois, les ailiers sont mis à l’honneur / à la fête, dans l’axe on cherche surtout Lukaku.. Peut-être juste une question d’équilibre à trouver?

      Je ne m’inquiète pas trop pour son avenir parmi les Diables, il est assez complet et devrait conséquemment appartenir pour les 10 prochaines années au groupe..et donc continuer à donner tort aux Standard puis Bruges qui tour à tour le jugèrent trop court.

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  2. Il pourrait ne plus avoir d’élite à Berlin l’année prochaine. C’est quand même la capitale la moins forte historiquement, ne serait-ce que dans son propre chapionnat…
    Bon, faut pas que j’oublie le Dynamo, c’est vrai…
    Ankara fait moins bien.

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    1. Ce ne serait pas la première fois, vu de l’Ouest tout du moins. On a touché le fond de 1986 à 1988 avec le Hertha en D3 et le Blau-Weiß, disparu depuis, en D2. À terme, il y a la place pour trois clubs pros, peut-être quatre. Une fois le bazar actuel apuré. le Hertha devrait ervenir se stabiliser en BL. L’Union, très bien géré mais empreint d’une culture qui rejette la commercialisation et la croissance qui va avec, devrait alterner les périodes en BL et 2. BL, à la manière d’un Hanovre. Le Dynamo, enfin, est sur les bons rails pour retrouver le monde pro. Il est fort possible qu’il l’intègre pour la première fois de son histoire en montant en 3. Liga l’été prochain. Il a pris le temps de reconstruire ses fondamentaux avec une excellente politique de formation qui était déjà sa marque à l’époque de la RDA, mais souffre d’une si mauvaise image de marque (hooligans, club de la Stasi même 35 ans après) qu’il devrait n’attirer qu’une frange marginale du public. On devrait le voir osciller entre 2. BL et 3. Liga (à la manière du Dynamo Dresde de nos jours) dans le costume du « Millwall allemand », détesté de tous et s’en battant royalement l’oeil.

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  3. L’honnêteté me contraint à signaler qu’il faut ajouter de manière durable le Werder Brême au bas du classement. Malgré le talent d’Ole Werner sur le banc, le groupe n’a tout simplement pas le niveau pour viser mieux qu’un maintien à l’arrache. Les défaites contre Leverkusen la semaine dernière et à Stuttgart aujourd’hui (0-2) ne souffraient pas la discussion et ont montré le fossé qui existe avec un poids lourd potentiel (Bayer) et un milieu de tableau en surrégime qui ne tardera pas à redescendre sur terre (VfB). Le recrutement n’a pas été fameux, la progression de Ducksch n’a pas entièrement compensé le départ de Füllkrug, la défense est toujours aussi poreuse, Pavlenka, autrefois dernier rempart fiable dans la tempête, a baissé de pied et perdu sa place au profit d’un Zetterer qui n’inspire pas non plus la confiance absolue… L’équipe dirigeante a sérieusement besoin de se remettre en question sur le plan sportif – car côté finances, Klaus Filbry fait un travail de funambule assez remarquable pour maintenir le bilan à l’équilibre, ou peu s’en faut. J’ai assez admiré le travail de Frank Baumann, le directeur sportif, au début de son mandat pour avancer sans crainte qu’il semble avoir perdu la main. Il a annoncé son départ à la fin de son contrat l’an prochain et devrait être remplacé par Clemens Fritz, son adjoint ex-international lui aussi. Sera-ce suffisant pour insuffler un vent nouveau ? Tout dépendra sans doute d’un maintien qui est loin d’être assuré.

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