Moteur… action !

25 avril 2004, Paris, Parc des Princes, 41 978 spectateurs.

33e journée de Ligue 1 saison 2003/04.

Moteur…

Depuis le début de cette saison l’Olympique Lyonnais et l’AS Monaco s’échangent la première place (ils ne laissent la première place que lors des premières journées, brièvement à Nice, Lille et l’OM). Le mano à mano entre les deux équipes est néanmoins perturbé par une bonne équipe du PSG. Une défense solide et expérimentée (Déhu, Heinze, Mendy, Pierre-Fanfan), un milieu compact et bagarreur (Sorin, Cana, M’bami) et une attaque créative (Pauleta, Fiorèse, Lluboja) le tout chapeauté par Vahid Halilhodzic, encore tout puissant avant sa célèbre régurgitationi (suite au transfert surprise de Fabrice Fiorèse à l’OM). Une belle équipe donc, et un talisman Juan Pablo Sorin, qui n’a jamais perdu avec le PSGii et qui emmènera avec Pedro Miguel Pauleta (18 buts) le PSG sur le podium.

L’Olympique de Marseille, a des allures de belle équipe, Barthez, Beye (qui fait actuellement les beaux jours du Red Star en tant qu’entraîneur), Flamini, Hemdani, Batlles et surtout Didier Drogba en pointe (19 buts en fin de saison). La mayonnaise ne prendra cependant pas et l’équipe entraînée alors par José Anigo finira à une anonyme septième place cette saison là.

C’est donc confiant que Paris accueille au Parc des Princes une équipe de Marseille fragile pour le compte de la 33e journée de Ligue 1.

Action !

12e minute de jeu au Parc des Princes.

Le soleil brille et donne aux supporters présents un avant-goût d’été. L’ambiance est au rendez vous également et les chants montent des travées dans l’espoir de provoquer un de ces moments de magie propre au sport.

La pelouse n’est illuminée qu’à moitié devant les buts de Fabien Barthez, ombre et lumière.

Le PSG est à l’attaque dans l’axe. Juan Pablo Sorin, entre les lignes, reçoit un ballon de Lorik Cana, et en profite pour lancer aussitôt en profondeur Pedro Pauleta, placé entre Demetrius Ferreira et Brahim Hemdani. Fabien Barthez sort aussitôt pour fermer l’angle de tir du Portugais et le repousse sur le côté droit, hors de sa surface de réparation, le long de la ligne de but. Sentant le danger s’éloigner, Barthez décide de revenir vers sa ligne de but.

C’était la bonne décision, mais cela ne suffira pas.

Après avoir évité la sortie de Barthez, Pauleta se retourne et décide spontanément de tirer au but malgré sa position excentrée. Le ballon s’envole dans une course parfaite, parabole idéale partie de l’ombre et finissant dans la lumière, lobant aussi bien Fabien Barthez que Brahim Hemdani venu défendre sur sa ligne. D’une idée folle est né ce coup de génie, qui sera élu plus beau but de sa carrière par le buteur lui-même, ainsi que par les supporters. Les ailes de géant de l’aigle des Açores ne l’empêchent pas de marquer, même exilé au sol, au milieu des huées.

Coupez !

ihttps://www.youtube.com/watch?v=gRu4vub7kPc

ii https://histoiredupsg.fr/juan-pablo-sorin/

26 réflexions sur « Moteur… action ! »

  1. Croyez-le ou non, je l’ai vu en direct une des rares années où une chaîne câblée (Fox Sports, je crois) retransmettait un match de L1 par semaine aux USA. Le moment fut tout simplement grandiose. Je n’ai tout de même pas pu m’empêcher de penser que Barthez était bien imprudemment parti à l’aventure sur la passe en profondeur de Sorin. C’était le genre de mauvaise décision qui avait fini par lasser Sir Alex, qui lui avait préféré Tim Howard en 2003.

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  2. « Les ailes de géant de l’aigle des Açores ne l’empêchent pas de marquer ». Quel poète ce Goozy 🙂
    But sublime d’un joueur classieux à qui il n’a manqué que le succès en équipe nationale.

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  3. Un sublime joueur, c’est vrai qu’il aurait mérité plus de succès avec le Portugal… (trois demi-finales en six ans quand même : Euro 2000 et 2004, Mondial 2006). Mais il avait déjà marqué le championnat de France dès son premier match sous le maillot des Girondins, avec un triplé à Nantes.

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    1. On va me corriger si je me trompe.
      Mais j avais l impression qu il était pas considéré, notamment en 2004 (si mes souvenirs sont bons) à sa juste mesure par ses partenaires, voire par le coach.
      Remplacement précoce, oublie sur des passes malgré un bon placement etc…

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  4. Un article pour moi! Supporter de l’OM et du Portugal ce but renvoie à beaucoup de mauvais moments passés devant ma TV!
    Pauleta est un chic type, ça ne fait aucun doute mais je lui ai souvent voulu de martyriser Barthez à chaque « classique »(sic) et d’être aussi inoffensif contre lui en sélection notamment en 2006. J’adorais le bonhomme mais son incapacité à être efficace dans les gros matchs en sélection aura sûrement été le facteur numéro un du manque de titre Portugais en 2004 et 2006. Dès que l’on jouait face à une équipe qui betonnait type Grèce où France, il n’existait pas. Globalement il n’aura pas marqué un but dans un grand match, l’inverse d’un Nuno Gomes par exemple, bon que dans les gros matchs (D’ailleurs beaucoup ont reproché à Scolari de ne pas l’avoir fait rentré contre la France).

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    1. J répondais à Queix justement à ce sujet.
      Il me semblait un peu sous estimé dans la sélection portugaise Pedro. Un peu comme si il n appartenait pas à la même caste que des joueurs comme Deco, Ronaldo et qu ils le lui faisaient bien sentir, en choisissant parfois l action individuelle ou la passe forcée vers un autre coequipier.
      J peux me tromper ceci dit, mais j ai ce souvenir persistant.

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      1. Bah normal, on l’aimait tous mais il n’a été décisif dans aucun match important. Donc difficile d’en faire un grand joueur.

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    2. @Rui, tu te dois de nous faire un Moteur…action ! avec le but de Basile lors d’OM-PSG de mai 1993, juste après le titre de C1 🙂 Nous ne pouvons pas rester sur un papier à la gloire du PSG dont la victime est l’OM !

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  5. Sur cet OM on oublie que la saison précédente ils finissent de manière improbable sur le podium et retrouvent la C1 avec Perrin. Le recrutement est ultra ambitieux, Mido l’égyptien star en devenir, Drogba, Beye, Christanval…
    En C1 l’OM tombe avec le Real et Porto, s’en sort avec les honneurs et va vivre un incroyable périple en C3 avec un Drogba hallucinant. En championnat par contre c’est une autre histoire, l’OM fait de l’OM, détruit des joueurs comme Mido et sublime d’autres comme Drogba mais Perrin perd son groupe, Anigo oeuvre dans l’ombre et récupère le poste.
    Ce match contre Paris est un tournant car il enterré définitivement les chances de l’OM d’accrocher l’Europe . Un très mauvais souvenir !!!

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  6. Quel but, un vrai bijou. Y’a aussi celui l’année d’après je crois où il efface Dehu et met un superbe enroulé qui laisse Barthez pantois. Magnifique joueur, qui a marqué les années 2000. Dommage qu’il soit tombé dans un PSG livide qu’il aura porté à bout de bras.

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    1. J avais hésité entre les deux pour rien te cacher. J trouve les deux superbes!

      Et j avais pensé aussi faire le but d’Igor Yanovsky en lob pour la dernière (ou avant dernière) journée à Furiani (où Bastia etait invaincu sur la saison) en 2000 je crois.
      Un lob d’Igor… incroyable ahah.

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  7. Beau but, beau joueur. Mais, oui : pas souvenir non plus de l’avoir jamais vu en phase avec sa sélection. Son plafond de verre probablement.

    Qui d’autre leur était contemporain, à Pauleta et Nuno Gomes……….. Sa Pinto?? C’était pas vraiment ça non plus, il y manquait aussi un truc.

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