Spieltag 21 – Buli Circus Episode 21 – Sommet

La dernière journée a consolidé les positions en tête du championnat : Leverkusen s’est imposé à Darmstadt (0-2) pendant que le Bayern venait à bout de Gladbach (3-1). Les deux équipes restant séparées par deux points. On va donc avoir le droit à cette confrontation que toute l’Allemagne du football attend : la réception du FB Bayern Munich par Leverkusen. Le Topspiel de la saison.

Un rendez-vous qui n’attribuera certes pas le titre mais qui donnera à son éventuel vainqueur trois précieux points dans le mano à mano dans lesquels ces deux clubs sont lancés depuis maintenant vingt journées et surtout le titre honorifique de meilleure équipe de cette soixantième édition de la Bundesliga.

A ma gauche, on retrouve le Bayer Leverkusen, leader invaincu au bilan impressionnant (16v, 4n, 0, 52 Bp, 14 Bc, +38). Emmené par Xabi Alonso, coach espagnol qui remportera tous les suffrages comme meilleur coach de la saison, le Werkself n’a jamais été aussi proche de mettre fin à la malédiction d’un club qui n’ a pas connu la joie d’un titre de champion d’Allemagne.

A ma droite, le Bayern Munich vit une saison paradoxale. Décrié notamment pour la qualité de jeu proposée, il s’accroche et n’est pas largué au classement. Moins dominant, plus réaliste, comme pour mieux briller sur la scène européenne, ce FCB dispose d’une attaque de feu et s’appuie sur des individualités capables de faire des différences à tout moment (16v, 2n, 2d, 59 Bp, 19 Bc, +40)

Il y a beaucoup d’attentes autour de ce match, trop peut-être avec une vraie possibilité que ce ne soit pas le match référence de cette soixantième saison de Bundesliga.
Trop d’absents de chaque côté pour que les deux armadas donnent la pleine puissance de leur artillerie et pas une finale car il n’y a que trois points en jeu. Par contre, le vainqueur marquera les esprits avant de peut-être marquer l’Histoire.
Magie du chiffre douze ou folie furieuse d’un premier titre ? Le début de la postérité commence par une grosse performance collective samedi soir du côté de la BayArena

Au match aller, les deux équipes n’avaient pas su se départager (2-2). Samedi soir, il restera de toute façon quatorze journées de championnat à disputer soit quarante-deux points à distribuer. Rien ne sera donc définitivement joué.

Tella du Bayer Leverkusen

Toujours en championnat, en milieu de semaine et sur une pelouse détrempée, se jouait un match en retard de la dix-huitième journée entre Mayence et Union Berlin. Dans cette opposition importantissime dans le cadre de la lutte pour le maintien, tout s’est emballé dans les arrêts de la première période (plus quatorze minutes !! lancers de balle de tennis par les supporters manifestants contre l’arrivée possible d’un investisseur à la DFL et blessure de Ajorque sur un pénalty scandaleusement oublié) avec une ouverture du score par le revenant Burkardt dont la joie faisait plaisir à voir et une égalisation de l’arrière volant Gosens consécutive à une touche (coucou la défense des Mainzers). Et après plus rien dans ce match nul (1-1) qui n’arrange aucune des deux formations, même si les Berlinois à l’extérieur s’en sortent vraiment bien .

Et si le match au sommet de la semaine avait déjà eu lieu ?

Mardi soir, pendant que le lionceau Diego Michel retrouvait son amour de jeunesse rennaise en Coupe de France, la Pokal nous offrait un quart de finale aux allures d’un vrai combat de titans entre les deux équipes pratiquant probablement les deux plus beaux football allemands du moment.
Bien qu’évoluant à l’extérieur à la BayArena, Stuttgart, qui vient de loin puisque sauvé en mai dernier par un barrage victorieux, a bousculé comme rarement le Bayer Leverkusen lors d’une première mi-temps où son jeu collectif a fait merveille (0-1). Avant une seconde mi-temps renversante où le Bayer a fait l’étalage des qualités qui en font aujourd’hui cette machine à gagner. Que ce soit Andrich, poète ayant passé sa première période à mettre des taquets et écraser des chevilles, qui trouve la lucarne d’un bel enroulé pied droit en lucarne. Adli, zébulon sorti du banc, qui marque un but tout en vitesse, tout en verticalité sur une offrande du maestro Wirtz. Ou Tah, roc défensif transformé en ultime buteur, ce match donne une vague idée de la diversité et de la qualité de la boîte à outils aujourd’hui dans les mains de Xabi Alonso. Une qualification arrachée (3-2) face à un superbe adversaire. Je ne vois pas qui pourrait se mettre maintenant en travers de la levée d’un premier trophée pour ce Werkself.

Le dernier quart de finale qui devait opposer Saarbrücken-Mönchengladbach a été reporté à cause des mauvaises conditions météorologiques. Il devra se disputer avant les demi-finale programmées début avril.

Des nouvelles de la Zweite Bundesliga où, dans le match au sommet, le leader Sankt Pauli a battu l’ex-dauphin Greuther Fürth (3-2) pendant que l’autre club de Hambourg, le HSV, s’installe à la seconde place suite à sa très belle victoire ramenée de la pelouse du Hertha Berlin (1-2). Avec cinq points d’avance sur le HSV et ssix sur Holstein Kiel, troisième et barragiste, les Pirates du Sankt Pauli sont plus que jamais favoris à la montée.

En 3.Liga, mini break pour Regensburg (52 points) qui s’est imposé à Duisbourg et continue de faire la cours en tête. Alors que Dresde (46 points) perd de nouveau et Ulm (41 points) patine encore. Derrière, Ingoldstadt et Essen (39 points), en chef de meute, se rapprochent.

Au programme de la vingt et unième étape du Buli Circus, tous les regards sont tournés vers le topspiel Leverkusen-Bayern dont le vainqueur pourrait être le prochain champion, et qui, de fait, vampirise le reste des affiches de la journée.

Borussia Dortmund (4) – Sport-Club Freiburg (7)

Sans imagination face à un promu sérieux et volontaire, Dortmund a été tenu en échec sur la pelouse de Heidenheim, qui était même à créditer des meilleures occasions (0-0). En l’absence de Brandt et Reus, les habituels dépositaires de son jeu, c’est malheureusement presque sans surprise que ce petit BVB a proposé un pâle football. Une performance indigente qui vient de nouveau interroger le projet sportif porté par Terzic. Départ de Meunier à Trabzonspor en Turquie.

Archi-dominé sur sa pelouse, mené de deux buts au bout de sept minutes de jeu, Fribourg en tricot blanc s’est fait démonter par Stuttgart dans un derby à sens unique (1-3). Le carton rouge logique de Rohl (glissade entraînant une grosse semelle sur la cheville de Mittelstädt) n’a pas aidé une formation, organisée initialement en 4-2-3-1, qui sur l’ouverture du score s’était déjà faite inexplicablement déchirer sur une simple passe axiale partie des pieds du défenseur central adverse. Rares points positifs, les Breichgauers ont lutté jusqu’au bout sans jamais abdiquer, réduit le score avant la mi-temps et vu leur capitaine Günter reprendre du service, un retour qui devrait faire le plus grand bien. Point objectif, une nouvelle qualification européenne reste possible mais sera bien difficile à renouveler.

Si le Borussia reste toujours au pied du podium, ses concurrents directs (Stuttgart troisième et Leipzig) ont gagné et ont donc profité de la fin de sa série de trois victoires consécutives. Les absences ont pesé (trop !) lourd dans la qualité du jeu produit face à un promu, c’est dire si ce BVB n’a finalement que très peu de marge intrinsèque sur la concurrence. A domicile (6v, 2n, 2d), Dortmund se doit de réaffirmer ses ambitions. Pas forcément la posture préférée de cette équipe pataude lorsqu’elle doit faire le jeu. Bonne nouvelle, ses grands absents devraient être de retour (Kobel et Brandt titulaires Reus, Adeyemi ok et encore doute sur Sancho). En face, Fribourg reste sur deux défaites consécutives. Déjà à trois points de l’Europe, cette équipe pêche par son irrégularité. Y compris à l’extérieur (3v, 1n, 6d). Avec une défense décimée par les absences (Ginter, Lienhart, Schmidt), ça s’annonce des plus compliqués. Match entre deux formations rompues aux joutes européennes et qui ne nagent pas actuellement dans un océan de confiance. Une nouvelle défaite inviterait le perdant à s’interroger sur l’adéquation entre son niveau réel et ses ambitions. Rapport de force à l’avantage du BVB, Fribourg n’ayant pas en défense une profondeur de banc suffisante pour faire illusion.

Pronostic 2-1

FC Union Berlin (15) – VfL Wolfsburg (11)

Après une trop courte respiration d’une semaine, le FC Union Berlin a renoué avec la défaite en perdant de nouveau, cette fois-ci à Leipzig (2-0). Un revers logique mais déjà le douzième de la saison. Décimée par un virus (Ronnow, Leite, Kral) ou des blessures (deux latéraux au tapis, Juranovic et Roussillon out), l’équipe alignée par l’adjoint Danijel Jumic (Bjelica l’entraîneur principal étant toujours suspendu) était encore trop expérimentale pour réellement enquiquiner une des grosses cylindrées du championnat. Petit casting : la doublure Schwolow dans les buts et auteur de nombreux arrêts de qualité qui ont évité une véritable raclée, retour de blessure de Doekhi en défense centrale (précédente apparition en Buli le 21 octobre dernier), confirmation de Schäffer au milieu de terrain et un nouveau duo en attaque Hollerbach-Vertessen (recrue venue du PSV Eindhoven au mercato hivernal). Toujours quinzième mais avec simplement deux points d’avance sur la zone rouge, il faudra cravacher jusqu’au mois de mai. Surtout que le match en retard à Mayence n’a rapporté qu’un point (1-1), un moindre mal.

Toujours pas de victoire en Buli en 2024 pour Wolfsbourg qui, deux fois mené, est revenu deux fois au score pour arracher contre Hoffenheim le point d’un match nul logique. Si Kovac est toujours en poste aujourd’hui et semble bénéficier de l’appui de Marcel Schäfer et Sebastian Schindzielorz, deux dirigeants à priori désireux de finir la saison avec lui (plus longtemps, ça reste une autre histoire…), il peut dire un grand merci à son compatriote Lovro Majer. Bizarrement relégué sur le banc en début de rencontre et entré en jeu à la 56’, le gaucher croate, pas rancunier, a inscrit un doublé salvateur qui a évité aux Loups de connaître une défaite dévastatrice. A équidistance (huit points) d’une qualification européenne et de la place de barragiste, la saison semble déjà pliée. A moins d’une folle série de victoires consécutives de la part de ces Loups aux canines élimées, perspective qui semble relever de la plus pure science-fiction. D’ailleurs, sous le regard avisé de ces mêmes Marcel Schäfer et Sebastian Schindzielorz, déjà aux manettes pour le prochain mercato, la liste des entraîneurs susceptibles de prendre le relais s’étoffe de jour en jour. Autant dire qu’une défaite à Berlin pourrait bien sceller la fin de Kovac sur le banc de Wolfsbourg.

Match singulier opposant deux membres de l’école croate des entraîneurs : un premier coach en tribune pour cause de suspension suite à des violences portées à un joueur adverse pendant un match et un second coach qui, expérimenté et assis sur un siège éjectable, a peut-être déjà préparé ses cartons au cas où…Deux équipes en méforme, qui ont d’ores et déjà raté leur saison. A domicile, le FC Union Berlin à la sauce Bjelica a redressé la tête et reste sur trois victoires consécutives. Wolfsbourg, à l’extérieur, c’est deux nuls et une victoire sur les trois dernières sorties alors que qu’une autre lecture comptable indique quatre nul et une défaite sur les cinq derniers matchs disputés. Comme quoi parfois, on fait dire ce qu’on veut aux statistiques ! Avec le retour aux affaires de son trio défensif magique, Berlin en ballottage favorable et s’il y a victoire, ce sera sur la plus petite des marges.

Pronostic 2-1

Eintracht Frankfurt (6) – VfL Bochum 1848 (14)

La défaite à Cologne (2-0) marque une vraie déception pour un Eintracht Francfort qui s’est pris seul les pieds dans le tapis : un joueur du club prêté à Cologne dans le rôle du bourreau (Alidou), une passivité dérangeante couplée à une coupable absence dans le tempo imprimé au rythme du match, une première expulsion comme tournant du match avec sur le coup-franc accordé à cette occasion le premier but encaissé puis un second but concédé consécutif à une perte de balle grossière dans l’axe et enfin une seconde expulsion logique en fin de match pour empêcher tout retour éventuel. Dans le monde des Aigles, tout est allé de travers ce samedi.

Avec un peu plus d’efficacité dans les zones de vérité, Bochum aurait fait mieux que match nul à domicile face à Augsbourg (1-1). Devant au score dès la première mi-temps suite à un très beau retourné du jeune Broschinski, le VfL n’ a pas su enfoncer le clou en seconde période malgré les occasions, a reculé, s’est arc bouté sur son but avant de craquer sur pénalty. Plutôt logique sur la physionomie de la rencontre.

A Francfort, les attentes son énormes et les derniers résultats, plutôt décevants, font poindre les critiques sur Toppmöller qui travaille sur un changement de style de jeu de l’équipe avec plus de possession et de contrôle, là où la SGE s’épanouissait auparavant dans un jeu fait de contre-attaque et de contre-pressing. Pénible, cette dictature de l’instant, surtout avec un effectif fortement renouvelé et comprenant de nombreux joueurs encore en développement. Certes, les dernières productions sont insuffisantes mais à domicile, l’Eintracht reste sur trois succès dont une fessée collée au Bayern (5-1). Et ça, c’était le 09 décembre dernier. La patience est en ce moment la meilleure amie du club. Bochum reste sur trois corrections à l’extérieur (10 buts encaissés) avec un bilan calamiteux (1v, 3n, 6d) et ses 27 buts encaissés en font la défense la plus poreuse loin de ses bases. Un coup du VfL au Deutsche Bank Park ferait certainement beaucoup de dégâts au projet sportif actuel de Francfort. Les Aigles à l’usure grâce à son mercato hivernal actif.

Pronostic 2-1

Borussia Mönchengladbach (13) – SV Darmstadt 98 (18)

Match bizarre pour Mönchengladbach à Munich : dominés en première période mais encore dans le match à la mi-temps (1-1), mieux en seconde mais punis par l’efficacité bavaroise. Une défaite (3-1) qui peut laisser quelques regrets et qui confirme que les Poulains ont bien des arguments à faire valoir contre les ténors de Buli.

Plutôt en place et se procurant même quelques situations, Darmstadt s’est logiquement incliné face à un leader tout en contrôle qui a déroulé grâce à sa supériorité technique. Plus mauvaise équipe à domicile de Buli (1v, 3n, 7d), Darmstadt reste dernier. Un éventuel maintien passera par une amélioration brutale de son bilan devant son public. Retour du précieux Mehlem revenu de sa grave blessure et début de l’expérimenté Polter en joker offensif.

Redevenu costaud à domicile (4v, 1n, 1d), Gladbach doit se méfier de sa difficulté à jouer contre des équipes moins bien classées. Sa série actuelle de trois matchs sans victoire a fait fondre son avance sur la zone rouge à six points. La venue d’un promu lanterne rouge du classement doit rapporter trois points aux Poulains soucieux de se mettre à l’abri. Dans les abîmes, Darmstadt n’a cependant que quatre points de retard sur le barragiste et donne le sentiment d’avoir pris la mesure du niveau exigé dans l’élite. Une victoire qui fuit les Lilies depuis le 07 octobre dernier ferait le plus grand bien au club de la Hesse. Mönchengladbach va devoir faire le jeu et pourrait s’exposer à quelques contre-attaques assassines. Question d’efficacité dans les deux surfaces : si les Poulains me semblent mieux armés aux deux extrémités du terrain, gare à ces Lilies qui me semblent proches eux d’accrocher enfin un succès.

Pronostic 2-1

SV Werder Bremen (9) – 1. FC Heidenheim 1846 (10)

On arrête plus le Werder Brême qui s’imposant à Mayence (0-1) signe une troisième victoire successive. Dominés, surtout en seconde période où la pression était forte, les Vert et Blanc ont dû leur salut à l’opportuniste Ducksch buteur précoce (2’), aux nombreuses parades de Zetterer qui s’affirme comme un bon gardien et surtout à une grosse performance collective de son bloc défensif. Un cent-vingt cinquième anniversaire fêté dignement par ce nouveau succès. Retour de CAN pour Keïta qui y a fait quelques apparitions, on devrait le voir prochainement au relais dans le dernier quart d’heure de match où il faut tenir le ballon. Recrutement pour la prochaine saison de l’ailier autrichien Marco Grüll (transfert gratuit).

Avec un peu plus de réussite, Heidenheim n’aurait pas usurpé une victoire logique face à un Dortmund décevant (0-0). Ce nouveau match nul permet de porter la série actuelle d’invincibilité à sept matchs (3v, 4n). De quoi procurer à Schmidt et ses hommes suffisamment de confiance pour croire en leurs chances de maintien parmi l’élite. En espérant que le prix à payer pour ce point pris ne soit pas trop lourd à supporter (sortie de son meilleur joueur Beste, à priori pour des crampes).

Ce Werder Brême est étonnant : plutôt dans le dur jusqu’à fin octobre, son coach Werner a su redresser la situation malgré quelques turbulences. Et depuis quelques matchs et quelques choix forts, il se dégage quelque chose de cette formation. Une impression positive qui demande confirmation. A domicile, les Werderaner ont trouvé la bonne cadence (5v, 2n, 3d). La balle est dans leur camp. Heidenheim continue son bonhomme de chemin, loin d’être ce promu concassé par toutes les autres équipes de Bundesliga. Déjà une première victoire pour l’emblématique coach Frank Schmidt. C’est à l’extérieur que le promu doit s’améliorer, son bilan n’étant pas bon (1v, 3n, 6d). La remarquable série en cours de sept sans défaite pouvant servir d’excellente base de travail.
Entre deux équipes séparées par deux points, match probablement ouvert et équilibré, avec des buts. Dinkçi, prêté par le Werder, buteur contre son club parent, non ?

Pronostic 3-2

FC Augsburg (12) – RB Leipzig (5)

Dominé et mené en première période, Augsbourg a fait les efforts pour ramener un nul logique de ce déplacement à Bochum (1-1). Thorup a coaché avec justesse en utilisant sa profondeur de banc. Une fin heureuse avec une égalisation arrachée sur pénalty en fin de match mais un point mérité. Demirovic de nouveau buteur. Les Bavarois continuent de grignoter petit à petit les précieuses unités qui les rapprochent de l’obtention d’un maintien serein. Une révolution au regard des deux dernières saisons.

Première victoire de l’année 2024 pour le RB Leipzig qui s’impose à domicile face à Union Berlin (2-0) dans un match maîtrisé. Marco Rose a fait des choix forts pour s’éviter une crise inopportune : derrière, le retour de la vieille garde aux affaires (Gulacsi dans les cages et la reconstitution d’un axe central Orban-Klostermann) et devant un duo de recrues en attaque qui chacun marque son but (Openda en est à son quatorzième but et Sesko à son cinquième). Un succès qui permet aux Saxons de rester au contact du top quatre et de ses places qualificatives pour la Ligue des Champions.

Après Dortmund, Leverkusen et Bayern, Augsbourg continue d’enchaîner la réception des gros puisque c’est le RB Leipzig qui vient se frotter à la WWK Arena. Sur ces trois réceptions de gala, le bilan comptable n’est pas bon (1n, 2d). En y regardant de plus près, les deux défaites enregistrées face aux deux premiers ont été concédées sur la plus petite marge. Et comme en ce moment à l’extérieur, les Saxons manquent de gaz (1v, 1n, 1d), ce qui est d’ailleurs toujours gênant quand on vante les mérites d’une boisson énergisante, Thorup a les moyens de l’embêter. Après la claque reçue à Stuttgart (5-2) reçue lors de leur dernier déplacement, Rose va lui demander à ses hommes de conjuguer prudence et efficacité. J’imagine un match longtemps fermé avant de s’emballer suite à l’ouverture du score. Si les locaux ouvrent le score, le nul me semble plus qu’envisageable. Problème, la paire Openda-Simons a le déjà le doigt sur la gâchette.

Pronostic 1-2

Bayer 04 Leverkusen (1)- FC Bayern München (2)

Dans un match sous contrôle, Leverkusen n’a laissé que quelques miettes à Darmstadt et a ramené une victoire logique de la Hesse sur un beau doublé du nigérian Tella (0-2). Si Xabi Alonso a conservé sa structure habituelle en 3-4-2-1, il a innové dans le choix des hommes : Tella installé piston droit à la place de Frimpong relégué sur le banc, Andrich dans le double pivot pour compenser l’absence de Palacios toujours blessé, Hlozek grattant du temps de jeu à la place de Hofmann et Iglesias titularisé à la pointe de l’attaque à la place de Schick initialement attendu. Une gestion fine, qui peut expliquer aussi la réussite actuelle de ce groupe dont tous les membres ont l’air concerné et impliqué. La qualification en Pokal obtenue cette semaine procède de la même logique et ne fait que renforcer le sentiment d’un entraîneur qui transforme en or tout ce qu’il touche.

En battant Mönchengladbach (3-1), le Bayern s’est imposé face à sa bête noire des dernières années et reste au contact du leader, toujours devant à deux points. Menés au score suite à une perte de balle plein axe de Müller, les Bavarois revenaient d’abord juste avant la mi-temps sur un jeu à trois conclu par le jeune Pavlovic sur une offrande de ce même Müller. En seconde période, Kane y allait de son but en convertissant une faute de main du gardien alors que de Ligt tuait tout suspens en prolongeant de la tête un coup-franc (86’). Un scénario renversant qui laisse toutefois transpirer les fragilités persistantes et inquiétantes à une semaine du choc tant attendu. Surtout que la scoumoune poursuit les Roten avec un nouveau blessé en défense : Davies est sorti sur blessure (entorse du genou) et sera indisponible pour plusieurs semaines. Heureusement, l’inoxydable Thomas Müller est toujours là : à 34 ans, il vient de signer sa cinq centième victoire pour le FCB. En 690 matchs sous le tricot bavarois, il a inscrit 237 buts et délivré 214passes. Sa passe décisive pour Pavlovic, 19 ans et né à Munich, prenant alors une toute autre dimension symbolique.

Topspiel par excellence, l’affiche tant attendue est pour ce samedi, 18h30. Un match qui devrait capter l’attention de toutes et tous.
Leverkusen est un solide premier, toujours invaincu, et avance avec des certitudes de jeu. Moins dominante depuis quelques matchs, sa force collective reste impressionnante, sa défense étant la meilleure du championnat et sa qualité individuelle certaine (Grimaldo, Xhaka, Wirtz n’ont que peu d’égaux à leurs postes cette saison). Rayon effectif, Kossonou en finale de la CAN, Boniface convalescent manqueront à l’appel alors que Palacios pris dans une course contre la montre pour être disponible pourrait être la surprise du chef. Même si je n’y crois pas au regard de l’intensité de la future bataille du milieu. Si le Werkself a enthousiasmé par la qualité du jeu produit, son avance n’est malgré tout que de deux points. Même pas suffisant pour s’autoriser un droit à l’échec donc. La pression sera elle aussi dans les têtes d’un club qui veut enfin s’offrir une ligne de champion à son palmarès.

Le Bayern est un solide second, avec une attaque de feu (la meilleure du championnat) portée des individualités au-dessus du lot (Kane, Sané, Musiala). Peu habitué à être dans la position du second, la pression est forte sur le FCB qui aborde la rencontre avec un retard de deux points et donc une quasi-obligation de gagner pour rester maître de son destin. Vrai paramètre à considérer dans l ‘appréhension de ce choc, son effectif est décimé par les blessures. Aux forfaits sûrs (Sarr, Davies, Coman), il faut ajouter les incertains (Kimmich, Neuer) et ceux qui relèvent de blessure et qui pourraient être alignés en prenant des risques fort de rechute (Upamecano peut-être, Laimer et Gnabry peu probables). C’est donc un effectif où la cohésion d’équipe née de nombreux matchs disputés ensemble ne sera pas la qualité première. Les Mazraoui, Boey, Dier et autres Pavlovic venant probablement gratter quelques minutes au relais des titulaires. Un casse-tête pour un coach contraint de jongler cette saison avec une avalanche peu commune de blessures.
La dynamique est du côté du Bayer alors que l’expérience des grands rendez-vous est du côté du Bayern. Cette rencontre est aussi l’opposition entre deux entraîneurs qui ne peuvent laisser insensibles. Entre Xabi Alonso, souvent calme, fair-play et toujours habillé en civil, et Tuchel, plus dans l’émotion, souvent prêt à dégainer en interview contre les vieux schnocks (d’ailleurs comment lui donner tort) et toujours la casquette du club vissée sur la tête et le jogging corporate pour faire corps avec son équipe, ce sera une opposition des plus intéressante. Entre bluff d’avant-match, composition surprise ou pas et ajustement tactique en cours de match, les maîtres du tableau noir pourront faire basculer le sort de cette rencontre.
Alors sommet en guise d’apothéose ou match verrouillé entre deux équipes qui se respecteraient trop, la frontière est parfois ténue. Les nombreuses absences de chaque faisant regretter que ce match ne soit pas disputé avec l’intégralité des forces de chaque club.
Souvent lors d’une opposition défense-attaque, la parole revient aux défenseurs : je me mouille et, adepte du contre-pied, je retiens donc la meilleure défense du championnat contre la meilleure attaque.

Pronostic 2-1

VfB Stuttgart (3) – 1. FSV Mainz 05 (17)

De nouveau emmené par un étincelant Undav (un but, deux passes) à la pointe de son attaque, Stuttgart n’a fait qu’une bouchée de son voisin Fribourg dans un derby maîtrisé de main de maître (2-2). Devant avec deux buts d’avance au bout de huit minutes et une petite sucrerie signée Mittelstädt sur le troisième but, ce VfB, libéré et décomplexé, a de nouveau déroulé et offert un récital qui autorise bel et bien de légitimes ambitions européennes en fin de saison. D’autant plus remarquable que le club restait sur trois défaites sur ses trois derniers déplacements. A noter l’organisation mise en place avec un 3-4-2-1 avec une défense centrale expérimentale Stergiou (suisse de 21 ans prêté par Saint Gall) – Anton (taulier) Rouault (français de 22 ans prêté par le TFC). De retour de suspension, Karazor reprenant sa place en milieu défensif pendant que Millot retrouvait un rôle plus offensif d’électron libre. Et des pistons toujours aussi actifs dans l’animation offensive proposée. Un beau troisième. Élimination amère en Pokal après avoir pourtant réussi à malmener deux fois au score Leverkusen dans sa propre BayArena, Xabi Alonso reconnaissant au VfB le titre de meilleure équipe allemande affrontée cette saison en Bundesliga (ce qui est aussi, au passage, un taquet sur le museau bavarois).

Surpris d’entrée de match sur un dégagement contré par un coéquipier dans sa propre surface de réparation et immédiatement exploité par le Werder, Mayence a de nouveau mordu la poussière (0-1) malgré une réelle domination et une belle débauche d’énergie. Beaucoup de frappes (20), peu de cadrées (5) et un gardien adverse en feu, les Mainzers ne savent pas concrétiser. Alors même que le coach Siewert avait enfin aligné une formation offensive. Attention, ça commence à ressembler à un très mauvais plan de drague cette histoire. Et le match nul concédé à domicile face au FC Union Berlin mercredi lors du match en retard (1-1) confirmant cette mauvaise impression.

En s’imposant à l’extérieur contre une équipe toujours engagée sur la scène européenne, Stuttgart a crédibilisé encore un peu plus sa troisième place. La répétition des sorties de qualité contre des adversaires du haut de tableau doit conforter le VfB qu’il a les moyens de finir sur le podium. A domicile où les Souabes ont su jusqu’à présent se faire respecter (8v, 1n, 1d) et avec la probable présence dans le groupe de Guirassy de retour de la CAN, la victoire sera le seul objectif. Surtout que Mayence, avant-dernier, n’y arrive pas. Et encore plus à l’extérieur (6n, 4d) qu’à domicile. La grosse surprise serait bien évidemment la première victoire en déplacement des M05.
Les deux équipes ayant joué en milieu de semaine (désavantageusement pour Mayence qui a joué mercredi sur un terrain détrempé), la fraîcheur en fin de match pourrait avoir son mot à dire. Victoire des Souabes avec plusieurs buts d’écart.

Pronostic 2-0

TSG Hoffenheim (8) – 1. FC Köln (16)

Pour Hoffenheim, le train passe mais a cessé de s’arrêter. Car il y avait certainement mieux à ramener qu’un match nul (2-2) du déplacement à Wolfsbourg. Face à une équipe qui semble toujours chercher sa meilleure animation, le TSG a mené deux fois au score sans parvenir à garder cet avantage. Encore une très jolie finition de Beier, un attaquant à suivre. Je vois bien Nagelsmann lui donner sa chance dans sa prochaine liste et des clubs anglais se battre à coup de millions pour le signer cet été. Matarazzo est repassé dans un 4-4-2 avec un milieu en diamant, ce qui n’était pas pour gagner une idée forcément brillante.

Dans la belle ambiance d’un RheinEnergieStadion à guichet fermé, Cologne s’est offert une précieuse victoire aux dépens de Francfort (2-0) en associant de l’envie, de la détermination, un Alidou décisif (prêté par Francfort, une expulsion provoquée et l’ouverture du score contre son propre club) et une solidarité de chaque instant. Première victoire de Schultz depuis qu’il est aux manettes de l’Effzeh et première bouffée d’air frais : les deux derniers au classement, qui occupent les deux places de relégables, comptent onze points et sont distancés de quatre points.

Les Sinsheimers ne savent plus gagner depuis six matchs (3n, 3d), la dernière victoire remontant au 08 décembre dernier. Le bon début de saison envolé, le simple fait de vivre une saison relativement tranquille par rapport à la saison dernière et à son âpre bagarre pour le maintien pouvant déjà contenter une partie des composantes du club (dirigeant, joueur, supporter, communauté). Pour les autres, ceux qui ont cru à une saison pleine d’espoirs et de promesses, forcément le retour sur terre est plus douloureux, même si le discours du club est de continuer à viser l’Europe. Ces derniers temps, Hoffenheim est mieux à domicile que ne le laisse penser la simple lecture brute de son bilan actuel (2v, 3n, 4d). Avec les trois points de sa première victoire depuis le 01er décembre dernier, Cologne s’est totalement relancé dans la bataille pour le maintien en profitant du faible nombre de points des autres mal classés. Malgré des difficultés à voyager (1v, 3n, 6d), l’Effzeh viendra à la PreZero Arena pour enchaîner sur un autre résultat positif. A voir les qualités mentales déployées lors de sa victoire sur Francfort, j’ai bien envie de croire dans cette folle envie. La clef résidera dans la capacité de Cologne à tenir en respect les forces offensives du TSG (et particulièrement le duo Beier-Kramaric) et à empêcher l’expression d’un milieu de terrain vraiment intéressant. Des buts de chaque côté, y compris pour un Cologne désinhibé qui a su retrouver le chemin des filets. La sécurité voudrait de pronostiquer une victoire du TSG alors soyons fou !

Pronostic 2-2

Faride Alidou

13 réflexions sur « Spieltag 21 – Buli Circus Episode 21 – Sommet »

    1. C’est parti pour… Heureusement pour lui que St. Pauli a concédé sa première défaite de la saison à Magdebourg, ce qui n’est pas pour me déplaire : l’hypocrisie politicarde de St. Pauli m’horripile et je suis bien content de voir le club de Kreische et Sparwasser s’éloigner de la zone rouge. Pendant ce temps, le Holstein Kiel continue sans bruit son chemin (deuxième) et pourrait bien accéder enfin à la BL pour la première fois de son existence après deux échecs de justesse. À signaler aussi le coup de mou de Fortuna Düsseldorf, outsider pour la montée en début de saison mais qui semble décrocher, la remontée discrète vers les barrages d’un Hannover 96 qui pourrait créer la surprise, et le plongeon catastrophique de Kaiserslautern, dans le haut du tableau en début de saison et maintenant barragiste virtuel.

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      1. Triple G, toujours le même plaisir à lire tes observations et commentaires. C’est cool de ta part de partager. Merci

        Cette saison de Zweite m’emballe vraiment cette année.

        Je me permets de reposter ici le lien de l’article de présentation du championnat qui avait été rédigé cet été. C’est Greuther Furth , surtout, que je n’avais pas vu venir.

        Et il semble quasi certain que le Nord de l’Allemagne aura au moins un nouveau représentant en Buli la saison prochaine.

        https://www.pinte2foot.com/article/presentation-zweite-bundesliga-2023-2024

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      2. Le plaisir est réciproque, Maître. C’est effectivement l’une des meilleures saisons de 2. BL que j’aie vues depuis longtemps… et je ne dois pas être le seul à le penser vu les chiffres d’affluence dans les stades. J’aimerais bien voir le HSV et Kiel monter directement et Kaiserslautern se sauver, mais on n’a pas toujours ce qu’on veut…

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    1. Il ne cesse de m’étonner depuis que le Stade Rennais l’avait croisé en Coupe d’Europe à l’époque où il jouait au Vitesse Arnhem. Il m’avait tapé dans l’œil, et apparemment pas dans celui de Flo Morice.
      Progression continue, adaptation expresse à de nouveaux championnats, il a le vent dans le dos.
      Après de là à dire qu’il est le futur de la sélection belge, il y a un pas que je ne franchis pas, ne connaissant pas suffisament le football belge te son réservoir.
      Ce qui est sûr, c’est qu’avec un KDB pour le régaler, Openda va mettre quelques défenses au supplice cet été.

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    1. Xabi Alonso est d’un autre calibre que Terzic.
      Pour le moment l’absence de Boniface, qui est un vrai coup dur, est bien surmontée par des réponses collectives et individuelles variées.
      Seul un autre pépin insurmontable (genre Wirtz out) pourrait venir gripper la machine.
      Cinq points, ce n’est énorme comme avance mais tu maîtrises ton destin.
      Il reste 13 matchs.

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  1. Sarrebruck-Gladbach n’a été qu’en partie reporté pour mauvais temps. La raison proncipale est l’avarice de la municipalité qui a fait l’impasse sur un système de drainage de la pelouse (coût : 200 000 euros) au moment de la rénovation du Ludwigspark il y a quelques années seulement. Du coup, le club s’est retrouvé dans la même situation que celle du légendaire Pologie-RFA en CM 1974 à Francfort, à ceci près que les tentatives désespérées d’assèchement n’ont pas réussi. De toute façon, la ville va devoir mettre la main à la poche la saison prochaine, car le drainage devient obligatoire pour 2024-25 en 3. Liga où évolue actuellement le club. Moralité : les économies de bouts de chandelle finissent toujours par se payer cher.

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