Spieltag 12 – Buli Circus Episode 12 – Bolides

Fin du football de sélection pour 2023 et retour aux clubs. Les bolides sont lancés pour cinq journées de championnat d’ici la prochaine trêve qui prendra ses quartiers d’hiver du mercredi 20 décembre2023 au vendredi 12 janvier 2024.

Deux fauves sont lâchés

Actuellement, deux écuries dominent une Bundesliga qui ne devrait pas échapper à l’un de ces protagonistes. Petit état des lieux des forces en présence.

Tout d’abord, le Bayer Leverkusen qui a gagné 10 matchs et fait un match nul (2-2 contre le Bayern, à Munich) est un leader séduisant et enthousiasmant. Pour arriver à ces 31 points pris sur 33 possibles (34 buts marqués, 10 encaissés, +24), Xabi Alonso a mis en place un onze type très compétitif (un 3-4-3), auteur de belles partitions collectives et très tournées vers l’offensive. Dans le sillage d’un Wirtz flamboyant à la baguette, le Werkself est peut-être la meilleure équipe européenne du moment. Avec un style de jeu basé sur la fluidité, des projections permanentes, un gros pressing à la perte du ballon, un positionnement médian très haut sur le terrain et une capacité à jouer aussi bien les transitions que les attaques placées. Reste maintenant à maintenir ce niveau de jeu sur la distance, ce qui est maintenant le vrai challenge pour le reste de la saison. Pour y parvenir, le facteur chance (blessure, suspension) aura son mot à jouer alors que la CAN (qui se déroulera sur les journées 17 à 21 de Buli) viendra sérieusement impacter l’effectif disponible (Tapsoba, Kossounou, Boniface, Adli possiblement sélectionnés). Le B04 est un candidat sérieux au titre.

A deux points, le Bayern Munich est un dauphin plus difficile à appréhender. D’un point de vue comptable, le FCB affiche 29 points (9 victoires pour deux nuls, réception de Leverkusen donc et à Leipzig 2-2) et une impressionnante différence de buts de + 33 (42 buts pour, 9 contre). Soit la meilleure attaque et la meilleure défense du championnat. Capable de passer dans son stade de l’Allianz Arena 7 buts face à Bochum ou 8 buts contre Darmstadt, l’ogre bavarois sait aussi cogner dur à l’extérieur à l’exemple du retentissant Klassiker remporté au Westfalenstadion contre Dortmund (0-4). Toutefois, le Bayern connaît de fortes tensions sur la gestion de son effectif avec des absences répétées (blessures, suspensions) sur les postes défensifs c’est à dire sur un secteur déjà dans l’œil du cyclone suite à un mercato estival n’ayant pas satisfait toutes les demandes de Tuchel (absence de sentinelle, prêt de Stanisic, manque de profondeur sur les postes de défenseurs centraux, latéral droit). Heureusement, le Bayern compte dans ses rangs la recrue star du championnat Harry Kane qui a déjà inscrit 17 buts en onze journées de Bundesliga. Une performance qui, pour le moment, le place sur des bases supérieures à celles des références que sont Gerd Müller et autre Lewandowski. Toujours à titre de comparaison, la saison dernière, Füllkrug et Nkunku ont fini meilleur buteur du championnat en inscrivant 16 buts. Ce Bayern qui tourne déjà correctement donne l’impression d’avoir des sauts de chaîne (élimination en Pokal contre Sarrebruck, première mi-temps contre Darmstadt, retour de Heidenheim pourtant mené de deux buts). La marge de progression reste donc importante pour un club qui sera aussi impacté par les Coupe d’Afrique et Coupe d’Asie des Nations qui ne devraient pas faciliter les compositions d’équipe sur le mois de janvier prochain.

Sorties de route

Lorsqu’un bolide tourne en sur-régime, il arrive parfois qu’il explose en vol. Urs Fischer et son adjoint Zimmermann ont démissionné et quitté le banc du FC Union Berlin qui squatte aujourd’hui la dernière place de Bundesliga. Vertige d’une chute abyssale après un parcours quasi sans faute du coach suisse aux manettes du club de quartier berlinois depuis juillet 2018 : promotion pour la première fois en Buli puis participations aux trois Coupes Européennes via de beaux parcours en championnat (Ligue Europe Conférence, Ligue Europa, Ligue des Champions). Le tout en 5 ans. L’intérim est actuellement assuré par l’entraîneur des U19 Marco Grote qui sera assistée par Marie-Louise Eta, première femme à occuper des fonctions d’entraîneur en Bundesliga, ce championnat à nul autre pareil. Une avancée qui vaut bien la tête d’affiche du Buli Circus cette semaine. Espérons que ce soit une première salutaire pour les Eisernen.

Un petit mot sur les incidents lors de la rencontre Augsbourg-Hoffenheim où l’explosion d’un pétard lancé depuis le parcage extérieur a occasionné 13 blessés et l’interruption du match. Les auteurs ont été arrêtés, jugés, condamnés pénalement et bannis à vie du TSG. La bêtise n’a pas de frontière.

L’affiche du week-end.

Samedi à 13h, en 2.Bundesliga, une sacrée affiche pour ceux qui vibrent à l’ambiance de tribunes survoltées puisque le FC Hansa Rostock reçoit le FC Sankt Pauli. Deux publics qui ne s’aiment pas et dont la rivalité est une des plus fortes de la division, si ce n’est l’opposition la plus exacerbée. Au niveau ballon, Rostock avait bien commencé sa saison (3 victoires sur ses 4 premiers matchs) avant de connaître 6 défaites sur les 7 rencontres suivantes. Avec un bilan moyen (5v, 1n, 7d) et une attaque peu brillante, le club de l’ex-Allemagne de l’Est est niché dans le bas du ventre mou du classement, avec seulement 3 points d’avance sur le barragiste. Sankt Pauli est un leader solide et toujours invaincu (7v, 6n) qui s’appuie sur la meilleure défense du championnat alors que son attaque a réglé la mire après des débuts timides. Normalement, avantage aux Hambourgeois mais les locaux pourraient être portés par l’ambiance de ses supporters. En 22 matchs, il n’y a jamais eu de match nul entre les deux clubs.

Et à la fin, l’Allemagne perd

Pour la sélection nationale allemande, ce rassemblement du mois de novembre, qui était attendu comme un révélateur du niveau actuel, a tourné au fiasco et dans des proportions peu prévisibles.
Pour sa première à domicile, dans un stade acquis aux visiteurs, l’équipe du sélectionneur Julian Nagelsmann s’est inclinée à Berlin face à la Turquie de Vincenzo Montella qui alignait une équipe bis (2-3). Puis quelques jours plus tard à Vienne, l’Autriche du mentor Ralf Rangnick a logiquement balayé son disciple aux commandes d’une Allemagne faible, dépassée et indigeste (2-0). Une défaite symbolique qui sonne comme la claque de trop.
Outre les premières défaites du nouveau sélectionneur qui n’est pas le prestidigitateur espéré par les caciques de la Fédération, on retiendra surtout de ces matchs amicaux la permanence d’une porosité défensive rédhibitoire pour espérer performer à l’Euro (en 2023, 22 buts encaissés sur 11 matchs internationaux soit deux buts par match !!), une gestion des espaces calamiteuse et le manque criant d’envie de cette équipe qui pourtant possède sur le papier de nombreux arguments individuels. Au tableau noir, une innovation tactique marquante avec Havertz latéral gauche mais pas forcément très emballante (contre la Turquie, il a ouvert le score au bout de 5’ avant de provoquer le pénalty accordé par le VAR), les très mauvais matchs des prétendus leaders, la non compatibilité confirmée du duo Kimmich-Gündogan dans un double pivot, le pétage de plomb de Sané qui en dit beaucoup sur la frustration de ces joueurs si dominants en club et l’efficacité de Füllkrug en tant que buteur, ce qui est une bien maigre consolation au final.
Le constat est simple : malgré les talents de laborantin de Nagelsmann, cet assemblage de joueurs ne fonctionne pas ensemble. L’Allemagne s’enfonce et la cosmétique sera insuffisante pour masquer les failles entrevues depuis plusieurs années. Transformer cette somme d’individualités en une équipe alors qu’il ne reste que quatre matchs amicaux (deux en mars et deux avant l’Euro) paraît compliqué même pour un petit génie du coaching comme Nagelsmann. Par contre, sa prochaine liste sera intéressante car il va devoir affirmer clairement sa stratégie de management pour les prochains mois. Et entraîner une sélection n’est pas le même métier que sélectionneur. Trois scénarii principaux se dégagent.
Soit il persiste dans sa volonté de continuer dans cette direction avec ce groupe et là ça sera compliqué de bien figurer sauf à avoir un tirage au sort clément pour espérer sortir des poules. Une option risquée autant en terme de résultats que pour son image de crack des bancs de touche. Un jusqu’au boutisme casse-gueule.
Soit il adapte sa philosophie à l’adversaire tout en conservant le groupe de joueurs appelés sur ses deux premiers rassemblements. C’est à dire en acceptant un revirement sur ses ambitions tactiques et en se rapprochant de la voie tracée par Rudi Völler face à la France, chose que le Nagelsmann époque Hoffenheim savait pratiquer. Et cette option ressemble à la voie de la sagesse (ou conservatrice selon les points de vue adoptés).
Soit il décide de se passer de certains noms et sélectionne des joueurs, peut-être moins forts individuellement mais certainement plus à même de se mettre au service d’un collectif et d’un projet de jeu partagé. Le profil d’un Grischa Prömel qui a eu Nagelsmann comme entraîneur à Hoffenheim et qui a été appelé suite à des forfaits de la liste initiale souligne que le sélectionneur avait déjà intégré cette possibilité dans sa boîte à outils.
Aussi, je me lance dans une approche hybride puisqu’il y a probablement plusieurs vérités. Un Füllkrug devant, un trio offensif Wirtz-Musiala-Sané, un double pivot travailleur, besogneux et surtout pas sexy (Goretzka-Prömel par exemple, l’idéal c’était Skhiri mais il est tunisien), une défense avec de la vitesse et de l’agressivité parce que les deux buts contre l’Autriche, c’est juste pas possible au niveau international (Tah-Schlotterbeck-Ginter-Henrichs par exemple) et Neuer qui va donc pouvoir montrer à l’Europe entière qu’il dispose encore de beaux restes. Sur le banc, un mixte entre déclassés à la bonne mentalité (et là, il faut être connaître et reconnaître le caractère et la personnalité des individus pour conserver des noms, quid notamment de Kimmich, de Gündogan ?), nouveaux internationaux (Führich, Ducksch…) et anciens à la relance (comme Hofmann par exemple).
Réponse au printemps prochain avec la prochaine sélection.

Sané voit rouge

En attendant, le programme de la douzième étape du Buli Circus nous offre deux favoris en déplacement, une explication de texte entre Borussen, une affiche entre les ambitieux Francfort et Stuttgart ainsi qu’un intriguant Heidenheim-Bochum.

FC Köln (17) – FC Bayern München (2)

Un classique de la Bundesliga entre deux institutions du championnat.

Revenu au score contre le cours du jeu, Cologne a bataillé ferme pour rentrer de Bochum avec le point du match nul (1-1). Presque une bonne affaire au regard de la domination subie et un gros merci à son gardien Schwäbe auteur d’une très belle partie. Avant-dernier, difficile d’envisager sereinement la réception de l’ogre bavarois. Christian Keller, le directeur sportif, a réaffirmé le soutien du club au coach Baumgart. Ça tombe bien, il va en avoir besoin pour sauver le club de la relégation.

Chahuté par un Heidenheim sans complexe et capable de lui inscrire deux buts en trois minutes (4-2), le FC Bayern s’est fait peur à 2-2 et a dû s’employer pour remporter un match qui aurait pu vriller. Dans une composition new-look (Sarr titulaire à gauche, Mazraoui à droite, un double pivot Laimer-Pavlovic, Gnabry et Müller alignés d’entrée), Tuchel cherche une profondeur de banc pour pallier les incohérences structurelles de son effectif. Selon, on peut y voir soit de la suffisance ou au contraire de la recherche-développement.

Cologne est dans de sales draps et va lutter toute la saison pour en sortir. Ce match contre le Rekordmeister est du bonus et doit servir à préparer les cinq prochaines rencontres qui, elles, sont à gagner (Darmstadt, Mayence, Fribourg, Berlin, Heidenheim). Question de survie. Le Bayern, allègrement critiqué, suit pourtant le rythme d’enfer imposé par Leverkusen. Les Bavarois, même fatigués par leurs escapades internationales, devraient s’imposer avec une certaine marge. On guettera la composition concoctée par Tuchel qui pourrait encore surprendre.

Pronostic 0-3

Borussia Dortmund (5) – Borussia Mönchengladbach (9)

Le derby des Borussen, une rivalité marquée et marquante. Et pas seulement par la distance de 80 kilomètres qui séparent les deux clubs.

Étouffé, dominé, baladé par un Stuttgart joueur et tourné vers l’avant, un Dortmund méconnaissable a longtemps cru réussir son braquage avant de logiquement céder devant plus fort que soi (2-1), et ce malgré le bon match de Kobel, ancien joueur du VfB. Un revers qui en dit beaucoup sur le niveau réel de ce BVB trop peu ambitieux dans le jeu. Une défaite qui forcément interroge le projet Terzic dont la limite a peut-être été atteinte au Mercedes-Benz Arena. Nmecha out (hanche), retour en 2024.
Les Poulains avaient mangé du lion : Mönchengladbach a démembré les Loups de Wolfsbourg façon puzzle (4-0). Le match le plus abouti sous l’ère Seoane. Autre bonne nouvelle pour la dynamique de groupe : Stefan Lainer, 31 ans, qui s’est vu diagnostiquer cet été un cancer, a effectué son retour à l’entraînement.

Décroché dans la lutte pour le podium qui doit être l’objectif minimum d’un club de son envergure, Dortmund se doit de réagir immédiatement après deux défaites consécutives. Les hommes forts du club doivent prendre les choses en main car le programme à venir (AC Milan, Leverkusen, Stuttgart en Pokal, Leipzig, PSG) est dantesque pour une équipe qui donne encore l’impression de se chercher. Gladbach est dans une bonne dynamique (2v, 1n) et au contraire de son adversaire du jour paraît avancer dans la bonne direction. Les visiteurs ont un gros coup à jouer à condition de bien défendre. La bataille du milieu donnera le nom de l’éventuel vainqueur.

Pronostic 2-1

FC Union Berlin (18) – FC Augsburg (10)

Match entre les deux seules équipes qui ont, pour le moment, fait le choix de changer d’entraîneur au cours de la saison actuelle.

Balayé à Leverkusen par un leader qui ne boxe pas dans la même catégorie (0-4), le FC Union Berlin a touché le fond en s’échouant à la dernière place du classement. Sans surprise, mais avec un pincement au cœur, Urs Fischer n’est plus l’entraîneur principal : dorénavant coaché par le duo Marco Grote et Marie-Louise Eta, intérimaires qui avaient précédemment en charge les U 19 berlinois, le club du quartier de Köpenick est dos au mur.

Augsbourg est une équipe à réaction et l’a encore prouvé lors de la réception de Hoffenheim : une nouvelle fois menés au score, les Függerstadter ont trouvé les ressources pour revenir et pris un point mérité (1-1). Des qualités morales qui sont bien utiles pour qui doit lutter pour son maintien dans l’élite. Et la présence d’un buteur comme Demirovic (6 buts, 3 passes), qui a inscrit un petit bijou sur un amour d’enroulé pied droit petit filet opposé après avoir mystifié trois adversaires dont un avait oublié de mettre du grillage entre ses jambes, donne aussi des garanties sportives appréciables. Augsbourg a les moyens de se maintenir, c’est dit.

Nouvelle lanterne rouge, l’Union Berlin joue la carte d’un électro-choc qui doit absolument interrompre ce cycle incroyable de neuf défaites consécutives en Bundesliga. Refaire de son antre du Stadion An der Alten Försterei une forteresse serait une bonne idée. Sous la férule de son nouvel entraîneur Thorup, Augsbourg s’est remis la tête à l’endroit et voit même ses dirigeants se mettre à rêver publiquement d’un heureux destin. Boostés par leur bonne dynamique actuelle (2v, 2n), ces Bavarois décomplexés viendront pour essayer de prendre trois points tout en mettant la tête sous l’eau à un adversaire relégué à sept points. Le football va vite, dans un sens comme dans l’autre. Fin de série envisageable même si pour le coup, je suis pour une fois plus prudent que vraiment objectif.

Pronostic 2-2

Sport-Club Freiburg (8) – SV Darmstadt 98 (15)

Match qui pourrait conditionner la suite de la saison car les deux équipes ont un calendrier plutôt favorable jusqu’à la fin de l’année. Début d’une série ?

Battu à Leipzig (3-1), Fribourg a craqué à dix minutes de la fin du match en encaissant deux buts en deux minutes (sur un pénalty et une contre-attaque). Une défaite qui peut laisser des regrets bien qu’elle soit plutôt logique. La réussite n’est pour le moment pas très souvent dans le camp des hommes de Streich dont la faible profondeur de l’effectif est cette année un souci (blessures, suspensions, méforme). La série actuelle (1v, 1n, 3d) n’est pas celle d’une équipe européenne en fin de saison. Röhl, son homme en forme du moment, est forfait (blessé avec les U 21). Quand ça veut pas…

Darmstadt n’ a pas su gagner lors de la réception de Mayence (0-0), un match nul qui n’arrange pas vraiment les affaires de Lilies qui restent englués dans les bas fonds du classement avec un point d’avance sur le barragiste. La ligne d’attaque semble actuellement trop inoffensive pour espérer voir le club s’en sortir par soi-même. A voir si les dirigeants ont les moyens financiers de faire quelque chose lors du prochain mercato hivernal.

A domicile, Fribourg présente un bilan positif (3v, 1n, 1d) et partira avec la détermination de l’équipe qui a des repères éprouvés notamment sur la scène européenne. Darmstadt a interrompu sa série de défaites mais reste bien fragile (plus mauvaise défense à l’extérieur, 18 buts en 5 déplacements). En quête de régularité, le SCF est un favori logique face à un promu au complet avec le retour des suspendus.

Pronostic 2-0

VfL Wolfsburg (11) – RB Leipzig (4)

Les Loups contre des Taureaux, nouveau chapitre du Bestiaire.

Démonté à Mönchengladbach (4-0), Wolfsbourg a toujours mal à la tête et reste prisonnier d’une série qui est en train de plomber les ambitions pour cette saison (1n, 4d). Les choix de Kovac notamment au milieu (composition très souvent changeante, mise au placard surprenante du soldat Yannick Gerhardt) ne participent pas à l’instauration d’une ambiance baignée dans la confiance et pourraient faire douter de l’adhésion du groupe aux options managériales de son entraîneur.

Leipzig a logiquement battu Fribourg (3-1) même si la décision s’est faite dans les dix dernières minutes avec deux buts inscrits sur un pénalty logique suite à une intervention du VAR et sur une contre-attaque très bien menée. Si le RBL semble cet automne moins punchy qu’en début de saison, Rose a la possibilité de s’appuyer maintenant sur des éléments jusque là en retrait pour continuer à jouer les premiers rôles. A l’image de la recrue Baumgartner qui, blessée pendant l’été et aujourd’hui pleine d’envie, est revenu à son meilleur niveau à l’image de son but et de sa passe décisive avec l’Autriche face à l’Allemagne (2-0). Une exposition qui n’a pas pu passer inaperçu Outre-Rhin.

Moins bien y compris à domicile (un nul et une défaite pour les deux dernières réceptions), Wolfsbourg se sait dans le dur et a eu deux semaines pour cogiter sur ses maux. Avec un bilan perfectible à l’extérieur (3v, 2d), Leipzig reste sur une déconvenue imprévue à Mayence et est en recherche de la constance nécessaire pour s’installer à la troisième place. Autant dire que cette rencontre promet d’être engagée car le club défait perdrait alors beaucoup plus que trois points. Vainqueur serré, le RBL grâce à une qualité individuelle supérieure.

Pronostic 1-2

SV Werder Bremen (12) – Bayer 04 Leverkusen (1)

Le leader va-t-il prendre froid en Allemagne du Nord ? Xabi Alonso qui fêtera ce samedi ses 42 ans est prévenu.

Dans un match nul spectaculaire contre Francfort (2-2), le Werder Brême pensait avoir fait le plus dur en inscrivant deux buts aux habituels moments cruciaux d’une rencontre (Ducksch sur pénalty juste avant la pause et Borré juste au retour des vestiaires, avec une célébration toute en retenue du Colombien prêté par l’Eintracht). Avant de se faire remonter sur deux buts évitables inscrits par un visiteur qui a appuyé fort en seconde période (le premier suite à une touche et le second sur un coup franc indirect). Dommage pour les Werderaner de Ole Werner qui ont trouvé une structure et une organisation qui devraient permettre de naviguer cette saison à bon port : mise en place d’un 3-3-2-2 avec Jung recentré axe gauche dans la défense à trois, Deman piston gauche, un milieu à trois avec Stage pointe basse, Bittencourt centre gauche, Schmid centre droit et Borré en attaque pour épauler Ducksch son meilleur joueur.

Spectacle et résultat sont aujourd’hui les promesses véhiculées à chaque sortie par le Leverkusen de Xabi Alonso. A domicile, le Bayer n’a fait qu’une bouchée d’un FC Union Berlin au fond du trou (4-0) à l’image des 19 tirs au but à 2 ! Hincapié a bien assuré l’intérim de Tapsoba qui devrait faire son retour sur les bords de la Weser après avoir joué un match entier avec le Burkina-Faso. Au niveau des temps de jeu, Tah et Xhaka sont les seuls à avoir joué deux fois 90’ alors que Boniface a disputé 3 mi-temps sur quatre avec le Nigéria et Wirtz 100 minutes.

Invaincu depuis trois matchs, le Werder Brême joue à domicile pour la seconde fois consécutivement. Le gardien Pavlenka et le défenseur Stark, habituels titulaires, sont de retour et postulent pour la réception d’un leader qui vient pour prendre les trois points. Car ensuite, Leverkusen va enchaîner trois matchs de Buli assez délicats où il pourrait éventuellement laisser quelques plumes au passage (Dortmund, Stuttgart, Fribourg) ainsi que des échéances européennes. Les compositions des équipes seront à regarder de près. Werner voudra-t-il perdre l’équilibre trouvé en l’absence des habituels titulaires ? Xabi Alonso ménagera-t-il quelques uns de ses internationaux ? A domicile, le Werder est une des bonnes équipes du championnat et est capable de punir un Bayer qui ne jouerait pas cette rencontre avec la même intensité que d’habitude. Déplacement compliqué, Leverkusen devra s’employer et repartira avec la victoire dans ses bagages.

Pronostic 1-2

Eintracht Frankfurt (7) – VfB Stuttgart (3)

Opposition prometteuse entre deux clubs ambitieux et aspirant à une qualification européenne en fin de saison. Six points d’écart.

Revenu de loin après avoir été mené deux buts à rien, Francfort a montré une vraie force de caractère prometteuse et est rentré de Brême avec le point du match nul (2-2). La capacité de révolte vue une seconde période dominée, la montée en puissance de Skhiri dans son nouveau club et les deux buts inscrits sur une touche et un coup-franc confortent dans l’idée que cet Eintracht, s’il continue à progresser à ce rythme, va être très pénible à affronter pour ses adversaires. Alors que le directeur sportif s’apprête à faire le ménage dans un effectif qui compte près de 33 professionnels sous contrat, le prochain mercato hivernal pourrait donner une dimension supplémentaire à un club qui n’a pas dépensé cet été la manne financière issue de la vente de Kolo-Muani.

Aussi séduisant que dominant, Stuttgart a renversé Dortmund (2-1) dans un match fort en émotions. D’abord, inefficace ou maladroit à l’image de Führich ex BVB qui voyait son pénalty arrêté par Kobel ex VfB (le troisième tireur a échoué depuis la blessure de Guirassy) puis carrément malheureux quand un Füllkrug clinique convertissait leur seule occasion juste avant la mi-temps. A la reprise, des Schwaben conquérants continuaient à attaquer. Et c’est Guirassy de retour en tant que joker qui portait le coup de grâce sur un pénalty cette fois transformé. Tout un symbole. Équipe surprise de cet exercice de Bundesliga, ce Stuttgart parfaitement coaché par Hoeneß est emballant. Et avec les millions de Mercedes qui vont tomber, on pourrait bien assister un mouvement de tectonique au sein de la planète Buli.

L’Eintracht est aujourd’hui une équipe solide qui marque des buts. Suffisamment de qualités en football pour rendre cette formation redoutable. A l’aise sur la scène européenne, Francfort va se confronter à l’équipe surprise de son championnat. Un vrai stress test. Car Stuttgart, barragiste sortant, compte sur le retour de Guirassy pour prolonger un état de grâce qui l’a mené aujourd’hui sur la troisième marche du podium. Capable de marquer dès son match de reprise, l’avant-centre guinéen est le facteur X d’un VfB qui a vraiment impressionné contre un Dortmund qui n’a pas vu le jour. Comme une irrépressible envie de voir la hype souabe durer. L’affiche de la journée.

Pronostic 1-2

FC Heidenheim 1846 (13) – VfL Bochum 1848 (14)

Match de milieu de tableau, un point sépare les deux équipes.

Battu à Munich (4-2), Heidenheim a crânement joué sa chance et a définitivement obtenu le respect en défendant plutôt assez haut sur le terrain ses ambitions footballistiques. Une prestation qui confirme que Schmidt est capable de maintenir son club de cœur dans l’élite. Et pour qui aime les « petits clubs », c’est une bonne nouvelle.

En n’arrivant pas à inscrire le si crucial second but, celui qui fait mal, Bochum a laissé échapper deux points en ne parvenant pas à plier Cologne dans un match pourtant dominé de la tête aux pieds (1-1). Clairement, une mauvaise opération comptable même si la série d’invincibilité continue (1v, 2n).

Pas forcément le premier match que l’on coche sur le programme de la journée et pourtant, ce match pourrait offrir une opposition intéressante entre un promu qui dispose d’un trio offensif au niveau de la Bundesliga (Dinkçi, Kleindienst, Beste) et un club habitué à lutter pour son maintien et qui respire mieux depuis que le compteur victoire s’est enfin débloqué. Une confrontation plutôt équilibrée avec des buts.

Pronostic 3-2

TSG Hoffenheim (6) – 1. FSV Mainz 05 (16)

Match entre voisins distants de cent-vingt kilomètres par la route.

Hoffenheim a été tenu en échec à Augsbourg (1-1) et a mis fin à ses cinq victoires consécutives à l’extérieur. Rien de forcément illogique même s’il y avait forcément mieux à faire. Point positif, Kramaric est revenu sur le pré à 20 minutes du terme alors que Weghorst reste sur trois buts marqués sur ses trois dernières apparitions en Bundesliga. Confirmation des craintes exprimées dans le dernier billet, Berisha a été victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit à l’entraînement. Opération, saison à priori finie et retour dans plusieurs mois.

Mayence a ramené un point de Darmstadt et c’est tout (0-0). Un match tristoune, aucun tir cadré sur les neuf frappes tentées, un bloc équipe en place, discipliné et sérieux. Y compris chez les attaquants où Ajorque a joué derrière Onisiwo en pointe. Pas très folichon mais ça prend des points.

A domicile, Hoffenheim présente un mauvais bilan (1v, 4d) mais a l’excuse que ses visiteurs étaient tous de sacrés clients. Comme le TSG vient d’interrompre sa série de victoires en déplacement, Matarazzo alignera une équipe pour prendre les trois points. Pour Mayence, le coach intérimaire Jan Siewert repartira dans le même dispositif en 3-4-3 (3-4-2-1 selon les interprétations) qui lui réussit si bien depuis sa prise de poste (invaincu, 1v, 1n) tout en changeant quelques postes. A l’extérieur, les M05 restent sur trois matchs nuls consécutifs et ont bien l’intention de poursuivre cette série en cours. Les Sinsheimers sont favoris sur un Mayence qui a pu mettre à profit la pause internationale pour travailler sous la houlette de son nouveau guide.

Pronostic 2-1

14 réflexions sur « Spieltag 12 – Buli Circus Episode 12 – Bolides »

    1. C’est l’histoire d’une sélection nationale qui tombe et qui au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Le problème ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

      Petit clin d’œil en noir et blanc

      0
      0
  1. Suis aussi dubitatif sur les expérimentations tactiques du sieur Nagelsmannn (comme sur ses compétences du reste). Au demeurant, je ne sais pas si les principes « rangnickiens » peuvent vraiment fonctionner au niveau international. L’influence du RR est positive sur la sélection autrichienne (et la fédé), mais il a la chance de posséder pas mal de joueurs nourris à ses idées dans son effectif. Comme Breizh le suggère, le Nagelsmannn pourrait bien être amené à changer ses plans et être plus pragmatique.

    Contre l’Autriche, il a choisi un 3-4-2-1 (avec deux « latéraux » aux fonctions différentes) et cette équipe s’est faite marcher dessus. Le Schlager a démoli à lui seul la paire Gündogan-Goretzka. Aligner un Harvetz dans la zone d’un Laimer n’était pas l’idée du siècle non plus. Que penser encore d’une défense à la peine face à Gregoritsch Jr., l’attaquant le plus lent de la planète… Bref, on pourrait continuer longtemps à faire le compte des errances de cette « équipe » allemande. La DFB et les fans peuvent se faire du souci.

    1
    0
  2. Dans l’absolu, le football allemand devrait avoir belle carte à jouer avec l’exode saoudi : il y a une fenêtre ouverte pour s’affirmer comme le championnat dominant en Europe continentale, à mesure du déclassement symbolique des Real ou Barca – vitrines d’une Liga désormais ouvertement incapable de soutenir la comparaison avec les pétrodollars arabiques, et dont l’aura en a pris un coup.

    La perspective de l’Euro 2024 aussi, en mettre plein la vue en Mondiovision.. De très belles cartes.

    Mais c’est là que l’équipe nationale ne suit pas, patatras : à la ramasse comme jamais, quel timing….. Même non-dite, la pression sur cette non-équipe doit être terrible. Et si elle ne se redresse pas d’elle même bien vite, ça va être compliqué pour l’arbitrage de la soutenir (sauce Brésil durant sa WC2014 domestique) pendant le grand tournoi à venir.

    0
    0
    1. Le niveau de la Liga fait peine à voir. Énormément de joueurs espagnols à l’étranger, en considérant qu’il y a un trou générationnel en termes de talens. Les petits clubs qui arrivaient souvent à recruter des pépites, n’ont plus les moyens de la faire. Valence, Seville dans la difficulté… La Liga connaît le meme déclassement que la Serie A depuis une quinzaine d’années.

      0
      0
      1. Avec une grande différence : les clubs espagnols, dans leur grande majorité, évoluent avec de nombreux joueurs locaux. En Serie A, même les clubs qui jouent le maintien n’ont que deux ou trois Italiens dans leur équipe type. Le réservoir pour la Nazionale est ridiculement réduit alors que le sélectionneur de la Roja a bien plus de choix.

        0
        0
    2. Scénario qui pourrait se réaliser.
      Restera toujours l’omnipotence (présence) de la friquée Premier League anglaise.
      Sa popularité mondiale s’appuyant notamment sur les restes d’un Empire où le Soleil de ne se couchait jamais.

      La Buli a pour elle le spectacle et les buts. Et une culture foot avérée. A voir si cela perdure avec les prochaines générations.

      Et la consommation du football qui évolue dans des directions que peu avaient envisagé il y a encore 20 ans ne cesse de me surprendre. Aujourd’hui, par exemple, le temps consacré par les jeunes au football n’est plus que de 25 % pour regarder la diffusion des programmes sportifs. Or, les droits TV étant devenus la source financière numéro un des clubs, cela questionne autant les modèles économiques à l’œuvre que le devenir de ce spectacle sportif.

      Si tu y ajoutes le côté opium des peuples (pendant que tu regardes les vétérans Messi et Cristiano, tu ne fais pas peur aux pouvoirs en place) et soft power (l’Arabie Saoudite est partie pour dominer le secteur pendant la décennie à venir à coup de pétro-dollars), je doute que la puissance allemande puisse se faufiler entre les autres forces présentes.

      Puisses tu avoir raison…

      0
      0
  3. Pour ce qui est de la belle carte à jouer: On parle bien du championnat où le champion est le même depuis 10 saisons de suite? (J’occulte volontairement la domination outrancière sur les décennies d’avant). Ou je confonds avec le championnat Moldave? Pour moi la Bundesliga n’a aucun intérêt depuis très longtemps, il y a une équipe économiquement (et donc sportivement) surpuissante qui a tout phagocyté sur son passage et qui est l’arbre qui cache la forêt à l’échelle continentale.

    On peut critiquer la friquée Premier League mais force est de constater que c’est l’un des rares championnats où des équipes de milieu de tableau peuvent régulièrement taper les cadors. On s’extasie très souvent sur la splendeur de la Série A de la belle époque, elle n’en était pas moins bâtie à coup de milliards de lires (et de recettes pharmaceutiques). J’ai rarement vu des succès dans le football professionnel sans moyens financiers conséquents. Deviendrait-on des vieux cons à la mémoire sélective?

    0
    0

Laisser un commentaire