Chila, Président !

Convaincu que son passé de héros national avec l’Albirroja lui offre un destin plus grand encore, José Luis Chilavert se présente à l’élection présidentielle paraguayenne programmée le 30 avril 2023.

En juin dernier, via une vidéo postée sur Twitter, Chila révèle au grand jour son ambition : « après avoir réfléchi et avoir ressenti le devoir de construire un Paraguay meilleur, j’ai décidé de déclarer officiellement ma candidature à la présidence afin que notre peuple puisse à nouveau se sentir fier d’être paraguayen », le tout appuyé par le hashtag #OrgullosoDeSerParaguayo[1].

Si la candidature de Chila n’est pas vraiment une surprise, c’est sous la bannière de l’hégémonique Asociación Nacional Republicana – Partido Colorado qu’on imaginait le voir concourir, celle de l’actuel président Mario Abdo (qui ne se représente pas) et autrefois du Général Alfredo Stroessner, le champion des dictateurs sud-américains. Mais en janvier 2022, très critique sur la situation du pays et la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, Chilavert rompt avec le parti qu’il soutient jusqu’alors.

Le caudillo

Chila n’a jamais manqué de confiance en lui et probablement n’imagine-t-il rien d’autre que la victoire. Si El Guerrero guaraní a su mener Vélez Sarsfield sur le toit du monde[2], pourquoi ne pourrait-il pas conquérir la présidence paraguayenne ? D’ailleurs, ne nous mentons pas, son passé de footballeur est son meilleur atout, un plaidoyer bien plus efficace que son programme électoral. Le pays entier se souvient de son amour immodéré pour les responsabilités, ses arrêts autoritaires, ses coup-francs ou pénaltys scellant le sort des rencontres, affirmation d’un leadership allant bien au-delà de la compétence d’un gardien classique.

Avec Carlos Bianchi, Chila est la plus grande idole du Fortín de Vélez.

Et puis il reste les images de France – Paraguay 1998, le chef d’œuvre d’un général refusant de se rendre, une bataille perdue d’avance qu’il livre dans le souvenir du Mariscal López, héros tyrannique de la suicidaire Guerre de la Triple-Alliance[3]. Dans les secondes suivant le but français, Chila se dirige vers ses défenseurs et les redresse de force, un à un, Arce, Ayala et les autres, caudillo jusqu’au bout. Il affiche alors une dignité dont on ne le pensait pas capable avant cela.

Lens, 28 juin 1998 en soirée. Chila vient de s’incliner face à Laurent Blanc et relève un à un ses équipiers, ici Ayala.

Car le gardien éblouissant des années 1990 porte sa part de noirceur, capable de gestes minables, de l’injure au crachat, les armes des lâches dont sont victimes Roberto Carlos, Faustino Asprilla ou encore Oscar Ruggeri, son pire ennemi après avoir été son coéquipier à Vélez. Les embrouilles entre les deux hommes se poursuivent encore aujourd’hui, par médias interposés, sous forme de propos à l’emporte-pièce, des attaques ad personam plus ou moins drôles, plus ou moins vexantes.

Le justicier

Alors qu’il exprime aujourd’hui des ambitions politiques, les considérations électoralistes l’obligent à pondérer ses outrances et à lisser certains propos homophobes ou racistes du passé, semant le doute sur sa sincérité, notamment quand il prend la défense des Boliviens après les avoir ouvertement méprisés pendant des années. Quand on lui demande d’expliquer ce revirement, il répond astucieusement : « Avec la tête que j’ai, je n’avais pas le choix, j’étais obligé de jouer les méchants. Comment pourrais-je jouer les gentils avec ma tête ? »

Puisqu’il n’a pas le profil de l’enfant de chœur, Chila endosse le costume du justicier impitoyable engagé dans la lutte contre la corruption et la défense des plus faibles. Parmi ses cibles favorites figurent les candidats des partis traditionnels, ses adversaires, mais aussi Alejandro Domínguez, président de la Conmebol qu’il renomme la « Corrupbol ». Alors que Domínguez s’échine à restaurer la réputation de la confédération sud-américaine après les révélations du Fifagate[4], tout en travaillant consciencieusement sa propre image d’homme intègre, Chila l’accuse d’association criminelle, de blanchiment d’argent, d’abus de confiance et d’évasion fiscale ! Traîné devant les tribunaux, l’ancien gardien est condamné pour diffamation. Il écope d’une peine d’un an de prison avec sursis et d’une interdiction de sortie du territoire qui prendra fin en mai prochain, juste après l’élection.

Très actif sur les réseaux sociaux, il est le chantre de la lutte contre le racisme[5] et le pourfendeur du laxisme de la justice, commentant abondamment les faits divers, comme le lynchage du jeune Paraguayen Fernando Báez Sosa à la sortie d’une boîte de nuit de Villa Gesell en Argentine. Ce sont les méthodes d’un populiste, ce qu’il se défend d’être, renvoyant ce discours à ceux qui rêvent d’un Paraguay aligné sur les régimes cubains ou vénézuéliens.

Le populiste

En tant que candidat indépendant, Chilavert doit se frayer un chemin entre les coalitions historiques qui confirment l’ancrage du bipartisme dans le pays. Les deux favoris, désignés par des primaires, sont le conservateur Santiago Peña (ANR-Partido Colorado) et Efraín Alegre (Concertación por un Nuevo Paraguay), leader du Partido Liberal Radical Auténtico soutenu par une coalition allant du Frente Guasú, très à gauche, à Patria Querida à l’extrême-droite ! Parmi les autres postulants, on peut noter la présence de Payo Cubas, sorte de Bolsonaro paraguayen, dextro-populiste et ouvertement homophobe, ou encore Euclides Acevedo, social-démocrate et ministre jusqu’à il y a peu.

Pour découvrir le positionnement de de Chila et de sa colistière Sofía Scheid, docteure en éducation et candidate à la vice-présidence, il suffit de consulter son site. Le discours est évidemment prometteur : « L’heure du changement a sonné, nous sommes la génération qui va le promouvoir […] nous laisserons un Paraguay qui nous fera dire du fond du cœur : fier d’être Paraguayen. » Et pour être sûr d’être compris de tous, quelques mots en langue guaranie sont disponibles. De manière plus détaillée, le programme repose sur six points clés :

–        Augmenter le budget dédié à l’éducation de 4 à 7% du PIB,

–        Développer le système de soins partout dans le pays,

–        Mener des réformes financières et fiscales permettant la création d’emplois,

–        Réduire la consommation d’énergies non renouvelables,

–        Renforcer les infrastructures publiques et privées,

–        Lutter contre l’insécurité.

S’il est difficile de ne pas adhérer à cette ambition, comment y parvenir ? Une lecture attentive des ébauches de solutions révèle le caractère ultra-libéral de l’approche. Le positionnement de Chilavert est clairement à droite de l’échiquier politique paraguayen, entre le Parti Colorado et le candidat « Trumpo-Bolsonariste », ce qui laisse peu de place pour exister. Et malheureusement pour lui, ce handicap se confirme dans les sondages : alors que Santiago Peña et Efraín Alegre caracolent en tête, il n’est crédité que d‘environ 1% des intentions de vote. Sauf énorme revirement de l’opinion publique, José Luis Chilavert ne sera pas le fossoyeur du bipartisme au Paraguay.


[1] Fier d’être Paraguayen.

[2] Vélez gagne en 1994 la Copa Libertadores contre le Sao Paulo FC de Telê Santana et  la Copa Intercontinental contre le Milan de Capello.

[3] Conflit ayant opposé le Paraguay au Brésil, à l’Argentine et à l’Uruguay entre 1864 et 1870. L’issue est catastrophique pour le Paraguay, amputé de la moitié de sa population selon certains historiens.

[4] Fifagate : gigantesque affaire de corruption dans laquelle est impliquée Nicolás Leoz, président paraguayen de la Conmebol, la Fédération d’Amérique du Sud, de 1986 à 2013.

[5] Par exemple en rebond des anciens tweets racistes du rugbyman argentin Pablo Matera.

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33 réflexions sur « Chila, Président ! »

  1. En 1998 Chilavert me terrorisait et me fascinait à la fois. C’était un mélange de peur et d’admiration. Physiquement il me paraissait imposant, et il avait une tête, un regard intimidant. Et puis il dégageait une vraie force, le genre de gars à ne jamais fuir ses responsabilités bien au contraire: un gardien qui tire les coups francs, j’avais trouvé ça impressionnant. Il faut quand même être un peu fou et sacrément confiant pour vouloir s’acquitter de cette tâche en tant que gardien de but.
    Petit aparté pour les historiens du site: la coupe du monde 1998 n’est-elle pas une des plus grosses concentrations de talents au poste de gardien? Brésil, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Paraguay, Espagne, France…ça en fait du beau monde dans les cages.

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      1. La 2002 est peut-être même mieux concernant les gardiens…

        En dehors des « gros calibres » (Buffon et Kahn) et des éliminés du premier tour (Barthez et Vitor Baia (l’Argentine n’avait pas un super portier))… on assistera surtout à l’avènement de Casillas en sélection (après la blessure et le forfait lastminute de Canizares) et du « choix Marcos » payant de la part de Scolari avec le Brésil.

        Côté surprise: Rustu restera ancré dans les mémoires (le grimage sur les joues façon Foot US aidant aussi), le gardien sud-coréen était quant à lui en état de grâce et pour finir Tony Sylva ne peut qu’être ajouté à la liste.

        Derrière ce peloton de tête, Shorunwu (alors sans club) et Arendse, gardien des Green Eagles du Nigeria pour le premier et des Bafana Bafana sud-africains pour le second, peuvent parfaitement prétendre participer à la fête!

        Enfin à moindre mesure, Hedman aide tout de même pas mal la Suède à sortir de sa « poule de la mort », Sea Given participe aux maintien des discrets espoirs irlandais et pour conclure Oscar Pérez, ou encore Sorensen, assurent la relève et honorent les lourds heritages laissés dans les buts de leurs pays respectifs (par Jorge Campos pour le Mexique et Peter Schmeichel pour les danois)…

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      2. (l’Argentine n’avait pas un super portier)

        C’était le moindre que l’on puissiez dire… Avant le mondial, grande favorite avec les Bleus on le sait, mais tout le monde voyait l’énorme faiblesse de ses gardiens. Le retrait soudain de l’illuminé Roa (alors top à l’été 99à llaissa un vide… Bielsa alternait entre Burgos et Bonano … Puis choisit Cavallero quelques semaines avant le Mondial… 3 gardiens très, très moyens.

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  2. Je l’avais déjà lu, mais sans les photos.
    Celle où il est porté en triomphe devant les supporteurs de Velez est impressionnante.
    Qu’est-ce que tu dois ressentir d’être ainsi admiré, félicité par une marée humaine ? Ça doit secouer dans le bidon…

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    1. http://chilavert.com.py/
      Bon, ce n’est pas très détaillé, certes, mais tu auras la possibilité d’échanger avec son community manager en remplissant le formulaire prévu à cet effet. Nul doute qu’il saura te convaincre de voter pour lui si tu te dépêches d’obtenir la nationalité paraguayenne 😉

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      1. Huhu, t’exagères pas un poil? Tu nous en a fait un nouveau Pinochet, alors qu’il parle de développer les infrastructures, hôpitaux publics…, parle de planification, insiste sur l’inititiative de l’Etat dans divers domaines… Il semble être dans un petit trip techno-digital. Asuncion dans la Silicon Valley.

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      2. Tsss tsss, je n’ai absolument pas écrit qu’il était un dictateur en puissance. Juste un type qui imagine développer le Paraguay via un programme d’investissements publics, sans décrire leur financement, et surtout d’investissements privés. Et pour ca, il faut des incitations fiscales pour les entreprises. Bref un programme libéral !

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      3. Bah, c’est-à-dire que financer les dépenses de l’Etat avec la planche à billets, il y a l’exemple argentin… Pas sûr que ça lui ferait gagner des voix, hein.

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      4. Pour l’Argentine, plutôt un problème d’indexation sur le dollar, avec une croissance différente et un modele economique qui ne coïncidait pas : ce qui a entrainé une inflation galopante et non gérée
        Par exemple le pain certains jours coûtait 100% plus cher le soir que le matin

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      5. L’instauration du peso concertible au début des 90’s visait déja à lutter contre une inflation chronique. Mais le vrai problème du peso, c’est que les politiciens ont détruit son pouvoir d’achat.

        Rien que sur la dernière décennie, la base monétaire en Argentine a augmenté de plus de 1 500%. La banque centrale a fait tourner la plancha à fond. Fallait bien financer les déficits.

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      6. Hmmm, pour être honnête (si, ça m’arrive), intéressant n’est pas le terme qui me viendrais en premier à l’esprit pour qualifier un article d’un économixte marxiste, son analyse s’appuyant sur un cadre théorique que je qualifierais de quelque peu daté. Ajoutons le recours sans parcimonie ni surprise aux termes ultra-libéral ou néo-libéral, d’autant plus pratiques qu’ils sont nébuleux. Surtout qu’en Argentine, comme dans de nombreux pays sud-am d’ailleurs, le cadre institutionnel n’est pas des plus favorables à une économie de marché (bigre, le classement « tax paying » de Pwc et Banque mondiale est terrible!).

        Mais je suis d’accord pour affirmer que le FMI a fait n’importe quoi. En soutenant la mise en place du currency board, elle a en réalité offert des garanties aux acheteurs étrangers de la dette argentine. Sauf que l’afflux des capitaux n’a pas servi à développer le tissu de PME local. Il est passé dans des programmes publics nationaux et provinciaux inefficients ou a profité à des grandes entreprises proches du pouvoir.

        Sortir de la crise en 2002 aurait nécessité des mesures radicales et courageuses, qu’aucun politicien n’était prêt à mettre en oeuvre. Comme par exemple, admettre son incapacité à rembourser la dette, la répudier en partie et surtout en assumer les conséquences. Au lieu de cela, l’Argentine est rentrée dans un cycle infernal. L’inflation appauvrit la population, le gouvernement met en place des plans d’aides financés par la planche à billets, planche à billets qui alimente l’inflation…

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  3. Merci Verano. J’ignore tout du panorama politique au Paraguay. C’est quoi l’ambiance générale du pays depuis le renversement d’Alfredo Stroessner depuis une trentaine d’années?

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    1. @khiadia : question pour toi et autres spécialistes NBA
      D’après toi ( vous ) si en NBA il n y avait pas un formule de conférence mais plutôt de têtes de série scille en France, combien de finales auraient été différentes ?
      Là par exemple Boston et Milwaukee dominent la conférence est et ferait une belle finale

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      1. Berti
        Suis incapable de te répondre puisque ça change totalement la physionomie de la NBA. Il faudrait prendre saison par saison! Ce qui est certainement, c’est que la Conférence Ouest a généralement de meilleures equipes que l’Est depuis 20 ans. Et au niveau des vainqueurs, l’Ouest est largement devant au niveau des titres sur la même période.

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    2. Je n’ai pas de légitimité pour évoquer la situation politique du Paraguay, je n’y suis jamais allé et je connais mal. Mais ce qui est notable, c’est l’influence permanente, presque perpétuelle, du Parti Colorado, celui de Stroessner. On aurait pu penser qu’avec la chute du vieux dictateur son parti serait tombé dans la marginalité, eh bien pas du tout. Il a su se teinter d’honorabilité et n’a pratiquement jamais lâché les rênes du pouvoir. Même quand le pays tangue, comme en mars 1999 (j’avais évoqué cette tentative de coup d’état dans le portrait de Cubillas), le Colorado retombe sur ses pieds.
      Quand il était un tout jeune joueur et que Stroessner était encore au pouvoir, Chila avait eu le cran de critiquer le Colorado. Il s’était même opposé à des hommes de main de Stroessner, armés, venus s’immiscer dans la gestion de Guarani, son club d’alors. Puis avec le temps, il s’est rapproché du Colorado, qui l’a utilisé pour sa popularité, jusqu’à la rupture, l’an passé. Mais les thèses du Partido Colorado et celles de Chila sont proches, ils incarnent une droite qui se veut honorable.

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    3. Le Paraguay est le dernier pays où l’ancien clivage bipartisan sudaméricain entre libéraux et conservateurs a perduré. C’est surtout le parti Colorado (conservateurs) qui remporte toutes les élections depuis la dictature, seul l’intermède Lugo a tenté de rompre leur hégémonie, très vite remis à sa place.

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  4. – Vouloir rétablir la justice social
    – Développer le système de soins partout dans le pays
    -Augmenter le budget dédié à l’éducation de 4 à 7% du PIB

    –> Adopte un programme ultra-libéral

    Euh… quelqu’un lui a dit ?

    J’ai comme le sentiment que ce brave Chila, quoique sûrement bien intentionné, ne connait pas grand chose… et est donc très influençable

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    1. A l’instar de tout politicien, les ultra-libéraux sont obligés de faire accroire qu’ils oeuvrent au bien commun, à l’intérêt de la collectivité.. C’est le B.A-BA de la politique.

      Ce ne sont pas des cercles où l’on pense beaucoup, plupart ne sont que les relais de ceux qui réfléchissent à leur place…….. On adhère, on calcule, on louvoie, on magouille, on ment, on trahit.. Ca oui : beaucoup! Mais penser, euh.. Quant à la cohérence.. Tout l’art y consiste à savoir faire son lit de la moindre conjoncture.

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  5. J’ai découvert Chilavert en 1998 comme pas mal de français. Ce qui m’impressionnait le plus, c’est sa capacité à se détendre et sa réactivité alors que son apparence physique lui donnait l’impression d’être lourd, lent et pataud. En 2002, à 37 ans, il ne sera plus que l’ombre de lui-même, étant bien plus lourd dans ses appuis et commettant plusieurs grosses erreurs, notamment contre l’Espagne et la Slovénie.

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  6. Punaise, Verano………. Comme s’il n’était pas déjà étonnant qu’on lise encore des programmes électoraux, ben toi tu en lis carrément d’un idiot utile au..Paraguay, lol..

    Jamais aimé ce type! Martial, un je ne sais quoi de brutalité dans l’attitude, des valeurs surtout qui ne me plaisent pas. Et puis, j’ai beau savoir que les populismes (droite ou gauche, kif-kif) ont moins de filtres en Amérique du Sud que sous nos latitudes (ce qui chez eux a le mérite de les rendre moins sournois), j’ai beau en avoir vu des belles et des pas mûres au Congo et en Wallonie : c’est pas possible, ce peï!

    Le pittbull.. La grosse montre bien somptuaire comme il faut.. La croix de Jésus.. « Fier d’être paraguayen », prêt à dégainer du poing……….. C’est des élections pour un Barra Brava, c’est ça?? 1% des intentions de vote, toutefois : sont peut-être moins cons que par chez nous..

    Je n’aurais jamais soupçonné l’existence de ministres socio-démocrates au Paraguay, j’imagine des bouleaux dans la pampa, des bananiers dans la steppe..

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    1. Avant de se présenter à la présidentielle, Chila se comportait comme un chef de gang narco : grosse berline allemande noire aux vitres fumées, armes de poing dans la boîte à gants, résidence sécurisée dans les faubourgs d’Asunción. Tu ajoutes à cela des propos à l’emporte-pièces sur les faits divers et les sujets de sociétés. Depuis un an, il est beaucoup plus modéré, il a même réussi à dire du bien des Boliviens !

      Quand il était encore gardien de but, il y avait une forme d’ambiguïté dans le personnage, une sorte de justicier expéditif : « tu emmerdes mon équipe, je pare tes coups et je te liquide d’un coup franc ou d’un pénalty décisif ». Et pour faire bonne figure, « je te crache à la gueule ou je te mets une baffe ». C’était le héros des petites gens, les hinchas du modeste Vélez ou du Paraguay, le type qui ose défier River, Boca et l’Argentine toute entière. Il faut reconnaître son œuvre car les succès du Vélez de Bianchi sont les siens pour une grande part, le héros du Paraguay 1998, c’est lui. A Lens, il est immense dans la résistance et même dans la défaite. Oui, le joueur est immense et son passage à Strasbourg n’y change rien.

      Désormais, c’est un mec dont l’égo est bouffi, qui n’a rien à proposer d’original ou de crédible, et qui ne fait plus rêver le peuple comme autrefois. Que va-t-il se passer ? Va-t-il tenter de nouer une alliance pour s’en sortir honorablement ? Ou va-t-il se laisser guider par ses hormones et manquer sa sortie, comme il avait manqué sa fin de carrière ?

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