Charles Antenen – Une histoire suisse

1930, La Chaux-de-Fonds, dans le Canton de Neuchâtel. La petite bourgade de 30 000 âmes, réputée pour son horlogerie, célèbre le sacre national de Georges Antenen en cyclisme sur route. Une affaire de famille ce titre de champion puisque son beau-frère Kastor Notter a déjà été sacré trois fois dans les années 1920. Georges, radieux, prend dans ses bras son fils Charles, un an. Le bambin aura-t-il hérité des capacités physiques de son père et de son oncle ?

Un jeune premier

« Une nostalgie douce-amère me gagne à l’évocation des Sobotka, Kernen, Mauron, Morand, Pottier, Bertschi et du plus grand d’entre eux Kiki Antenen…« 
Jean-Jacques Tillmann. Avant-Propos. FC La Chaux-de-Fonds 1894-1994. Ed. FCC

Le football suisse de la première partie du XXe siècle est un football consistant. Peut-être pas à placer dans le haut du panier mais capable de belles prouesses. La Nati de Xam Abegglen et Rudolf Ramseyer s’incline en finale des Jeux olympiques de 1924, face aux futurs géants uruguayens, et connaît par la suite deux quarts de finale consécutifs aux Mondiaux dans les années 1930. C’est le temps de Trello, le frère de Xam, d’Alfred Bickel, du coach autrichien Karl Rappan et de son verrou suisse tenu par le très classe défenseur Severino Minelli. En 1938, dans un Parc des Princes acquis à sa cause, la Suisse élimine le combiné germano-autrichien en match d’appui, laissant pour la postérité un salut nazi ayant soudainement perdu de sa vigueur à la fin du match…

Charles Antenen n’a pas encore 16 ans lorsqu’il débute sous la tunique de La Chaux-de-Fonds, face au FC Cantonal en 1945. Néanmoins, comme le soulignera son fils André, sa philosophie de vie et le style de jeu qui fera son succès sont deja bien ancrés en lui. Règles éthiques fortes, force du collectif et circulation de balle rapide permettant au jeune attaquant d’utiliser toute sa palette technique et rapidement devenir l’attraction principale de la région. Pour ses contemporains, Charles est un joueur aussi racé dans la conduite de la balle que clairvoyant à la manœuvre.

Antenen s’affirme dans l’élite, suivant la progression fulgurante de son club formateur, destins liés créant désormais bien des tourments chez les cadors habituels. La presse ne se lasse pas de sa frappe puissante et de sa rapidité, il marque le but de la qualification en finale de Coupe face à Bellinzone. Le 24 juin 1948, Antenen revêt pour la première fois le maillot de sa sélection. Un superbe chassé-croisé à Zurich qui vit Igoa de Valence ou Pahiño, le lecteur de Dostoïevski, donner l’avantage à la Roja avant que Kiki n’offre une égalisation méritée en trompant le Basque Ezaguirre. Comme le soulignera Albert Tripod dans la Semaine Sportive, « Antenen se souviendra longtemps de l’ovation qui déferla des gradins et de la tribune. » La Chaux-de-Fonds remporte son premier trophée cette année là, la Coupe face au FC Granges, en trois manches et un inévitable doublé d’Antenen.

L’equipe victorieuse de 1948

A la découverte du Monde…

En 1949, Antenen tape dans l’œil d’émissaires italiens. La Lazio lui offre une prime à la signature de 100 000 francs suisses, ainsi qu’un salaire mensuel de 6 000 francs pour une période de deux ans. Mais n’ayant pas encore de métier fixe pour son retour au pays et sachant les portes de la sélection fermées en cas de départ, Charles refuse. Il le regrettera toujours… Antenen est un élément moteur de la victoire face au Luxembourg lors des qualifications pour le Mondial 1950, le Brésil et le tout jeune Maracanã l’attendent…

Alfred Bickel et Augusto da Costa avant le Suisse-Brésil

La partie inaugurale face à la Yougoslavie ne s’annonce pas aisée. Et pour cause, les hommes des Balkans viennent de leurs en coller quatre en match de préparation! La Nati débute néanmoins superbement. Bocquet est une tour de défense infranchissable, les Yougoslaves, qui avaient promis une dérouillée, peuvent remercier la maladresse inhabituelle de Jacques Fatton. Antenen reçoit le ballon, seul devant le but. Le moment crucial… L’envoyé spécial, Henri-Louis Bonardelly raconte : « Hélas, Antenen, nerveux, met au dessus et nous perdons sans doute le fruit de notre belle performance. Nous dirons même que c’est là que se joue la partie. Et la mi-temps survint alors que les Yougoslaves étaient complètement désemparés. » Antenen s’effondre, comme sa sélection, qui subira le réveil brutal de Rajko Mitić en seconde période.

Après la déconvenue de la première rencontre, la Suisse sait son destin déjà scellé. S’annonce le favori de la compétition, le Brésil, au Pacaembu de São Paulo. Antenen fait les frais de sa prestation médiocre face à la Yougoslavie et n’est pas aligné. Flavio Costa, afin de préserver quelques cadres et faire plaisir au public paulista, enlève quelques cariocas de son milieu de terrain. Sans conséquence néfaste au départ puisque la Seleçao ouvre le score dès la 3e minute ! Pourtant, le manque d’automatismes se fait rapidement ressentir, les Brésiliens déjouent et le grand buteur du Servette, Fatton, égalise. Le public pousse et la Cabecinha de Ouro, Baltazar, redonne l’avantage à ce Brésil immaculé. Trop sûrs d’eux, les défenseurs oublient une nouvelle fois Fatton qui obtient un nul miraculeux ! Flavio Costa reçoit ses premières critiques, pas les dernières, et Antenen, remplaçant le vieux Bickel, retrouve une place de titulaire face au Mexique d’Horacio Casarin. Il offre la victoire à son pays sur une erreur grossière d’Antonio Carbajal. Une réalisation pour un Mondial finalement mitigé mais la vie étant faite de rebonds, il se promet d’être plus brillant la prochaine fois…

Un coup de soleil

La Chaux-de-Fonds remporte une nouvelle coupe en 1951 face au FC Locarno, doublé d’Antenen évidemment, avant qu’il ne commette le seul écart de sa carrière en signant pour Lausanne. Une seule saison qui se révélera bien décevante. Retourné au bercail, Charles n’a plus qu’un objectif en tête, le Mondial 1954 à domicile. Le 12 novembre 1953, alors que la Nati enchaîne les défaites et que la presse ne cesse de déprécier ses talents par rapport à ceux de la génération 1938, Antenen va rendre chèvre l’infortuné sanglier Roger Marche. Un triplé à Paris, pour une immense victoire 4 à 2 qui fera écrire à Gabriel Hanot que « quand un ailier marque trois buts en une demi-heure, la critique la plus sévère se trouve désarmée. » Antenen finit la saison 1954 en trombe, La Chaux-de-Fonds s’offre le doublé sur la scène nationale.

Benito Lorenzi pris en tenaille

Lors de la première phase de sa Coupe du monde, la Suisse est placée dans un groupe exclusivement européen et compétitif. L’Italie de Boniperti, la Belgique de Coppens et une Angleterre revancharde après son calamiteux Mondial 1950. Malgré sa bonne forme, le coach Rappan se passe d’Antenen face à l’Italie. La suite lui donne raison, la Nati obtient une brillante victoire. Charles fait son retour dans le onze face aux Anglais qui viennent de concéder un incroyable nul quatre partout face aux Belges. Un calvaire pour Antenen qui, victime d’une insolation, rate tout et se fera huer par son public. Il reste néanmoins une possibilité d’accéder aux quarts, au detour d’un match d’appui face aux Italiens. A Bâle, la Suisse du gardien Eugène Parlier va certainement réaliser sa plus grande performance. Antenen ne marque pas mais Giovanni Viola ira chercher la gonfle quatre fois dans ses filets. Une symphonie à la gloire du quintet Hügi-Ballaman-Fatton-Antenen-Vonlanthen…

Le public du stade La Pontaise de Lausanne ne le sait pas encore mais il va vivre, ce 26 juin 1954, l’un des matchs les plus fous de l’histoire de la compétition. Un match connu sous le surnom de la Hitzeschlacht von Lausanne, la bataille de la chaleur. Il fait plus de 40°C, la Nati se transforme en ouragan… 3 à 0 au bout de 19 minutes, les Autrichiens sont KO debout, en particulier son gardien Kurt Schmied qui souffre d’hyperthermie. On peut penser cet avantage définitif, on se trompe lourdement… Six minutes plus tard, les Autrichiens ont égalisé et iront même prendre les devants grâce au délicieux Ernst Ocwirk. Un feu d’artifice, le score est de 5 à 4 pour l’Autriche à la pause ! Et encore, Körner a raté un penalty… En seconde période, les acteurs de ce moment d’anthologie seront légèrement moins prolifiques, les Autrichiens l’emportent finalement 7 à 5. Si Antenen est déçu, après match, par le peu de ballons joués de son côté, le capitaine Roger Bocquet admettra avoir perdu connaissance du fait de la chaleur : « Nous menions, à ce moment là, par 3–0. Et vous avouerez que nous étions en train de jouer pas mal du tout. J’ai titubé et je suis tombé sur la tête. Quand je suis revenu à moi, nous perdions 4–3. Tout le temps qui s’écoula depuis le troisième but de Hügi, je l’ai passé dans le brouillard. J’intervenais comme un automate… Je me rendais bien compte qu’il se passait un tas de chose sur le terrain, mais ma perception des événements était très superficielle. » La Suisse n’a jamais été aussi proche d’un dernier carré mondial…

Un match pour la postérité…

L’enfance de Fred Astaire…

Le retour aux affaires courantes fait d’Antenen et de La Chaux-de-Fonds les cocus de l’histoire. Bien qu’ayant à nouveau réalisé le doublé en 1955, ils sont snobés par le journal L’Équipe et ne sont pas conviés à la première édition de la Coupe d’Europe ! Le quotidien parisien choisit inexplicablement le Servette. Une injustice pour la plus belle génération de son histoire… Antenen remporte une énième Coupe en 1957, s’annonce désormais un groupe difficile pour la qualification pour le Mondial suédois…

L’Espagne est la favorite, malgré son absence en Suisse quatre ans plus tôt. Et pour cause ! Di Stefano, Kubala, Luis Suárez ou Gento, un pouvoir offensif sans peu d’équivalence sur le continent. Mais comme toute Invincible Armada qui se respecte, elle va se foirer en beauté… La Nati réalise une grande prestation à Madrid, avec Antenen en titulaire et sous les yeux de Franco, répondant à chaque banderille hispanique par l’efficacité toujours intacte de Sepp Hügi. Un nul aux allures de victoire… La Suisse peut objectivement y croire puisque la frégate espagnole s’échoue lamentablement sur les côtes écossaises lors du match suivant.

« Les Suisses, c’est en première mi-temps qu’ils furent les plus beaux, notamment Vonlanthen et Antenen« , écrira Emile Birbaum pour La Semaine Sportive. C’est pourtant bien les Pictes qui repartent avec les deux points de Bâle. Une joie de courte durée pour l’Ecosse, elle prend une déculottée à Madrid quelques jours plus tard, mais elle demeure toujours la mieux placée dans la course. Tout se jouera donc à Glasgow…

Antenen n’est pas sur le terrain face au Chardon. Le sélectionneur Spagnoli tente le coup de poker d’associer le duo du Francesco Chiesa et Ferdinando Riva du FC Chiasso à l’éternel Robert Ballaman. Riva égalise à la 35e minute mais Jackie Mudie, de Blackpool et grand homme de ces qualifications, enterre définitivement les maigres espoirs helvétiques. Les Écossais préparent leurs valises pour la Suède pendant que le duo Kubala-Di Stefano passe ses nerfs sur Antenen et sa bande lors d’un dernier match sans enjeu. Kiki déplore publiquement le manque d’ambition du sélectionneur : « En jouant l’attaque, nous aurions peut-être pris deux buts de plus, mais nous aurions aussi marqué, car leur défense n’était pas invulnérable. Une fois de plus nous sommes entrés sur le terrain pour nous défendre, pour prendre le moins possible de goals, avec la crainte du ridicule, de la correction...  »

Le crépuscule des années 1950 est un long chemin de croix pour Antenen, entre son club en déclin et des défaites honteuses 8 à 0 face à la Hongrie ou 4 à 1 face à Padoue. Dans ce marasme ambiant, la Semaine Sportive se sent presque obligée de « remercier Antenen qui ne désirait plus jouer avec le onze suisse, d’avoir quand même bien voulu se mettre à disposition des sélectionneurs. Entrer dans une pareille galère! »

Prélude aux défaites honorables…

Antenen est l’un des derniers survivants de la génération 1954 quand débutent les éliminatoires pour le Mondial chilien 1962. Au sein d’un groupe équilibré où le dernier finaliste suédois et la Belgique de Paul Van Himst se disputeront avec la Suisse l’unique sésame. Un Chili ardemment désiré par Charles qui fait un récital en amical face à la sélection de la patrie de Pablo Neruda, où « certaines de ses reprises de volée valaient à elles seules le déplacement ! » Avant d’écraser, sous la conduite de Rappan, revenu aux affaires, la France 6 à 2 à domicile dont une quintuplé de Sepp Hügi !

Antenen, la trentaine passée, sera l’homme des qualifications. A Bruxelles, il signe un triplé ! « De la finesse, de la classe, de la clairvoyance… » Chahutés à Stockholm, Rappan choisit l’arme de la vivacité en attaque au retour, avec ses trois mercenaires, Allemann, Pottier et Eschmann. Avec succès, Antenen signe le premier but d’une victoire indispensable. Mais son chef-d’oeuvre, il ira le chercher à Berlin, lors des barrages face à ces mêmes Suédois. Coupant la trajectoire d’un corner sur la droite, il s’offre son troisième mondial et un retour en Amérique du Sud, 12 ans après…

Antenen est le meneur du groupe helvétique au Chili, le capitaine. La Suisse ne peut rien face à la fougue de la bande de Leonel Sánchez et voit Szymaniak briser le péroné d’Eschmann d’un tacle assassin. A 10 pendant la majorité du match, les Suisses concèdent leur deuxième défaite en autant de matchs… Didier Antenen, le fils de Charles, ignore si son père avait programmé son dernier match sous la tunique à croix blanche face à l’Italie. Il sait néanmoins que Charles souhaitait partir en pleine possession de ses moyens physiques Et malheureusement pour lui, sur un troisième revers…

Antenen et Lorenzo Buffon

Antenen joue encore trois saisons, misant sur sa technique, sur la perfection de ces centres. Charles ne semble pas vieillir et La Chaux-de-Fonds retrouve subitement des couleurs puisqu’ils sont à nouveau champion en 1964 ! Le troisième sacre pour Antenen… Et le bastion neuchâtelois ne fait aucun complexe, il élimine les Verts de Saint-Étienne dans la compétition reine ! Jean Snella, qui connait bien Charles pour avoir entrainé le Servette, est sous le charme : « Chez les Chaux-de-fonniers, c’est Antenen qui m’a fait la plus grosse impression. » Antenen, que beaucoup de contemporains auraient aimé voir en meneur de jeu en sélection plutôt qu’exilé sur son aile, arrête sa carrière en 1965…

La Suisse, sans Antenen, sera du Mondial 1966, pour un résultat du même acabit que celui du Chili. Le début d’une longue éclipse, d’une série de défaites honorables qui durera jusqu’à la génération Chapuisat et une superbe victoire face à l’Italie. En route pour le Mondial américain ! Charles de La Chaux-de-Fonds, témoin des pérégrinations d’Alfred Bickel le héros de 1938 à Anton Allemann de Mantoue, 14 ans de Nati à vivre les éternels retour de Karl Rappan. Antenen, un exemple ? Peut-être… Un esthète ? Assurément…

J’ai allègrement puisé dans le magnifique site construit par André Antenen, consacré à son père Charles. Pour les gourmands, de quoi vous rassasier!

https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.charlesantenen.ch%2F#federation=archive.wikiwix.com&tab=url

32 réflexions sur « Charles Antenen – Une histoire suisse »

  1. Bel article comme à l’accoutumée, Khia. Pas besoin de préciser que cela nous change de ceux de qui nous savons.

    Un Körner a raté un pénalty, oui, mais lequel? Robert, l’aîné, ailier droit gracile, dont on dit qu’il est l’inventeur de la passe transversale. Vrai ou pas, en tout cas, il en a fait sa spécialité. Et pour cause, le destinataire était son frère, Alfred, de l’autre côté du terrain. Un profil plus puissant et buteur. Découverts le même jour qu’un certain Ernst Happel (un 4ème était Adalbert Kaubek, qui lui aussi est devenu international). L’histoire de l’arrivée au Rapid des frères Körner est assez connue. Leopold Nitsch, alors en charge des jeunes, était convaincu par le talent d’Alfred, mais moins par celui de Robert, qu’il considérait comme trop chétif. Devant l’insistance du cadet (« où est le Robert, je suis aussi »), Nitsch a fini par céder, en disant tout de même que l’aîné allait devoir se gaver de Knödel pour espérer faire carrière.

    Le malheureux Kurt Schmied, excellent gardien au demeurant, s’est quant-à lui évanoui à la mi-temps. Mieux, il n’a pas gardé le souvenir du match. Happel devait le suppléer sur la ligne. Lui et un soigneur se tenant derrière le but, je crois, annonçaient à Schmied à quel moment il devait plonger et de quel côté.

    Theodor « Turl » Wagner, remarquable technicien, a été le grand artisan de la victoire. Il plante deux buts magnifiques d’ailleurs et mérite proabablement davantage l’épithète de délicieux que Ocwirk. Immense joueur le Ocwirk, bien sûr, qui a vraiment marqué son époque, mais moins fin technicien que les Wagner ou Stojaspal. L’était un peu raide le Ernst, ce qui nuisait parfois à la qualité de sa première touche. Mais il se servait de son physique et du dribble pour se sortir du mauvais pas. Et pis, il y a le reste. Sa vision du jeu, son jeu long, sa technique de passe particulière à l’époque… Le dernier des Mittelläufer et pourtant si moderne. Mélange de meneur de jeu reculé et de box to box. Une légende.

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      1. Fredi Koerner dans le Standard en 2008: « Ensuite, nous avons encore été mis à mal par le penalty manqué par mon frère. Pendant la pause, mon père est entré dans la cabine et a dit à mon frère : « Robert, comment peux-tu rater un penalty ? ». J’ai alors répondu : « Papa, laisse donc Robert tranquille maintenant ». J’ai dû alors aussi consoler mon père pendant la pause. Aujourd’hui encore, je ne sais pas comment il est entré dans la cabine. Il y avait des barrières partout. »

        Avec le Schmied en PLS, ça devait ressembler à un vaudeville. Je crois que c’est aussi Robert qui se blesse ensuite contre l’Allemagne.

        Dans la même itw, le Fredi balance sur Walter Schleger au sujet de la défaite face à l’Allemagne. Il raconte que Schleger et parti en promenade avec Frühwirth et l’a convaincu qu’il pouvait tenir Rahn.

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      1. Je voulais traiter deux joueurs présents dans cette équipe de 54, mais je n’ai pas trop de temps en ce moment. J’ai recommencé plusieurs fois le premier, mais le chemin est long.

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  2. Un Khia, surprenant, dans un style tout en retenue, à la Bobbyschanno !

    Il y a beaucoup à dire sur cette Suisse 1954, à commencer par « la brillante victoire face à l’Italie ». Brillante n’est pas le bon mot. Elle est obtenue avec l’assistance totalement décomplexée de Mario Vianna, arbitre brésilien que la FIFA exclut dans la foulée de la CM pour corruption ! Ensuite, dans une épreuve où le recours au dopage est manifestement répandu, les performances physiques des Suisses ont laissé beaucoup d’observateurs perplexes. La seconde opposition contre l’Italie, 4-1, est une boucherie sur le plan physique et début de match puis l’effondrement face à l’Autriche ne seraient pas que le simple effet de la chaleur.

    Et puisqu’il question de la Lazio 1949, Antenen est remplacé par le très bon et méconnu Roumain Norberto Höfling. Peut-être qu’Alex peut nous en parler car il a pas mal bourlingué en Belgique en tant que coach?

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    1. Ah, tu m’apprends un truc! Suis pas tombé sur cela en bossant le texte. Après la Suisse bat deux fois les Italiens dans la compétition.
      J’ai eu l’occasion de parler du match d’appui avec FC Basel qui commente souvent sur Sofoot. Son grand-père était au stade. C’est l’unique fois où j’ai pu échanger avec quelqu’un sur une compétition aussi vieille.
      Pour ma part, cette génération suisse est ma préférée. Antenen evidemment. Hugi qui est considéré comme l’idole absolue du FC Basel. Fatton, celui du Servette et plus grand buteur du championnat suisse. Ballaman dont j’ai découvert des buts fantastiques. Vonlanthen que l’on verra à l’Inter. Le gardien Parlier et Bocquet, le capitaine courage, leur Roger Marche de l’époque.

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    2. Sans le rien du monde pouvoir prouver quoi que ce soit , le déroulé de la prestation suisse face à l’Autriche réveilla en Belgique le souvenir du « quart d’heure hollandais » des années 20, à une époque où les NL se chargeaient – avec les moyens de l’époque, ce qui fut prouvé – de sorte de pouvoir faire la différence très vite, pendant les 15-20 premières minutes………en espérant tenir l’inévitable contre-coup physique ensuite.

      Höfling fut 20 ans durant une figure incontournable du championnat de Belgique, je repasserai tantôt, y a des trucs à en dire, oui.

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      1. Allez, en vitesse avant d’aller faire les courses : individu charmant, excellent entraîneur, choisit (comme beaucoup d’ex-Brugeois – je les comprends) de s’y installer après-carrière (non loin du futur/actuel Breydelstadion), y tint deux magasins de chaussures de sport..

        Bon : je dois y aller!

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      2. En quelques mots :

        L’un des initiateurs du professionnalisme en Belgique – et, le concernant, au FC Bruges tout particulièrement.

        L’émergence postwar de Bruges : c’est lui! Montée de D2, inscription du Club dans la durée parmi le top……. Plus important même que Happel (dans le destin du Club, s’entend)!

        Parfait gentleman, j’aime bien cette photo où il tint à venir féliciter, avec le sourire, le gardien du Standard Nicolay, lequel venait pourtant d’arrêter, contre l’équipe et les intérêts de Höfling, trois tirs au but décisifs en demi-finale de Coupe de Belgique : https://scontent.flgg1-1.fna.fbcdn.net/v/t31.18172-8/14066284_10209211574399029_3314051239904379478_o.jpg?stp=dst-jpg_s1080x2048&_nc_cat=110&cb=99be929b-3346023f&ccb=1-7&_nc_sid=825194&_nc_ohc=9h_i-bUIIJIAX8ZFToM&_nc_ht=scontent.flgg1-1.fna&oh=00_AfB0JwzQ84EklVn2IWaALri-p7x_X0t6dJ-i1BgOzFKnMQ&oe=64C52EB2

        Mais c’était aussi, et je suis certain qu’ils me pardonneraient cet essentialisme, un..Roumain! J’adore la Roumanie, les Roumains.. Je pense depuis longtemps que nous gagnerions, s’il n’est pas trop tard, en humanité à nous inspirer des Roumains (ou de ce que, désormais, il en reste???)………….. Le fait est que les relations humaines y sont (étaient?) plus simples, « pures », davantage basées sur le sentiment et le mystère..voire le surnaturel……………..ce à quoi n’échappa pas Höfling, j’y arrive..

        Entraîneur alors du Daring, grand club historique mais à l’époque déclassé, alors en D2 même je crois : Höfling parvient (encore!) à hisser son club en finale, face..au FC Bruges, son ancien club!

        Ils perdront sur un score très sec, 6-0 ou 6-1, une déroute.. La raison première tenait à l’obstination et à l’hubris des dirigeants du Daring, qui avaient transféré deux joueurs du FC Cologne – des noms ronflants (qui évidemment m’échappent) qu’il fallait absolument faire jouer……..

        Höfling, brave homme mais pas sa langue dans sa poche, s’emporta bien évidemment contre cette immixtion du board dans les affaires du vestiaire et de la pelouse, dut finalement s’avouer vaincu, perdit ce-faisant à peu près tout espoir de pouvoir l’emporter (le bel équilibre de sa formation étant soudain rompu)..et décida donc de s’en remettre à l’occultisme, en convainquant ses joueurs, éberlués, d’avaler des quantités invraisemblables de..sel avant la finale.. Des hectogrammes de sel!!!, essayez pour voir..

        De deux choses l’une : soit c’était un vieux truc foireux de sa grand-mère, voire de sa mère…………..soit (mais c’est très douteux et je n’en sais rien – je précise ne pas y croire, simplement je ne peux pas l’exclure) il voulut se venger des dirigeants du Daring??? Le fait est que plusieurs de ses joueurs vomirent leurs tripes pendant le match, et que le score final fut sans appel.

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      3. Tout de même préciser que, sel ou pas sel, c’eût été un exploit extraordinaire, que de l’emporter face à ce FC Bruges……….. : sinon VanderEycken, Cools, Jensen et Krieger, tous les cadres du grand Bruges de Happel étaient déjà là!!!, en tout cas fort probablement (j’écris de tête, pas le temps de vérifier) les cadors Bastyns, VandenDaele, Lambert……………….. + le superbe libéro suédois Axelsson (très grande classe!), le brillant meneur Carteus, et last but not least..Rensenbrink (déjà au top à l’époque – les NL loupèrent vraiment le coche avec lui)!!

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      4. Me doutais bien que tu aurais à dire à propos de Höfling, suis pas déçu ! En revanche, comment arrive t il a Bruges alors qu’il n’a joué qu’en Roumanie, Hongrie et Italie ?

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      5. Oufti j’en sais rien, moi………… Je vais chercher mais, euh.. C’est vrai qu’a priori il aurait pu rester en Italie, il avait un beau pedigree.. C’est bizarre.

        Même époque il y eut le Hongrois Kalocsay au Standard, par ces deux-là que le foot belge s’ouvrit au professionnalisme.. Peut-être un lien, aucune idée.

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  3. Je suppose que tu évoques la défaite de La Chaux de Fonds contre Padova durant la Coupe Piano Karl Rappan 1962 transformée en Intertoto plus tard ?
    Ce Padova avait atteint la finale alors que c’était une équipe de Serie B n’ayant pas su se remettre du départ de Nereo Rocco.

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  4. Une superbe article! Merci pour la découverte.

    Mais quand je lis l’histoire bien remplie de la Suisse dans les compétitions internationales, je comprends aussi qu’à cette époque avoir une fédération riche et influente est plus importante qu’avoir une bonne équipe pour participer aux joutes internationales. Avant l’arrêt Bosman, les performances des clubs est un très bon indicateur du réservoir national et voir le Portugal ne participer qu’à une seule compétition entre 1946 et 1984 est une vraie anomalie, surtout lorsque l’on compare à des pays y participant régulièrement. Alors que sur le papier dans les années 60, aucune autre sélection européenne n’a plus de talents individuels . Cela m’a longtemps questionné, depuis que je lis vos articles je comprends mieux, aide arbitrales, dopage institutionnalisé dans les compétitions internationales, passe droit en qualifs ou dans les tirages au sort, on voit que les pays puissants avaient des précieux coup de main. Si on y ajoute l’incompétence de la fédé portugaise, incapable d’offrir des conditions potables de préparation aux sélections avant les années 90, il y avait en effet trop de poids pour y arriver.

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    1. Pour la Suisse, pour le mondial 50, ils affrontent uniquement le Luxembourg en qualifs donc oui, la route était aisée. Mais ils réussissent à obtenir le nul face au Bresil, preuve d’un bon niveau.
      54 à domicile…
      En 58, l’Ecosse crée la surprise en passant devant eux et surtout l’Espagne.
      Pour 62, leur groupe de qualification est équilibré, la Suede n’étant plus celle de 58 et la Belgique, pas forcément dans sa meilleure période.
      En 66, la Suisse devance les Pays Bas qui sont encore à la traîne internationalement.

      Finalement de 1930 à 66, ils ne ratent que la première édition et celle de 58, ce qui prouvent une certaine régularité. Ils font aussi bien que la France sur la même période, sans le pic français de 58 evidemment.

      En 59, les Young Boys vont en demi-finale de c1 et perdent face à Reims avec Eugen Meier qui fait parti de la génération Antenen et qui est lui aussi l’icone de ce club.
      Sans oublier la finale des J.O 1924. Pendant 40 ans et jusqu’au mondial 66, ce n’est pas une partie de plaisir de jouer la Suisse pour beaucoup de nations. Ensuite, ils disparaissent pendant presque 30 ans, du moins en sélection. Les deux clubs de Zurich ont quelques demi-finales dans les années 60 et 70.

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      1. Les éliminatoires de WC62, c’est probablement ce que la Belgique eût de pire à proposer, transition (et virage du foot européen) complètement ratée d’entre génération des Mermans Coppens Anoul Mees & Co……..et celle des 60’s ; un oiseau pour le chat!

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    1. Merci Alex. Antenen était le joueur idéal pour couvrir la période de la Nati qui m’intéressait, par sa longévité et son talent.
      Avec La Chaux-de-Fonds, c’est 3 titres et 6 coupes! Et malheureusement les seuls titres au palmarès. C’est enorme. Le club a disparu de l’elite depuis presque 40 ans.
      Antenen n’était pas le seul de son club à vivre un mondial. Willy Kernen qui était son pendant en défense était présent en 1950 et 54. Également en 62 mais sans jouer.
      Oliver Eggimann, un milieu important est du mondial à domicile.
      Enfin, Roberto Frigerio en 62 dont le père Alessandro Frigerio etait un international suisse des années 30, fils de consul et né en Colombie qui sera 3 fois meilleur buteur du championnat suisse. Un très bon passage au Havre également où son fils Roberto est né…

      Tout ça pour dire qu’Antenen n’était pas seul en club mais je ne maîtrise pas suffisamment le sujet pour extrapoler sur les raisons du succes et celles de la chute.

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  5. Un triplé en 1952, et plusieurs passes décisives données à Hügi lors de la branlée de 1960, il a fait du sale aux Bleus, l’ami Antenen!!!

    Le 6-2 est d’ailleurs un des matchs qui marque le début de la longue nuit du foot français…

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