Le Valaque

Afin de célébrer les 100 ans de l’AEK Athènes, penchons-nous sur le parcours de sa plus grande idole, Mímis Papaïoánnou et de son Odyssée européenne en 1977…

Les chemins de Mímis Papaïoánnou et de l’AEK étaient voués à se croiser. Même destin de réfugiés, même regard noir face aux turpitudes du temps, joies et peines. Deux bateaux ivres de vie, bruyants et exubérants, qui forcèrent à grands coups de talon l’entrée dans les ports des nantis. Pour ne jamais s’en faire déloger… Si l’histoire l’AEK est intimement liée aux désirs d’offrir aux anciens Grecs de Constantinople un îlot culturel propre au sein d’une société athénienne qui les regarde de haut, celle de Mímis trouve ses racines plus au Nord, en Macédoine-Centrale.

« Fils de Nicomédie, toujours fièrement, tu marcheras… »

Braniata, désormais appelée Nea Nikomedia, est l’un des premiers établissements néolithiques de la région. C’est ici que des milliers de Grecs de Thrace orientale trouvèrent asile après l’amère défaite, en 1922, face aux Turcs, sur le front de l’Asie Mineure. Déracinés et miséreux, ils repartirent de rien. Chaque jour est une lutte, que la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation ne font qu’accentuer. C’est dans ce havre isolé que nait Mímis Papaïoánnou, le 23 août 1942, au sein d’une modeste demeure. Un bras de plus pour chasser les privations… Relativement épargné par la Guerre Civile s’étalant de 1946 à 1949, Mímis quitte rapidement l’école et travaille dans un des salons de coiffure du village. Mais il a été clair avec son père. Son temps libre, il le passerait avec un ballon. Non pas à courir derrière mais à le dompter, le dominer d’un pied gauche dont on ne mesure pas encore l’étendu du talent.

Invité à quitter son village en 1959 pour rejoindre la capitale de la préfecture, Véria, la « Reine du Nord », Papaïoánnou commence à se forger une solide réputation. Il rêve, comme tous les jeunes du coin, du PAOK Salonique. Un rêve qui semble s’exaucer quand les dirigeants du PAOK frappent à sa porte. Las, l’offre s’avère insuffisante et c’est à ce moment précis que Tryfon Tzanetis entre en jeu. Tzanetis, membre de l’AEK, en est persuadé, il tient un joyau comme à nul autre pareil. Son insistance finit par convaincre Nikos Goumas, le patriarche du club athénien. Mímis est ravi, reçoit, en 1962, 25 000 drachmes. De quoi soulager sa famille… Mais se sent, pour la première fois, écrasé par la pression. La Capitale l’attire autant qu’elle l’effraie mais comme lui suggère son ami Kostas Borgiatzidis, « si tu dois te noyer, fais-le dans une grande rivière. »

Mímis à gauche, aux côtés de Kóstas Nestorídis au centre, l’immense buteur de l’AEK des années 1950 et 1960

Streets of Philadelphia

Papaïoánnou va hanter pendant 17 ans les rues de Néa Filadelfia. Offrant aux déclassés de ce quartier nord d’Athènes, une kyrielle d’anecdotes chevaleresques ou d’exploits qui se transmettent uniquement de père à fille, de mère à fils… Immédiatement surnommé le Valaque, en raison de ses origines, Mímis s’entend à merveille avec le ponte local, Kóstas Nestorídis. Et les deux forment un duo létal qui n’a pas d’équivalent dans le pays, comme lorsque ils inscrivent les trois buts victorieux face au Panathinaïkós, en barrage pour le titre, en 1963. Pour Papaïoánnou, cette rencontre marquera le passage définitif de la raison aux sentiments car il est réellement « devenu un compagnon de l’AEK lorsque je suis entré dans les vestiaires après ce barrage contre le Panathinaikos et j’ai vu tout le monde pleurer. Là, je m’en suis rendu compte de ce que ça représentait… »

Papaïoánnou est un leader par ses prouesses et son comportement. Maîtrise de soi, sportivité, il n’est pas un 10 classique chargé de l’organisation du jeu. Il aime à dézoner, se faufile habilement dans les surfaces où sa patte gauche et son excellent jeu de tête font régulièrement la différence. Mímis dépasse les clivages ancestraux et fait l’admiration de tous. Dont celle d’un certain Ferenc Puskás, épaté par la performance du Grec qui vient de claquer un doublé en amical face à son Real en 1965. Les Espagnols insistent pour l’acquérir. Saporta propose quatre millions de drachmes, 750 000 pour le seul Mímis, sommes considérables pour l’époque, mais le président de l’AEK, Alexandros Makridis, se montre inflexible. Papaïoánnou vaut beaucoup plus…

La crise est actée entre Mímis et le peuple jaune et noir. Puisque l’on lui refuse la scène prestigieuse du Bernabéu, il ira quérir les hourras de la foule dans l’obscurité des tavernes… Papaïoánnou a récemment fait la rencontre de Stelios Kazantzidis, un célèbre chanteur. Celui-ci est un fan absolu de l’AEK et lui propose de le suivre immédiatement en tournée en Allemagne ! Pendant deux mois, Mímis partage les nuits et verres avec la diaspora, voire les tours de chant, avec Christos Nikolopoulos au bouzouki, grâce aux encouragements de Kazantzidis qui apprécie son timbre de voix. La direction de l’AEK tente désespérément de le faire revenir et lui offre une prime à faire pâlir Aristote Onassis. Mímis accepte, enterrant définitivement ses envies d’ailleurs. Les voyages lointains, il les vivra par le biais de la musique et de quelques vinyles…

Les 10 plumes de l’Aigle

Adulé en Grèce, indéboulonnable en sélection, Papaïoánnou, 34 ans, entame la saison 1976-1977 avec la fougue d’un jeune premier. Il n’a plus la vitesse suffisante pour déstabiliser une défense mais sa science du jeu est intacte. František Fadrhonc, l’ancien coach des Pays Bas lui demande d’opérer en attaquant de soutien, de couver la nouvelle recrue, Thomas Mávros, de ses précieux conseils. Quatorze ans après, Mímis lègue sans arrière-pensée au jeune buteur, venu de Panionios, le sceptre qu’il avait lui-même reçu de Nestoridis… La présidence de Loukas Barlos, richissime industriel, est un tournant. Outre Mavros, l’allemand Walter Wagner complètement un trio qui survole d’une main de maître le championnat. Mais l’ambitieux Barlos vise bien plus haut…

Au premier tour de la Coupe de l’UEFA, l’AEK se défait du Dynamo à Moscou, en prolongations et sur une pelouse gelée, sur un penalty à la 119e minute de Tasos Konstantinou, le joueur de casino compulsif. Recueillant pour l’occasion les louanges de son coach Alexander Sevidov, stupéfait par la modernité de son jeu. Avant de faire la nique à la bande d’Archie Gemmill et de Derby County lors de confrontation âpres où l’Allemand Wagner s’est montré décisif. Si il sort boiteux de la pelouse de Derby, Mímis a la satisfaction d’offrir à son pays sa première victoire en terre anglaise. Un aigle à deux têtes vaut bien un bélier, non ?

But face au Dynamo !

Papaïoánnou ouvre le score face à l’Etoile Rouge, dans une confrontation balkanique où le coach slave, Gojko Zets, s’est inexplicablement passé de son buteur Zoran Filipović, avant d’affronter en quart de finale le QPR londonien qui vit sa plus belle époque. QPR a finit dauphin de Liverpool l’année précédente et son effectif est jonché d’internationaux. Gerry Francis, l’Irlandais Don Givens ou le fantasque Stan Bowles, de quoi décontenancer n’importe quel escadron… La première manche à Loftus Road est un cauchemar pour les Grecs. Un 3 à 0 net et sans bavure qui semble sceller la fin de l’aventure. Le coach František Fadrhonc voit les choses différemment. La veille du retour, il prépare son groupe à de longues séances de penalty. Sa confiance est contagieuse, QPR ne verra pas le jour… Mávros par deux fois, avant que le vieux Mímis ne terrasse le pauvre Phil Parks dans un stade en fusion ! Les prolongations ne donnent rien lorsque que Fadrhonc réalise certainement son plus beau coup d’échec. A deux minutes de la fin de la rencontre, il remplace son gardien titulaire par son remplaçant, Thanasis Zarzopoulos ! L’AEK est dans le dernier carré…

L’Athletic Bilbao, Molenbeek et la Juventus accompagnent l’AEK dans les derniers rounds. Une Juve prestigieuse mais qui demeure désespérément vierge de tout titre européen. Pas de bol pour Mímis, ce sont les Turinois qui tombent. Causio et Bettega lévitent, le Stadio Comunale applaudit à tout rompre. 4-1, cette fois-ci, un miracle est exclu… Au retour, Néa Filadelfia salue pendant de longues minutes ses valeureux guerriers. Déjà nostalgique, Mímis Papaïoánnou comprend qu’il ne vivra jamais la même consécration européenne que Mímis Domazos et son Panathinaikos…

Papaïoánnou jouera encore deux saisons avec l’AEK. Deux saisons à partager la gloire du buteur venu de Mostar, Dušan Bajević et celle de son successeur Thomas Mávros, en route vers le record de buts en élite grecque. En 1979, il choisit l’exil à New York, jouant pour les New York Pancyprian-Freedoms, un des clubs de la diaspora hellénique de la ville. Couronné joueur du siècle dernier par l’IFFHS, Papaïoánnou était bien plus qu’une machine à statistiques. Il était une ombre bienveillante sur une communauté, un quartier. Une fierté qui se transmet de père à fille, de mère à fils… Décédé en 2023, c’est sa voix que l’on entend depuis des années quand retentit l’hymne de l’AEK…

Une des chansons de Mímis…

52 réflexions sur « Le Valaque »

  1. Super article, Khia, bien dans ton style typique, empreint de nostalgie et d’émotion, que je suis incapable d’imiter. Quelques noms qui font tremper la madeleine de Proust dans la tasse : Thomas Mavros, un authentique grand joueur qu’on avait vu marquer un but à Dominique Dropsy dans un France-Grèce amical au Parc en 1980 (5-1), Johnny Giles, le vétéran aux cent batailles des rudes France-Irlande des QCM 1974, 1978, et 1982, et Phil Parkes, le gardien de West Ham, un vrai poids lourd qui a eu le malheur de tomber dans une génération exceptionnelle de gardiens en Angleterre et n’a connu qu’une petite sélection en amical. Sans parler ce ces Juventus-AEK qui ont fait partie de mes premières lectures de foot dans Onze, il y a si longtemps… Je remarque que l’article est peu disert sur la période du régime des colonels, de 1967 à 1974. Notre homme se serait-il compromis, ou bien aurait-il simplement fait profil bas, à défaut de résister ?

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    1. Merci Triple G. Suis pas tombé sur des textes parlant de son attitude face au regime des Colonels. L’équipe 77 de l’AEK est une des plus brillantes de l’histoire du foot grec. L’Allemand Walter Wagner, qui n’avait pas percé à Francfort, se fera une jolie place et l’arrivée du grand buteur Bajevic va encore plus assurer la domination de l’AEK.
      Bajevic aura également une grande carrière de coach en Grèce.

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      1. Qui d’autre, postwar s’entend (avant : bcp trop compliqué pour moi), sinon l’un de ces deux-là?

        Avantage à Giles pour moi : son Leeds fut vainqueur moral des trois CE, il en était l’un des 2-3 incontournables, ce fut la véritable grande équipe de son temps.. ==> Brady n’eut rien de tel comme accomplissement.

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    2. Moi aussi y a plein de noms qui font tilt..

      Le coach Fadhronc, je ne sais plus si c’est pour ce match-là que..Khiadia me fit douter??, mais je garde toujours à l’esprit (à raison?) que son dernier match comme entraîneur des NL le fut à Anvers, qualifs de WC74..et que ce fut donc lui qui redoubla de bluffs pour essayer d’intoxiquer Goethals, lui faire croire que ni Neeskens ni Cruyff ne joueraient ce match..sauf que Goethals (et à raison!) ne s’inquiétait absolument pas de la présence oui ou non de ces deux-là.

      « Barlos »…………….. ==> Le mot existe aussi en France??.. 🙂

      Sacré parcours européen pour l’AEK en 77………. Le ci-évoqué RWDM était costaud également, ça se joua à trois fois rien contre Bilbao.

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      1. Tu vois, avant de faire ce texte, j’ignorais qui était Fadhronc, et donc qu’il avait été le coach des Pays Bas de 70 à 73. Avec plutôt un bon ratio. 20 matchs, 13 victoires et uniquement 3 défaites. Quel est son héritage sur le foot néerlandais?

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      2. Je jurerais que ce fut toi! 🙂

        Disons les choses autrement : ne m’affirmas-tu pas que le premier match de Michels sur le banc du Elftal le fut à Anvers??

        Sinon : c’est que je te confonds décidément avec autrui.

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      3. Haha. Non, ce n’est pas moi! Je savais que Michels était présent au Mondial 74 mais le reste…

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      4. Ah ben merde alors, c’est que je vois du Khiadia partout.

        Fadrhonc? Encore un type dont l’héritage a été spolié par le prof de gym Michels, puisque c’est en fait Fadrhonc qui, le premier et dans un contexte où le singulier Happel intriguait voire faisait de premiers/timides émules, initia le Elftal à un jeu basé sur quelque dépassement des vieux codes/fonctions classiques…….. Mais puisqu’il fallait mettre Michels en avant : ==> Relégué comme T2 (selon moi à compter du fameux match d’Amsterdam en 73).

        Ceci dit : c’est bel et bien à..Happel que doit revenir la paternité du prétendu football-total NL. Fadrhonc en avait bien l’idée, lui aussi, mais dans son cas ça n’allait guère plus loin que 2-3 principes de jeu, en gros : polyvalence et associer tout le monde aux tâches tant défensives qu’offensives. Mais l’idée de permutations et de mouvements perpétuels, de pressing haut, de piège (haut) du hors-jeu, de dilater ou contracter l’espace selon qu’on fût en possession ou sur la défensive, l’adoption même du 4-3-3 pour fluidifier la mise en oeuvre de ces principes……….. : ==> Happel, Happel et encore Happel.

        Le rôle de Michels dans l’histoire, décidément : militarisation et sur-athlétisation (Rolink..) de ce paradigme apporté/développé par Happel, + avoir introduit les codes et méthodes du monde de l’entreprise dans la culture-foot………..ce pourquoi d’ailleurs, surtout (mais pas exclusivement : la narrative cruyffiste joua également en sa faveur – la fable entendant que Michels invente sur ), je soupçonne qu’il fut et reste à ce point absurdement encensé.

        Mais pour ce qui fût du jeu, comme penseur du jeu : nada, un bourrin sans idées.

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      5. « la fable entendant que Michels invente sur………injonction de Cruyff » ==> C’est la meilleure, celle-là.

        ==> Reviendrai en détails sur tout ça à la rentrée, c’est prévu.

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      6. J’ai lu il y a très longtemps une interview de Günter Netzer dans Kicker qui confirme le propos d’Alex sur Happel en tant qu’inventeur du football total. Gladbach avait affronté son Feyenoord en Coupe d’Europe avant le règne de l’Ajax, et les Néerlandais jouaient déjà comme ça.

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  2. Merci Khia pour cet article.
    Le championnat grec a rarement été autant passionnant, ou à minima disputé, que cette saison-ci.
    Quatre équipes se tiennent en 6 petits points seulement (dans l’ordre: l’AEK (69),le Pana (68), le PAOK (67) et l’Olympiakos (63))… en attendant le choc direct PAOK-Olympiakos (reporté car les deux équipes sont encore en course en Coupe d’Europe et disputent leur quart de finale retour de C4 cette semaine).
    NB: on est en pleine phase de play-offs donc il n’y a quasiment plus que des joutes entre grosses embarcations phocéennes.
    Pour conclure chacun de ces effectifs, localement qualifiables de « quatre fantastiques », compte sur un coach de qualité tranquillement installé sur son banc: Almeyda pour l’AEK, Fatih Terim pour le Panathinaikos (premier entraîneur turc de l’histoire du championnat grec (joli symbole)), le fils Lucescu au PAOK et enfin Mendilibar sur les bords du fameux port du Pirée.
    Le petit bémol du football grec cette saison, excepté l’extrasportif, c’est cette qualification manquée par l’équipe nationale de Gustavo Poyet (défaite au penalty face à la Géorgie en tour final de barrage), j’espère que le grand public saura passer outre l’immense déception (à hauteur celle-ci de l’attente et de l’espoir permis) et se concentrer sur le beau parcours réalisé par la sélection hellène en phase de qualifications (troisième d’une poule comprenant la France et les Pays-Bas, à seulement une courte longueur des oranges au classement et avec de belles prestations offertes face à ces gros poissons).

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    1. Je ne savais pas que Mendilibar était arrivé à l’Olympiakos. Je serais curieux de voir comment se déroulent les séances d’entraînement, lui qui malmène ses joueurs comme personne ou presque, n’hésitant pas à les insulter s’il n’est pas satisfait ! La contrepartie : une honnêteté unanimement reconnue. J’aime beaucoup ce coach aux résultats exceptionnels à Valladolid et Eibar.

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      1. Il est arrivé en cours de saison il me semble (à vérifier)
        PS son intérim à Séville l’an passé a aussi été une réussite (style de jeu, respect de la tradition des C3 remportés et remontada miniature mais mémorable face à la Juve en demi, avec un Stade Sánchez Piz Juan en chant et en feu)

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      1. Calé c’est un bien grand mot mais comme je suis marié à une grecque, j’ai pas mal découvert le pays et la culture ces dernières années, leur football aussi par conséquent…
        Ma belle famille est complètement côté Olympiakos, moi aussi quelque part, disons depuis mes « années ado » et le départ de Rivaldo là-bas… mais depuis la nomination de Terim je commence à pencher « pro-Pana », sacrilège ultime ! Pour conclure l’AEK, comme pour toi, m’est de plus en plus sympathique.

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      2. Ah! Tu aurais pu plus mal choisir comme origine pour ta belle-famille! Hehe
        La Grèce, c’est quand même un sacré pays. Suis allé deux fois et fais des coins différents mais me suis régalé. Paysage, accueil, bouffe. C’est top la Grèce !

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      3. L’amitié entre l’OM et l’AEK en a forcément fait mon club grec favori. J’ai trouvé l’aller retour cette année vraiment cool, avec des superbes tifos.

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      4. Rui. Si je ne dis pas de bêtise, leur amitié date de la confrontation en c1 en 1989. D’ailleurs, le coach de l’AEK était Bajevic. Bajevic, c’est quand même 10 titres grecs en tant que coach.
        Et dans l’équipe de l’AEK, on avait Daniel Batista Lima, un look à la Gullit. Né au Cap Vert mais ayant grandi aux Pays Bas, il finira par jouer avec la Grèce. Un mec important de l’époque.

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      5. Le CU84 avait été impressionné par les ultras grecs, la légende veut que c’est lors de ce match que Peretti c’est mis torse nu pour la première fois.
        D’ailleurs je crois que la date de fondation de l’AEK correspond à celle du premier titre de l’OM!
        En tout cas moi j’aime bien ce genre d’histoire, plutôt que les rivalités et haines entre clubs. Surtout que ça se poursuit entre les générations.

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      6. Il paraît que le nouveau stade de l’AEK est un petit bijou. Un papier dessus par un de nos experts ?

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      1. Idem, je vois bien le PAOK passer à domicile… ce sera un peu plus chaud en revanche pour l’Olympiakos je pense, à voir…

        En début de saison, j’avais mis une petite piécette (à l’orale) sur une potentielle épopée européenne des clubs turcs, principalement les deux solides stambouliotes et leurs attaques expérimentées (le trio Dzeko, Tadic et Batshuayi pour le Fener… le quatuor Icardi, Mertens, Ziyech, Zaha pour le Gala).

        Le beau parcours, et même carrément le sacre, est toujours jouable pour Fenerbahce même si évidemment, mon cœur penchera plutôt du côté des atheniens…

        PS pour la C4 j’espère quand même une victoire italienne avant tout et serait ici (très facilement d’ailleurs) un fervent tifosi de la Fiorentina

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    1. Dans ces années là, 60-70, chaque gros club avait sa figure. Papaïoánnou à l’AEK. Domozos pour le Pana. Koudas, dont j’ai deja parlé, pour le PAOK et Geórgios Delikáris pour l’Olympiakos. Que l’on surnommait le Rivera grec.

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  3. Merci Khia ! Championnat trop souvent méprisé , ignoré , comme ceux des Balkans en général…
    Pourtant il y a tout pour réussir, un engouement populaire, des stades chauds ( parfois trop …) , du talent … mais toujours miné par les magouilles en tout genre ( le président de l’Olympiacos en est l’incarnation ) …
    Cet AEK , club populaire s’il en est, dont la curva clairement située « à gauche » dans une société martyrisée qui se radicalise, est le parfait exemple de ce pays qui bouffe de la m…. depuis de nombreuses décennies .
    J’avoue avoir été content de voir l’équipe nationale remporter l’euro 2004 pour ce peuple qui le mérite 1000 fois .

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    1. Le titre à l’Euro 2004 est exemplaire. Les Grecs ont fait une grande compétition. Et ont sorti tous les gros sur leur passage. Sans séance de pénos. Je n’imaginais évidemment pas leur futur parcours mais ils avaient montré qu’ils étaient solides en qualifications pour l’Euro 2004 puisqu’ils avaient dominé l’Espagne. Cette équipe n’est pas sortie de nulle part.

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      1. Aaah, l’espèce de mépris congénital dont beaucoup affligent le sacre grec en 2004………

        Parmi les distorsions et saloperies produites puis alimentées à la chaîne par le discours-marchand : je place cette saloperie-là très haut!

        Quand on pense, a contrario, à tous ces sacres vérolés qui furent montés en épingle.. ==> On en reparle demain!

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      2. Oulala par contre vous allez vite me chauffer à parler de cette Grèce la 🙂

        Et ce n’est pas du mépris mais ce titre doit plus à une réussite improbable liée à la tradition de mental en mousse portugais.

        Mais cet Euro ça se résume à quoi, un premier match où le Portugal ecrasé par la pression et flingué par une composition bancale offre le match. Un match nul miraculeux contre l’Espagne et une défaite piteuse contre la Russie. La Grèce passe à un but de l’élimination, passant au goal average…
        En quarts la France est à chier et mérite son élimination.
        Et en demie on joue ce match 1000 fois, 999 fois les Tchèques passent.
        Je n’ai jamais vu un tel hold up, jusqu’à la blessure de Nedved il y a 10 niveaux d’écart mais voilà, le capitaine qui sort en pleurs ça à tué le match des tchèques, plus belle équipe de la compétition.
        En finale c’était écrit, le Portugal était mort avant de jouer. Cette défaite inaugurale a doublé la pression. Dommage car face aux Tchèques ont aurait eu une des plus belles finales de l’histoire de l’euro.

        La Grèce n’a rien volé hein, comme le dit Alex au moins ce sacré n’est pas entaché de tricheries ou autres.
        Mais c’est un bon exemple de la force de l’alignement des planètes au foot, car je suis sur que si on réjouit 10 fois l’euro, 9 fois la Grèce ne sort même pas des poules…

        Ce qui est drôle c’est que le Portugal finira par gagner un Euro de la même manière.
        Comme quoi le foot a tendance à punir le flamboyant et récompenser le solide et moche. En tout cas perso j’échange direct le titre de 2016 contre un en 2004. Même si plus que le Portugal ceux qui peuvent nourrir des regrets eternels si t les tchèques..
        Je vous conseille de revoir cette demie!

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      3. L’Espagne 2004 est l’une des pires que j’ai vues avant cette dernière décennie. C’était terriblement lent. Morientes qui avait fait une fantastique saison avec Monaco est carbo. Et Raul est fantomatique. C’était très pénible à mater à l’époque.

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      4. Quand je parle de « mépris », c’est parce qu’on a lu des choses assez hallucinantes à l’époque, « anti-jeu », « vainqueur le plus naze de l’Histoire »………. J’ai même souvenir d’un « voleurs de poules »!!! Et, surtout : c’était le ton dominant!!!

        Le mépris de classe, a minima, était criant dans ce sort médiatique réservé à cette remarquable équipe – car, oui : collectivement parlant c’était formidable. Dans la foulée, j’ai même régulièrement pris mon pied en voyant leur superbe état d’esprit, de sacrés warriors à l’époque, le chevelu Samaras avec sa tête de Jésus par exemple.. ==> Tu vas à la guerre avec des joueurs pareils, extra.

        Au lieu de quoi : ils n’inspirèrent guère que du mépris………. Alors que derrière, ça se touchera la nouille sur des équipes qui, parfois pendant des décennies en flux continu, ont multiplié les entorses de toutes sortes à l’esprit et aux règles du jeu……….. ==> L’ignorance est souvent reine derrière ces cortèges d’opinions panurgiques.

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      5. D’accord sur ce point. Cette Grèce de 2004, c’est comme l’Italie de 1982 ou (dans une moindre mesure) la RFA de 1974 dont P2F va reparler la semaine prochaine : pas la plus brillante, mais là au bon moment. On apprend bien à nos enfants que 50% de la réussite, c’est d’être au rendez-vous paré et à l’heure, après tout…

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      6. Et puis les Grecs en 2004 ont joué proprement. Ce n’est pas l’Argentine 90 qui avait une sale mentalité. Les Dellas, Zagorakis, Karagounis étaient physiques mais pas des bouchers.

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      7. La RFA 74, pas ma came mais je ne vois vraiment rien à en redire???

        Par contre j’ai vu passer de ces trucs à l’occasion de la mort de Hölzenbein, lol, aka le type qui a plongé pour offrir un péno aux Wessies en 74, ben voyons………. Les images dispos ne sont pas des plus claires, pas moi qui trancherai là-dessus.. Par contre, et là les images sont on ne peut plus claires! : en matière de saut de l’otarie, que dire du péno offert aux NL dès la première minute, et où Cruyff est factuellement, incontestablement, hors du grand rectangle lors du contact…….!

        (sans compter qu’un autre péno eût dû être accordé aux Allemands, qu’on refuse à Müller un but parfaitement valable..)

        Mais taper sur du Ouest-allemand, dans le chef (fondamental) des historiographies EN et FR (aka celles qui ont causé le plus de dégâts – car les plus écoutées/reproduites), c’est évidemment plus sexy que de signaler un péno-bidon de plus accordé à l’icône-pop des soixante-huitards, hein……

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      8. Rui, je sais que tu ne pointes pas ça en particulier mais, quand sur deux matchs à l’extérieur, tu l’emportes les deux fois (!!!) sur l’hôte sémillant des lieux, j’ai du mal à croire que l’équipe capable de ça ne passera qu’une fois sur dix le stade des poules!, c’était une sacrée machine, la bande à Rehaggel! Ou alors c’est que le prétendu (il l’était 😉 ) favori n’était peut-être pas si fort que ça.

        D’ailleurs, c’est déjà arrivé à une autre équipe, ça : l’emporter coup sur coup deux fois contre le pays-hôte, de surcroît archi-favori? De la chance, il y en a toujours dans un sacre, quelle que soit l’équipe. Mais il y avait plus que de la chance dans ce sacre hellène.

        Perso, je trouve même leur sacre moins « crade » que celui du Danemark en 92, eux registre hold-up (cette finale..) et antijeu ce fut du très haut-niveau par moments! Et cependant : on n’en a retenu que le côté « belle histoire », ben voyons.. Je me permets de douter qu’on eût tant accablé ces braves Grecs s’ils avaient eu des têtes et des patronymes d’aryens.

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      9. @Alex. Les 2 victoires grecques sur le Portugal sont toutes deux très différentes. La première est principalement due à Scolari qui n’a pas osé virer les sénateurs un peu cramés. Ça me fait mal de le dire mais Rui Costa était bien en-dessous de Deco, Carvalho largement au-dessus de Couto etc.
        Au lieu de s’appuyer sur les champions d’Europe de Porto et à la petite pépite Ronaldo il a fait appel aux anciens. Les portugais sont très moyens sur ce match, les grecs marquent vite, la panique arrive.

        En finale c’est autre chose, cette défaite inaugurale a pèse lourd dans le résultat. Il faut connaître ce poids de la lose dans l’histoire portugaise , puis face a un bloc bas en pleine confiance, c’était joué d’avance.
        En finale la Grèce était autrement meilleure qu’en poules.
        Mais j’ai revu récemment les matchs, leur qualif en poules est miraculeuse. Le Portugal leur offre le premier match et les 2 suivants ils sont en grosse difficulté, face à une Espagne moyenne et à une Russie faible.
        Puis cette demi c’est au-delà du miracle.

        Je ne dis pas qu’ils étaient nuls, ni sortis de nulle part mais leur victoire finale est sûrement une des plus improbables de l’histoire du foot, plus liée à une intervention divine! La preuve après cet Euro ils ont été à la rue les 20 années suivantes.

        D’ailleurs Samaras n’était pas de la partie! Le pauvre il arrive dans une Grèce moyenne.

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      10. Alex, j’ai visionné les deux penalties hier soir pour la préparation de mon article à paraître la semaine prochaine. Le penalty sur Hölzenbein est en « zone grise justifiable » : Wim Jansen prend le pied d’appui du joueur semelle ouverte, puis la victime en rajoute. La faute est tout de même réelle et ne susciterait pas autant de commentaires aujourd’hui (et peut-être aussi si ce n’était pas ce match-là, avec tout son contexte cruyffolâtro-anti-Boche). Je m’attendais à une zone grise aussi sur penalty sur Cruyff, mais il est indiscutable. Le tacle de Hoeneß commence à l’extérieur de la surface, mais le contact a lieu à l’intérieur et la faute est indiscutable. Très bien arbitré, et à la première minute d’une finale de Coupe du monde en plus : il fallait avoir les, euh, tripes de le faire.

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      11. Hölzenbein, si contact vraiment il y a (??), le plus franc que je crois distinguer l’est selon moi sur la cheville gauche..mais comment le jurer??

        Sur Cruyff, gros plan et ralenti à ce lien (pas souvenir d’avoir vu mieux que ceci?? : https://www.youtube.com/watch?v=KLkF0Cs1Yqw) : le (double) contact est indiscutable, pied droit et cuisse gauche..mais avant la ligne (le corps bascule d’ailleurs avant même qu’il n’ait pénétré dans le rectangle).

        (arrêts sur image vers 0:06, 0:20)

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      12. Je réponds au compte-goutte!

        @Rui, « à la rue pendant 20 ans », pas d’accord! Ils font encore de belles choses dans la foulée (ce pourquoi j’évoquais Samaras, caractère magnifique), je n’ai plus les détails en tête mais dans la dizaine d’années qui suivent ils parviennent encore à se qualifier pour un Euro et/ou une WC où ils ne sont pas ridicules, + une WC où ils passent même le premier tour, avec toujours des Karagounis ou Seitaridis (j’aimais bien celui-là aussi) dans le 11, notamment (..mais a priori plus de Dellas ni Zagorakis par exemple)………. ==> C’est leur âge d’or, ça doit être grosso merdo sur la dernière dizaine qu’ils (re)traversent un trou noir.

        Ce que tu pointes chez eux : l’on pourrait à peu de choses près le dire aussi pour le Danemark 92, qui sinon un match n’est vraiment pas bandant durant le tournoi, recourt bien plus que la Grèce (et pour cause, certes : passe au gardien désormais sévèrement encadrée) à l’antijeu…..remporte la finale totalement contre le cours du jeu!!, et cependant : eux c’est cool!….???

        Sinon par délit de faciès : je ne comprends pas cette asymétrie de jugements.

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    2. D’ailleurs c’est là que l’on voit que les ibères n’ont pas le même talent de prévision que les germaniques. Une victoire 4-3 du Portugal face à l’Espagne aurait qualifié les 2! Même un nul!

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      1. Au temps pour moi, un nul ça ne marchait pas! C’est vrai qu’il fallait impérativement gagner.

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    3. J’aime bien la Grèce, mais en 2004 ils sont loin d’être le pays de foot qui mérite le plus un titre.
      Les Portugais ont failli et il n’y a rien à redire sur la finale. Mais en terme de « mérite » , il n’y avait pas photo. Mon pseudo aurait vraiment mérite ce titre. Figo aussi. On aurait peut-être eu le droit à un Ronaldo moins débile par la suite.
      Et j’irais même plus loin, je pense que ce titre aurait été suivi par une coupe du monde en 2006. Car cette défaite va marquer au fer rouge cette génération qui pourtant avait sûrement la meilleure équipe au monde, avec un jeu très proche de celui de l’Espagne qui dominera le foot par la suite.

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    4. La position de la Grèce sur la carte indique immédiatement pourquoi il était (et reste) essentiel du point de vue de l’OTAN que la Grèce soit du côté occidental, par tous les moyens si nécessaire. En vacances en Crète en 2017, j’ai vu sur le tarmac de l’aéroport de Xania deux avions EC-135 « Rivet Joint » de guerre électronique de l’USAF qui attendaient leur prochaine mission. Ni la Libye, ni la Syrie ne sont loin… on ne va pas laisser une position pareille aux Russes, après tout. Les gouvernements grecs successifs connaissent la valeur de leur atout stratégique et en jouent généreusement, ce qui fait du pays l’un des membres les plus ambigus de l’OTAN.

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      1. Super, effectivement, mon meilleur souvenir de ces vacances en Grèce. C’était fin octobre, j’avais discuté avec un boutiquier d’Athènes fan de l’Olympiakos, un soir où celui-ci recevait le Barça en phase de poules de LDC (0-0). Il était complètement désabusé par l’état du foot grec en général et un peu par celui de son club en particulier. Le 0-0 final avait sans doute été une bonne surprise. Le maillot de l’Olympiakos qu’on voyait le plus souvent dans les boutiques était celui de Kostas Fortounis, un joueur que je ne connais pas beaucoup.

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      2. Fin octobre, avec début mai : c’est désormais (c’est à cause du slow) mon créneau privilégié pour partir de ci de là………..et donc : c’est comment, la météo en Crète à cette époque-là?

        Mais surtout : pas trop de monde? Et montagnes toujours accessibles pour des randonneurs-lambada?

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      1. En 2012, il y avait eu ce sondage

        No team – 27%
        Olympiakos – 24% (2,040,356 fans)
        Panathinaikos – 20% (1,672,236 fans)
        AEK – 9% (793,313 fans)
        PAOK – 8% (716,265 fans)
        Aris – 7%
        National Team – 2% (a fairly common answer that roughly translates as ‘no team’)
        Other teams – 7%

        En 10 ans l’AEK est descendu et le PAOK a remporté des championnats. En 2018, Marca mettait le PAOK en tête. L’Aris (je me suis un peu enflammé) est cinquième mais assez proche de l’AEK.

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      2. Ah oui, c’est proche entre le Pana et Olympiakos. Idem entre l’Aris et le PAOK en 2012. Pauvre Iraklis! Hehe

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